Dialogue de Tanger: ode à la coexistence interreligieuse

La 1ère édition du Dialogue de Tanger avec André Azoulay, la présidente du Projet Aladin, Mme Leah Pisar, et le Haut Représentant de l’Alliance des Civilisations de l’ONU (Photo, Maroc Diplomatie).
La 1ère édition du Dialogue de Tanger avec André Azoulay, la présidente du Projet Aladin, Mme Leah Pisar, et le Haut Représentant de l’Alliance des Civilisations de l’ONU (Photo, Maroc Diplomatie).
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Publié le Samedi 11 juin 2022

Dialogue de Tanger: ode à la coexistence interreligieuse

  • Antony Blinken a tenu à saluer le projet Aladdin et Nasser Bourita pour leur rôle en faveur de l’établissement de ponts entre les cultures
  • La rencontre a été coorganisée par le ministère des Affaires étrangères en partenariat avec le Projet Aladdin et l'Alliance des civilisations des Nations Unies

CASABLANCA: Tanger, ville du détroit, abrite ce vendredi les travaux de la conférence internationale «Dialogue de Tanger». Une rencontre réunissant intellectuels, hommes politiques et diplomates et dont l’objectif affiché est de plaider en faveur d’une meilleure compréhension entre les civilisations.

Les travaux ont été inaugurés le 10 juin en présence et avec la participation de hauts dignitaires marocains et étrangers, parmi lesquels André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI et Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, le président de la Commission de l’Union Africaine Moussa Faki, le ministre des Affaires étrangères de la Gambie Mamadou Tangara, et l’ancien premier ministre espagnol José Luis Zapatero qui se sont exprimés aujourd’hui en faveur d’une entente renouvelée entre l’Occident et l’Orient, entre le monde chrétien et le monde musulman dans une ville, Tanger, qui eut de par son histoire et sa géographie une vocation internationale.

La rencontre a été, en ce sens, coorganisée par le ministère des Affaires étrangères en partenariat avec le Projet Aladdin et l'Alliance des civilisations des Nations Unies.

La thématique mise à l’ordre du jour cette année est ainsi dénommée «vers une nouvelle lumière partagée». Les organisateurs ayant explicitement souhaité démontrer, par l’exemple, que la coexistence interreligieuse est possible et que le dialogue interculturel est souhaitable, contrairement aux prédictions de Samuel Huntington relativement au choc des civilisations.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken

Dans une vidéo diffusée lors de la séance inaugurale du Dialogue de Tanger, Antony Blinken a tenu à saluer le projet Aladdin et Nasser Bourita pour «leur rôle en faveur de l’établissement de ponts entre les cultures et en matière de lutte contre toutes les formes de racisme et de fanatisme.»

Nasser Bourita

En ce sens, Nasser Bourita coorganisateur de l'événement a, ainsi, clôturé son propos introductif «Il n’est pas anodin que ce soit Tanger qui nous accueille. Entre 2 continents, entre 2 rives, entre 2 mers ; Tanger a toujours été le carrefour, le trait d’union. Elle a toujours gardé les yeux rivés sur l’horizon et l’âme ouverte à l’Autre.C’est d’ici qu’Ibn Battouta est parti à la découverte du monde. C’est ici que Matisse et Delacroix sont venus trouver l’éclat de lumière et l’éclair de génie.»

La teneur des échanges fut unanime. Les participants ont, lors de cette rencontre, principalement discuté des conditions de la paix entre les civilisations et de l'importance des facteurs économiques pouvant apaiser les tensions et les relations entre l'Occident d’une part et le monde islamique de l’autre.


«Inside Gaza» : le quotidien des journalistes de l'AFP sous les bombes

Couvrir la guerre à Gaza tout en voyant sa vie partir en fumée devant son objectif : le documentaire "Inside Gaza" raconte l'histoire des journalistes de l'AFP bloqués dans le territoire palestinien pendant les premiers mois de l'offensive israélienne. (AFP)
Couvrir la guerre à Gaza tout en voyant sa vie partir en fumée devant son objectif : le documentaire "Inside Gaza" raconte l'histoire des journalistes de l'AFP bloqués dans le territoire palestinien pendant les premiers mois de l'offensive israélienne. (AFP)
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  • Il retrace leur quotidien à partir du 7 octobre 2023, jour de l'attaque du Hamas qui a entraîné la mort de plus de 1.200 personnes côté israélien, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles, puis de l'offensive israélienne qui a suivi
  • Jour après jour, ils documentent l'horreur vécue par les habitants de ce territoire où plus de 67.000 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées

PARIS: Couvrir la guerre à Gaza tout en voyant sa vie partir en fumée devant son objectif : le documentaire "Inside Gaza" raconte l'histoire des journalistes de l'AFP bloqués dans le territoire palestinien pendant les premiers mois de l'offensive israélienne.

Le film, réalisé par la journaliste indépendante Hélène Lam Trong, doit être projeté jeudi à l'occasion du prix Bayeux des correspondants de guerre, en Normandie (nord de la France), en présence de six des sept journalistes permanents de l'AFP qui ont couvert le début du conflit dans la bande de Gaza, avant une diffusion sur la chaîne de télévision franco-allemande Arte le 2 décembre.

Il retrace leur quotidien à partir du 7 octobre 2023, jour de l'attaque du Hamas qui a entraîné la mort de plus de 1.200 personnes côté israélien, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles, puis de l'offensive israélienne qui a suivi.

Jour après jour, ils documentent l'horreur vécue par les habitants de ce territoire où plus de 67.000 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.

"J'avais envie d'expliquer quel est ce métier qui se fait avant tout sur le terrain", a expliqué à l'AFP Hélène Lam Trong, la réalisatrice de ce film coproduit par Factstory - une filiale de l'AFP dédiée à la production de documentaires -, Arte et la RTBF.

Pour ce film, elle a utilisé quasiment exclusivement des images de l'AFP, prises en grande partie par les journalistes qui y témoignent.

"Défiance" 

Les images d'enfants blessés, sous le choc, de personnes enterrées sous les gravats ou de linceuls deviennent leur quotidien. Sans relève, puisque aucun journaliste étranger n'est autorisé à entrer dans la bande de Gaza pour les relayer.

"Ce sont des journalistes aguerris qui ont une cinquantaine d'années, et ils savent garder leur rigueur dans des conditions d'extrême urgence et d'inconfort", a décrit la réalisatrice, qui a mené de longs entretiens avec eux une fois qu'ils ont réussi à quitter Gaza début 2024.

Pourtant, leur parole est constamment remise en question. Comme lorsque les groupes d'influence pro-israéliens affirment qu'une photo prise par Mohammed Abed montrant un enfant mort dans un linceul enlacé par son père est en réalité celle d'une poupée.

Le journaliste raconte qu'il est alors sommé par plusieurs médias occidentaux d'apporter des preuves de la mort de l'enfant.

"On a rarement vu autant de remise en question d'informations diffusées par des journalistes expérimentés", a souligné Hélène Lam Trong. "Les journalistes palestiniens ont fait face au degré ultime de la défiance à l'égard des médias".

Journalistes visés 

Le choix des images a été minutieux, la réalisatrice précisant avoir opéré un tri pour éliminer les séquences les plus choquantes du film, qui en comporte pourtant un certain nombre. Ce que nous montrons est "très, très, en dessous de la réalité", a-t-elle insisté.

Les sept journalistes de l'AFP et leurs familles ont été évacués entre février et avril 2024. Ils vivent aujourd'hui à Doha, au Caire ou à Londres, et font face à des troubles de stress post-traumatique. L'AFP travaille désormais avec une dizaine de pigistes à Gaza.

"Le propos du film, c'est d'arriver à s'interroger sur le rôle des journalistes", menacés partout dans le monde et particulièrement à Gaza où la presse est constamment prise pour cible, a déclaré de son côté Yann Ollivier, producteur du film et responsable de la cellule documentaire de Factstory, interrogé par l'AFP.

"J'espère que les gens qui se permettent d'affirmer qu'il n'y a pas de journalistes à Gaza seront obligés après avoir vu ce film de reconnaître qu'il y en a et qu'ils ont pour éthique de faire du journalisme factuel", a-t-il ajouté.

Selon le Comité pour la protection des journalistes et Reporters sans frontières, environ 200 journalistes ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


Négociations sur Gaza: le Hamas évoque «un esprit d'optimisme»

Le Hamas a évoqué mercredi "un esprit d'optimisme" dans les négociations indirectes avec Israël pour parvenir à un accord visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza et libérer les otages retenus dans la territoire palestinien. (AFP)
Le Hamas a évoqué mercredi "un esprit d'optimisme" dans les négociations indirectes avec Israël pour parvenir à un accord visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza et libérer les otages retenus dans la territoire palestinien. (AFP)
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  • Ces discussions se tiennent dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans l'est de l'Egypte, deux ans après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023
  • "Les médiateurs font de grands efforts pour lever tous les obstacles à la mise en oeuvre des différentes étapes du cessez-le-feu, et un esprit d'optimisme prévaut parmi tous les participants"

LE CAIRE: Le Hamas a évoqué mercredi "un esprit d'optimisme" dans les négociations indirectes avec Israël pour parvenir à un accord visant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza et libérer les otages retenus dans la territoire palestinien.

Ces discussions se tiennent dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans l'est de l'Egypte, deux ans après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023.

"Les médiateurs font de grands efforts pour lever tous les obstacles à la mise en oeuvre des différentes étapes du cessez-le-feu, et un esprit d'optimisme prévaut parmi tous les participants", a déclaré à l'AFP Taher al-Nounou, un des dirigeants du Hamas participant aux discussions.

Il a ajouté à l'AFP que son mouvement avait échangé avec Israël "des listes de prisonniers à libérer", en faisant référence aux otages retenus dans Gaza et aux Palestiniens détenus par Israël susceptibles de faire partie de l'échange de prisonniers.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a également indiqué avoir reçu de Charm el-Cheikh des messages "très encourageants".

Les négocations reposent sur un plan annoncé le 29 septembre par le président américain Donald Trump, qui prévoit, outre l'échange otages-prisonniers, un cessez-le-feu, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.

"Réelle chance" 

Selon Al-Qahera News, média proche des services de renseignement égyptiens, Ron Dermer, un proche conseiller du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, est arrivé à Charm el-Cheikh, ainsi que la délégation américine dorogée par l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le gendre du président, Jared Kushner.

La session plénière doit débuter "bientôt", a annoncé la même source en début d'après-midi.

Les émissaires américains sont venus "avec une forte volonté (...) et un mandat solide du président Trump pour mettre fin à la guerre", a indiqué M. Sissi.

Le président égyptien a dit avoir invité, en cas d'accord, le président américain pour "assister à sa signature".

Le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dont le pays est un autre médiateur avec l'Egypte, devait également se rendre mercredi en Egypte, selon la diplomatie qatarie.

Tout comme une délégation turque emmenée par le chef des services de renseignement Ibrahim Kalin, selon l'agence turque Anadolu.

La Turquie entretient des relations étroites avec le Hamas. Son président, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé mercredi que Donald Trump avait "expressément demandé" à Ankara de convaincre le Hamas de négocier la paix avec Israël.

Donald Trump a évoqué mardi une "réelle chance" de parvenir à un accord.

Le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis jouent le rôle de médiateurs dans la guerre, mais leurs efforts ont jusqu'à présent échoué à aboutir à un cessez-le-feu durable.

Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages ou de corps de captifs en échange de prisonniers palestiniens.

Le Hamas a manifesté son accord de principe au plan Trump mais plusieurs points restent en suspens.

Mardi, jour du 2e anniversaire de l'attaque du Hamas contre Israël, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis la réalisation de tous les objectifs de la guerre, en citant la libération de "tous les otages" et "la destruction du pouvoir du Hamas".

"Garanties" 

Présent en Egypte, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré que le mouvement voulait des "garanties" de M. Trump et des médiateurs que la guerre à Gaza "finira une fois pour toutes". "Nous ne faisons pas confiance" à Israël, a-t-il dit.

Selon une source palestinienne proche des négociateurs du Hamas, "de premières cartes ont été présentées mardi par la partie israélienne concernant le retrait des troupes".

Dans sa réponse au plan Trump, le Hamas a accepté de libérer les otages mais réclamé la fin de l'offensive israélienne et le retrait total israélien de Gaza. Il n'a pas mentionné son propre désarmement, point clé de la proposition.

M. Netanyahu a dit soutenir le plan mais a souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et répété que le Hamas devait être désarmé.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l'armée.

En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire palestinien, provoqué un désastre humanitaire et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.183 morts, en majorité des civils.

L'ONU a déclaré l'état de famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu'Israël y commet un génocide. Des affirmations rejetées par Israël.


Le Hamas veut la libération du détenu Marwan Barghouthi 

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  • Al-Qahera News a annoncé le début des discussions par l'intermédiaire de l'Egypte sur "les listes des prisonniers palestiniens censés être libérés des prisons israéliennes conformément à l'accord d'échange"
  • Parmi les noms des prisonniers mentionnés dans la liste figurent celui de Marwan Barghouthi ainsi que ceux de figures palestiniennes, Ahmad Saadat, Hassan Salamé et Abbas Al-Sayyed, selon la même source

LE CAIRE: Le Hamas a réclamé la libération de Marwan Barghouthi, le plus célèbre détenu palestinien, dans le cadre des discussions indirectes mardi avec Israël sur la liste des prisonniers palestiniens devant être relâchés en échange des otages israéliens, selon un média d'Etat égyptien.

Depuis lundi, ces pourparlers ont lieu dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, sur la base du plan du président américain Donald Trump qui prévoit un cessez-le-feu à Gaza, la libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre en échange de prisonniers palestiniens, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.

Al-Qahera News a annoncé le début des discussions par l'intermédiaire de l'Egypte sur "les listes des prisonniers palestiniens censés être libérés des prisons israéliennes conformément à l'accord d'échange".

Parmi les noms des prisonniers mentionnés dans la liste figurent celui de Marwan Barghouthi ainsi que ceux de figures palestiniennes, Ahmad Saadat, Hassan Salamé et Abbas Al-Sayyed, selon la même source.

Ancien haut cadre du parti palestinien Fatah condamné à la perpétuité pour meurtres, Marwan Barghouthi a été arrêté en 2002 par Israël et condamné en 2004. Il est considéré comme un "terroriste" par Israël qui lui a infligé cinq peines de prison à perpétuité pour meurtres, pour son rôle dans la seconde Intifada (soulèvement palestinien entre 2000-2005).

Mais il est qualifié par ses partisans de "Mandela de Palestine", et reste une personnalité politique très populaire dans les Territoires palestiniens selon des sondages locaux.

Dimanche, le mouvement islamiste palestinien avait affirmé sa volonté de parvenir à un accord pour mettre fin à la guerre à Gaza et de procéder à un échange "immédiat" d'otages et de prisonniers avec Israël.