LONDRES: Shamima Begum, épouse d’un combattant de Daech, craint d’être exécutée après avoir appris qu’elle doit être jugée pour des délits de terrorisme, selon certaines informations.
Begum, qui a fui le Royaume-Uni à l’âge de 15 ans pour rejoindre Daech, a été déchue de sa citoyenneté en février 2021 et ne peut plus retourner dans le pays.
Les autorités du Rojava, région autonome du nord-est de la Syrie dirigée par les forces kurdes, affirment avoir aboli la peine de mort, mais Begum craint toujours d’être exécutée.
Dans un entretien accordé au Mail on Sunday depuis le camp de prisonniers d’Al-Roj en Syrie, elle déclare: «Non, non, je ne veux pas que ça m’arrive. Je ne veux pas être jugée en Syrie.»
Aujourd’hui âgée de 22 ans, Begum affirme avoir changé ses habitudes depuis qu’elle a rejoint le groupe terroriste en 2015.
«J’étais un ange. Vous pouvez demander à ma mère, j’étais un ange», ajoute-t-elle.
«Je n’aimais pas mon école primaire parce que j’étais victime de racisme là-bas. Pas en permanence, mais à un jeune âge, cela suffit.»
«Ce n’étais pas du harcèlement, mais de petits commentaires et du favoritisme des enseignants envers les élèves blancs.»
Shamima Begum soutient également qu’elle a été sollicitée en ligne avant de quitter le Royaume-Uni avec ses amies, Amira Abase et Kadiza Sultana.
En 2019, la jeune femme était enceinte de neuf mois et avait déjà perdu deux enfants.
Selon une source, Begum n’a pas confiance dans le système judiciaire de Rojova.
«Begum est convaincue qu’elle paiera le prix ultime si elle est jugée et reconnue coupable de délits de terrorisme en Syrie, indique la source. Elle est très effrayée et inquiète. On lui a dit qu’elle serait jugée au Rojava, probablement en tant que membre d’un groupe de femmes accusées de délits terroristes.»
Le procès devrait avoir lieu en septembre ou en octobre, précise la source, avant de poursuivre: «Les autorités du Rojava ne préconisent pas la peine de mort, mais cela n’a pas réussi à la convaincre qu’elle n’échapperait pas à une telle sanction. Même si elle y échappe, elle risque la prison à perpétuité.»
«Je pense que ses craintes sont justifiées. Le système judiciaire là-bas est plutôt faible», estime Tasnime Akunjee, un avocat qui a déjà représenté Shamima Begum.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com