«N’oubliez jamais qu’il suffi ra d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant,» écrivait la philosophe française Simone de Beauvoir.
Depuis la France, cette vieille démocratie, pays de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, proclamée en août 1789, de Beauvoir demandait aux femmes de ne pas baisser la garde, au risque de perdre leurs droits acquis à la force du poignet.
En Tunisie, démocratie balbutiante, nous sommes en droit de constater à quel point l’injonction de la célèbre féministe était juste. Petite piqûre de rappel, quelques jours à peine après le 14 janvier 2011, des voix discordantes commençaient à se faire entendre dans les médias et sur les réseaux sociaux, intimant aux femmes l’ordre de « rester chez elles pour laisser la place aux hommes ». Ces esprits rétrogrades, au sens pur du terme, réclamaient entre autres l’amendement du Code du statut personnel, accessoirement, l’autorisation de la polygamie. Des femmes, jeunes et moins jeunes, avaient été violentées dans la rue et sur les plages. Des salles de cinéma avaient été saccagées, des œuvres artistiques profanées, des évènements culturels annulés. Par la terreur, la liberté artistique a été mise à mal.
Il a fallu une levée de boucliers générale, matérialisée par l’acharnement des démocrates, dans l’engagement des femmes et des hommes politiques, celui des juristes et des intellectuels, le volontarisme de la société civile, la détermination des artistes. Et des centaines de manifestations de rue, des rencontres thématiques, des débats-télé, et de la confrontation, pour que les islamistes, alors au pouvoir, se résignent, enfin, à ne pas changer une ligne du CSP, à vrai dire, déjà dépassé.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.