Montée des tensions entre la France et la Turquie en Libye et en Méditerranée 

De g.à d. le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin lors du sommet pour la paix en Libye. (AFP/Fichiers)
De g.à d. le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin lors du sommet pour la paix en Libye. (AFP/Fichiers)
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Publié le Dimanche 19 juillet 2020

Montée des tensions entre la France et la Turquie en Libye et en Méditerranée 

  • Dans le cadre du conflit libyen, les tensions sont de plus en plus vives entre la France et la Turquie
  • La France exprime sa déception en constatant que le président turc s’appuie sur le réalisme politique

L’escalade entre la France et la Turquie s’est intensifiée suite aux récents déboires de l’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le maréchal Khalifa Haftar. La tension grandissante entre les deux pays a provoqué une crise au sein de l’Organisation du traité de l’atlantique nord (Otan), et a illustré l’échec de l’Union européenne (UE) dans la gestion de la crise libyenne et dans le maintien des équilibres stratégiques en Méditerranée. 

La prise de contrôle par les troupes loyales au gouvernement d’union (GNA) basé àTripoli de tout l’ouest libyen jusqu’à la ligne Syrie-Al Jofra a été interprété par Paris comme une rupture et un véritable tournant dans les guerres libyennes gigognes (2011-2020), s’exerçant aux dépens des forces de l’Est libyen du maréchal Haftar et mettant en danger le « croissant pétrolier ». Ankara, qui a profité d’un « feu orange » américain contre l’irruption russe dans l’Est libyen, cherche à sauvegarder à tout prix les victoires acquises sur le terrain et accuse la France d’aggraver la situation libyenne, condamnant son alignement sur le camp du maréchal « rebelle » Khalifa Haftar. 

Les liens entre Paris et Ankara, marqués historiquement par des hauts et des bas, ont souvent été caractérisés par des complications et des contradictions, en Méditerranée ou sur d’autres théâtres d’opérations. L’actuel différend franco-turc concernant la Libye n’est qu’une illustration supplémentaire de la concurrence qui existe dans le contexte des guerres énergétiques et de la délimitation des zones d’influence géopolitiques.

La compétition franco-turque concerne d’autres dossiers, liés à la question kurde et à la Méditerranée orientale. Son issue dépend des accords entre les différentes acteurs concernés, notamment la Russie, les États-Unis, l’Italie et des acteurs européens et régionaux. La Libye, convoitée pour ses richesses, se retrouve prise dans un jeu international sans pitié, et s’est transformée en foyer de conflits d’intérêts, devenant une menace croissante pour la stabilité et la sécurité.

Selon des sources françaises et africaines concordantes, il existe un risque réel que plusieurs dizaines d’éléments djihadistes et de membres de Daech s’enfuient du nord de la Syrie vers la côte et l’Afrique de l’Ouest. Cela constitue une menace terroriste directe pour le continent africain et l’Europe.

Malgré la complexité du dossier libyen, le litige entre Erdogan et Macron ne se limite pas à ce problème, car les deux hommes s’étaient déjà affrontés, fin 2019, au sujet de l’opération turque dans le nord-est de la Syrie et sur l’évaluation du rôle de l’Otan, à laquelle appartiennent les deux pays.

À cette époque, Erdogan avait prononcé des mots durs en attaquant Macron. Il réagissait à une déclaration retentissante du président français, dans laquelle ce dernier dénonçait une Otan entrée en état de « mort cérébrale », en raison de son inaction ou de son silence face aux agissements turcs.

Au fil des mois, la France exprime sa déception en constatant que le président turc s’appuie sur la realpolitik, jouant sur les contradictions entre Moscou et Washington, de la Syrie à la Méditerranée orientale, et jusqu’à la Libye. Paris riposte en cultivant ses relations européennes et en réduisant les divergences avec Rome à propos de la Libye. Paris rejoint aussi le « Forum du gaz de la Méditerranée orientale », qui rassemble l’Égypte, Israël, la Grèce, Chypre et l’Italie, ce qui lui assure une meilleure position parmi les principaux acteurs du jeu méditerranéen.

Afin de mieux saisir les animosités franco-turques, évoquons la reconnaissance par Paris du « génocide arménien » commis par la Turquie, la question kurde, ainsi que les liens unissant Paris aux Forces démocratiques syriennes (FDS) impliquées dans la bataille contre Daech. De plus, le refus de la France de voir la Turquie entrer dans l’UE a eu un impact négatif sur les rives du Bosphore. Ce conflit d’intérêts entre les deux pays n’empêche pas le maintien de relations économiques, culturelles et humaines solides.

Il convient également de noter que l’aspect obscur du dossier franco-turc réside peut-être dans la tentative d’Erdogan d’effacer l’influence politique et culturelle décisive que la France a exercée à l’époque de la fondation de la République turque, sur les ruines de l’Empire ottoman. Ataturk, inspiré par les idées des Lumières françaises, a construit la voie de la modernité turque et rendu possible le rapprochement avec l’Occident.

Derrière le combat de « coqs » qui oppose Macron et Erdogan se cache une bataille identitaire à propos de l’affiliation et la place de la Turquie dans le jeu international et des relations de la France avec l’est du Bassin méditerranéen. Ce sont des lignes de contact religieuses, culturelles, civilisationnelles et géopolitiques qui s’inscrivent dans les luttes pour déplacer les cartes, les alliances et les intérêts dans le « chaos stratégique » du monde.

Il est clair par ailleurs que, face à l’UE, Ankara possède des atouts pour « marchander » : contrôle du flux de réfugiés et de l’immigration illégale, investissements européens en Turquie et relations commerciales. En outre, en raison de l’absence d’une décision européenne unifiée (l’Allemagne et l’Autriche tiennent compte des relations avec la Turquie pour un certain nombre de raisons historiques et immédiates) et du caractère variable de la position américaine, Ankara possède une marge de manœuvre.

Cela empoisonne la cohésion de l’Otan, et montre son incapacité à coordonner les décisions stratégiques prises par les États-Unis et la Turquie en Syrie, ou sa difficulté à gérer la contradiction dans les prises de position de ses membres en Libye et en Méditerranée orientale. À l’instar de Londres, Washington et certains dirigeants de l’Alliance considèrent que l’entrée d’Ankara en Libye ferait contrepoids à l’intervention de Moscou, alors que la diplomatie française s’y oppose, considérant quant à elle que « plus de rôle turc en Libye ne signifie pas moins de rôle russe ».

En effet, les opérations militaires d’Ankara dans une région transfrontalière entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient ont été facilitées par la désintégration du système mondial issu de la guerre froide. Car les États-Unis se sont désengagés de nombreux théâtres d’opérations extérieurs, tandis que l’UE apparaît sans perspectives politiques et a échoué sur la question libyenne. Le camp de l’Atlantique Ouest et européen semble donc avoir une moins grande influence dans le remodelage de la géographie politique de la Méditerranée orientale et de l’Afrique du Nord. Ajoutons que les changemens en cours sont liés à un nouvel équilibre énergétique qui rebat les cartes au niveau mondial, en particulier depuis la découverte d’importants gisements de gaz à Chypre, en Israël et en Égypte et depuis la transformation de la Méditerranée orientale.


Assemblée: la gauche s'insurge contre le refus d'une minute de silence pour la victime de la mosquée du Gard

La députée de La France Insoumise - Nouveau Front Populaire et présidente de la commission parlementaire des affaires économiques, Aurélie Trouve, s'exprime lors d'une déclaration du gouvernement et d'un débat parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 28 avril 2025. (AFP)
La députée de La France Insoumise - Nouveau Front Populaire et présidente de la commission parlementaire des affaires économiques, Aurélie Trouve, s'exprime lors d'une déclaration du gouvernement et d'un débat parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • La gauche s'est insurgée mardi contre l'absence de minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage à Aboubakar Cissé, tué de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi dans une mosquée du Gard
  • Le parti de gauche a annoncé avoir essuyé un refus de Mme Braun-Pivet au motif qu'il "n'y a pas de minute de silence pour des cas individuels", a rapporté Aurélie Trouvé, députée LFI

PARIS: La gauche s'est insurgée mardi contre l'absence de minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage à Aboubakar Cissé, tué de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi dans une mosquée du Gard.

La France insoumise, qui appelle à une "mobilisation nationale contre l'islamophobie" le dimanche 11 mai, a demandé à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qu'une minute de silence soit observée mardi en ouverture de la séance des questions au gouvernement.

Le parti de gauche a toutefois annoncé avoir essuyé un refus de Mme Braun-Pivet au motif qu'il "n'y a pas de minute de silence pour des cas individuels", a rapporté Aurélie Trouvé, députée LFI (Seine-Saint-Denis).

La question a été soulevée en conférence des présidents, mais n'a pas recueilli de majorité de voix selon une source parlementaire, qui souligne que cette instance a décidé fin janvier "de ne plus faire de minutes de silence pour des cas individuels".

"On n'est pas sur un cas individuel, on est sur un meurtre islamophobe, sur un climat islamophobe dans le pays, et ne pas rendre hommage à Aboubakar Cissé est une très grave faute politique", a déploré le député LFI Thomas Portes.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s'est dit sur X "scandalisé par le refus de Yaël Braun-Pivet d'accorder une minute de silence en hommage à Aboubakar Cissé". "Cet hommage républicain doit être rendu dans l'hémicycle", a abondé sur le même réseau social le patron des députés PS Boris Vallaud.

Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste, a lui-aussi regretté l'absence de cette minute de silence qui "aurait été un bon signal" envers "nos compatriotes musulmans qui sont insultés, injuriés en permanence".

Une décision également "vivement regrettée" par Stéphane Peu, chef du groupe communiste à l'Assemblée nationale. Son groupe posera mardi après-midi une question au gouvernement sur le meurtre d'Aboubakar Cissé.

Réunis autour de membres de la famille d'Aboubakar Cissé, mardi à l'Assemblée nationale, plusieurs leaders de gauche dont Olivier Faure et l'écologiste Marine Tondelier, ont insisté pour que cette minute de silence puisse avoir lieu.


Le procès d'un ex-rebelle syrien pour complicité de crimes de guerre s'est ouvert à Paris

Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens. (AFP)
Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens. (AFP)
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  • Cet ancien membre de Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam), âgé aujourd'hui de 36 ans, conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans ce groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien
  • Placé en détention provisoire depuis janvier 2020, il comparaît pour complicité de crimes de guerre et entente en vue de la préparation de crimes de guerre. Il est notamment soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants ou des adolescents

PARIS: Le procès d'un ex-rebelle salafiste, Majdi Nema, pour complicité de crimes de guerre commis entre 2013 et 2016 en Syrie, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris, qui peut le juger en vertu du principe de la compétence universelle de la justice française.

Cet ancien membre de Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam), âgé aujourd'hui de 36 ans, conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans ce groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien.

Placé en détention provisoire depuis janvier 2020, il comparaît pour complicité de crimes de guerre et entente en vue de la préparation de crimes de guerre. Il est notamment soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants ou des adolescents dans les rangs des "Lionceaux de l'islam" et à les former à l'action armée.

Pour ces faits, il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

Echanges tendus 

Avant même l'ouverture des débats, les échanges ont été tendus entre les avocats de la défense, Mes Romain Ruiz et Raphaël Kempf, et le président de la cour d'assises, Jean-Marc Lavergne, ce dernier ayant refusé que l'accusé s'exprime en anglais, et exigé qu'il s'exprime dans sa langue maternelle, l'arabe.

Une injonction ignorée par Majdi Nema. Appelé à décliner son identité, l'accusé à la forte corpulence et aux rares cheveux coiffés en catogan, a répondu en anglais. "Il n'y a aucune preuve des faits qu'on me reproche", a-t-il déclaré d'emblée, qualifiant l'affaire de "purement politique".

Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens.

Ex-officier de l'armée syrienne, Majdi Nema avait fait défection en novembre 2012 pour rejoindre Zahran Alloush, fondateur et commandant en chef de Liwa al-Islam, devenu JAI en 2013. Ce groupe avait pris dès 2011 le contrôle de la Ghouta orientale, au nord-est de Damas, et est aujourd'hui soupçonné d'être impliqué dans la commission de crimes de guerre commis notamment au préjudice de la population civile.

Connu sous le nom de guerre d'Islam Alloush, il affirme avoir quitté la Ghouta orientale fin mai 2013 pour rejoindre la Turquie, d'où il agissait comme porte-parole de JAI, ce qui prouverait qu'il n'a pu commettre les crimes reprochés. Il dit avoir quitté le groupe en 2016.

En novembre 2019, il était arrivé en France pour suivre comme étudiant un cycle de conférences à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman de l'université Aix-Marseille.

Compétence contestée 

Alors qu'une plainte avait été déposée en France contre JAI quelques mois auparavant, il avait été interpellé en janvier 2020 et mis en examen par un juge du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris.

Au terme de la procédure, il avait aussi été renvoyé devant les assises pour complicité de disparitions forcées. Il était mis en cause, en tant que membre de JAI, dans l'enlèvement le 9 décembre 2013 de quatre militants des droits humains, dont l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, jamais retrouvés.

Mais la cour d'appel de Paris a annulé ces poursuites en novembre 2023 pour des raisons procédurales, même si elle affirmait dans son arrêt que "Jaysh al-Islam doit être considéré comme responsable de la disparition" des quatre activistes. Ce qui avait été ensuite validé par la Cour de cassation.

Pendant l'instruction, la défense de Majdi Nema a contesté le principe de la compétence universelle de la justice française, qui lui permet de juger un étranger pour des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre commis à l'étranger contre des étrangers, mais la Cour de cassation a rejeté son pourvoi.

Avant le procès, les avocats de l'accusé ont souligné que la chute en décembre 2024 du régime de Bachar al-Assad ouvrait de nouvelles perspectives et posait la "question de la légitimité" de ce procès.

Pour Me Marc Bailly, avocat de plusieurs parties civiles dans ce dossier, "en l'état actuel, il est impossible de faire un procès en Syrie pour ces crimes".

Verdict prévu le 27 mai.

 


Assemblée générale de L'Oréal: Françoise Bettencourt Meyers s'apprête à prendre du champ

Françoise Bettencourt Meyers, fille de la milliardaire française et héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, quitte l'Institut de France à Paris le 12 octobre 2011. (AFP)
Françoise Bettencourt Meyers, fille de la milliardaire française et héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, quitte l'Institut de France à Paris le 12 octobre 2011. (AFP)
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  • Françoise Bettencourt Meyers, 71 ans, s'apprête à céder son mandat d'administratrice de L'Oréal à la holding familiale Téthys, lors de l'assemblée générale du groupe mardi
  • L'héritière du numéro un mondial des cosmétiques cédera la vice-présidence à son fils aîné Jean-Victor, qui fête mardi ses 39 ans

PARIS: Françoise Bettencourt Meyers, 71 ans, s'apprête à céder son mandat d'administratrice de L'Oréal à la holding familiale Téthys, lors de l'assemblée générale du groupe mardi, et son poste de vice-présidente à un de ses fils.

"Je ne quitte pas L'Oréal, mais son conseil d'administration, où je serai restée près de 30 ans", a-t-elle déclaré lundi à l'AFP.

"C'est un bonheur pour mon mari et moi de voir le lien se perpétuer entre notre famille et L'Oréal. Nous en profiterons aux côtés de nos fils Jean-Victor et Nicolas", a-t-elle ajouté.

L'héritière du numéro un mondial des cosmétiques cédera la vice-présidence à son fils aîné Jean-Victor, qui fête mardi ses 39 ans et est déjà membre du conseil d'administration avec son frère Nicolas, 36 ans.

Les actionnaires voteront sur son remplacement comme administratrice par la société Téthys, la holding familiale et premier actionnaire de L'Oréal, qui sera représentée au conseil d'administration par Alexandre Benais. Françoise Bettencourt Meyers est présidente de Téthys.

Françoise Bettencourt Meyers sera restée 28 ans au conseil d'administration de L'Oréal.

Ces changements avaient été dévoilés par L'Oréal en février à l'occasion de la présentation des résultats annuels du groupe.

"Passage de génération, la quatrième côté famille, et aux côtés de la sixième des grands patrons de L'Oréal depuis sa création. Des patrons visionnaires qui ont chacun anticipé de façon magistrale le futur de L'Oréal", a précisé Mme Bettencourt Meyers dans sa déclaration à l'AFP.

"J'en suis le témoin et avec ma famille nous en sommes les gardiens. Nous voulons apprécier cette continuité remarquable par respect et fierté pour tous ceux qui ont contribué partout dans le monde. Au fond, pour que presque rien ne change dans cette épopée", selon elle.

- "Caricaturés" -

Son fils Jean-Victor, qui avait succédé à sa grand-mère Liliane au poste d'administrateur, deviendra vice-président à l'issue de l'assemblée générale, ce que le conseil d'administration a approuvé à l'unanimité.

La famille, extrêmement discrète, a été mise sous les feux des projecteurs contre son gré lors de l'affaire Bettencourt, qui a abouti à la condamnation du photographe François-Marie Banier en appel en 2016 à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse contre Liliane Bettencourt.

Les Bettencourt Meyers "sont tellement discrets qu'ils ne sont pas connus et donc caricaturés", a expliqué à l'AFP Jean-Claude Le Grand, directeur des relations humaines chez L'Oréal.

Lors du prochain festival de Cannes, une fiction inspirée de Liliane Bettencourt avec Isabelle Huppert sera présentée. "L'affaire Bettencourt" a quant à elle déjà fait l'objet d'une série documentaire sur Netflix.

Lors de l'assemblée générale, le mandat d'administrateur du directeur général Nicolas Hieronimus arrivant à échéance, son renouvellement pour une durée de quatre ans sera également soumis au vote.

Nicolas Hieronimus, entré chez L'Oréal en 1987, en est administrateur depuis avril 2021 et directeur général du groupe depuis le 1er mai 2021.

Au 24 mars 2025, la famille Bettencourt Meyers possédait 34,76% du capital. En 2024, L'Oréal a réalisé un bénéfice net en hausse de 3,6% à 6,4 milliards d'euros et un chiffre d'affaires en progression de 5,6% à 43,48 milliards d'euros.