Retraite à 65 ans: les candidats macronistes, prudents avocats d'une réforme sensible

Ancienne PS et membre de l'aile gauche de LREM, Stella Dupont. (Photo, AFP)
Ancienne PS et membre de l'aile gauche de LREM, Stella Dupont. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 30 mai 2022

Retraite à 65 ans: les candidats macronistes, prudents avocats d'une réforme sensible

Ancienne PS et membre de l'aile gauche de LREM, Stella Dupont. (Photo, AFP)
  • Ancienne PS et membre de l'aile gauche de LREM, la députée espère un «dialogue social nourri» pour cette réforme, prenant en compte la «pénibilité, les carrières longues, le minimum retraite»
  • Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a défendu une mesure plus classique: un report progressif de l'âge légal de départ à 65 ans à l'horizon 2030

PARIS: « Il y a des circonscriptions où il vaut mieux ne pas parler retraites », concède un ministre candidat aux législatives. Sur les marchés, les macronistes défendent prudemment le report de l'âge légal de la retraite à 65 ans, ligne de fracture avec les adversaires LFI et RN. 

« Je suis bien sûr interrogée sur ce sujet, mais ce n'est pas aussi présent que ce que l'on peut penser », assure Stella Dupont, candidate à sa réélection dans le Maine-et-Loire. 

Ancienne PS et membre de l'aile gauche de LREM, la députée espère un « dialogue social nourri » pour cette réforme, prenant en compte la « pénibilité, les carrières longues, le minimum retraite ». « Les Français sont prêts à ce qu'on discute de ce cadre global, mais je n'imagine pas une mesure purement budgétaire », souligne-t-elle. 

La majorité sortante a été marquée par la précédente bataille sur les retraites, début 2020, avec un large mouvement social dans les transports et 20 000 amendements déposés par les Insoumis au Palais Bourbon. 

Le gouvernement avait dégainé le « 49.3 » (pour faire adopter un texte sans vote), avant que la crise sanitaire ne bouleverse le quinquennat et conduise l'exécutif à renoncer à cette réforme du « système universel de retraite par points ». 

Durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a défendu une mesure plus classique: un report progressif de l'âge légal de départ à 65 ans à l'horizon 2030. Mais ce n'est « pas un dogme », avait-il insisté, en évoquant la possibilité de s'arrêter à 64 ans en 2027. Les 65 ans ne sont « pas un totem », a répété la Première ministre Elisabeth Borne. 

« Si on atteint un équilibre avec 64 ans, je suis ravie. On ne fait pas cette réforme pour embêter les Français mais pour que le système perdure et sans baisse des pensions », insiste la députée de Côte-d'Or Fadila Khattabi. 

« Assez résignés »  

Dans la 6e circonscription de l'Isère, la sortante Cendra Motin, plutôt de l'aile libérale de la majorité, assure qu'on lui parle plus de « sujets locaux » que de la retraite, davantage associée à la présidentielle. 

« Quand j'explique, les gens sont assez résignés. Je leur dis que le ‘quoi qu'il en coûte’ était super mais a creusé la dette » et « qu'on veut maintenir le niveau des retraites », relate-t-elle. 

Selon la députée, en cas de victoire des macronistes aux législatives, il faut se « donner l'objectif du premier trimestre 2023 » pour le projet de loi. 

Car priorité est donnée au pouvoir d'achat avec un texte et un budget rectificatif attendus dans l'hémicycle en juillet. Sur les retraites, « on va temporiser », glisse un ministre qui met en avant « la nouvelle méthode de concertation » promise par l'exécutif. 

A Bagneux, Montrouge et Malakoff, dans une circonscription « populaire » des Hauts-de-Seine, la députée LREM Laurianne Rossi « rappelle que la réforme des retraites ne se résume pas à une mesure d'âge, il y a un enjeu de pénibilité » et « la retraite minimale à 1 100 euros, ça parle ». 

Et pour le « dialogue social, je fais confiance à Elisabeth Borne et à Olivier Dussopt (ministre du Travail) qui viennent de la gauche », ajoute cette ancienne socialiste, qui a un rude combat à mener face à un candidat de l'union Nupes, le LFI Aurélien Saintoul. 

La gauche rassemblée derrière Jean-Luc Mélenchon propose quant à elle un retour à la retraite à 60 ans et quarante annuités. Et le RN, les 60 ans aussi pour ceux entrés dans la vie active avant 20 ans, et pour les autres « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations ». 

LREM pilonne surtout les mélenchonistes, perçus comme les concurrents les plus sérieux aux législatives. 

« Revenir à 60 ans et 40 annuités, c'est hypothéquer le régime par répartition », juge la députée Stella Dupont. 

Candidate dans le Calvados, la Première ministre Elisabeth Borne a elle aussi été interpellée à plusieurs reprises sur les retraites et la souffrance au travail. Il faut « redonner du sens au travail. Il n'y a pas de doute », a-t-elle répondu. « Il faut aussi travailler sur la façon dont on peut éviter qu'on ait des gens cassés à 45-50 ans (...) C'est indissociable » de la réforme des retraites, a-t-elle assuré.  


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.