PARIS : L'organisation de défense de l'environnement Zero Waste France a annoncé mercredi avoir déposé plainte devant la justice française contre Adidas et New Balance pour "pratiques commerciales trompeuses", accusant les deux équipementiers sportifs de ne prendre que "des engagements de façade" sur leurs pratiques environnementales.
L'association reproche aux équipementiers de communiquer "éhontément et démesurément sur des engagements" environnementaux alors que dans la pratique ils "ne changent presque rien à leur modèle de production".
Elle s'en prend en particulier aux slogans "Made to be remade" (fabriqué pour être réemployé) ou "end plastic waste" (mettons fin aux déchets plastiques) du groupe allemand Adidas associés à certains produits de la marque "sans dire un mot de l'impact environnemental du polyester recyclé ni de l'impossibilité technique de son recyclage à l'infini".
Quant à l'équipementier américain New Balance, c'est sa "norme Green leaf" (feuille verte) que Zero Waste France vise en particulier, soulignant "un grand flou recouvrant une multitude de réalités (...) et sans information sur la fin de vie du produit".
"Il est temps que la justice se saisisse du fléau du "greenwashing" et que les marques de fast-fashion comprennent qu'elles sont dans l'illégalité quand elles affirment que vendre une basket composée de matériaux recyclés permet de lutter contre la pollution plastique", a déclaré la responsable juridique de l'ONG, Alice Elfassi, citée dans le communiqué.
La plainte s'inscrit dans le cadre de la campagne lancée par Zero Waste France visant à alerter sur l'impact environnemental de la mode éphémère, ou fast fashion, qui serait responsable chaque année de 2% des émissions globales de gaz à effet de serre, soit autant que le transport aérien international et le trafic maritime réunis, selon l'Agence de la transition écologique (Ademe).
La mode est par ailleurs le troisième secteur consommateur d'eau, derrière la culture du blé et du riz, avec une utilisation de 4% de l'eau potable disponible, de même source.
Début mars, les ONG Greenpeace France, les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous ont aussi assigné le géant français TotalEnergies en justice pour "pratiques commerciales trompeuses", mettant en cause son ambition affichée de neutralité carbone d'ici à 2050 et la présentation du gaz comme l'énergie fossile "la plus propre".