BEYROUTH: Le président libanais Michel Aoun, conspué par une partie de la rue, a déclaré mercredi qu'il incomberait au prochain Premier ministre de sortir le pays de la grave crise en lançant des réformes et luttant contre la corruption.
M. Aoun s'exprimait à la veille des consultations parlementaires qui seront en principe organisées pour désigner un Premier ministre.
Saad Hariri, qui a été trois fois Premier ministre, est donné comme favori pour ce poste, alors que le parti du président Aoun, le Courant patriotique libre, s'oppose à sa nomination.
« En vertu de la Constitution, je suis tenu de désigner » un Premier ministre, a dit M. Aoun, tout en ajoutant que celui qui sera nommé devra s'engager « à lutter contre les foyers de corruption et lancer le chantier des réformes ».
Il y a un an, M. Hariri et son gouvernement ont démissionné sous la pression d'un soulèvement populaire inédit, déclenché le 17 octobre 2019 pour dénoncer l'ensemble de la classe politique accusée de corruption et d'incompétence.
Au Liban, où le président doit être chrétien maronite, le Premier ministre musulman sunnite et le chef du Parlement musulman chiite, les dirigeants sont abonnés aux marchandages interminables pour former un gouvernement, selon un système imposant un équilibre entre les différentes communautés.
La plupart des députés sunnites soutiennent la nomination de M. Hariri. Le Hezbollah chiite, poids lourd de la politique libanaise, ne s'est pas prononcé, mais son principal allié, le mouvement Amal appuie la désignation de M. Hariri, laissant croire à une approbation implicite du Hezbollah.
Le gouvernement actuel de Hassan Diab a démissionné dans la foulée de l'explosion dévastatrice le 4 août au port de Beyrouth. Il n'a pas réussi à enrayer l'effondrement économique ni lancer les réformes attendues par la communauté internationale.