A New York, une exposition fait dialoguer Dior et Balenciaga

Une robe de cocktail en taffetas de soie marron Christian Dior et une robe de soirée Cristobal Balenciaga exposées lors de «Dior + Balenciaga : les rois de la couture et leur héritage» le 31 mai 2022 (Photo, AFP).
Une robe de cocktail en taffetas de soie marron Christian Dior et une robe de soirée Cristobal Balenciaga exposées lors de «Dior + Balenciaga : les rois de la couture et leur héritage» le 31 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 juin 2022

A New York, une exposition fait dialoguer Dior et Balenciaga

  • À travers une soixantaine de tenues, scrutées dans leur forme et dans leur excellence, l'exposition revisite le travail des deux monstres sacrés
  • Le travail de Dior était axé sur la sensualité et la finition, mais il a aussi modernisé les formes corsetées de la Belle Epoque

NEW YORK: Un dialogue de maîtres, deux styles qui se chevauchent parfois et voulaient laisser derrière eux les ravages de la guerre: dans sa nouvelle exposition, le musée du Fashion Institute of Technology (MFIT) de New York fait dialoguer Dior et Balenciaga, couturiers phares du 20e siècle.

Christian Dior (1905-1957), né en Normandie, et Cristobal Balenciaga (1895-1972), originaire du Pays basque espagnol, n'avaient probablement guère de contacts entre eux, même s'ils avaient le même âge, 42 ans, quand ils ont lancé leur première collection, et même si ces deux Parisiens d'adoption ont participé l'un et l'autre à la relance française d'après-guerre.

Mais "ils parlaient la même langue, vivaient à la même époque et avaient pratiquement la même clientèle", ils devaient donc s'assurer "qu'ils créaient des vêtements qui allaient plaire" à une population aisée en France et surtout aux États-Unis, explique à l'AFP Patricia Mears, commissaire de l'exposition "Dior Balenciaga: les rois de la couture et leurs héritages", ouverte depuis mercredi et jusqu'au 6 novembre au MFIT.

Duo

La clientèle avait "faim de beauté, de luxe et avait besoin d'oublier le traumatisme" de la guerre, explique Mme Mears, qui est également directrice adjointe du musée de cette prestigieuse université de la mode.

À travers une soixantaine de tenues, scrutées dans leur forme et dans leur excellence, l'exposition revisite le travail des deux monstres sacrés.

"Mon objectif n'est pas seulement de montrer le travail de ces deux créateurs, mais de les juxtaposer et de poser des questions: quelles sont les différences et les similitudes ?", explique Patricia Mears.

Au premier coup d'œil, difficile de distinguer qui a dessiné cette robe ou ce costume. Les pièces sont donc exposées en duo, côte à côte, pour mettre au jour similarités et différences. Ainsi, les deux robes de soirée qui ouvrent l'exposition ont la même couleur beige, une texture identique en soie et un corsage ajusté qui se termine par une jupe volumineuse.

Dior y parvient avec une sorte de corset et obtient le volume avec plusieurs couches de tissu en dessous. Balenciaga, que Dior appelait "notre maître à tous", joue avec les fronces pour donner la forme désirée. Quand la première pièce pèse cinq kilos, celle du créateur basque n'en pèse qu'un.

Le travail de Dior était axé sur la sensualité et la finition, mais il a aussi modernisé les formes corsetées de la Belle Epoque.

Indices

Balenciaga, né dans un modeste village de pêcheurs du Pays basque, était lui, tout simplement considéré comme le plus grand couturier du monde.

"Quand vous commencez à entraîner votre œil, vous commencez à trouver des indices subtils comme plus de structure chez Dior ou plus de fluidité par moments dans le travail de Balenciaga", explique la commissaire de l'exposition.

Pour illustrer l'impact des deux maîtres, un tiers de l'exposition présente des créations d'autres couturiers qu'ils ont inspirés ou des directeurs artistiques successifs des maisons qu'ils ont fondées. Comme Yves Saint Laurent (1957-1960), John Galliano (1996-2011) Maria Grazia Chiuri (depuis 2016) chez Dior, ou Nicolas Ghesquière (1997-2012) chez Balenciaga.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).