Un nouvel accord entre l’Iran et le Venezuela pourrait-il mettre fin aux difficultés économiques des deux pays?

Les dirigeants politiques iraniens et vénézuéliens ont un ennemi commun: Washington. (AP)
Les dirigeants politiques iraniens et vénézuéliens ont un ennemi commun: Washington. (AP)
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Publié le Mardi 14 juin 2022

Un nouvel accord entre l’Iran et le Venezuela pourrait-il mettre fin aux difficultés économiques des deux pays?

  • Des ingénieurs iraniens ont participé à la réparation d’installations vénézuéliennes délabrées et ils commenceront bientôt à travailler sur la plus grande raffinerie du Venezuela
  • Selon un rapport de 2008 du Carnegie Endowment for International Peace, le Venezuela dispose de quelque cinquante mille tonnes de gisements d’uranium prêts à être exploités

LONDRES: Un accord de coopération, récemment signé entre l’Iran et le Venezuela, permettra aux deux États parias de combiner davantage leurs économies. Cependant, un État riche en pétrole et dépourvu de légitimité ne peut pas régler les maux d’un autre, selon les experts. 

Samedi, le président vénézuélien en difficulté, Nicolás Maduro, est apparu dans les médias d’État iraniens dans le nord de Téhéran pour signer un «accord de coopération» de vingt ans avec son homologue iranien, Ebrahim Raïssi. 

Cet accord, selon M. Raïssi, permettra aux deux pays de coopérer dans les secteurs du pétrole, de la pétrochimie, de la défense, de l’agriculture, du tourisme et de la culture. Mais plus que l’économie, la vraie menace qui pèse sur la signature de l’accord – un pacte improbable entre un régime théocratique chiite et une dictature communiste – est le régime de sanctions imposé par les États-Unis contre chacun des deux pays, ainsi que la relation de ces derniers avec la communauté internationale au sens large. 

«Le Venezuela a fait preuve d’une résistance exemplaire contre les sanctions et les menaces des ennemis et des impérialistes», a déclaré le président iranien. «Le document de coopération de vingt ans témoigne de la volonté des deux pays de développer leurs relations.» 

«Les sanctions et les menaces contre la nation iranienne au cours des quarante dernières années ont été nombreuses, mais le pays les a transformées en avantages au service du progrès du pays.» 

Mais pour Yossi Mekelberg, membre associé dans le Programme de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Chatham House, l’accord ne résout nullement la mauvaise gouvernance, un problème fondamental au sein des deux pays. 

«L’Iran et le Venezuela pourraient faire partie des pays les plus riches du monde, mais ils ne le sont pas», souligne-t-il dans un entretien accordé à Arab News. «Il suffit de considérer leurs ressources naturelles, sans parler du Venezuela et de ses réserves naturelles, pour comprendre que leurs industries pétrolières s’effondrent.» 

Dans un contexte de forte demande de pétrole et de gaz, le Venezuela et l’Iran devraient prospérer, mais leurs gouvernements ont empêché la «ruée vers l’or» que connaissent actuellement les autres pays exportateurs d’énergie et qu’ils utilisent pour se préparer à l’ère postcombustibles fossiles. 

«L’Iran et le Venezuela sont des pays qui pourraient s’enrichir, mais leur problème est la mauvaise gouvernance. Que ce soit du fait de partis de gauche ou de partis cléricaux, ce sont des États en faillite», déclare M. Mekelberg. 

Il souligne que les deux pays entretiennent également des relations conflictuelles avec les États-Unis et la communauté internationale au sens large. 

«Leur alliance est celle des pays qui, sous le coup de sanctions, ne sont pas vraiment en mesure de régler leurs propres problèmes intérieurs, puis sont victimes de leurs propres régions; ils essaient alors de trouver un moyen de s’en sortir en se soutenant les uns les autres», poursuit-il. 

«Il y a une logique interne à tout cela, mais je ne pense pas que cela va beaucoup les aider. Ils doivent faire face au monde. Deux économies qui échouent n’en font pas une qui réussit.» 

En ce qui concerne spécifiquement l’énergie – la principale exportation de chacun des deux pays – l’accord signé à Téhéran va-t-il contribuer à la croissance de leurs économies? 

L’Iran et le Venezuela étant tous deux de grands producteurs de pétrole et d’énergie, «ils ne vont pas exporter l’un vers l’autre», précise M. Mekelberg. 

Les deux pays ont cependant fait quelques progrès en matière d’échange d’expertise. Des ingénieurs iraniens ont participé à la réparation d’installations vénézuéliennes délabrées et commenceront bientôt à travailler sur la plus grande raffinerie du Venezuela. 

«Mais ce dont ils ont vraiment besoin, c’est d’investissements», ajoute M. Mekelberg, qui n’estime pas que l’un ou l’autre des deux pays soit capable de le faire dans les proportions requises. 

Alors que les aspects économiques de l’accord suscitent quelques interrogations, les deux pays ont coopéré pendant des années dans l’échange illégal de pétrole et d’autres produits de base. Le potentiel d’une coopération plus poussée en matière de défense serait une plus grande source de préoccupation pour l’Amérique du Sud, le Moyen-Orient et les États-Unis. 

Dès 2006, le Venezuela et l’Iran ont commencé à coopérer sur le plan militaire. Dans un discours prononcé devant la Brookings Institution en 2009, le procureur du comté de New York a tiré la sonnette d’alarme, affirmant que l’Iran formait des combattants vénézuéliens pour en faire des terroristes du type Hezbollah. 

«On rapporte que, depuis 2006, des conseillers militaires iraniens ont été intégrés aux troupes vénézuéliennes», avait soutenu feu Robert Morgenthau. «La guerre asymétrique, enseignée aux membres du Corps des Gardiens de la révolution iranienne (CGRI), du Hezbollah et du Hamas, a remplacé les manuels de campagne de l’armée américaine en tant que doctrine militaire vénézuélienne de base.» 

Le potentiel de coopération nucléaire est sans doute encore plus préoccupant. Selon un rapport de 2008 du Carnegie Endowment for International Peace, le Venezuela dispose de quelque cinquante mille tonnes de gisements d’uranium prêts à être exploités. 

Alors que les mises en garde contre le potentiel de coopération nucléaire persistent depuis des années, la stagnation des progrès dans les négociations sur le nucléaire iranien en cours à Vienne, accompagnée de délais de rupture de plus en plus faibles prédits par les experts, signifie que le nouvel accord pourrait jouer un rôle démesuré dans le développement des armes nucléaires de l’Iran. 

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Le nouvel accord permettra aux deux États parias de combiner davantage leurs économies. (AFP) 

«Le soutien du Venezuela au programme nucléaire iranien a fluctué ces dernières années, des sources de renseignement ayant précédemment indiqué que feu le président, Hugo Chavez, envisageait d’acheter de l’uranium à l’Iran en même temps qu’il entamait des pourparlers pour acheter un réacteur nucléaire à l’Argentine», indique Rhiannon Phillips, analyste associée pour la région Mena au cabinet de conseil en risques politiques Sibylline, à Arab News. 

«La coopération en matière de projets de défense peut faire allusion à des partenariats iraniens sur la technologie des drones offensifs et de combat, suscitant une inquiétude importante pour les alliés occidentaux. Ce n’est pas non plus une nouvelle tendance, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, ayant fait part de son inquiétude concernant les drones iraniens Mohajer au Venezuela plus tôt cette année, avec des portées signalées pouvant aller jusqu’à deux cents kilomètres.» 

L’analyste ajoute: «Le soutien iranien au terrorisme est déjà un moteur essentiel des hostilités géopolitiques au Moyen-Orient, notamment entre Téhéran d’une part, et l’Arabie saoudite et Israël d’autre part. Mais il pourrait accroître les inquiétudes des pays d’Amérique latine si les capacités vénézuéliennes dépassent ou violent le seuil de sécurité régionale.» 

EN BREF

• L’accord permettra aux deux pays de coopérer dans les secteurs du pétrole, de la pétrochimie, de la défense, de l’agriculture, du tourisme et de la culture. 

• L’Iran a livré le deuxième des quatre navires qu’il est chargé de construire pour le Venezuela. 

«Diego Molano, ministre colombien de la Défense, a déjà exprimé son inquiétude quant à la présence de mandataires iraniens au Venezuela, soit des militants du Hezbollah, et à la probabilité que ces groupes cherchent à utiliser la technologie militaire iranienne pour mener des attaques à l’intérieur du pays.» 

Rhiannon Phillips affirme également que l’Iran est depuis longtemps impliqué dans le terrorisme au Moyen-Orient – une menace que l’accord de coopération Iran-Venezuela risque de ressusciter. 

L’attentat-suicide de l’Amia de 1994 contre un centre culturel juif en Argentine a tué quatre-vingt-cinq personnes et en a blessé des centaines d’autres. En 2006, les procureurs argentins ont officiellement accusé le gouvernement iranien et le Hezbollah d’avoir perpétré cet attentat. Il semble que l’Argentine n’ait pas oublié cette attaque. 

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Les deux parties sont de grands producteurs d’énergie et de pétrole et se soutiendront mutuellement dans leurs projets. (AFP) 

Dimanche, les autorités argentines ont immobilisé un Boeing 747 vendu au Venezuela par la compagnie aérienne iranienne Mahan qui est étroitement liée au CGRI et sanctionnée par le gouvernement américain. 

Selon un document du ministère argentin de l’Intérieur, partagé avec Reuters par le député argentin Gerardo Milman, quatorze Vénézuéliens et cinq Iraniens étaient à bord de l’avion. M. Milman avertit: «Nous soupçonnons que cet avion soit à l’origine d’activités de renseignement en Argentine.» 

On ne sait pas sur quoi les agents enquêtaient. Ce qui est clair, cependant, c’est que l’Argentine, qui est profondément et tragiquement familière avec le terrorisme iranien, ne veut pas prendre le risque d'attendre trop longtemps pour le découvrir. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban : le Hezbollah organise les funérailles de son chef devant une foule immense

Une bannière géante portant les portraits du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à gauche), et de Hachem Safieddine, qui avait été choisi pour lui succéder avant d'être également tué, est suspendue sur une scène devant des rangées de chaises dans la cité sportive Camil Chamoun de Beyrouth, le 22 février 2025. (Photo Ibrahim AMRO / AFP)
Une bannière géante portant les portraits du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à gauche), et de Hachem Safieddine, qui avait été choisi pour lui succéder avant d'être également tué, est suspendue sur une scène devant des rangées de chaises dans la cité sportive Camil Chamoun de Beyrouth, le 22 février 2025. (Photo Ibrahim AMRO / AFP)
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  • Près de cinq mois après, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef Hassan Nasrallah en présence de dizaines de milliers de personnes attendues.
  • Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l'afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l'étranger, commenceront à 13 heures dans le stade de la Cité sportive, en périphérie sud de Beyrouth.

BEYROUTH : Près de cinq mois après la mort de Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne dévastatrice sur Beyrouth, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef en présence de dizaines de milliers de personnes attendues.

Hassan Nasrallah, figure emblématique du Hezbollah durant 32 ans, a été tué le 27 septembre à l'âge de 64 ans dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, bastion du mouvement armé chiite.

Dès samedi, des partisans du Hezbollah sont arrivés en voiture depuis le sud et l'est du pays, agitant le drapeau du mouvement, et envahissant les routes déjà embouteillées.

Ces funérailles sont le premier événement populaire organisé par le Hezbollah depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu fin novembre, après plus d'un an de conflit avec Israël qui a affaibli le mouvement. Malgré le cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sporadiques contre le Liban.

Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l'afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l'étranger, commenceront à 13 heures (11 heures GMT) dans le stade de la Cité sportive, en périphérie sud de Beyrouth.

D'immenses portraits de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, son cousin et également tué dans une frappe israélienne en octobre après avoir été choisi pour lui succéder, ont été affichés dans le stade. Ses funérailles sont également célébrées ce dimanche.

Selon les organisateurs, plus de 23 000 sièges ont été installés sur la pelouse, en plus des 55 000 places sur les gradins.

Des écrans seront également déployés dans les rues avoisinantes, où 35 000 sièges sont prévus pour les hommes et 25 000 dans un secteur réservé aux femmes.

Selon la télévision du Hezbollah, al-Manar, 70 points d'accueil offriront de l'eau, de la nourriture et même un hébergement aux voyageurs.

Après la cérémonie, les participants se dirigeront vers le lieu de l'enterrement, près des deux routes menant à l'aéroport.

Le corps de Hassan Nasrallah avait été enterré secrètement dans un lieu inconnu, en attendant la fin de la guerre.

- « Démonstration de soutien » -

« Nous voulons faire de ces obsèques une démonstration de soutien », a déclaré Naïm Qassem, le chef du Hezbollah, qui doit prononcer un discours et a appelé à une « participation massive ».

Le Hezbollah a invité les responsables libanais à assister aux obsèques, où près de 79 pays seront représentés, selon les organisateurs.

L'Iran a confirmé sa participation « à un haut niveau ». Selon des médias iraniens, le président du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, devrait être présent.

Des représentants des factions irakiennes pro-iraniennes et d'autres alliés du Hezbollah au sein de l'« axe de la résistance » contre Israël sont également attendus.

4 000 soldats et membres des forces de l'ordre libanaises sont mobilisés, selon une source des services de sécurité, tandis que 25 000 hommes du Hezbollah assureront la sécurité à l'intérieur du stade, selon la chaîne de télévision al-Manar.

Le trafic aérien à l'aéroport sera suspendu entre 12 h et 16 h. L'ambassade des États-Unis et le consulat français ont demandé à leurs ressortissants d'éviter la zone.

- « Un jour difficile » -

Les organisateurs ont exhorté les citoyens à éviter les tirs en l'air, habituels lors des funérailles au Liban, alors que les licences de port d'armes sont gelées du 22 au 25 février.

L'armée libanaise a interdit les prises de vue par drones jusqu'à dimanche soir.

Hassan Nasrallah avait acquis une stature régionale après le retrait israélien du Liban en 2000 et durant la guerre de 2006 contre Israël, mais sa popularité s'est érodée après l'implication du Hezbollah en Syrie aux côtés de l'ancien président Bachar el-Assad.

Sa mort a été un choc pour ses partisans, comme Maryam Chourba, 80 ans, qui compte assister aux funérailles.

« C'est un jour difficile », dit-elle depuis la banlieue sud de Beyrouth. « Sayyed (Nasrallah) nous était très cher, et quoi que nous fassions, nous ne pourrons jamais lui rendre justice. »

Le Hezbollah, qui a dominé la scène politique libanaise pendant des années, est cependant contesté par de nombreux Libanais qui lui reprochent d'être « un État dans l'État ».


Israël retarde la libération de Palestiniens pour des raisons de « cérémonies humiliantes » imposées aux otages

L'otage israélien Tal Shoham est guidé par des militants palestiniens du Hamas avant d'être remis à la Croix-Rouge lors de sa libération à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 février 2025. Des militants masqués ont fait défiler Tal Shoham et Avera Mengistu sur scène dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avant de les remettre à des représentants de la Croix-Rouge. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
L'otage israélien Tal Shoham est guidé par des militants palestiniens du Hamas avant d'être remis à la Croix-Rouge lors de sa libération à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 février 2025. Des militants masqués ont fait défiler Tal Shoham et Avera Mengistu sur scène dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avant de les remettre à des représentants de la Croix-Rouge. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • Israël a annoncé reporter les libérations de prisonniers palestiniens, prévues dans le cadre du fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza, en attendant que le Hamas garantisse qu'il mettra fin aux « cérémonies humiliantes » pour les otages libérés.
  • Comme les précédents, l'echange a été marqué par des mises en scène du Hamas qui a exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

JERUSALEM : Israël a annoncé dimanche reporter les libérations de prisonniers palestiniens, prévues dans le cadre du fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza, en attendant que le Hamas garantisse qu'il mettra fin aux « cérémonies humiliantes » pour les otages libérés.

Le Hamas a effectivement libéré six otages. Mais cet échange a été assombri par la confusion qui a régné sur le sort de l'otage Shiri Bibas, finalement confirmée morte samedi matin. Comme les précédents, l'echange a été marqué par des mises en scène du Hamas qui a exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Alors que la libération de 620 prisonniers palestiniens était prévue, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé à l'issue d'une réunion sécuritaire qu'elle n'aurait pas lieu.

« Il a été décidé de retarder la libération des terroristes (prisonniers palestiniens, ndlr) qui était prévue samedi, jusqu'à ce que la libération des prochains otages soit assurée sans cérémonies humiliantes », a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué de son bureau dans la nuit.

Le Hamas a accusé Israël de « violation flagrante » de l'accord de trêve.

Dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie, occupée par Israël, des familles attendaient pourtant avec impatience la libération de leurs proches et sont reparties bredouilles.

« Notre Seigneur nous donnera la patience et nous attendrons simplement jusqu'à la libération de nos fils », a réagi auprès de l'AFP Oumm Alaa, après avoir attendu en vain la libération de son fils à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Samedi, lors des premières libérations à Rafah, où des combattants en treillis s'étaient déployés, Tal Shoham, un Israélo-Italo-Autrichien de 40 ans enlevé le 7 octobre 2023, a été contraint de prononcer quelques mots.

À ses côtés se tenait, l'air hagard, Avera Mengistu, 38 ans, otage depuis plus de dix ans à Gaza. Il avait été filmé en 2014 alors qu'il escaladait la barrière séparant le territoire d'Israël.

Le même scénario s'est répété à Nousseirat, dans le centre de Gaza, pour la libération d'Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans, enlevés au festival de musique Nova. Les trois hommes sont apparus souriants après 505 jours de captivité.

Ces mises en scène ont été dénoncées à plusieurs reprises par Israël, l'ONU et la Croix-Rouge.

Samedi soir, la branche armée du Hamas a également publié une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat, montrant deux otages regardant la libération des trois Israéliens et suppliant Benjamin Netanyahu de les libérer.

Le Forum des familles d'otages a qualifié la vidéo de « dérangeante », y voyant une « démonstration de cruauté particulièrement écœurante ».

Malgré ces scènes, des centaines d'Israéliens ont suivi en direct à Tel Aviv, sur la « place des otages », la retransmission des libérations, entre sanglots et explosions de joie.

Depuis le début de la trêve le 19 janvier, 29 otages israéliens, dont quatre ont été retrouvés décédés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1 100 détenus palestiniens.

Selon le Hamas, seuls quatre otages morts devront encore être rendus à Israël avant la fin de la première phase de l'accord.

Le mouvement a déclaré qu'il était prêt à libérer « en une seule fois » tous les otages qu'il détient encore durant la deuxième phase, censée mettre fin définitivement à la guerre.

Cependant, les négociations indirectes sur cette deuxième étape ont été retardées à la suite d'accusations mutuelles de violations de la trêve.

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a averti samedi que le Hamas serait « détruit » s'il ne libérait pas « immédiatement » tous les otages.

Benjamin Netanyahu avait de son côté juré vendredi de faire payer au Hamas le prix fort de sa violation « cruelle » du cessez-le-feu, après avoir affirmé qu'un corps restitué la veille n'était pas celui de l'Israélienne Shiri Bibas, comme annoncé initialement.

Symbole du drame des otages, cette femme avait été capturée le 7 octobre 2023 avec ses deux fils Kfir et Ariel, alors âgés de huit mois et demi et quatre ans.

La dépouille de Shiri Bibas a finalement été restituée dans la nuit de vendredi à samedi. Et l'autopsie de Shiri Bibas et de ses deux enfants n'a révélé aucun indice de blessure causée par un bombardement, a déclaré samedi soir Chen Kugel, chef de l'Institut national de médecine légale.


Le musée de Jeddah organise un spectacle culturel pour mettre à l'honneur le patrimoine

Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Photo Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Photo Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
Le Tariq Abdulhakim Center Museum de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite. (Phot Fournie)
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  • Cette célébration de trois jours, supervisée par la Commission des musées, offre une riche expérience artistique et culturelle, mettant en valeur le patrimoine du Royaume et renforçant l'identité nationale.
  • L'un des points forts de la manifestation était la promenade de la mode traditionnelle organisée par Al-Mugasap, une marque de mode saoudienne.

JDEDDAH : Le musée du centre Tariq Abdulhakim de Jeddah fait partie des institutions culturelles qui célèbrent avec style la Journée de la fondation de l'Arabie saoudite.

Cette célébration de trois jours, supervisée par la Commission des musées, offre une riche expérience artistique et culturelle, mettant en valeur le patrimoine du Royaume et renforçant l'identité nationale.

Les festivités ont débuté par un accueil des visiteurs avec du café saoudien traditionnel, servi en quatre variétés distinctes, conformément aux directives de la Journée de la fondation.

Tayeb Abdullh Altayeb, directeur du musée du centre Tariq Abdulhakim, a déclaré : « L'idée est de célébrer notre nation et ses composantes culturelles, que nous reflétons à travers les différentes offres du musée. Notre principal objectif est de préserver le patrimoine musical et les arts du spectacle saoudiens.

« Tariq Abdulhakim était lui-même un champion de la culture. Il a soutenu la création de la fanfare militaire et a remporté un prix de l'UNESCO pour la préservation de l'identité saoudienne. Il est normal que, à l'occasion de la Journée de la fondation, nous soulignions ses efforts et que nous alignions notre secteur culturel sur la Vision 2030. »

Un responsable du musée a déclaré : « Nous voulons nous assurer que tout le monde a accès aux aspects culturels de l'Arabie saoudite, en particulier lors de la Journée de la fondation. Notre mission est d'être un centre d'activation à faible coût, offrant des programmes pour le public et les enfants afin de les éduquer sur notre patrimoine et nos traditions. »

Les responsables ont noté que le musée sert également de plateforme aux groupes traditionnels, aux artistes et aux écoles pour présenter leurs arts, et ont ajouté que les espaces du musée sont conçus pour accueillir tous les âges, y compris les personnes handicapées.

La journée d'ouverture de la célébration comprenait un défilé artistique interactif et un atelier d'arts du spectacle alliant artisanat et performances en direct. L'un des points forts de la manifestation était la promenade de la mode traditionnelle organisée par Al-Mugasap, une marque de mode saoudienne. L'exposition présentait des vêtements traditionnels provenant des principales régions du Royaume, offrant ainsi aux visiteurs un aperçu de l'histoire et de la civilisation de l'Arabie saoudite.

Sari Salem Hariri, cofondateur et directeur général d'Al-Mugasap, a déclaré : « Nous avons sélectionné des vêtements traditionnels provenant de diverses régions du Royaume. Ils ont été exposés dans des boîtes spéciales pour mettre en valeur la beauté et l'élégance de leurs motifs, ajoutant ainsi de la valeur à notre patrimoine culturel. »

L'événement comprenait également plusieurs sections consacrées à la nourriture traditionnelle et à l'artisanat, ainsi que des jeux interactifs, des spectacles musicaux en direct et une chorale scolaire qui a interprété avec enthousiasme des chansons nationales, symbolisant ainsi l'attachement de la jeune génération au patrimoine du Royaume.

Des artistes traditionnels de tout le Royaume, dont un groupe de Taif, dont Tariq Abdulhakim a été membre, ont également participé à l'événement.

Khalid Jammali, manager du groupe, a déclaré à Arab News : « C'est l'une des plus grandes célébrations en Arabie saoudite : « Il s'agit de l'une des plus grandes célébrations en Arabie saoudite. Nous sommes ici pour représenter la région de Najd, et Tariq Abdulhakim a joué un rôle majeur dans la création de cet héritage. Ses idées ont permis d'élever la qualité et les normes de ces spectacles ».

La célébration s'achèvera par un concert sur le patrimoine national le 23 février, avec un mélange de chansons nationales traditionnelles et modernes. Cette grande finale réunira des artistes et des créateurs de divers domaines, créant un pont entre le passé et le présent tout en célébrant la riche histoire du Royaume et sa vision de l'avenir.

Ghada Shehri, une visiteuse, a déclaré : « L'événement n'était pas seulement divertissant, mais aussi profondément éducatif. J'ai habillé mes enfants avec des vêtements traditionnels saoudiens et ils étaient ravis de voir d'autres personnes habillées de la même manière.

« C'était une occasion merveilleuse de leur faire découvrir notre patrimoine et notre culture de façon amusante et attrayante. La promenade de la mode traditionnelle a été un moment fort pour nous. En voyant les différents styles vestimentaires régionaux, mes enfants ont pris conscience de la diversité de notre Royaume.

Salman Mohammed, un autre visiteur, a déclaré : « Le musée a fait un travail incroyable en présentant le patrimoine saoudien à travers la musique, la nourriture et l'art. Mes enfants ont été particulièrement fascinés par le spectacle de la chorale de l'école. Cela m'a fait chaud au cœur de les voir si engagés et curieux de notre culture. »

Nawwaf Al-Harbi, propriétaire de Dokhan Ahjar Precious Metals and Gemstones, a présenté l'art du polissage des pierres précieuses, avec des pierres provenant de diverses régions d'Arabie saoudite, à l'occasion de la Journée de la fondation.

« Nous polissons ces pierres pour les sertir dans de l'or ou de l'argent, afin de mettre en valeur la beauté des pierres précieuses naturelles de La Mecque, de Médine et d'ailleurs. Notre objectif est de faire découvrir cet artisanat traditionnel et nous nous engageons à transmettre le savoir-faire à un large public », a-t-il déclaré.

Les visiteurs peuvent s'inscrire à l'avance via la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com