La 2e édition de la Menart Fair s’ouvre ce jeudi à Paris

L'école de Casablanca s'expose à la Menart Fair. Photo Anne Ilcinkas
L'école de Casablanca s'expose à la Menart Fair. Photo Anne Ilcinkas
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Publié le Jeudi 19 mai 2022

La 2e édition de la Menart Fair s’ouvre ce jeudi à Paris

  • Nouveauté cette année, un espace consacré à l’univers NFT de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord avec une vingtaine d’œuvres exposées
  • Menart Fair apporte un condensé de la scène artistique des pays de la région Mena dans la capitale des arts

PARIS: La Menart Fair reprend ses quartiers dans l’hôtel particulier de la maison Cornette de Saint-Cyr pour une deuxième édition, du 19 au 22 mai. Mercredi en fin d’après-midi, à la veille de l’ouverture au public, on a accroché les dernières toiles aux murs, vérifié l’horizontalité des cimaises, collé les étiquettes sous les œuvres.

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Ce mercredi en fin d’après-midi, à la veille de l’ouverture au public, on accroche les dernières toiles aux murs, on vérifie l’horizontalité des cimaises, on colle les étiquettes sous les oeuvres. Photo Anne Ilcinkas

La foire internationale d’art moderne et contemporain dédiée aux artistes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord propose cette fois-ci au public, professionnels avertis ou amateurs éclairés quelque deux cent cinquante œuvres de quatre-vingt-dix-huit artistes représentés par dix-huit galeries venant de douze pays, avec un accent particulier mis sur la modernité.

«Comment comprendre le contemporain si on ne retourne pas aux sources de la modernité avec toutes les influences qui traversent les artistes du monde arabe», interroge Laure d’Hauteville, la directrice de la foire, à Arab News en français. «Nous avons demandé à chaque galerie de nous exposer un, deux ou trois artistes de la modernité du pays d'où elles viennent.»

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Une vue de l'espace de la galerie libanaise Saleh Barakat. Photo Anne Ilcinkas

Cette modernité sera aussi mise à l’honneur à travers une exposition spécifique consacrée à l’école de Casablanca. En 1962, l’artiste Farid Belkahia (1934-2014) est nommé directeur de l’École des beaux-arts de Casablanca. Avec un groupe d’artistes et d’enseignants, Mohammed Melehi (1936-2020), Mohammed Chabâa (1935-2013) et Mohammed Hamidi (1941), il cherche à restructurer les bases pédagogiques de l’enseignement artistique. Ensemble, ils réinvestissent le patrimoine artistique populaire et classique du Maroc, en introduisant les pratiques artisanales traditionnelles au sein de l’établissement, avec l’utilisation de matériaux comme le cuir, le métal, les pigments naturels, et le retour à l’attraction géométrique et aux signes et symboles berbères, arabo-musulmans et africains.

Mouvement à la recherche d’une modernité artistique et culturelle propre au Maroc, l’école de Casablanca défie l’institution et l’Histoire de l’art eurocentrée. «C’est la première fois qu’à Paris seront exposés ces six artistes de la modernité marocaine. Ce sont des œuvres absolument extraordinaires, choisies par la commissaire Fadia Antar.»

Autre nouveauté cette année, un espace consacré à l’univers NFT de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) avec une vingtaine d’œuvres, de la vidéo, du numérique, de la réalité virtuelle. Brian Beccafico, collectionneur et commissaire de l’espace, propose ainsi une expérience immersive grâce à une scénographie dynamique et pluridisciplinaire. «Menart Fair est également une foire à la pointe de la technologie», précise ainsi sa directrice. «Nombre d'artistes vivent dans des pays en conflit où ils ne peuvent pas s'exprimer librement. Mais grâce aux NFT, qui est une forme de passeport pour les artistes, ils peuvent s'exprimer librement sans subir des pressions des pays dans lesquels ils vivent.»

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L'espace consacré à l’univers NFT du Mena. Photo Anne Ilcinkas

Cette année, de nouvelles galeries participent à l’événement. La toute jeune galerie Salahin (Paris) expose ainsi des peintures éclatantes et riches en symboles de la photographe libanaise Ayla Hibri, alors que la galerie Bessière (Chatou) revient avec des photographies aux lignes claires et nettes de Serge Najjar et des peintures abstraites de Hala Schoukair, fille de la grande peintre Saloua Raouda Schoukair qui a fait son «coming out artistique» à 65 ans. L’art libanais est d’ailleurs à l’honneur avec trente-cinq artistes originaires du pays du Cèdre, représentés par sept galeries.

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Devant les photographies de Serge Najjar. Photo Anne Ilcinkas


L’artiste algérienne Baya Mahieddine est, quant à elle, représentée par trois galeries, la galerie Ayn (France), la galerie El-Marsa (Tunisie-Émirats arabes unis), et la galerie Le Violon bleu (Tunisie). «Découverte en 1947 par André Breton, Baya, passée par l’atelier de Picasso, est vraiment une sommité», explique Laure d’Hauteville, passionnée d’art de la région Mena et fondatrice notamment de la Beirut Art Fair en 2010.

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Des oeuvres de Baya. Photo Anne Ilcinkas.

Menart Fair apporte ainsi un condensé de la scène artistique des pays de la région Mena dans la capitale des arts. «Menart apporte quelque chose d'important en France, car dans l’Hexagone, vous avez des foires dédiées à l'Asie ou à l'Afrique, mais rien sur le Moyen-Orient», remarque-t-elle. «D'ailleurs, quand on parle du Moyen-Orient, généralement, c'est souvent en rapport avec les conflits. Mais le public s'est-il déjà intéressé à la vie artistique de ces pays-là, au foisonnement et aux découvertes incroyables à faire? Il y a de plus en plus d'institutions qui viennent à Menart Fair et qui s'interrogent et regardent de très près l'art de ces régions.»

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Des oeuvres de l'artiste saoudien Faisal Samra présentées par la galerie 4 Walls. Photo Anne Ilcinkas


Foire confidentielle née de la rencontre entre Laure d’Hauteville et Joanna Chevalier pendant le confinement de mars 2020, Menart Fair commence d’ailleurs à s’exporter puisqu’une nouvelle édition est prévue à Bruxelles en janvier 2023, à la Villa Empain de la fondation Boghossian.

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A la Menart Fair. Photo Anne Ilcinkas

 


AlUla accueille le Sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram

Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
Le programme comprend des tables rondes interactives, des discours d'ouverture et des conversations sur l'avenir de la création de contenu, couvrant des sujets tels que les médias sociaux, l'intelligence artificielle et l'évolution du paysage numérique. (SPA)
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  • Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira des créateurs de contenu de premier plan du monde entier

ALULA : AlUla s'apprête à accueillir le premier sommet pour les créateurs de contenu sur Instagram au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'événement aura lieu du 20 au 22 avril, organisé par Meta, la société de technologie, en partenariat avec la Commission royale pour AlUla, et en collaboration avec l'Autorité saoudienne du tourisme et Riyadh Air.

Ce sommet révolutionnaire est le premier du genre dans la région et réunira les principaux créateurs de contenu du monde entier. Au programme figurent des tables rondes interactives, des allocutions d'ouverture ainsi que des discussions prospectives sur l’avenir de la création de contenu. Les échanges aborderont des thématiques telles que les médias sociaux, l’intelligence artificielle et l’évolution du paysage numérique.

Ces créateurs ont collectivement collecté plus de 231 millions de followers dans le monde entier, soulignant l'importance croissante du marketing d'influence dans les destinations de voyage d'aujourd'hui.

Le sommet proposera également des sessions sur la manière d'utiliser au mieux les outils de la plateforme, d'explorer les dernières mises à jour techniques et d'identifier de nouvelles opportunités dans la Creator Economy.

Des dialogues interactifs offriront aux participants l’opportunité d’échanger directement avec les directeurs de produit de Meta, tandis que des forums ouverts favoriseront le partage d’expertise et la création de collaborations durables entre créateurs.

Ce sommet est l'occasion d'acquérir des connaissances, d'entrer en contact avec les leaders de l'industrie et de rester à l'avant-garde de la scène numérique en constante évolution.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le lancement de Cinamaa, une nouvelle ère pour les études cinématographiques en Arabie saoudite

L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
L'exposition Cinamaa de la Commission saoudienne du film. (AN)
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  • Des experts ont souligné l'importance du développement des études cinématographiques en Arabie saoudite

RIYAD : La Commission saoudienne du film a lancé une nouvelle initiative, Cinamaa, pour promouvoir les études cinématographiques et soutenir les personnes qui se lancent dans l'industrie.

Un événement de lancement a eu lieu mercredi au Palais culturel de Riyad, organisé par la commission et la National Film Archive.

Le site web Cinamaa, une plateforme destinée à aider à former les cinéastes, les critiques et les cinéphiles aspirants, en leur permettant de partager leur travail, offre aux utilisateurs l'accès à des articles, des études, des discussions, des ateliers et des courts-métrages sur divers sujets liés au cinéma.

À l’issue d’une table ronde consacrée à l’importance des études cinématographiques dans le milieu universitaire, Salma Tarek, professeure de littérature au département de langue française de l’Université du Caire, a déclaré à Arab News : « Nous devons distinguer entre les études universitaires et les études sur le cinéma, c'est-à-dire l'enseignement de niveau universitaire, et les études dans les instituts cinématographiques, qui visent à former des techniciens et des cinéastes ».

« Ces dernières sont très importantes et largement disponibles, mais les études cinématographiques aux niveaux scolaire et universitaire font encore défaut », a-t-elle ajouté. 

À l'étranger, par exemple, les enfants de l'école primaire suivent des programmes de lecture et d'alphabétisation qui comprennent une section sur la façon de "lire" un film. Ils apprennent ce qu'est un plan, ce que signifie un mouvement de caméra, car ces éléments font désormais partie du langage de base qui nous permet d'interpréter le monde qui nous entoure", a déclaré Mme Tarek.

« Le cinéma n'est plus seulement une forme d'art, c'est une forme de discours. Nous y sommes constamment exposés et il est très important que nous apprenions à décoder ses messages », a-t-elle indiqué. 

Selon Mme Tarek, ces messages sont constamment envoyés aux spectateurs, qui doivent les recevoir de manière ouverte et réfléchie.

« L'université est l'institution la mieux placée pour jouer ce rôle », a-t-elle précisé. 

Lorsqu'on lui demande ce qui peut être fait pour faire avancer ce programme, elle répond qu'il faut d'abord être convaincu de la valeur des études cinématographiques, une tâche qui, selon elle, n'est "pas simple".

Le point d'entrée, cependant, se trouve dans les études interdisciplinaires.

"Par exemple, les départements de littérature peuvent proposer des cours sur la relation entre l'art de la performance et le cinéma. Dans les départements d'histoire, il peut y avoir un cours sur le cinéma et l'histoire. Peu à peu, ces frontières s'ouvriront et nous commencerons à développer une culture cinématographique au sein des institutions académiques.

Ces institutions auront alors les capacités et les bases nécessaires pour créer des départements dédiés aux études cinématographiques, ce qui, selon M. Tarek, est le "but ultime".

Le panel a également discuté de la nécessité de produire davantage de contenu arabe original en plus des traductions de films étrangers.

Tareq Al-Khawaji, critique de cinéma et conseiller culturel au Centre du Roi Abdulaziz pour la culture mondiale, a déclaré que les jeunes Saoudiens intéressés par l'écriture de scénarios ont une grande opportunité de développer des scénarios qui peuvent contribuer à renforcer la scène cinématographique dans le Royaume.

Le lancement de Cinamaa a été suivi de la signature de deux protocoles d'accord entre la Commission du film saoudien et ses partenaires, la Saudi Broadcasting Authority et la Fédération internationale des critiques de cinéma.

Le directeur général de la commission, Abdullah Al-Qahtani, a pris la parole aux côtés de Mohammed Fahad Al-Harthi, directeur général de la SBA et ancien rédacteur en chef d'Arab News, et du directeur général de Fipresci, Ahmad Shawky.

La création de l'Association des critiques de cinéma a également été annoncée. Il s'agit de la première entité professionnelle indépendante dédiée à la critique cinématographique en Arabie Saoudite.

À la fin de la soirée, les portes se sont ouvertes pour accueillir les invités dans une exposition sur l'histoire du cinéma dans le monde arabe. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite célèbre la Journée du patrimoine mondial avec six jours d’évènements à Riyad

Abdullah Al-Fawzan est l'un des artistes participant à l'événement. Il présente ses œuvres en bois sculpté inspirées des motifs des portes Najdi. (Photo AN)
Abdullah Al-Fawzan est l'un des artistes participant à l'événement. Il présente ses œuvres en bois sculpté inspirées des motifs des portes Najdi. (Photo AN)
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  • Les événements, qui se déroulent du 16 au 21 avril à la vallée de Laysen, visent à honorer et à promouvoir les valeurs historiques et culturelles du Royaume et de son patrimoine par le biais d'activités éducatives et interactives
  • Les visiteurs seront accueillis par une expérience immersive qui les transportera dans les huit sites du patrimoine mondial du Royaume et mettra en valeur leur importance culturelle

RIYAD : Une série d'événements spéciaux se déroulent cette semaine à la vallée de Laysen à Riyad pour célébrer la Journée du patrimoine mondial le 18 avril.

Organisées par la Commission du patrimoine du ministère de la Culture, ces activités, qui se déroulent du 16 au 21 avril, visent à honorer et à promouvoir les valeurs historiques et culturelles de l'Arabie saoudite et de son patrimoine par le biais d'activités éducatives et interactives.

Selon les organisateurs, les visiteurs de la vallée de Laysen seront accueillis par une expérience immersive qui les transportera dans les huit sites du patrimoine mondial du Royaume et mettra en évidence leur importance culturelle par le biais de récits, d'un spectacle de lumière numérique et de recréations en direct des lieux.

Un certain nombre d'artistes participent aux événements, notamment Abdullah Al-Fawzan, dont les œuvres en bois sculpté s'inspirent des motifs najdi. Les portes de l'ancien Najd, connues pour leur riche décoration et leurs motifs inspirés des structures naturelles, sont emblématiques des racines profondes et de la culture de la région centrale de l'Arabie saoudite.

Interrogé par Arab News, M. Al-Fawzan a expliqué que la sculpture sur bois est un élément essentiel des traditions de sa famille, qui remonte à six générations. Sous la direction de son père, il a commencé à apprendre cette technique à l'âge de sept ans. Il a créé une centaine de portes de style najdi pour de nombreux projets dans différentes parties de la capitale, notamment à Diriyah et à Al-Doho, un quartier historique du sud de Riyad.

« On peut dire que les artisans sont considérés comme le pont entre le passé et le présent. Nous travaillons sur des pièces entièrement faites à la main, tout en préservant l'authenticité et l'identité du Najd », a-t-il affirmé. 

M. Al-Fawzan travaille de six à dix heures par jour pour sculpter et peindre ses œuvres, et son métier lui a appris l'art de la patience, en particulier lorsqu'il rencontre des problèmes.

« Nous avons un proverbe qui dit : Celui qui est patient triomphe. Je ne peux pas travailler sur quelque chose de grand si je suis de mauvaise humeur. Je dois être d'humeur claire, loin de tout problème et prêt à travailler », a-t-il lancé. 

Parmi les autres attractions de la Journée du patrimoine figurent un espace réservé aux enfants et des pavillons présentant des objets d'art et d'artisanat traditionnels. Des ateliers, des démonstrations en direct par des artisans et des marchés où les artisans vendront des articles faits à la main sont également prévus. En outre, une série de spectacles de drones sera organisée à Wadi Al-Turath le 18 avril.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com