Les enfants détenus au camp d'Al-Hol en Syrie croupissent dans les incertitudes politiques

Les enfants vivent et meurent dans des conditions épouvantables dans les camps syriens, ce qui les rend très vulnérables à la radicalisation face à la recrudescence potentielle du militantisme de Daesh. (Photo, AFP)
Les enfants vivent et meurent dans des conditions épouvantables dans les camps syriens, ce qui les rend très vulnérables à la radicalisation face à la recrudescence potentielle du militantisme de Daesh. (Photo, AFP)
Les enfants vivent et meurent dans des conditions épouvantables dans les camps syriens, ce qui les rend très vulnérables à la radicalisation face à la recrudescence potentielle du militantisme de Daesh. (Photo, AFP)
Les enfants vivent et meurent dans des conditions épouvantables dans les camps syriens, ce qui les rend très vulnérables à la radicalisation face à la recrudescence potentielle du militantisme de Daesh. (Photo, AFP)
Des combattants de Daech défilent dans un cortège à Syrte, en Libye, en 2015. (Photo, AFP)
Des combattants de Daech défilent dans un cortège à Syrte, en Libye, en 2015. (Photo, AFP)
Les enfants vivent et meurent dans des conditions épouvantables dans les camps syriens, ce qui les rend très vulnérables à la radicalisation face à la recrudescence potentielle du militantisme de Daesh. (Photo, AFP)
Les enfants vivent et meurent dans des conditions épouvantables dans les camps syriens, ce qui les rend très vulnérables à la radicalisation face à la recrudescence potentielle du militantisme de Daesh. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 05 juin 2022

Les enfants détenus au camp d'Al-Hol en Syrie croupissent dans les incertitudes politiques

  • Les familles des combattants de Daesh détenus dans le camp d'Al-Hol sont témoins de violences pouvant causer des dommages psychologiques durables
  • Des conditions très inférieures aux normes internationales en termes d'accès à la nourriture, à l'eau, aux soins de santé et à l'éducation

IRBIL, Irak: Les femmes et les enfants détenus à Al-Hol, un camp tentaculaire de quelques 57 000 personnes dans le nord-est de la Syrie, endurent des conditions sordides et des violences quasi quotidiennes, infligées par ses nombreux détenus intransigeants qui s'accrochent encore à l'idéologie extrémiste de Daesh.

La violence est endémique à l'intérieur du camp, où l'on compte au moins 130 meurtres depuis mars 2019, selon Save the Children. Rien qu'en 2021, deux personnes par semaine en moyenne ont été tuées, souvent en toute impunité et à la vue des enfants.

L'écrasante majorité de ces attaques ont eu lieu dans le camp principal d'Al-Hol, qui abrite des citoyens syriens et irakiens. L'annexe d'Al-Hol, qui a également connu sa part d'insécurité, abrite des femmes et des enfants originaires d'au moins 60 autres pays.

«Nous fournissons des services, mais au final, il s'agit toujours d'un camp et il est donc inadéquat en tant que projet de logement», a déclaré à Arab News le Dr Alan Dahir, un responsable du Croissant-Rouge kurde, qui gère le camp.

«La plupart des enfants sont orphelins. Bien que je ne pense pas qu'ils aient été oubliés, notamment les femmes étrangères, leurs pays respectifs ne se sont pas encore manifestés pour les réclamer», a-t-il indiqué.

Imene Trabelsi, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, qui fournit une aide de base à Al-Hol, a déclaré que les conditions de vie sont très inférieures aux normes internationales en termes d'accès à la nourriture, à l'eau, aux soins de santé et à l'éducation.

«Il y a des enfants qui ont tragiquement passé toute leur courte vie dans des camps comme Al-Hol, y étant nés et y mourant sans jamais quitter le périmètre», a déclaré Trabelsi à Arab News.

Elle a ajouté: «Des dizaines de milliers d'autres enfants passent leurs premières années, si importantes pour leur développement, dans de telles conditions, au vu et au su de la communauté internationale et de leurs propres gouvernement d'origine.»

En février dernier, un incendie a ravagé une partie du camp, faisant au moins huit morts et de nombreux gravement blessés, dont plus d'une douzaine d'enfants. En raison du climat souvent extrême et du manque d'installations, les infections des voies respiratoires et la malnutrition sont très répandues.

«Les enfants sont sans cesse exposés à des dangers et leurs droits sont souvent ignorés. Le monde ne peut continuer à détourner le regard alors que des enfants rendent leur premier et dernier souffle dans des camps ou grandissent apatrides et dans l’incertitude», a révélé Trabelsi.

EN BREF

*En février 2021, un incendie a ravagé une partie du camp d'Al-Hol, faisant au moins huit morts et de nombreux gravement blessés.

*Les gouvernements occidentaux ont été réticents à reprendre leurs citoyens, craignant les retombées politiques.

«C'est l'une des urgences les plus importantes et les plus complexes de notre époque en matière de protection de l'enfance et il est grand temps de trouver la volonté politique pour agir avant que d'autres vies ne soient perdues.»

Al-Hol a hébergé des personnes déplacées par les conflits qui ont secoué la région au fil des ans. Mais sa population a soudainement grimpé en flèche en mars 2019 après la défaite de Daesh à Baghouz, le dernier bastion territorial du groupe, dans la province orientale de Deir ez-Zor.

Des milliers de femmes et d'enfants, dont de nombreuses familles de combattants capturés ou tués, ont été transportés par camion de Baghouz à Al-Hol, dans la province voisine de Hasakah, où la plupart sont restés depuis, sous la garde des Forces démocratiques syriennes soutenues par les États-Unis.

«Je n'avais pas mangé depuis ce qui semblait être des semaines à l'époque. On nous a littéralement laissé manger de l'herbe», a confié Ayman, un jeune yézidis qui a été forcé de combattre dans les rangs de Daech à Baghouz après avoir été enlevé alors qu'il était enfant.

Il a ajouté: «Nous n'avions rien. Je ne sais pas comment j'ai survécu. Je me suis retrouvé à Al-Hol et j'ai ensuite été secouru grâce aux efforts locaux de ceux qui recherchent les survivants yazidis.»

Lorsque les combattants de Daesh ont pris d'assaut les terres ancestrales des Yazidis à Sinjar, dans le nord-ouest de l'Irak, en été 2014, des milliers de femmes et d'enfants ont été enlevés et convertis de force à l'interprétation déformée de l'islam par le groupe.

Au moment où le groupe a été territorialement vaincu au début de 2019, beaucoup de ces anciens captifs étaient trop effrayés pour s'identifier comme Yazidi ou trop endoctrinés pour se séparer de leurs anciens ravisseurs à l'intérieur d'Al-Hol.

«Je m'estime chanceux», a déclaré Ayman à Arab News. «Certains de mes amis et des femmes que je connais ont refusé d'être secourus. Ils avaient subi un tel lavage de cerveau et un tel traumatisme qu'ils ont choisi de rester dans le camp, sous le radar. Je ne sais pas ce qu'ils sont devenus maintenant.»

Les organisations humanitaires appellent depuis longtemps les gouvernements à soutenir le retour sûr, volontaire et digne des familles syriennes et irakiennes d'Al-Hol dans leurs communautés, et à rapatrier les enfants des combattants étrangers et leurs mères dans leur pays d'origine.

«Je m'occupe de cette question depuis 2018, et j'ai réussi à ramener une quarantaine de personnes dans leur pays d'origine. La plupart étaient des enfants», a déclaré Peter Galbraith, un ancien diplomate américain, à Arab News.

Les gouvernements occidentaux ont été réticents à reprendre leurs citoyens, craignant les retombées politiques, les dépenses et même les risques pour la sécurité, si les autorités ne parviennent pas à poursuivre les radicaux islamistes présumés.

«Une partie du problème est que les Nations unies et d'autres ONG affirment que les pays devraient reprendre leurs citoyens, mais en réalité, personne ne le fait vraiment», a signalé Galbraith. «Cela ne sert à rien de continuer à crier à propos d’un sujet et de ne pas y parvenir.»

«Certains pays comme le Royaume-Uni, le Canada et la France, trouvent que garder leurs citoyens dans le nord-est de la Syrie est moins compliqué et moins cher. Les ramener chez eux et leur faire subir un procès, une condamnation, puis les envoyer en prison coûterait des milliers de dollars, au lieu de les garder dans le camp pour quelques centaines de dollars», a-t-il expliqué.

En conséquence, des milliers d'enfants qui se sont retrouvés dans le camp sans que ce soit de leur faute ont été effectivement abandonnés par les gouvernements occidentaux et laissés vulnérables à la violence, à la maladie et à la radicalisation.

«Les enfants finissent par payer pour les fautes de leurs parents», a précisé Galbraith. «Chaque homme et chaque femme qui a décidé de rejoindre Daesh avait la capacité d'agir d'une manière ou d'une autre. Les enfants amenés ou nés ici n'avaient pas le choix. Ils sont maintenant condamnés à une vie en prison.»

Galbraith a soutenu: «Ils risquent également d'être mariés à des enfants et d'être élevés par les femmes extrémistes radicales qui dirigent les camps. Un orphelin américain que nous avons sauvé était élevé par une femme extrémiste somalienne lorsque nous l'avons trouvé.»

Il a ajouté que «ces enfants risquent de se retrouver entre les mains de contrebandiers impitoyables, de trafiquants d'êtres humains, prêts à tout pour gagner de l'argent. Certaines femmes yazidies, après toutes leurs épreuves avec Daesh, ont fini par être livrées à la prostitution par ces trafiquants».

«Ces enfants doivent être retirés du camp et placés dans des villages ou des familles d'accueil», a-t-il insisté.

Loin d'accélérer les programmes de rapatriement, les gouvernements occidentaux ont plutôt cherché à confier le problème aux prisons contrôlées par les Forces démocratiques syriennes (FDS), au système judiciaire rudimentaire de l'Irak voisin, ou aux autorités et agences d'aide kurdes à court d'argent qui gèrent Al-Hol.

Les dangers posés par l'externalisation du problème ont été amplement démontrés en janvier de cette année, lorsque les restes de Daesh ont lancé une attaque massive et hautement sophistiquée contre une prison à Hasakah où des milliers de ses anciens combattants étaient détenus sous la garde des FDS.

Selon certains rapports, 374 combattants de Daesh ont été tués au cours de l'attaque, ainsi que 77 membres du personnel pénitentiaire, 40 membres des FDS et quatre civils. Environ 400 détenus sont toujours portés disparus, ce qui indique qu'un nombre important d'entre eux se sont échappés.

Cet incident n'est que le dernier en date d'une série d'attaques et de tentatives d'évasion dans des camps et des prisons de la région, qui laissent penser que Daesh pourrait faire une réapparition dans une zone où il était considéré comme une force épuisée.

Pendant ce temps, les enfants d'Al-Hol deviennent rapidement des adultes, radicalisés par leurs mères et leurs pairs, et rancuniers des mauvais traitements qu'ils ont subis. Si l'on ne s'occupe pas d'urgence de leur situation et si l'on ne répond pas correctement à leurs besoins psychologiques, les groupes d'aide mettent en garde contre des dommages extrêmes et durables.

«Les enfants ne peuvent pas continuer à vivre dans des conditions aussi pénibles», a signalé Sonia Khush, directrice de l'intervention Save the Children en Syrie, dans un récent communiqué.

Khush a averti que «le niveau de violence qu'ils subissent quotidiennement à Al-Hol est effroyable. L'insécurité dans le camp doit être traitée efficacement sans ajouter plus de stress et de peur à la vie de ces enfants. Ils ont besoin de toute urgence d'un soutien psychosocial plus important pour faire face à leurs expériences».

«Mais la seule solution durable à cette situation est d’aider les enfants et leurs familles pour qu'ils puissent quitter le camp de manière sûre et volontaire», a-t-elle soutenu.

Khush a admis: «Ce n'est pas un endroit où les enfants peuvent grandir.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
Vue générale de la place de la Nativité avec des pèlerins et des fidèles avant la messe de minuit à l'église de la Nativité à Bethléem, en Cisjordanie occupée par Israël, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À Bethléem, Noël retrouve une dimension festive après deux ans de guerre, porté par un message de paix, de solidarité et de renouveau, malgré une crise humanitaire persistante à Gaza
  • Du Vatican au Moyen-Orient, les célébrations de Noël sont marquées par des appels forts à la justice, à la trêve et à l’espérance dans un monde traversé par les conflits

BETHLÉEM: Bethléem, ville de Cisjordanie occupée et berceau du christianisme, a célébré mercredi son premier Noël festif depuis le début de la guerre à Gaza, alors qu'à des milliers de kilomètres de là, le pape Léon XIV célébrait au Vatican la première messe de Noël de son pontificat.

Sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, le pape a délivré dans son homélie un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Le chef de l'Eglise catholique devrait renouveler jeudi, en prononçant sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) ses appels à la paix. Mardi soir, il avait demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

A Bethléem, des centaines de fidèles se sont massés à l'approche de minuit dans la basilique de la Nativité, comble au point qu'ils étaient nombreux à être assis à même le sol.

Les célébrations de Noël de ces deux dernières années y avaient été ternies par la guerre dévastatrice à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées mais cette année, avec la trêve entrée en vigueur à Gaza en octobre, l'immense sapin de Noël s'est de nouveau illuminé devant la basilique de la Nativité, construite sur la grotte où la tradition chrétienne situe la naissance du Christ.

- "Solidarité" et "justice" -

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, arrivé mercredi, y a délivré lors de la messe une homélie pour la paix, l'espoir et le renouveau, face aux décisions politiques et équilibres de pouvoirs qui "semblent souvent déterminer le destin des peuples".

"Noël, cependant, nous invite à regarder au-delà de la logique de la domination, à redécouvrir le pouvoir de l'amour, de la solidarité et de la justice", a dit le cardinal, qui avait célébré une messe à Gaza dimanche.

Le vice-président de l'Autorité palestinienne, Hussein al-Cheikh, était présent à la messe de Bethléem.

Dans la journée, des centaines de personnes ont envahi les rues de la ville pour assister au défilé des scouts sur l'emblématique place de la Mangeoire, égrenant les chants traditionnels.

"C'est une journée pleine de joie, parce qu'avant on ne pouvait pas célébrer à cause de la guerre", dit à l'AFP Milagros Anstas, 17 ans, dans son uniforme bleu et jaune.

Des hommes déguisés en Père Noël vendaient des pommes d'amour et des jouets, tandis que des familles se faisaient photographier devant une crèche encadrée par une étoile géante.

"Je suis venue en Terre sainte pour réaliser le rêve de toute une vie : passer Noël ici", a déclaré Ursula Whalen, venue de Caroline du Nord, aux Etats-Unis.

- Crise humanitaire -

Comme ailleurs au Moyen-Orient, les chrétiens représentent une minorité en Terre sainte, avec une communauté de 185.000 personnes en Israël et 47.000 dans les Territoires palestiniens.

Malgré l'esprit de fête qui règne dans la ville, la municipalité de Bethléem a tenu à tempérer le faste des célébrations. Car en dépit du cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza restent frappés par une grave crise humanitaire.

La grande majorité des plus de 2 millions de Gazaouis ont été déplacés par le conflit et vivent dans des conditions très difficiles. Des centaines de milliers d'entre eux sont encore sous des tentes, impuissants face aux pluies hivernales.

Carmelina Piedimonte, venue d'Italie avec un groupe catholique, a estimé qu'il était essentiel que les pèlerins et les touristes reviennent dans la ville sainte afin d'aider à relancer son économie en difficulté, qui dépend quasi exclusivement du tourisme.

En Syrie, la communauté chrétienne de Damas a fêté Noël sous haute surveillance dans la vieille ville, après un attentat suicide perpétré en juin dans une église de la capitale.

En Australie, les festivités sont particulièrement assombries par l'attentat antisémite survenu le 14 décembre sur la plage de Bondi, à Sydney.

"Noël sera différent cette année", a écrit sur X le Premier ministre Anthony Albanese, évoquant "une profonde tristesse".


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.