LONDRES: Une ancienne prisonnière des autorités iraniennes ayant la double nationalité a déclaré que le Corps des gardiens de la révolution islamique du pays était une bande d’«idiots endoctrinés».
L’universitaire australo-britannique Kylie Moore-Gilbert, 35 ans, qui a été emprisonnée pendant près de trois ans pour de fausses accusations d’espionnage, a déclaré au Telegraph que ses ravisseurs étaient incompétents et «ignorants en matière de sécurité, de géopolitique ou de contre-espionnage».
Pendant sa détention à la prison d’Evin à Téhéran, elle a été accusée d’avoir agi comme espionne dans le pays avant son arrivée, en raison d’une erreur de la part du CGRI.
Après son calvaire et sa libération fin 2020, elle commence à écrire un livre, The Uncaged Sky, qui détaille les traitements qu’elle a subis en Iran. Le livre a été publié en avril dernier.
en bref
L’universitaire australo-britannique Kylie Moore-Gilbert a été arrêtée en 2018 à la sortie d’une conférence, mais a vite réalisé qu’elle était utilisée comme pion à des fins de concessions et de financements de la part des pays occidentaux.
Elle dit: «Ils ne sont pas nécessairement talentueux ou qualifiés. Certains d’entre eux sont intelligents, mais subissent un lavage de cerveau.»
«J’ai regardé le film Johnny English en farsi dans ma cellule et il m’a semblé que le Corps des gardiens de la Révolution était le Johnny English iranien. La plupart du temps, ses membres gaffent en arrêtant des innocents à cause du lavage de cerveau et des théories du complot.»
Le CGRI est la force de combat d’élite de l’Iran et répond directement au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
Mais les critiques soutiennent que dans le cas de l’universitaire et d’autres binationaux arrêtés et emprisonnés – y compris Nazanin Zaghari-Ratcliffe –, le CGRI utilise la prise d’otages comme moyen de générer des fonds.
Kylie Moore-Gilbert a été arrêtée en 2018 à la sortie d’une conférence, mais a vite réalisé qu’elle était utilisée comme pion à des fins de concessions et de financements de la part des pays occidentaux.
Elle déclare: «J’avais demandé à ce que mon cas soit rendu public dès les premiers mois de mon arrestation. Quand je parlais au téléphone avec les membres de ma famille, je les suppliais d’aller voir les médias et de ne rien passer sous silence. Mais malheureusement, on n’a pas voulu m’écouter.»
«Je n’en veux pas du tout à ma famille puisque le gouvernement leur a conseillé de ne rien dire.»
L’universitaire a exhorté les familles des otages en Iran à rendre publique leur disparition au moyen de campagnes médiatiques. «Il n’y a aucune preuve que les otages sont moins bien traités en prison (après l’annonce publique)», renchérit-elle. «J’ai remarqué qu’une grande attention avait été accordée à ma situation médicale après que l’arrestation est devenue publique.»
Comme si ce n’était pas assez, l’universitaire a découvert que son mari israélo-russe, Ruslan Hodorov, avait eu une liaison en Australie pendant son séjour en prison.
Cependant, l’universitaire considère cette nouvelle comme un «mal pour un bien». Les deux ont depuis divorcé.
Elle conclut en disant: «Bien qu’il m’ait abandonnée dans la période la plus sombre de ma vie, je me porte mieux sans lui.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com