A court et long terme, les tarifs des billets d'avion voués à augmenter

Dans l'Union européenne, le tarif hors taxes moyen d'un billet aller est revenu en avril au niveau de celui du même mois de 2019, après avoir chuté de plus de 20% en 2020. (Photo : AFP)
Dans l'Union européenne, le tarif hors taxes moyen d'un billet aller est revenu en avril au niveau de celui du même mois de 2019, après avoir chuté de plus de 20% en 2020. (Photo : AFP)
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Publié le Mercredi 22 juin 2022

A court et long terme, les tarifs des billets d'avion voués à augmenter

  • Le monde de l'aérien vient de traverser deux ans d'avions volant en partie vides et de tarifs relativement bas par rapport à la période pré-Covid
  • Mais avec la levée de la plupart des restrictions de déplacement, cette période d'aubaine pour les voyageurs est révolue. Et la tendance est nette quelles que soient les destinations et les dates

DOHA : Dopés par l'inflation, les prix des billets d'avion sont repartis à la hausse après deux ans de déprime pandémique, une tendance qui risque de s'accentuer à long terme, sous la pression environnementale et réglementaire.

Pour les participants de l'Association internationale du transport aérien (Iata), réunis en assemblée générale annuelle à Doha au Qatar cette semaine, la question sera de savoir si ce renchérissement aura des conséquences sur l'accès à ce mode de transport, et à ses ambitieux plans de croissance malgré la crise climatique.

Le monde de l'aérien vient de traverser deux ans d'avions volant en partie vides et de tarifs relativement bas par rapport à la période pré-Covid.

Mais avec la levée de la plupart des restrictions de déplacement, cette période d'aubaine pour les voyageurs est révolue. Et la tendance est nette quelles que soient les destinations et les dates.

«Pas de réduction de la demande»

Aux Etats-Unis, le prix moyen d'un trajet intérieur a explosé en six mois, de 202 dollars en octobre 2021 à 336 dollars en mai 2022, selon les statistiques de la branche de la Réserve fédérale de Saint Louis.

Dans l'Union européenne, le tarif hors taxes moyen d'un billet aller est revenu en avril au niveau de celui du même mois de 2019, après avoir chuté de plus de 20% en 2020, selon des données de Cirium, une entreprise spécialisée dans l'étude du secteur.

Et en France, les prix des vols au départ du territoire, pour tous les types de trajets, ont augmenté de 19,4% en mai par rapport au même mois de 2021, selon la Direction générale de l'aviation civile.

Les causes de cette hausse sont connues: demande revigorée plus vite que prévu, offre toujours contrainte par des difficultés d'organisation et de pénurie de main d'oeuvre, inflation sans précédent depuis 40 ans, nourrie en particulier par un choc pétrolier accentué par l'invasion de l'Ukraine par la Russie...

Les compagnies aériennes s'attendent à consacrer 24% de leurs coûts au carburant cette année, contre 19% en 2021. Et, alors qu'elles doivent reconstituer leurs trésoreries saignées par la crise sanitaire, elles sont contraintes de transférer ces hausses aux clients.

Pourtant, "nous ne voyons pas de réduction de la demande, et je ne pense pas que nous en verrons", assure le directeur général du géant américain United Airlines, Scott Kirby, en mettant les hausses actuelles en perspective: "en termes réels, les prix sont revenus au niveau de 2014, et plus bas qu'avant cette époque".

Fin de la démocratisation?

"Les voyages qui se déroulent actuellement résultent des plans de relance des gouvernements, qui sont devenus du revenu disponible" pour les particuliers, constate Vik Krishnan, partenaire chez McKinsey et spécialiste de l'aérien.

"Le premier poste de dépense discrétionnaire est le voyage, et c'est ce que les gens font. Reste à savoir combien de temps ça va durer", se demande-t-il.

Au-delà de ces défis, plane sur le transport aérien une épée de Damoclès: la nécessité de ne plus contribuer au réchauffement climatique à l'horizon 2050, comme il s'y est engagé, tout en transportant 10 milliards de personnes par an contre 4,5 milliards en 2019.

Pour décarboner, les compagnies comptent aux deux tiers sur les carburants d'aviation durables (sustainable aviation fuels, SAF) qui sont actuellement deux à quatre fois plus chers que le kérosène d'origine fossile. Certains gouvernements commencent à en rendre l'incorporation obligatoire en petites quantités, ce qui a déjà contraint des compagnies à imposer des surcharges.

Mardi, l'Iata a exhorté à subventionner la production de SAF pour parvenir à 30 milliards de litres disponibles en 2030 contre 125 millions en 2021, avec l'obsession de faire baisser les prix.

Le coût total de la transition vers "zéro émission nette" ? Selon l'Iata, 1 550 milliards de dollars sur 30 ans. "Les compagnies ne pourront pas absorber ces hausses de coûts (...), la transition devra être répercutée sur les prix des billets, et cela pourrait ralentir une partie de la croissance", a concédé mardi le directeur général de l'organisation, Willie Walsh.

De quoi renverser la tendance de longue date à démocratiser le secteur ? Pour M. Krishnan, en effet, "la démocratisation va être plus difficile à obtenir". Mais "ce sera très compliqué pour les gouvernements de revenir" sur l'accès du plus grand nombre aux voyages aériens, prévient-il.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
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  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.