WASHINGTON : Les discussions techniques du FMI avec la Tunisie sont à un stade "avancé" et les négociations en vue d'un programme d'aide pourraient commencer prochainement, a indiqué jeudi Gerry Rice, le porte-parole de l'institution.
Alors que le pays croule sous une dette de plus de 100% du PIB et est confronté à une inflation élevée, le gouvernement tunisien avait officiellement renouvelé en novembre sa demande d'aide auprès du Fonds monétaire international. Des discussions "techniques" ont lieu depuis, le Fonds conditionnant son aide à un programme de réformes économiques et structurelles.
"Nous saluons le fait que les autorités tunisiennes aient publié leur proposition de programme de réformes économiques", a déclaré Gerry Rice.
"Je qualifierais les discussions (techniques) d'avancées et nous espérons qu'elles conduiront à une mission du personnel pour entamer bientôt les discussions sur le programme", a-t-il ajouté sans vouloir s'avancer sur une date.
Une équipe du FMI s'était rendue à Tunis les 23–25 mars.
A l'issue de leur mission, elle avait noté "les défis structurels majeurs" de la Tunisie, confrontée à "des déséquilibres macroéconomiques profonds, une croissance très faible malgré son fort potentiel, un taux de chômage trop élevé, un investissement trop faible, et des inégalités sociales".
A ces difficultés majeures s'est ajouté l'impact de la guerre en Ukraine qui provoque une flambée des prix agricoles, l'Ukraine et la Russie étant les principaux fournisseurs de blé du Maghreb.
Le FMI a préconisé de réduire le déficit budgétaire "à travers une fiscalité équitable", "une stricte maîtrise de la masse salariale" et "un meilleur ciblage des subventions".
Il appelle aussi à une réforme de fond des entreprises publiques, jugée incontournable pour résorber les déséquilibres et rétablir la compétitivité de l'économie tunisienne.