Voyager en voiture électrique est possible mais mieux vaut bien se préparer

Une automobile électrique du constructeur automobile américain Tesla se recharge à une borne de recharge réservée aux voitures Tesla, à Berlin, le 27 mai 2022. (Photo de John MACDOUGALL / AFP)
Une automobile électrique du constructeur automobile américain Tesla se recharge à une borne de recharge réservée aux voitures Tesla, à Berlin, le 27 mai 2022. (Photo de John MACDOUGALL / AFP)
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Publié le Dimanche 05 juin 2022

Voyager en voiture électrique est possible mais mieux vaut bien se préparer

  • Par rapport aux Pays-Bas, ou à l'Allemagne, le réseau de recharge rapide français pour voiture électrique est encore bien incomplet
  • Par décret, toutes les aires d'autoroute françaises doivent être équipées d'ici la fin de l'année

PARIS : Partir en vacances en voiture électrique, c'est possible: un périple de 900 kilomètres entre la France et la Belgique montre que les bornes de recharge sont bien là, mais qu'il est impératif de préparer son trajet pour éviter la panne sèche, tant le réseau reste embryonnaire par rapport aux stations-service traditionnelles.

Le voyage effectué par une équipe de l'AFP illustre le titanesque défi financier et industriel auquel l'Europe fait face alors qu'elle veut interdire la vente de véhicules à essence ou diesel d'ici 13 ans.

Au départ de Paris, pas de problème dans les bouchons de l'agglomération parisienne: la batterie peut tenir des heures à ce rythme. Mais en arrivant sur l'autoroute, l'électrique dévoile un de ses principaux défauts: l'autonomie passe de 250 kilomètres à moins de 100, en bien moins de temps qu'il ne faut pour les parcourir.

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Graphique montrant l'évolution de la demande de batteries pour véhicules électriques dans le monde entre 2015 et 2020 / AFP / Sylvie HUSSON AND Paz PIZARRO

Après une première recharge, on arrive avec la jauge à zéro sur l'aire de Verdun (Meuse). Pour une dizaine d'euros, on remplit la batterie à 80%, les derniers 20% étant plus lents.

Il est essentiel d'anticiper son parcours en fonction de la voiture et de la température extérieure, la batterie se déchargeant plus vite en hiver. Pour atteindre la Belgique, il faudra charger quatre fois, pendant une trentaine de minutes à chaque pause.

"La recharge en itinérance est essentielle dans l’esprit des gens pour passer à l’électrique", souligne Cécile Goubet, de l'Avere, l'organisation des professionnels du véhicule électrique. Tesla l'avait bien compris, en lançant à ses frais des stations de recharge en parallèle de ses berlines, des stations qui comptent aujourd'hui jusqu'à 40 bornes individuelles chacune, bien plus que les stations concurrentes.

Petites routes

Lorsque l'on quitte l'autoroute pour passer en Belgique, via les départementales, la consommation baisse, comme la peur de la panne. De nombreux chargeurs de moyenne puissance sont disponibles devant des mairies, chez des concessionnaires, ou devant des supermarchés.

La nuit tombe alors que Bruxelles approche: il faut maintenant trouver un hôtel ou un logement où recharger ses batteries, histoire de repartir avec 100% d'autonomie. L'offre se limite encore à des hôtels plutôt huppés ou à quelques Airbnb.

Sur l'aire de Nazareth, près de Gand, des Hollandais enhardis par la performance de leur réseau de bornes s'arrêtent pour une première charge rapide sur le chemin de la France.

"Le problème, c'est qu'entre la Belgique et l'Espagne, il y a la France", plaisante Frank Berg, 55 ans, qui se rend en Espagne avec sa femme Olga.

La France en retard

Par rapport aux Pays-Bas, ou à l'Allemagne, le réseau de recharge rapide français est encore bien incomplet. Après l'échec du réseau Corri-Door, lancé en 2015 par des filiales d'EDF et Engie, des opérateurs comme Ionity, TotalEnergies ou FastNed prennent le relais.

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Graphique montant l'évolution du nombre de bornes de charge pour véhicules électriques en Europe, selon l'Observatoire Européen des Carburants Alternatifs (EAFO) / AFP / Jean-Michel CORNU AND Sylvie HUSSON AND Gal ROMA

Par décret, toutes les aires d'autoroute françaises doivent être équipées d'ici la fin de l'année.

Après des années d'hésitation, "il y a beaucoup d'enthousiasme autour de ce business model", confirme Florian Nägele, du cabinet McKinsey. Des géants nationaux et européens devraient se consolider dans les prochaines années, prévoit l'expert du secteur.

Isabelle Inder, 34 ans, fait aussi le voyage vers la Champagne avec sa compagne Antalaya. Elles ont choisi récemment un petit SUV de la marque chinoise MG, qui affiche environ 300 km d'autonomie "pour protéger l'environnement", et pour balader leur gros chien.

"On recharge par petits coups chaque fois qu'on s'arrête. C'est pas si compliqué, et c'est pas mal non plus de prendre une pause toutes les heures et demie", explique Isabelle. "Il faut planifier son voyage, mais parfois les apps ne sont pas à jour et la borne ne fonctionne pas".

On en fait l'amère expérience sur l'autoroute Lille-Paris: alors qu'il reste 60 kilomètres à parcourir, une station de recharge est fermée pour travaux, on rate une sortie pour la suivante, et on se retrouve quasiment à zéro sur une station... où la charge rapide ne fonctionne pas.

300 000 bornes lentes (+30% sur un an) et 50 000 rapides (+30% aussi) ont été installées en Europe en 2021, selon l'Agence internationale de l'énergie. L'Allemagne, le Royaume-Uni, la Norvège ou la France ont notamment redoublé d'efforts au cours des derniers mois.

Mais cette augmentation de 30% sur un an reste insuffisante face à l'explosion prévue du marché des voitures électriques. Il faudrait un réseau de 6,8 millions de chargeurs d'ici 2030, soit une installation de 14 000 chargeurs par semaine, pour répondre aux besoins, selon l'association européenne des constructeurs d'automobiles.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.