BEYROUTH: Les autorités libanaises ont commencé lundi à retirer les barrières en béton autour du bâtiment du Parlement du pays après l'élection à la députation d'anciens manifestants.
Les mesures de sécurité avaient été mises en place lors du déclenchement de grandes manifestations anti-gouvernementales en 2019. Elles vont être assouplies après l'élection au Parlement d'une douzaine de nouveaux venus réformateurs, dont plusieurs avaient pris part au mouvement de protestation.
Certains des nouveaux députés avaient demandé l'assouplissement des restrictions avant de participer à la première session du nouveau Parlement.
Le ministre de l'Intérieur, Bassam Mawlawi, a assisté au début des travaux hier après-midi.
Le déblaiement sera achevé avant la tenue de la prochaine session du Parlement, selon une déclaration du bureau du président de la Chambre, Nabih Berri.
Cette décision intervient après l'élection de 15 députés du groupe des Forces du changement, qui manifestaient dans les rues autour du Parlement, en plus d'un certain nombre de députés indépendants.
Pour le député de Beyrouth Ibrahim Mneimneh, des Forces du changement «il n'y a pas besoin des barrières placées autour de la maison du peuple car elle est pour le peuple. Ce sont des barrières inutiles», a estimé le député de Beyrouth Ibrahim Mneimneh, des Forces du changement.
Il a estimé que les mesures décidées par Berri étaient le résultat de la prise de conscience par les forces traditionnelles au pouvoir «du déclin de leur popularité, et qu'elles ont donc décidé de répondre aux demandes populaires».
Le député Waddah Sadiq, un ancien manifestant, a qualifié les clôtures autour du Parlement de mur de séparation. «Aujourd'hui, le Parlement représente le peuple qui demande du changement, donc ils ont décidé d'assouplir les procédures», a-t-il affirmé.
Les crises économiques et la précarisation des conditions de vie «s’intensifient, et les gens pourraient à nouveau éprouver un sentiment de rejet. Nous avons besoin des moyens de pression nécessaires pour les résoudre».
Le gouvernement précédent n'a d‘après Sadiq pris aucune mesure de gestion efficace.
Le plan approuvé par le gouvernement ne comprenait ni la relance ni l'économie, a indiqué le député. «Par conséquent, nous entrons dans une phase difficile et nous serons du côté du peuple.»
Le député Elias Jarada, un ophtalmologue de la ville d'Ibl Al-Saqi, dans le sud du pays, surnommé le «médecin des pauvres», a déclaré que «le Parlement est la maison du peuple, et il n'y a pas de barrières qui peuvent séparer les représentants de la nation et les citoyens».
Il a ajouté que toutes les barrières qui empêchent les gens d'entrer sur la place de l’Étoile doivent être retirées avant que les députés ne soient invités à une quelconque session.
Ali Hamdan, le conseiller média du président du Parlement, a fait remarquer à Arab News que «ces mesures ne sont pas l’indication d'une confiance excessive. Au contraire, des élections ont eu lieu et les résultats ont amené des représentants des manifestants au Parlement».
«Ces personnes représentent une partie de la rue, vous pouvez les appeler un mouvement, un soulèvement ou un changement», a-t-il ajouté.
Il a déclaré que le président du Parlement avait décidé de prendre des mesures pour réduire les mesures de sécurité, mais qu'elles «ne seront pas complètement levées autour du Parlement».
Il a également indiqué que certains au Liban craignaient toujours des revers sécuritaires.
«Il y a des crises successives, notamment le dollar douanier et la hausse des prix des télécommunications, et nous avons été témoins de ce qui s'est passé en Grèce et à Chypre.»
La zone autour du bâtiment avait été transformée par des murs en béton qui bloquaient toutes les routes menant à la place de l’Étoile.
Les hôtels de la zone ont fermé en raison des dommages qu'ils ont subis à chaque vague de protestation ayant visé le Parlement depuis le 17 octobre 2019.
Les institutions, les entreprises et les magasins des environs ont tous quitté la zone du fait des difficultés d’accès. L’absence de passants et les fréquentes coupures de courant ont fait des alentours du bâtiment une véritable ville fantôme.
Suspendues après l'explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, qui a endommagé le bâtiment, les séances du Parlement ont été temporairement déplacées au palais de l’Unesco.
Si ce nouvel emplacement offrait une salle spacieuse, des sièges confortables et une distanciation sociale, comme l'exigeait la pandémie, il ne permettait pas le vote électronique des députés ni le comptage digital de présence des députés.
Bechara Asmar, chef de la Confédération générale des travailleurs libanais, s'est dit préoccupé par «la poursuite de débats stériles alors que les crises deviennent plus complexes».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
Les autorités libanaises ont commencé à retirer les barrières autour du Parlement après les élections
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Les autorités libanaises ont commencé à retirer les barrières autour du Parlement après les élections
- Plusieurs nouveaux députés demandent l'assouplissement des restrictions avant la première session de la Chambre
- La zone autour du bâtiment avait été transformée par des murs en béton qui bloquaient toutes les routes menant à la place de l’Étoile
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