Davos 2022, Jour 3: L’avenir des accords d’Abraham

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Publié le Jeudi 26 mai 2022

Davos 2022, Jour 3: L’avenir des accords d’Abraham

  • Le ministre d'État au Commerce extérieur des Émirats arabe a défendu ces accords en arguant du fait que «sans dialogue, il n'y aura pas de paix»
  • Israël et certains des pays arabes ont exprimé leur volonté de se coordonner pour créer des solutions de dissuasion pour contrer les menaces iraniennes

CASABLANCA: La normalisation des relations diplomatiques entre Israël et d'autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord dans le cadre des accords d'Abraham bouleverse la donne géopolitique régionale. Dans le cadre du Forum de Davos un panel de hauts responsables se sont exprimés ce mercredi sur l’avenir, à court et à moyen terme, des deux traités de paix signés entre Israël et les Émirats arabes unis d'une part et entre Israël et Bahreïn d'autre part, rejoints par le Maroc et le Soudan.

Loin de se résumer à la seule volonté d’amorcer une détente entre ces pays et Israël, ces accords organisent, aussi et surtout, une coopération commerciale, technologique et militaire autours de sujets d'intérêts communs.

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Khalid bin Ahmed, conseiller du roi du Bahreïn (Photo, Capture d’écran/weforum.org).

Lors de cette réunion publique, le conseiller du roi du Bahreïn Khalid ben Ahmed s’est inscrit dans le temps diplomatique en déclarant «Nous avons dû être patients en ce qui concerne la géopolitique de la région du Moyen-Orient» précisant que les progrès futurs ne peuvent pas être aussi lents, ils doivent être rapides, avec la volonté manifeste de vouloir hâter la mise en œuvre effective des traités. 

Le conseiller pour les affaires de politique étrangère a cependant nuancé le caractère inédit de la coopération entre certains des pays de la région MENA et Israel affirmant que les accords d'Abraham ne marquent pas le début des relations avec l’Etat hébreux.

D’après ce haut dignitaire, des réunions informelles ont toujours eu lieu avec des dirigeants israéliens. Un constat immédiatement contrebalancé par les propos visant à souligner la politique d’aide et de soutien constante du Bahreïn au peuple palestinien. 

De son côté, avec la volonté manifeste de vouloir hâter la mise en œuvre effective des traités, Thani ben Ahmed Al Zeyoudi, actuel ministre d'État au Commerce extérieur des Émirats Arabes Unis, a défendu ces accords en arguant du fait que «sans dialogue, il n'y aura pas de paix». Il s’est également montré plus optimiste, quant à l’avancée, du point de vue économique, de la coopération entre les Émirats et Israël, annonçant que «les objectifs, en la matière, ont été atteints et que plus de 1 000 entreprises israéliennes vont pouvoir s’installer dans le pays». Le ministre a enfin mis en avant les sujets d’intérêt commun avec Israël qui ferait face aux mêmes défis - pénurie d'eau, agriculture, diversification de l'approvisionnement énergétique, déclarant, à ce propos que d'énormes progrès ont été réalisés grâce aux partenariats issus des accords d'Abraham. 

Médiateur, lors des négociations, le représentant américain Stuart Eizenstat, ex-ambassadeur des États-Unis auprès de l'Union européenne, a partagé, lors de son intervention, un enthousiasme sans réserve. Ces accords auraient, déjà, de son point de vue, permis des transformations remarquables et des personnalités importantes des pays signataires auraient constaté, depuis, les avantages d'une coopération accrue avec Israël.

Alliance militaire

Israël et certains des pays arabes ont exprimé leur volonté de se coordonner pour créer des solutions de dissuasion pour contrer les menaces iraniennes, que ce soit par voie aérienne, maritime ou cyber.

La naissance de cette improbable architecture de défense régionale est l’un des résultats du sommet du Néguev, qui s’est tenu en mars dernier dans le sud d’Israël.

En bref

La réunion est la première du genre à regrouper autant de responsables américains,israéliens et de la région MENA, sur le sol israélien.

Le choix de Sde Boker a été symbolique. La localité est le lieu où vécut et où est enterré David Ben Gourion, le fondateur de l’État hébreu. 

Ce sommet rassemblait, à Sde Boker et ce fut une première, les ministres de Affaires étrangères des pays signataires des accords d’Abraham et de l’Egypte. 

L’objectif affiché a été de préparer, de façon opérationnelle, un système de communication commun qui permettrait à chacun de ces pays de se prévenir en temps réel en cas de détection de drones de l’Iran ou de ses satellites. 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".