DUBAI : Les jeunes innovateurs en Algérie contribuent à la diversification de l’économie de leur pays, elle qui dépend fortement du secteur pétrolier et gazier, affirme un ministre lors de la conférence virtuelle du Forum économique mondial aujourd’hui.
Malgré les défis de la Covid-19, période qui a vu moins de sociétés se créer, le gouvernement algérien s’engage à promouvoir l’entreprenariat, indique Yacine Oualid, ministre délégué chargé des start-up au ministère algérien de la Micro entreprise, des Start-up et de l'Économie de la connaissance.
«Les start-up sont une priorité de notre gouvernement. Nous avons mis en place un nouveau fonds public et prévu des exemptions d’impôts, car nous estimons que les start-up et les petites entreprises sont capables de stimuler l’emploi dans le pays post-Covid», déclare-t-il lors d’une table-ronde intitulée «Global Jobs Outlook 2021: Scenarios for the Jobs Reset».
Le taux de chômage en Algérie était de 11% fin 2019, et le ministre s’attend à une amélioration d’ici fin 2020. «Nous avons jusqu’à présent réussi à maintenir les nouveaux cas quotidiens de Covid-19 sous la barre des 200, et notre gouvernement n’a rencontré aucun obstacle dans la mise en œuvre de plusieurs mesures visant à stimuler l'économie. Notre objectif est d'améliorer notre infrastructure numérique et la création d'emplois, et par conséquent, plusieurs nouvelles entreprises qui fournissent des services de santé et des produits médicaux ont été créées au cours des derniers mois. «La jeunesse algérienne a transformé les solutions à la Covid-19 en idées commerciales viables».
L’e-commerce est une opportunité importante pour les marchés nord-africains puisque les consommateurs font leurs achats en ligne plutôt que dans les magasins, affirme M. Oualid, ajoutant que ce sont les start-up régionales qui influencent principalement la croissance économique, et c’est donc elles qui vont créer la plupart des emplois dans la région.
Pour l’instant, cette année a été désastreuse pour le marché mondial du travail. D’après l’Organisation internationale du travail (OIT), les salaires ont chuté de 11% – soit 3,5 trillions de dollars – dans le monde jusqu’à présent, et davantage de perturbations sont prévues.
Guy Ryder, directeur général de l’OIT qui a également pris part à la même table ronde, estime que les gouvernements ne doivent pas retirer leur aide en ce moment critique. Le gouvernement algérien serait donc sur la bonne voie.
«Si les gouvernements retirent leur aide, que ce soit à cause du manque de ressources ou parce qu'ils pensent qu'il est temps que les gens passent à autre chose, nous pourrons nous attendre à une violente flambée du chômage dans la semaine et les mois qui suivront, et c'est une situation très dangereuse», avertit-il. «C’est une transition longue et difficile et il faudrait éviter que les gens heurtent la falaise, pour ainsi dire».
Lorsqu’on lui a demandé à quel point le marché du travail était perturbé aujourd’hui, Guy Ryder a répondu «Profondément perturbé». Il ajouté : «Nous estimons à 495 millions le nombre d’emplois seront perdus d’ici le milieu de l’année, [et il y a eu] un énorme impact sur les salaires qui ont baissé de plus de 10%. C’est pourquoi il est vital que nous discutions des emplois non pas après la crise sanitaire, mais maintenant. Nous devons aller de l’avant pour sortir de cette impasse».