CASABLANCA: Des cinéastes algériens ont lancé, le mercredi 1er juin, un cri d’alarme sur l’avenir du septième art en Algérie.
En effet, suite à la suppression du Fonds national pour le développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographiques et de la promotion des arts et des lettres (FNDATICPAL), les cinéastes algériens se sont mobilisés en signant une pétition et en lançant un appel ouvert à la ministre de la Culture, afin de dresser un «état des lieux officiel et transparent de la situation sur l’avenir de la politique nationale de financement du cinéma algérien d’une part, et sur le traitement spécifique des projets déposés au FNDATICPAL qui restent, à ce jour, en suspens d’autre part», apprend-on dans un communiqué.
«La décision unilatérale de la disparition du fonds public de financement du cinéma, sans concertation préalable avec les cinéastes, menace directement l’accès à un cinéma algérien, libre et indépendant» explique le communiqué qui accompagne la pétition signée par une vingtaine de cinéastes.
Le rôle du cinéma en tant que vecteur et diffuseur de la culture algérienne sur la scène internationale est également mis en lumière dans le communiqué qui énonce ce qui suit: «Si nous ne pouvons plus raconter nous-mêmes notre histoire et mettre en scène nos univers, nous prenons le risque que d’autres le fassent à notre place ; nous prenons le risque de dépendre uniquement de fonds étrangers et de ne plus pouvoir porter notre voix librement».
Par ailleurs, le communiqué rappelle l’importance du FNDATICPAL qui a contribué au financement d’œuvres cinématographiques algériennes, en productions nationales et coproductions internationales, qui ont reçu la Palme d’Or, le Lion d’Or, qui ont été nommées et primées aux Oscar, aux César, qui ont été sélectionnées et primées dans nombre de festivals et d’ateliers en Algérie et aux quatre coins du monde, à Cannes, Oran, Venise, Saïda, Amman, El Gouna, Clermont-Ferrand, Bejaïa, Dubaï, Doha, Carthage, São Paulo, Le Caire, Namur, Locarno, Sydney, Miami, Sundance, Seattle, Londres, etc.
De plus, la même source met le doigt sur des dysfonctionnements qui ont touché le cinéma algérien, comme l’exemple de la dernière commission du fonds public de financement du cinéma algérien, prévue le 15 septembre 2021, qui n’a pas eu lieu, ou encore celui de la commission précédente qui n’a toujours pas été ratifiée par les services du ministère de la Culture.
Les signataires, qui rappellent que le cinéma est certes un art, mais aussi un gagne-pain pour des centaines de personnes, exhortent les institutions du pays à sauver le cinéma algérien qui est «en danger de mort» et invitent tous les cinéastes algériens ainsi que les autres corporations du secteur cinématographiques – scénaristes, comédiens, techniciens... – à se joindre à cette démarche et à celle de l’APAC.