CHICAGO: Tout le monde aux États-Unis vante les mérites du vote par correspondance, mais je ne fais tout simplement pas confiance au système postal américain.
Le système électoral que nous utilisons pour le décompte des votes n'est pas fiable à la base. L'ajout du service postal, encore moins fiable, suscite encore plus d’inquiétudes.
Je suis presque certain que nous devrons attendre des jours, voire des semaines, pour savoir qui de Donald Trump ou Joe Biden aura remporté l’élection présidentielle du 3 novembre. C’est sans oublier le nombre d’élections simultanées importantes, dont celles du Sénat américain, le Congrès et les bureaux législatifs des États.
Mais les États qui décident du vainqueur de la course présidentielle ne sont pas nombreux, à en croire les résultats de l'élection de 2016, remportée par Trump sur Hillary Clinton. Dans sept États, la différence de points entre les deux candidats était si proche qu'ils auraient pu facilement échanger les rôles.
Et ne croyez pas les chiffres des sondages. Les sondages des médias américains ont tendance à refléter le «vote populaire», mais ce n’est pas ce type de vote qui place un candidat à la Maison blanche.
Les sondages offrent d’excellentes réponses à bien des questions, mais aucune de ces questions n’est pertinente à l'élection présidentielle américaine.
Les Américains utilisent le «système de vote des délégués au collège électoral» (VDCE), qui protège les voix des 50 États américains et de Washington DC dans le processus. Le VDCE donne aux petits États moins peuplés comme l'Iowa un statut égal aux plus grands, comme New York.
Hillary Clinton a remporté environ 3 millions de voix de plus que Trump en 2016. Cet «avantage des électeurs populaires» s'est reflété dans les sondages de manière à induire tout le monde en erreur, faisant croire qu'elle gagnerait les élections.
Cette année, avec les efforts déployés par les démocrates pour accroître la participation électorale, Biden pourrait avoir 4 millions de voix de plus que Trump. Ceci se reflète à présent dans le scrutin actuel, mais l’avantage de ce flux d'électeurs n'affecte pas directement le VDCE.
Dans les États fortement démocratiques comme New York, l'Illinois et la Californie, je suppose que le vote connaîtra une forte augmentation. Mais le déferlement de votes dans les États dominés par les démocrates ne changera rien au sort de Joe Biden. Qu’il remporte l'Illinois de 55%, comme Hillary l'a fait en 2016, ou de 75% en novembre 2020, comme certains le prévoient, ne changera pas le nombre de votes des délégués du collège électoral que Biden recevrait de l'Illinois, qui n'est que de 20.
Le public est mieux informé quand il comprend quels États suivre le soir des élections, et non en se faisant matraquer par les médias traditionnels subjectifs, qui préfèrent nettement Biden à Trump.
Dans le système VDCE, le gagnant a besoin d'au moins 270 votes au total sur les 538 disponibles, répartis sur les 51 juridictions, à savoir les 50 États et Washington D.C.
Hillary Clinton a remporté 20 États et Washington D.C., ce qui ne lui a valu que 232 votes de délégués. Elle en a remporté la plupart avec des marges confortables. Le New Hampshire a fait exception avec 46,8% contre 46,5% pour Trump, ainsi que le Minnesota, où elle a reçu 46,4% contre les 44,9% de Trump.
Trump a remporté 30 États, lui laissant 306 VDCE. Il a remporté la plupart de ces États avec de fortes marges, à l'exception de sept États, ces fameux États clés que vous devriez surveiller le soir des élections et la semaine qui suit.
Trump obtenu des victoires incontestables dans 23 États dans le sud et le centre-ouest.
Voilà comment je divise les sept États de Trump qui pourraient basculer dans l’indécision et devenir des champs de batailles électoraux :
Quatre des États sont des États d’affrontement de catégorie B. Il serait plus difficile pour Biden de les gagner que Trump, en raison de leurs traditions de vote, ainsi que de l'écart entre Trump et Clinton depuis 2016. Mais Biden peut se les réapproprier grâce à l'activisme électoral qui a lieu en ce moment. Les traditions de vote ont souvent changé aussi.
Ces États sont: l’Ohio (51,3% Trump et 43,2% Clinton) avec 18 VDCE; le Iowa (51,1 % à 41,7 %) avec 6 VDCE; le Wisconsin (47, % à 46,5 %) avec 16 VDCE; et le Michigan (47,3 à 47%) avec 16 VDCE.
A ceux-là s’ajoutent les États d’affrontement de catégorie A, que Trump ne peut se permettre de perdre, que ce soit à cause de leur histoire ou des marges étroites. On parle de la Pennsylvanie (48,2 % à 47,5 %) avec 20 VDCE; la Floride (48,6 % à 47,4 %) avec 29 VDCE; et la Caroline du Nord (49,8 % à 46,2 %) avec 15 VDCE.
Si Trump perd l'un des États de catégorie A, Biden pourrait alors facilement rafler 3, ou même 4 États de catégorie B, et gagner l’élection.
Si Biden remporte l'Ohio et le Michigan en plus d’un État de catégorie B, Trump pourrait gagner les États de catégorie A et perdre quand même l'élection. Le Michigan et l'Ohio sont indécis, les sondages peu concluants, et Biden risque plus de gagner ces États que d’autres.
Bien entendu, ce n'est qu'un scénario électoral. De toute façon, pour qui lit encore les cartes, elles ont toutes été remplacées par des systèmes de navigation électroniques.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com