Les États clés, et non le vote populaire, détermineront le nouveau président américain

Le président Trump et Joe Biden prononcent leurs discours de remerciement respectifs en 2020. (Reuters)
Le président Trump et Joe Biden prononcent leurs discours de remerciement respectifs en 2020. (Reuters)
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Publié le Mardi 20 octobre 2020

Les États clés, et non le vote populaire, détermineront le nouveau président américain

  • Les sondages des médias américains ont tendance à refléter le «vote populaire», mais ce n’est pas ce genre de vote qui place un candidat à la Maison blanche.
  • Le public est informé le mieux quand il comprend quels États suivre le soir des élections

CHICAGO: Tout le monde aux États-Unis vante les mérites du vote par correspondance, mais je ne fais tout simplement pas confiance au système postal américain.

Le système électoral que nous utilisons pour le décompte des votes n'est pas fiable à la base.  L'ajout du service postal, encore moins fiable, suscite encore plus d’inquiétudes.

Je suis presque certain que nous devrons attendre des jours, voire des semaines, pour savoir qui de Donald Trump ou Joe Biden aura remporté l’élection présidentielle du 3 novembre. C’est sans oublier le nombre d’élections simultanées importantes, dont celles du Sénat américain, le Congrès et les bureaux législatifs des États.

Mais les États qui décident du vainqueur de la course présidentielle ne sont pas nombreux, à en croire les résultats de l'élection de 2016, remportée par Trump sur Hillary Clinton. Dans sept États, la différence de points entre les deux candidats était si proche qu'ils auraient pu facilement échanger les rôles.

Et ne croyez pas les chiffres des sondages. Les sondages des médias américains ont tendance à refléter le «vote populaire», mais ce n’est pas ce type de vote qui place un candidat à la Maison blanche.

Les sondages offrent d’excellentes réponses à bien des questions, mais aucune de ces questions n’est pertinente à l'élection présidentielle américaine.

Les Américains utilisent le «système de vote des délégués au collège électoral» (VDCE), qui protège les voix des 50 États américains et de Washington DC dans le processus. Le VDCE donne aux petits États moins peuplés comme l'Iowa un statut égal aux plus grands, comme New York.

Hillary Clinton a remporté environ 3 millions de voix de plus que Trump en 2016.  Cet «avantage des électeurs populaires» s'est reflété dans les sondages de manière à induire tout le monde en erreur, faisant croire qu'elle gagnerait les élections.

Cette année, avec les efforts déployés par les démocrates pour accroître la participation électorale, Biden pourrait avoir 4 millions de voix de plus que Trump. Ceci se reflète à présent dans le scrutin actuel, mais l’avantage de ce flux d'électeurs n'affecte pas directement le VDCE.

Dans les États fortement démocratiques comme New York, l'Illinois et la Californie, je suppose que le vote connaîtra une forte augmentation. Mais le déferlement de votes dans les États dominés par les démocrates ne changera rien au sort de Joe Biden. Qu’il remporte l'Illinois de 55%, comme Hillary l'a fait en 2016, ou de 75% en novembre 2020, comme certains le prévoient, ne changera pas le nombre de votes des délégués du collège électoral que Biden recevrait de l'Illinois, qui n'est que de 20.

Le public est mieux informé quand il comprend quels États suivre le soir des élections, et non en se faisant matraquer par les médias traditionnels subjectifs, qui préfèrent nettement Biden à Trump.

Dans le système VDCE, le gagnant a besoin d'au moins 270 votes au total sur les 538 disponibles, répartis sur les 51 juridictions, à savoir les 50 États et Washington D.C.

Hillary Clinton a remporté 20 États et Washington D.C., ce qui ne lui a valu que 232 votes de délégués. Elle en a remporté la plupart avec des marges confortables. Le New Hampshire a fait exception avec 46,8% contre 46,5% pour Trump, ainsi que le Minnesota, où elle a reçu 46,4% contre les 44,9% de Trump.

Trump a remporté 30 États, lui laissant 306 VDCE. Il a remporté la plupart de ces États avec de fortes marges, à l'exception de sept États, ces fameux États clés que vous devriez surveiller le soir des élections et la semaine qui suit.

Trump obtenu des victoires incontestables dans 23 États dans le sud et le centre-ouest.

Voilà comment je divise les sept États de Trump qui pourraient basculer dans l’indécision et devenir des champs de batailles électoraux :

Quatre des États sont des États d’affrontement de catégorie B.  Il serait plus difficile pour Biden de les gagner que Trump, en raison de leurs traditions de vote, ainsi que de l'écart entre Trump et Clinton depuis 2016. Mais Biden peut se les réapproprier grâce à l'activisme électoral qui a lieu en ce moment. Les traditions de vote ont souvent changé aussi.

Ces États sont: l’Ohio (51,3% Trump et 43,2% Clinton) avec 18 VDCE; le Iowa (51,1 % à 41,7 %) avec 6 VDCE; le Wisconsin (47, % à 46,5 %) avec 16 VDCE; et le Michigan (47,3 à 47%) avec 16 VDCE.

A ceux-là s’ajoutent les États d’affrontement de catégorie A, que Trump ne peut se permettre de perdre, que ce soit à cause de leur histoire ou des marges étroites. On parle de la Pennsylvanie (48,2 % à 47,5 %) avec 20 VDCE; la Floride (48,6 % à 47,4 %) avec 29 VDCE; et la Caroline du Nord (49,8 % à 46,2 %) avec 15 VDCE.

Si Trump perd l'un des États de catégorie A, Biden pourrait alors facilement rafler 3, ou même 4 États de catégorie B, et gagner l’élection.

Si Biden remporte l'Ohio et le Michigan en plus d’un État de catégorie B, Trump pourrait gagner les États de catégorie A et perdre quand même l'élection. Le Michigan et l'Ohio sont indécis, les sondages peu concluants, et Biden risque plus de gagner ces États que d’autres.

Bien entendu, ce n'est qu'un scénario électoral. De toute façon, pour qui lit encore les cartes, elles ont toutes été remplacées par des systèmes de navigation électroniques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com