Les dirigeants de la France, de l'Allemagne et de l'Italie ont exprimé leur préoccupation concernant la montée des tensions militaires en Libye et le risque accru d'escalade régionale. En marge du Conseil européen de Paris, le président Emmanuel Macron, la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre Giuseppe Conte ont appelé toutes les parties à l’arrêt des combats et ont également demandé aux acteurs étrangers de cesser les ingérences, sans nommer la Turquie.
Ci-dessous, leur communiqué officiel conjoint :
Nous sommes réunis aujourd'hui à Bruxelles en marge du Conseil européen pour évoquer la situation en Libye. Nous partageons de graves préoccupations concernant la montée des tensions militaires dans ce pays et le risque accumulé d'une escalade régionale. Nous demandons donc à toutes les parties libyennes et à leurs soutiens étrangers de cesser immédiatement les combats et de mettre un terme à l'escalade militaire en cours à travers le pays.
Nous demandons également à tous les acteurs étrangers de mettre fin à leurs ingérences croissantes et de respecter pleinement l'embargo sur les armes établies par le Conseil de sécurité des Nations unies. Nous prenons nos responsabilités et nous sommes déterminés à assurer la pleine efficacité de l'opération Irini dans le mais de prévenir toute escalade sur le terrain. Nous sommes prêts à envisager un recours éventuel à des sanctions si les violations de l'embargo en mer, sur terre ou dans les airs se poursuivent et assistons avec intérêt les propositions que le Haut-représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité fera à cette fin.
Nous soutenons les efforts des Nations Unies en vue d’obtenir la signature d’un accord de cessez-le-feu durable et crédible dans le cadre des négociations en cours au sein du Comité 5 + 5. Dans ce moment critique, nous encourageons également les Nations unies à explorer toutes les options pour réduire les tensions, y compris celles d'un grand désengagement de forces voire d'une éventuelle démilitarisation dans certaines régions. Nous réaffirmons la nécessité d'un représentant spécial du secrétaire général en Libye soit rapidement nommé.
Nous rappelons à toutes les parties libyennes et internationales qu'un règlement politique de la crise libyenne doit être pleinement inclusif et fondé sur les conclusions de la Conférence de Berlin. Nous rappelons également qu'il est nécessaire de lever rapidement le blocus pétrolier et de garantir une répartition équitable et transparente des revenus pétroliers au profit de tous les Libyens.