Les coupures d’électricité et d’eau paralysent le Liban

L’accès à l’électricité demeure une préoccupation majeure dans la vie quotidienne des Libanais. (AFP)
L’accès à l’électricité demeure une préoccupation majeure dans la vie quotidienne des Libanais. (AFP)
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Publié le Mercredi 25 mai 2022

Les coupures d’électricité et d’eau paralysent le Liban

  • La pénurie de diesel, la hausse constante des prix et les importantes coupures d’électricité empêchent les stations de pompage d’assurer l’approvisionnement en eau
  • Mardi, la monnaie locale a atteint un nouveau seuil record de dépréciation, s’échangeant à 34 100 livres libanaises contre 1 dollar au marché noir

BEYROUTH: Après l’épuisement des stocks de pétrole dans la dernière centrale électrique fonctionnelle du pays, à Deir Ammar, mardi matin, le Liban a été plongé dans l’obscurité. 

Lors des élections législatives, le Liban a utilisé tout le pétrole qu’il importe d’Irak pour assurer le maintien de l’électricité pendant le processus électoral. Le pays doit attendre l’arrivée d’un pétrolier en fin de semaine, puis patienter à nouveau, car le pétrole doit être testé avant de pouvoir être déchargé. 

Par ailleurs, l’Office des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban a annoncé qu’il avait été «forcé à contrecœur» de soumettre les lieux à un rationnement «sévère» de l’eau. 

La pénurie de diesel, la hausse constante des prix et les importantes coupures d’électricité empêchent les stations de pompage d’assurer l’approvisionnement en eau, indiquent les autorités, qui mettent en garde contre une nouvelle détérioration de la situation. L’Office des eaux prévient qu’il sera pratiquement impossible d’obtenir les fonds nécessaires pour réparer une station de pompage dans l’hypothèse où cette dernière ne fonctionnerait plus. 

Les Libanais proposent depuis de nombreuses années des solutions parallèles aux services publics de base, notamment un marché de masse pour les générateurs d’électricité. Cependant, ces dernières sont désormais hors de portée de centaines de milliers de personnes. 

Mardi dernier, la monnaie locale a atteint un nouveau seuil record de dépréciation: elle s’échange à 34 100 livres libanaises (LL) contre 1 dollar (1 dollar = 0,94 euro) au marché noir. 

Les propriétaires de pharmacies ont organisé un sit-in devant le ministère de la Santé mardi pour exiger «l’application des lois sur la livraison de médicaments aux pharmacies et la lutte contre le phénomène de la contrebande de médicaments vers d’autres pays, notamment la Syrie». 

Le Dr Joe Salloum, président de l’ordre des pharmaciens, affirme que les patients sont victimes de plusieurs types de fraude. «Certains individus qui souffrent d’un cancer ont acheté des médicaments qui se sont avérés contrefaits, alors que l’État et le ministère ne parviennent pas à élaborer un plan solide pour fournir des médicaments nécessaires et de qualité.» 

Il ajoute: «Ces produits contrefaits mettent la vie des patients en danger, au milieu de la confusion et de la fraude – à supposer qu’ils aient les moyens de se les procurer.» 

Le Dr Salloum soutient que tout cela aurait pu être évité si, il y a deux ans, la carte du médicament avait été approuvée. «Il semble qu’il existe un plan pour détruire tout le secteur, y compris les pharmacies, les sociétés d’importation et l’identité médicale du Liban.» 

Dans ce contexte chaotique, le gouvernement du Premier ministre Najib Mikati n’a pas réussi à valider un plan en matière d’électricité. 

Avec le Parlement nouvellement élu, il n’y a toujours pas d’horizon. En effet, les députés luttent pour trouver un terrain d’entente avec la nouvelle vague d’élus réformistes. 

M. Mikati, le Premier ministre libanais, a révélé que le ministre de l’Énergie, Walid Fayyad, avait délibérément entravé les offres soumises par General Electric et Siemens, en accord avec des groupes internationaux, destinées à fournir au Liban de l’électricité à un prix raisonnable. 

M. Mikati a précisé que M. Fayyad avait retiré le dossier de l’ordre du jour quinze minutes avant le dernier conseil des ministres, le 21 mai, affirmant que les offres nécessitaient «un examen plus approfondi». 

Le Premier ministre a insisté pour qu’une suite soit donnée au dossier. Il a demandé à M. Fayyad d’«oser nommer la personne qui lui a demandé de retirer le dossier de l’ordre du jour et d’en évoquer les raisons», faisant indirectement allusion à Gebran Bassil, le chef du Courant patriotique libre. 

«Le gouvernement avait décidé de négocier avec quatre entreprises internationales – Ensaldo, Mitsubishi, General Electric et Siemens – sur la possibilité de fournir au Liban les générateurs nécessaires pour produire de l’électricité vingt-quatre heures sur vingt-quatre», a expliqué M. Mikati, qui a ajouté: «General Electric et Siemens, en accord avec des groupes internationaux, ont fait des offres pour approvisionner le Liban en électricité avant l’été prochain à un prix très raisonnable compte tenu des prix du gaz pour la production d’énergie. Il suffisait d’élaborer les termes de référence en suivant les lois applicables.» 

Selon une source proche de M. Mikati, «le coût de l’élaboration des termes de référence a été négocié avec la partie française, mais sans préavis. L’équipe politique du président Michel Aoun a décidé de retirer le dossier de l’ordre du jour en refusant d’attribuer la réussite de la sécurisation de l’électricité à un gouvernement auquel le Courant patriotique libre ne participe pas directement». 

La rencontre de Michel Aoun mardi avec Anne Grillo, l’ambassadrice de France au Liban, a porté sur les prochaines élections et la coopération libano-française dans tous les domaines. L’ambassadrice a fait part du soutien continu du président français, Emmanuel Macron, au Liban et à son peuple. 

Lors du 5e Forum culturel saoudo-libanais, qui s’est tenu lundi soir dernier dans la résidence de Walid Bukhari, l’ambassadeur du royaume d’Arabie saoudite au Liban, il a évoqué le mufti cheikh Hassan Khaled, assassiné dans une explosion le 16 mai 1989. 

«Son assassinat était un prélude à l’assassinat du Liban tout entier, qui connaît désormais des circonstances difficiles dans lesquelles son identité arabe et sa relation avec son environnement arabe sont mises en péril.» 

M. Bukhari a également évoqué le «martyre» enduré par le Liban et par le monde arabe depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. 

«Nous savons que cheikh Khaled serait satisfait des résultats honorables des élections et de la chute de toutes les figures de la trahison, de la mort et de la haine», a affirmé M. Bukhari. 

S’exprimant lors du forum, le grand mufti du Liban, cheikh Abdellatif Deriane, a mis l’accent sur le rôle primordial que le mufti Khaled a joué «pour que le quorum politique et Beyrouth perdurent, empêchant que les divisions de la guerre n’affectent les relations entre musulmans et chrétiens – fils d’une même nation». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.