Les Britanniques fêtent les 70 ans de règne de leur reine bien aimée, une page d'histoire

Un grand concert suivra à Buckingham Palace en soirée, avec quelque 22 000 personnes (Photo, AFP).
Un grand concert suivra à Buckingham Palace en soirée, avec quelque 22 000 personnes (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 02 juin 2022

Les Britanniques fêtent les 70 ans de règne de leur reine bien aimée, une page d'histoire

  • Les célébrations commenceront jeudi par la traditionnelle parade militaire annuelle du Salut aux couleurs
  • La famille royale, limitée aux seuls membres qui ont des fonctions officielles et leurs enfants, doit alors apparaître au balcon de Buckingham Palace autour de la souveraine

LONDRES: Avec force fanfares et fêtes, les Britanniques célèbrent à partir de jeudi les 70 ans de règne de la reine Elizabeth, moment historique pour une monarque immensément populaire mais de plus en plus absente pour raisons de santé.

Jamais aucun souverain britannique n'a régné aussi longtemps. Il est peu probable qu'un autre atteigne une telle longévité : Charles, le prince héritier a 73 ans, son fils William bientôt 40 ans.

La dimension historique et patriotique de ce jubilé de platine s'affiche à travers hommages, magazines commémoratifs, expositions, rétrospectives, émissions spéciales, concerts et concours en tout genre. Pour ce long week-end de quatre jours, les rues sont pavoisées, avec de grands portraits de la reine, les façades décorées, jusque dans les campagnes anglaises, et les marchés vendent souvenirs tricolores et vaisselle à son effigie.

Dans un message publié par le palais de Buckingham mercredi, la reine a remercié tous ceux qui se sont impliqués dans les célébrations de son règne, espérant que les festivités "créent d'heureux souvenirs".

Alors que se prépare tranquillement en coulisses la succession avec son héritier le prince Charles, la reine a affirmé "être inspirée par la bienveillance" à son égard et a appelé les Britanniques à "se tourner vers l'avenir avec confiance et enthousiasme".

Balcon

Les célébrations commenceront jeudi par la traditionnelle parade militaire annuelle du Salut aux couleurs, que la reine de 96 ans inspectait jadis à cheval, suivie d'un survol aérien par 70 appareils de la Royal Air Force.

La famille royale, limitée aux seuls membres qui ont des fonctions officielles et leurs enfants, doit alors apparaître au balcon de Buckingham Palace autour de la souveraine, un moment très attendu.

Car depuis six mois, sa santé inquiète les Britanniques : depuis une nuit à l'hôpital en octobre, elle a annulé quasiment toutes ses apparitions officielles, remplacée par le prince Charles, y compris pour le discours solennel du trône au Parlement le 10 mai.

Frêle, la souveraine, rentrée mardi à Windsor après quelques jours de repos dans son château écossais de Balmoral, a du mal à marcher et s'appuie sur une canne. La reine a cependant fait plusieurs apparitions surprise récemment, souriante et détendue, à un show équestre - elle est passionnée de chevaux -,  à l'inauguration de la nouvelle ligne de métro qui porte son nom, et la semaine dernière à la célèbre exposition horticole du Chelsea Flower Show à Londres, en voiturette électrique.

Les célébrations du jubilé de platine en chiffres

Plus de 200 000 événements, des millions de participants, un milliard de spectateurs: les Britanniques s'apprêtent à fêter de manière grandiose les 70 ans de règne de la reine Elizabeth II du 2 au 5 juin. Voici un tour d'horizon chiffré.

Plus de 1 500 militaires

Donnant le coup d'envoi des festivités, environ 1 500 militaires ainsi que 400 musiciens et 250 chevaux défileront jeudi dans le centre de Londres, entre le palais de Buckingham et la place Horse Guards Parade, pour le Salut aux couleurs ("Trooping the Colour") marquant traditionnellement l'anniversaire officiel de la souveraine, selon le ministère de la Défense. Cette parade avait été annulée deux années de suite en raison de la pandémie.

70 avions

Environ 70 avions de l'armée britannique, dont la patrouille acrobatique de la Royal Air Force, les Red Arrows, survoleront le palais de Buckingham durant six minutes jeudi pour clore le défilé militaire, alors que les principaux membres de la famille royale apparaîtront au balcon. Le nombre exact d'appareils dépendra toutefois de la météo et d'éventuels engagements opérationnels, a indiqué le ministère.

124 coups de canon

Des coups de canon seront tirés jeudi à la mi-journée à Londres et à travers tout le Royaume-Uni, ainsi que depuis les navires de la Royal Navy en mer. L'anniversaire officiel d'Elizabeth II - née le 21 avril - coïncidant cette année avec celui de son couronnement le 2 juin 1953, une double salve de 124 coups de canon seront tirés de la Tour de Londres. Il y en aura 82 depuis Hyde Park, non loin du palais de Buckingham.

2 800 signaux lumineux

Plus de 2 800 signaux lumineux seront allumés jeudi soir au palais de Buckingham et dans tout le Royaume-Uni, ainsi que dans les îles anglo-normandes, l'île de Man et les territoires britanniques d'outre-mer.

Il y aura aussi des illuminations dans les 54 capitales du Commonwealth, des Tonga et Samoa dans le Pacifique Sud au Belize dans les Caraïbes. Des ponts enjambant la Tamise à Londres seront illuminés, tout comme l'emblématique BT Tower dans la capitale, ainsi que plusieurs cathédrales en Angleterre.

Sur les côtes françaises faisant face à l'Angleterre, les bâtiments symboliques seront illuminées jeudi soir.

16,5 tonnes

Une messe d'action de grâce est prévue vendredi à la cathédrale Saint-Paul de Londres. A cette occasion sera sonnée la cloche du Grand Paul (Great Paul Bell), la plus grande du pays avec ses 16,5 tonnes, ce qui se produit très rarement.

5 000 travailleurs essentiels

Samedi, quelque 22 000 personnes - dont 5 000 "travailleurs essentiels" pendant la pandémie  - sont attendues pour un grand concert au palais de Buckingham, la BBC Platinum Party. Parmi les têtes d'affiche il y aura les rockeurs de Queen + Adam Lambert, la légende de la Motown Diana Ross, Alicia Keys, Nile Rodgers et le ténor italien Andrea Bocelli.

10 000 artistes, 1 milliard de spectateurs

En clôture dimanche, une autre grande parade rendra hommage à la monarque et à la diversité du peuple britannique. Elle rassemblera 10 000 artistes et bénévoles. En comptant toutes formes de diffusion dans le monde entier, le spectacle devrait être vu par un milliard de personnes, selon les organisateurs.

Pique-niques

Quelque 200 000 événements locaux sont prévus, d'après le gouvernement: projections, fêtes de rue et surtout dizaines de milliers de déjeuners festifs en plein air qui devraient rassembler des 10 millions de personnes.

Parmi elles il y aura des membres de la famille royale comme le prince Charles et son épouse Camilla, attendus au stade de cricket The Oval, dans le sud de Londres.

L'un de ces déjeuners, à Windsor, où réside désormais la reine, tentera de battre le record mondial de la plus longue tablée.

Plus de 600 déjeuners sont aussi prévus dans les pays du Commonwealth et ailleurs dans le monde, notamment au Canada, au Brésil ou en Nouvelle-Zélande.

«Dignité»

"Nous étions extrêmement inquiets pour sa santé récemment, mais grâce au ciel elle a pris soin d'elle", se réjouit Phyllis Losh, 79 ans. Cette habitante du village de Bidford-on-Avon (centre de l'Angleterre) se souvient avec émotion de son couronnement en 1953, quand son père avait spécialement acheté une petite télévision en noir en blanc.

"Elle fait tout avec tellement de dignité", ajoute-t-elle.

Vendredi, une messe aura lieu à la cathédrale Saint-Paul de Londres. Très impopulaires au Royaume-Uni, le  prince Harry et sa femme Meghan, installés depuis deux ans en Californie, devraient y assister, tout comme le prince Andrew, qui a payé de millions de dollars pour mettre fin à une plainte pour agressions sexuelles.

Samedi, la reine était attendue à la 243e édition du prestigieux Derby d'Epsom, mais selon la presse, il est improbable qu'elle fasse le déplacement pour ces courses hippiques.

Un grand concert suivra à Buckingham Palace en soirée, avec quelque 22 000 personnes, et parmi les têtes d'affiche Alicia Keys, Queen + Adam Lambert, Diana Ross et Andrea Bocelli. Charles et William y rendront hommage à leur mère et grand-mère qui devrait regarder le concert à la télévision.

Dimanche, des millions de Britanniques participeront à des milliers de déjeuners de quartier et fêtes de rues en l'honneur de la reine, parenthèse joyeuse pour oublier brièvement l'inflation galopante et les scandales politiques à répétition.

Les pubs ont été autorisés à fermer plus tard. Les ventes de vin pétillant, de Dubonnet (apéritif apprécié de la reine) et de gâteaux Victoria Sponge Cake ont déjà explosé.

Pour Robert Lacey, auteur de nombreux ouvrages sur la monarchie, "les fêtes locales sont aussi importantes que les cérémonies télévisées sur le Mall", la grande artère qui mène au palais de Buckingham. "Elles sont l'exemple de comment la Grande-Bretagne se voit à travers la monarchie, en tant que véhicule de notre histoire, de nos traditions et de nos valeurs", dit-il à l'AFP.

Les quatre jours de célébrations se termineront par une immense parade à Londres. Les 10 000 participants rendront hommage à une souveraine qui a traversé imperturbable les époques et les crises, symbole d'unité et dernière monarque planétaire, dont les Britanniques apprécient le sens du devoir et parfois l'humour. Un sondage pour The Sun la situait cette semaine à 91,7% d'opinions favorables, contre 67,5% pour le prince Charles avec lequel se prépare la succession.

Le balcon de Buckingham Palace, au coeur des grands moments de la monarchie

Couronnements, mariages, grands événements: depuis plus d'un siècle, le balcon de Buckingham Palace à Londres est essentiel à l'image de la famille royale britannique. Il sera une fois encore extrêmement scruté lors des fêtes du jubilé de platine cette semaine.

Pour les célébrations historiques des 70 ans de règne de la reine Elizabeth II, la souveraine de 96 ans a tranché: seuls les membres de la famille qui "travaillent" pour la monarchie pourront saluer la foule au balcon jeudi, lors de la traditionnelle parade militaire du Salut aux couleurs qui ouvrira les festivités. Au total 18 personnes, beaucoup moins que lors d'apparitions passées.

Exit le prince Harry et son épouse Meghan, qui ont pris leurs distances avec la monarchie, mais viendront pourtant au Royaume-Uni de Californie avec leurs deux enfants. Ecarté le prince Andrew, fils cadet de la souveraine, privé de toute fonction officielle depuis des accusations d'agressions sexuelles à New York, dont il s'est débarrassé en mars en payant plusieurs millions de dollars à son accusatrice.

Après deux années compliquées pour la famille royale, le balcon, drapé de rouge et or pour les grandes occasions, ne saurait souffrir aucune tension.

Vitrine

Au fil des ans, il est devenu la vitrine de la monarchie britannique. Initialement pilier de son interaction avec les foules massées derrière les grilles du palais, ses images font désormais le tour du monde.

C'est la reine Victoria qui avait inauguré cette nouvelle façon de saluer ses sujets en 1851, pour l'exposition universelle.

Sept ans plus tard, la famille apparaît au balcon pour le mariage de sa fille aînée, la princesse Victoria.

Depuis le balcon a rythmé tous les grands moments de la famille royale et du pays.

Le 4 août 1914, la foule y réclame George V alors que le Royaume-Uni vient de déclarer la guerre à l'Allemagne. En novembre 1918, des milliers de Londoniens y acclament le roi et la reine après l'armistice.

Puis ce sont les mariages royaux, les jubilés, les couronnements... En 1935, une princesse Elizabeth de 9 ans y salue la foule pour les 25 ans de règne de son grand-père George V. Deux ans plus tard, elle salue encore du balcon pour le couronnement de son père George VI.

Le 8 mai 1945, le Premier ministre Winston Churchill y marque avec la famille royale la victoire des Alliés.

La princesse Elizabeth y revient en 1947 pour son mariage avec le prince Philip; puis, désormais reine, pour son couronnement en 1953.

Rien n’est laissé au hasard dans ces apparitions surmédiatisées : la reine, au centre, est traditionnellement habillée de couleurs vives, les hommes du premier cercle s'affichent en grande tenue militaire et les femmes avec des chapeaux sophistiqués.

Certains s'y sont permis des audaces nouvelles, comme le prince Charles et la princesse Diana échangeant un baiser après leur mariage en 1981, ensuite copiés par le prince Andrew et Sarah Ferguson, puis par le prince William et Kate.

Ce n'est pourtant pas l'image de la famille qui compte, mais celle de la  monarchie.

"La reine a tout au long de son règne privilégié le régalien sur les considérations familiales et personnelles", explique Marc Roche, auteur de plusieurs livres sur la monarchie. "Pour elle, il est essentiel de projeter la monarchie au balcon, pas la famille".

La souveraine, qui a du mal à marcher, pourrait y apparaître jeudi après la parade, lors du survol de 70 appareils de la Royal Air Force.

Mais elle pourrait aussi faire une deuxième apparition au balcon dimanche, avec ses trois héritiers les princes Charles, William et George, 8 ans, affirme le quotidien The Mirror. Alors que la succession se prépare,  elle "veut que le monde voit battre le cœur de sa famille et l’avenir de la monarchie", explique le journal.

A moins que sa santé ne contrarie ces plans.

"Si nous ne voyons pas la reine durant le jubilé, des millions de personnes seront déçues" dit à l'AFP Arthur Edwards, qui la photographie depuis 1977 pour The Sun.

"Ils viennent à Londres pour le concert et la fête, mais ce qu'ils veulent vraiment voir, c'est la reine".


La Semaine de l'art de Riyad marque un nouveau chapitre dans la renaissance culturelle saoudienne

La Semaine de l'art de Riyad fait des vagues dans la capitale saoudienne cette semaine, les conservateurs et les créateurs saluant l'événement comme un moment charnière dans le paysage culturel en pleine évolution du Royaume. (SPA)
La Semaine de l'art de Riyad fait des vagues dans la capitale saoudienne cette semaine, les conservateurs et les créateurs saluant l'événement comme un moment charnière dans le paysage culturel en pleine évolution du Royaume. (SPA)
Short Url
  • Cet événement, organisé par la Commission des arts visuels et accueilli dans le JAX District du 6 au 13 avril, est salué comme un moment charnière dans le paysage culturel en pleine évolution du Royaume.
  • Riyad se définit de plus en plus comme un espace où modernité et tradition se rencontrent, favorisant une évolution créative unique selon Vittoria Matarrese.

RIYAD : La Semaine de l'art de Riyad fait des vagues dans la capitale saoudienne. Les conservateurs et les créateurs saluent l'événement comme un moment charnière dans le paysage culturel en pleine évolution du Royaume, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Organisé par la Commission des arts visuels et accueilli au JAX District du 6 au 13 avril, l'événement rassemble des artistes locaux et internationaux, des conservateurs et des institutions pour célébrer la créativité contemporaine et le dialogue interculturel.

Cette initiative reflète l'élan croissant de la transformation culturelle de l'Arabie saoudite, qui s'inscrit dans le cadre du programme de réforme Vision 2030 visant à remodeler le tissu social et artistique du Royaume, selon les organisateurs. 

Vittoria Matarrese, directrice et commissaire artistique de la Semaine de l'art de Riyad, a décrit l'événement comme un tournant important.

« Nous avons choisi le titre Au bord, car il reflète la nature de la phase que traverse Riyad », a-t-elle déclaré. « C'est une ville située entre le désert et l'urbanisation, entre le patrimoine et le renouveau. Cet équilibre est visible dans la diversité des œuvres présentées et des dialogues de l'exposition ».

Elle a ajouté que Riyad se définit de plus en plus comme un espace où modernité et tradition se rencontrent, favorisant une évolution créative unique.

Shumon Basar, conservateur du programme culturel public de l'Art Week Riyadh, a souligné l'importance des conversations qui se tiennent dans le cadre du programme intitulé « Comment créer un monde de l'art : Lessons in Value ». 

Il explique : « Notre objectif n'est pas seulement de partager des expériences, mais aussi de soulever des questions essentielles sur les types de valeur que l'art crée dans le monde contemporain — qu'elle soit économique, symbolique ou sociale — et sur la manière dont l'art peut servir d'outil pour comprendre les transformations culturelles, plutôt que de simplement les refléter. »

La Semaine de l'art de Riyad est une plateforme culturelle essentielle qui embrasse la diversité et encourage l'expérimentation artistique, offrant un espace de réflexion critique sur l'évolution du rôle de l'art dans la société, ajoute la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Alejandra Castro Riosecco: « L'émancipation des femmes n'est pas une question régionale, c'est une question universelle »

Short Url
  • Pour Alejandra Castro Riosecco, collectionneuse chilienne d’origine espagnole et fondatrice de MIA Art, « l'émancipation des femmes n'est pas une question régionale, c'est une question universelle »
  • Castro Riosecco revient également sur l’exposition organisée à la Dubaï Tower par le MIA en collaboration avec le musée d'art latino-américain MOLAA

DUBAI : Pour Alejandra Castro Riosecco, collectionneuse chilienne d’origine espagnole et fondatrice de MIA Art, « l'émancipation des femmes n'est pas une question régionale, c'est une question universelle ». Pour Arab News en français, elle estime que les femmes ont toujours été dans une lutte constante pour rechercher des opportunités dans tous les domaines, « et l'art ne fait pas exception ». Castro Riosecco revient également sur l’exposition organisée à la Dubaï Tower par le MIA en collaboration avec le musée d'art latino-américain MOLAA ainsi que sur le MIA Art Collection Gala & Awards, un classique de la foire de l’art.

Question - Pouvez-vous nous parler de l'inspiration derrière l'exposition MIA en collaboration avec le musée d'art latino-américain MOLAA ? Quels thèmes les visiteurs peuvent-ils s'attendre à voir le 17 avril ?

Réponse - L'inspiration pour cette exposition est venue lors d'une visite à Los Angeles, en Californie, l'année dernière, lorsque mon mari et moi avons rejoint le comité international du conseil d'administration du MOLAA. Nous avons découvert ce musée et nous avons voulu le soutenir en le faisant connaitre avec le Moyen-Orient.

Nous sommes une organisation qui tente de faire fleurir l'inspiration et cherche à apporter quelque chose de différent chaque année à Dubaï dans le domaine de l'art.

Depuis 6 ans maintenant, nous créons des expositions innovantes, pleines de beauté et de sens, qui rencontrent un énorme succès, de sorte que l'inspiration est pour nous comme l'amour dans l'air...

Mon expérience de l'art latino-américain, ayant vécu de nombreuses années en Amérique latine, fait de moi une personne très bien informée sur ce sujet et en particulier sur les femmes artistes et leur rôle dans la société et dans le monde de l'art.

Pendant des décennies, les musées ont représenté la vision la plus pure de l'art en collaboration avec des fondations, en particulier ce musée, le MOLAA, qui est l'un des rares musées spécialisés dans l'art latino-américain et qui abrite une collection d'œuvres d'artistes historiques et d'artistes internationaux de premier plan tels que Leonora Carrington, Botero, entre autres.

Q - Y a-t-il des artistes ou des œuvres en particulier qui vous captent votre enthousiasme ?

Ils nous enthousiasment tous beaucoup, plus que les œuvres, nous aimons toujours voir l'effet et l'impact de ce mélange d'œuvres d'artistes plus établis et d'artistes plus jeunes. Cette conversation émergente entre les œuvres d'art génère beaucoup de créativité et de dynamisme et nous invite en même temps à découvrir l'histoire des dernières décennies et plus encore de l'art féminin latino-américain. Les œuvres qui nous enthousiasment le plus sont bien sûr celles de Leonora Carrington, la mère du surréalisme, et Doris Salcedo par exemple, une artiste cubaine qui participe à des expositions dans des musées tels que le MOMA à New York.

R - Quelle importance revêt l'organisation de cette exposition à la Dubaï Festival Tower pour le MIA et le musée MOLAA ?

C’est important pour une multitude de raisons. Tout d'abord, parce que pour la première fois dans l'histoire des pays arabes, nous avons obtenu qu'un musée américain déplace des pièces de sa collection vers une exposition. Il s'agit vraiment d'un effort "public-privé". Je suis très heureuse que Dubaï Festival City, propriété d'une famille émiratie locale, soutienne un projet comme le nôtre. J'admire et respecte leur esprit d'entreprise et leur engagement envers la société, et cela me semble être un merveilleux exemple pour les groupes économiques de Dubaï. La responsabilité sociale ne devrait pas être un simple sujet de conversation, elle devrait être réellement mise en pratique. DFC (Dubaï Festival City) le fait dans tous les domaines : arts, éducation, environnement et développement durable, etc.

Nous sommes heureux de cette collaboration, et pour le MOLAA, cette fenêtre qui s'est ouverte est un cadeau. En ces temps difficiles où les frontières nationales semblent être des barrières énormes, les Émirats sont toujours ouverts et prêts à apporter leur soutien.

Q- Le MIA Art Collection Gala & Awards est un événement prestigieux prévu pour le 18 avril. Quels sont les principaux objectifs de ce gala et comment contribuera-t-il à la communauté artistique ?

Le MIA Art Collection Gala & Awards est un classique de la foire d'art de Dubaï, un classique parce que c'est un gala unique, avec un sens profond de la chaleur humaine, et cette année, il se tiendra pour la première fois au Lana - Dorchester Collection Hotel. Grâce à leur collaboration, nous pouvons à nouveau organiser ce magnifique dîner au cours duquel MIA ART Collection récompense 10 personnalités distinguées du monde de l'art, 10 personnes qui, par leur engagement, changent chaque jour la scène artistique internationale. Les lauréats sont l'âme de ce gala. Notre contribution à la scène artistique est énorme, MIA est une organisation à but non lucratif qui se concentre entièrement et exclusivement sur la philanthropie et l'aide aux femmes artistes dans le monde entier. Basée dans une ville où la plupart des œuvres d'art sont des affaires et évoluent dans des limites transactionnelles, MIA Art Collection le fait simplement pour l'amour de l'art et la simple passion de la conviction.

R - Quel impact espérez-vous que l'exposition HER LAND aura sur les artistes émergents et sur l'appréciation de l'art dans la région ?

Il est très important d'avoir une large scène artistique à Dubaï, qui ne se concentre pas uniquement sur l'achat et la vente d'œuvres d'art, mais aussi sur des projets qui cherchent uniquement à éduquer. Je pense que si nous voulons que Dubaï continue à devenir une référence dans le monde culturel, nous devons avoir la capacité d'aller au-delà de la transaction et de comprendre que l'art est plus que cela, et que la culture améliore la société et la rend plus sensible et plus hospitalière.

Q - Quel rôle l'art joue-t-il dans l'émancipation des femmes artistes de la région ?

L'émancipation des femmes n'est pas une question régionale, c'est une question universelle. La recherche d'opportunités a été une lutte constante pour les femmes dans tous les domaines, et l'art ne fait pas exception. Nous savons qu'au cours des 100 dernières années, nous avons fait de grands progrès. Le droit de vote universel pour les femmes a été approuvé il y a 45 ans à peine. Cependant, il reste encore beaucoup à faire.

Pour moi, les Émirats arabes unis font un excellent travail en ce qui concerne le rôle des femmes. Les femmes émiriennes sont très fortes et intelligentes. Elles savent ce qu'elles doivent faire et comment le faire. Les femmes artistes arabes sont des pionnières en matière de techniques artistiques, et ce depuis plusieurs décennies. Je suis sûre que le rôle important que les femmes ont joué dans l'art est une question que de nombreuses organisations doivent aborder, reconnaître et soutenir. Il est essentiel pour atteindre notre objectif de donner aux femmes artistes plus de visibilité, plus d'espace, plus de soutien.

La façon dont les femmes voient et observent le monde est fascinante, et lorsque l'art le montre, il nous émeut, il nous touche, mais surtout, il nous enseigne, et une chose que nous ne devrions jamais cesser de faire, c'est d'apprendre.

L'exposition est ouverte au public du 18 avril au 17 mai à la DUBAI FESTIVAL TOWER, 30ème étage.

 


Un voyage à travers les chefs-d’œuvre préhistoriques de NEOM

 Les sculptures du désert de Hisma - représentant des animaux, des scènes de chasse et des silhouettes humaines - sont un pont entre notre vie moderne et le monde des hommes d'il y a des milliers d'années. (SPA)
Les sculptures du désert de Hisma - représentant des animaux, des scènes de chasse et des silhouettes humaines - sont un pont entre notre vie moderne et le monde des hommes d'il y a des milliers d'années. (SPA)
Short Url
  •  Un musée en plein air d'œuvres d'art anciennes permet de décoder les civilisations du passé
  • Les dessins révèlent comment les êtres humains interagissaient avec les animaux aujourd'hui disparus de la région

LA MECQUE : Au cœur du désert d'Hisma du NEOM, où des montagnes et des plateaux de grès s'élèvent dans un paysage aride, se trouve une extraordinaire collection d'œuvres d'art rupestre et d'inscriptions archéologiques anciennes. Ces trésors inestimables témoignent de la vitalité culturelle et économique de civilisations disparues depuis longtemps.

Autrefois couloir vital pour les caravanes empruntant les anciennes routes commerciales de la péninsule arabique, cette région conserve un héritage inestimable gravé dans ses formations géologiques.

Interrogé par Arab news, Abdulelah Al-Fares, photographe et expert en artefacts anciens, membre de la Société saoudienne de préservation du patrimoine, a déclaré que l'art rupestre se trouve dans les montagnes et les plateaux de NEOM, qui fait partie d'une chaîne de montagnes situées dans la partie nord-ouest de Tabuk.

Le désert de Hisma est bordé par les montagnes d’Al-Sharah au nord, par Wadi Araba au nord-ouest, par les montagnes de Hedjaz à l'ouest et par Harrat Rahat au sud.