Cannes: la Corée du Sud truste le tapis rouge

Le réalisateur, acteur et producteur sud-coréen Lee Jung-jae (au centre) et Jung Woo-Sung (à gauche) et l'acteur sud-coréen Jung Man-sik arrivent pour la projection du film "Hunt" lors de la 75e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 19 mai 2022. (AFP).
Le réalisateur, acteur et producteur sud-coréen Lee Jung-jae (au centre) et Jung Woo-Sung (à gauche) et l'acteur sud-coréen Jung Man-sik arrivent pour la projection du film "Hunt" lors de la 75e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 19 mai 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 23 mai 2022

Cannes: la Corée du Sud truste le tapis rouge

  • «Il y a comme un âge d'or pour la création sud-coréenne, et ce n'est que le début», savoure Lee Jung-jae, vedette de «Squid Game» passé pour la première fois derrière la caméra pour «Hunt»
  • Ce film nerveux d'action/espionnage/thriller politique, au budget confortable, chasse clairement sur les terres hollywoodiennes avec une intrigue entre Washington, Séoul et Bangkok

CANNES : Révélé par "Old Boy", Park Chan-wook revient lundi à Cannes avec le très attendu "Decision to leave" dans un festival où la Corée du Sud est très présente via notamment "Hunt", réalisé par l'acteur de "Squid Game", autre carte de visite du pays.

La Corée du Sud s'exporte culturellement. La K-Pop est portée par ses mégastars BTS et Bong Joon-ho fut le premier réalisateur sud-coréen à remporter la Palme d'or à Cannes avec "Parasite" en 2019. Premier film de langue non-anglaise à remporter l'Oscar du meilleur film l'année suivante. 

"Il y a comme un âge d'or pour la création sud-coréenne, et ce n'est que le début", savoure auprès de l'AFP Lee Jung-jae, vedette de "Squid Game" passé pour la première fois derrière la caméra pour "Hunt". 

Ce film nerveux d'action/espionnage/thriller politique, au budget confortable, chasse clairement sur les terres hollywoodiennes avec une intrigue entre Washington, Séoul et Bangkok. 

La Corée du Sud n'a donc pas que des films d'auteurs stylisés à l'international, même si Cannes a hâte de découvrir "Les bonnes étoiles" ("Broker"), film du pays dirigé par le Japonais Hirokazu Kore-eda, qui a enrôlé deux figures sud-coréennes, Song Kang-ho, star de "Parasite" et une étoile de la K-Pop, IU (Lee Ji-eun dans le civil).

«Douleur de la Corée»

Tous peuvent remercier Park dont "Old Boy" (2003) a déblayé la voie. "+Parasite+ n'est pas sorti de nulle part, et +Old Boy+, à bien des égards, a posé les jalons pour ce qui est venu ensuite", explique à l'AFP Jason Bechervaise, professeur à la Korea Soongsil Cyber University.

Park a ensuite produit le premier film de Bong Joon-ho en langue anglaise, "Snowpiercer, le Transperceneige" en 2013, et a fait ses premiers pas à Hollywood la même année avec "Stoker" avec Nicole Kidman.

Comme les autres réalisateurs de sa génération, les oeuvres de Park sont influencées par l'histoire tumultueuse du pays. Park Chan-wook a reconnu que grandir sous la brutale dictature militaire de Chun Doo-hwan dans les années 1980 avait profondément infléchi sa vision du cinéma.

"Si Park s'est incontestablement épanoui grâce à un style distinctif - qui met l'accent sur les couleurs, les motifs et, oui, la violence - ses films plongent assez profondément dans l'histoire autocratique et la douleur de la Corée", analyse le Pr. Bechervaise.

Corde sensible aux USA

C'est aussi les années 1980 qui servent de toile de fond à "Hunt". Même si le film de Lee porte un message universel. "La question du film est de savoir ce qui fait que nous devenons de la chair à canon", expose l'acteur-réalisateur-producteur. A cause de l'idéologie, de pauvres soldats sont amenés à combattre. Nous devons réfléchir pour savoir si les convictions ou idéologie qui nous guident sont vraiment justes".

De même que les thèmes brassés par Park touchent une corde sensible aux USA. Des films comme "Old Boy" posent les questions "la vengeance est-elle justifiée? Est-elle efficace? Quelles sont les conséquences émotionnelles et psychiques quand on commet des actes de vengeance ou quand on les subit?", détaille à l'AFP Brian Hu, professeur à la San Diego State University. 

Des interrogations "qui correspondaient à un moment où des Américains commettaient des atrocités et torturaient des gens suspectés de terrorisme".

La focale de Park est sans concession. "Vous ne pouvez pas comprendre pleinement les êtres humains si vous ne vous attaquez qu'aux choses qui sont belles, confortables et optimistes", expliquait-il au festival de Busan en 2021.

Mais il ne faut pas le réduire à cette perspective. "Thirst, Ceci est mon sang", s'inspire de "Thérèse Raquin" d'Emile Zola. Et "Mademoiselle" s'appuie sur le roman "Du bout des doigts" de la Britannique Sarah Waters.

"Je tiens à dire que j'ai fait beaucoup plus de projets divers que vous ne pensez", disait-il en 2019. Comme les autres cinéastes de son pays.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).