Le Premier ministre libanais sortant semble être le candidat favori pour former le prochain gouvernement

Najib Mikati arrive au Grand Sérail de Beyrouth. (AFP)
Najib Mikati arrive au Grand Sérail de Beyrouth. (AFP)
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Publié le Vendredi 17 juin 2022

Le Premier ministre libanais sortant semble être le candidat favori pour former le prochain gouvernement

  • Le président libanais, Michel Aoun, tiendra des consultations contraignantes le 23 juin avec les membres du Parlement récemment élus pour nommer un nouveau Premier ministre
  • Le nouveau Premier ministre sera désigné le 23 juin et Najib Mikati semble être le candidat favori à sa propre succession

BEYROUTH: Le président libanais, Michel Aoun, tiendra des consultations contraignantes le 23 juin avec les membres du Parlement récemment élus pour nommer un nouveau Premier ministre.
Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, semble être le candidat favori à sa propre succession.
Une fois nommé, le nouveau Premier ministre doit former un gouvernement. Ce processus dure souvent plusieurs mois.
Toutefois, le gouvernement entrant ne sera en place que pour quatre mois, car son mandat prendra fin avec l’achèvement du mandat présidentiel au mois d’octobre.
Après que le chef du Courant du futur, Saad Hariri, a annoncé la suspension de sa carrière politique et de celle de son parti, les groupes politiques se sont mis en quête d’une figure sunnite susceptible d’être nommée à la tête du nouveau gouvernement.
Par convention, le Premier ministre du Liban doit être un musulman sunnite.
Le député sunnite indépendant Abderrahmane al-Bizri a déclaré à Arab News que la désignation d’un nouveau Premier ministre était toujours en cours et que des discussions avaient lieu entre les différents groupes «pour parvenir à une formule qui soulage le Liban».
«Nous traversons une période difficile et les forces politiques traditionnelles penchent pour une nouvelle nomination du Premier ministre sortant, Najib Mikati», a-t-il indiqué.
Selon un observateur politique, des accords politiques pourraient être conclus cette semaine pour former le gouvernement en raison de «la faiblesse des sunnites dans l’équation politique».
La réunion de mercredi dernier entre le grand mufti du Liban, Abdellatif Deriane, et l’ambassadeur saoudien au Liban, Walid Boukhari, revêtait une importance particulière, car elle coïncidait avec le lancement du processus de désignation du nouveau Premier ministre.
M. Boukhari a mis l’accent sur «le rôle important du grand mufti dans le renforcement de l’unité de la position libanaise et islamique, surtout pendant la période difficile que traverse le Liban».
Il a précisé que l’Arabie saoudite espérait voir «l’unité du peuple libanais face aux défis auxquels il se trouve confronté». Il a salué les efforts du grand mufti pour garantir l’unité nationale et assurer la paix civile dans le pays.
Toutefois, des doutes subsistent sur la manière dont les blocs parlementaires vont gérer le processus de nomination du nouveau Premier ministre. Jusqu’à présent, aucun accord n’a été conclu entre les forces d’opposition au sujet d’un quelconque candidat; rien ne garantit que M. Mikati sera nommé à nouveau, même s’il s’annonce comme le grand favori.
«Les députés de la liste Ensemble vers le changement n’ont pas formé un bloc unifié. En revanche, ils établissent des contacts et des consultations dans le but d’afficher une position unifiée. Nous voulons une personnalité apolitique dont le programme soit adapté à la nouvelle ère et dont le gouvernement puisse apporter des réformes; c’est là le plus important pour le Liban», a expliqué le député Ibrahim Mneimneh à Arab News.
Ceux qui ne veulent pas d’un Premier ministre qui possède ces qualifications «entraîneront le pays vers l’inconnu», estime M. Mneimneh. «Ils ont prouvé que c’étaient des personnes irresponsables, qui ont conduit le pays à la ruine.»
Le député a ajouté que le minimum attendu du nouveau gouvernement résidait dans la mise en place de réformes économiques conformes aux exigences du Fonds monétaire international.
«Il est possible que nous n’élisions pas un nouveau président en temps voulu. Par conséquent, le mandat du gouvernement pourrait être prolongé», a-t-il noté.
Cependant, les anciens gouvernements dont les chefs étaient nommés par le Hezbollah et ses alliés ont échoué et des désaccords ont surgi entre ses ministres, en dépit du fait qu’ils appartiennent au même parti. C’est ce qui s’est passé avec le gouvernement Mikati, dont le slogan était le suivant: «Ensemble pour le salut».
Dans une récente interview, Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre, a critiqué le refus de M. Mikati de confier à son parti le portefeuille de l’Énergie dans le nouveau gouvernement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne a frappé plus de 50 «cibles terroristes» au Liban au cours du dernier mois

Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre
  • Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis d'empêcher le Hezbollah d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge"

JERUSALEM : L'armée israélienne a déclaré lundi qu'elle avait frappé plus de 50 "cibles terroristes" au Liban au cours du mois dernier, malgré le cessez-le-feu de novembre qui a mis fin à la guerre entre Israël et les militants du Hezbollah.
Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre, ce qui a incité le président libanais Joseph Aoun à demander à la France et aux États-Unis, qui en sont les garants, d'y mettre fin.
"Au cours du mois dernier, les forces de défense israéliennes ont frappé plus de 50 cibles terroristes au Liban. Ces frappes ont été menées à la suite de violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, qui constituaient une menace pour l'État d'Israël et ses citoyens", a déclaré l'armée dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la frappe de dimanche visait un bâtiment utilisé par le Hezbollah pour stocker des "missiles guidés avec précision" et a promis d'empêcher le groupe militant soutenu par l'Iran d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge".
Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré dans un discours lundi que l'attaque "n'a aucune justification" et l'a qualifiée d'"attaque politique visant à changer les règles par la force".
Israël a continué à mener des frappes régulières au Liban malgré la trêve, qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, lesquelles ont culminé avec une campagne de bombardements israéliens intensifs et une incursion terrestre.
En vertu de cet accord, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante au sud.
Israël devait retirer toutes ses forces du Sud-Liban, mais des troupes restent sur cinq positions jugées "stratégiques".


Tunisie: le président Saied dénonce une «ingérence flagrante» après des critiques à l'international

Des dizaines de personnalités tunisiennes incluant des grands noms de l'opposition ont récemment été condamnées à de lourdes peines pour "complot" contre la sûreté de l'Etat, ce qu'elles nient en dénonçant un dossier "vide" et politique. (AFP)
Des dizaines de personnalités tunisiennes incluant des grands noms de l'opposition ont récemment été condamnées à de lourdes peines pour "complot" contre la sûreté de l'Etat, ce qu'elles nient en dénonçant un dossier "vide" et politique. (AFP)
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  • "Les déclarations et communiqués émanant de parties étrangères sont inacceptables (...) et constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie"
  • "Si certains expriment leur regret que les observateurs internationaux aient été exclus (d'une audience du procès, ndlr), la Tunisie peut aussi envoyer des observateurs auprès de ces parties (...) et leur demander également de modifier leurs législations

TUNISIE: Le président tunisien, Kais Saied, a dénoncé dans la nuit de lundi à mardi les critiques à l'international, notamment de la France et l'Allemagne, qui ont suivi la condamnation d'opposants à de lourdes peines de prison, en les qualifiant d'"ingérence flagrante".

"Les déclarations et communiqués émanant de parties étrangères sont inacceptables (...) et constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Tunisie", a dit M. Saied en recevant son ministre des Affaires étrangères, selon un communiqué de la présidence.

"Si certains expriment leur regret que les observateurs internationaux aient été exclus (d'une audience du procès, ndlr), la Tunisie peut aussi envoyer des observateurs auprès de ces parties (...) et leur demander également de modifier leurs législations et d'amender leurs procédures", a-t-il poursuivi.

Des dizaines de personnalités tunisiennes incluant des grands noms de l'opposition ont récemment été condamnées à de lourdes peines pour "complot" contre la sûreté de l'Etat, ce qu'elles nient en dénonçant un dossier "vide" et politique.

La France, l'Allemagne et l'ONU ont affirmé que les conditions d'un procès "équitable" n'avaient pas été respectées.

Berlin a notamment regretté "l'exclusion des observateurs internationaux, notamment l'ambassade d'Allemagne à Tunis, de la dernière journée du procès".

"Violations du droit" 

Le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a de son côté affirmé que le processus avait été "entaché par des violations du droit à un procès équitable et du droit à une procédure régulière, suscitant de graves inquiétudes quant aux motivations politiques".

Il a exhorté la Tunisie "à s'abstenir d'utiliser une législation sur la sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme pour faire taire la dissidence et restreindre l'espace civique".

Depuis le coup de force par lequel M. Saied s'est octroyé les pleins pouvoirs à l'été 2021, ONG et opposants ont déploré une régression des libertés dans le pays berceau du Printemps arabe en 2011.

En plus du méga-procès du "complot", des dizaines de politiciens, avocats et chroniqueurs connus sont emprisonnés depuis début 2023 en vertu d'un décret réprimant la diffusion de fausses nouvelles, à l'interprétation très large.

Le Haut-Commissaire a demandé une nouvelle fois à la Tunisie "de mettre fin aux persécutions politiques, détentions, arrestations arbitraires et emprisonnement" de personnalités, et de "respecter tous leurs droits humains, y compris les droits à la liberté d'opinion et d'expression".

"La Tunisie était un modèle et une source d'inspiration pour de nombreuses nations de la région après la transition politique de 2011, et j'espère que le pays reviendra sur le chemin de la démocratie, de l'Etat de droit et des droits de l'homme", a écrit le responsable onusien.