Après la fronde, Boris Johnson promet des mesures face au coût de la vie

«Nous avons le taux de chômage le plus faible depuis 1974 et nous allons continuer à faire croître notre économie à long terme», a lancé Boris Johnson (Photo, AFP).
«Nous avons le taux de chômage le plus faible depuis 1974 et nous allons continuer à faire croître notre économie à long terme», a lancé Boris Johnson (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 09 juin 2022

Après la fronde, Boris Johnson promet des mesures face au coût de la vie

  • Fragilisé par ce vote qui a vu lundi plus de 40% de sa majorité tenter de l'évincer, le chef du gouvernement conservateur espère tourner la page du «partygate»
  • Selon un communiqué de Downing Street, Johnson devrait notamment annoncer de nouvelles aides destinées à inciter les Britanniques à devenir propriétaires

LONDRES: Trois jours après avoir survécu à un vote de défiance mené par son propre camp, le Premier ministre britannique Boris Johnson veut faire oublier la fronde et les scandales en promettant jeudi des réformes répondant à la crise du coût de la vie.

Fragilisé par ce vote qui a vu lundi plus de 40% de sa majorité tenter de l'évincer, le chef du gouvernement conservateur espère tourner la page du "partygate" et se maintenir, affirmant vouloir se concentrer sur les priorités des Britanniques, étranglés par une inflation au plus haut depuis quarante ans.

"Au cours des prochaines semaines, le gouvernement va mettre en place des réformes pour aider les gens à limiter les coûts dans tous les domaines de dépenses domestiques, de l'alimentation à l'énergie, à l'enfance, aux transports et au logement", doit assurer M. Johnson dans un discours depuis le Lancashire (nord-ouest de l'Angleterre), dont des extraits ont été communiqués à l'avance.

Avec ces réformes, "nous protègerons les foyers, stimulerons la productivité et surtout augmenterons la croissance au Royaume-Uni", doit-il dire.

Selon un communiqué de Downing Street, M. Johnson devrait notamment annoncer de nouvelles aides destinées à inciter les Britanniques à devenir propriétaires, sujet à même de séduire l'électorat traditionnel conservateur.

Le Premier ministre a déjà exprimé son intention d'étendre la possibilité --mise en place sous Margaret Thatcher-- donnée aux locataires de logements sociaux d'en devenir propriétaires.

Autorité fragilisée

Ce discours intervient moins de deux semaines après l'annonce d'un plan de 15 milliards de livres (17 milliards d'euros) d'aide aux ménages, alors que l'inflation atteint désormais 9%, les prix des carburants à la pompe et alimentaires flambent et les factures d'énergie vont subir une nouvelle hausse massive à l'automne.

Avec ces nouvelles annonces, le Premier ministre, devenu très impopulaire deux ans et demi après son triomphe électoral, veut tourner la page après le vote de défiance qui l'a visé en raison du "partygate", ces fêtes à Downing Street pendant les confinements anti-Covid qui lui ont valu une amende --une première pour un Premier ministre en exercice au Royaume-Uni.

Mercredi, alors qu'il affrontait les députés pour la première fois depuis le vote, le dirigeant conservateur a semblé réussir --au moins temporairement-- à rallier ses troupes face aux attaques de l'opposition travailliste.

"Nous avons le taux de chômage le plus faible depuis 1974 et nous allons continuer à faire croître notre économie à long terme", a lancé Boris Johnson.

Mais même s'il ne peut pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an, Boris Johnson voit son autorité mise à mal par l'ampleur de la fronde. Il a désormais pour délicate mission de séduire de nouveau ses troupes et son électorat.

Rassembler son parti, divisé, s'annonce difficile. Le risque est fort de voir les députés mécontents faire de l'obstruction à l'action future du gouvernement.

D'autant que s'il a réussi mercredi à échapper à des attaques intestines de la part des bancs conservateurs, Boris Johnson n'en a pas terminé avec les répercussions du "partygate".

Après celles de la police et de la haute-fonctionnaire Sue Gray, une autre enquête, cette fois parlementaire, est prévue. Si cette dernière conclut, a priori à l'automne, qu'il a trompé la Chambre des Communes en affirmant ne pas avoir enfreint les règles, il est censé démissionner.

Deux élections partielles le 23 juin auront aussi valeur de test pour le dirigeant conservateur qui écarte l'hypothèse de législatives anticipées, les élections devant avoir lieu en 2024.

Certains députés tories comme Tobias Ellwood ne lui donnent que "quelques mois". Plusieurs noms de possibles candidats à sa succession circulent mais aucun ne se dégage vraiment, de quoi faire hésiter certains élus tentés d'évincer le chef du gouvernement.


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com