Premier procès pour crime de guerre à Kiev, la Finlande et la Suède se rapprochent de l'Otan

Moscou a affirmé que près de 1 000 soldats ukrainiens retranchés depuis des semaines à l'intérieur de l'immense aciérie Azovstal à Marioupol, dans le sud-est, s'étaient «constitués prisonniers». (Reuters)
Moscou a affirmé que près de 1 000 soldats ukrainiens retranchés depuis des semaines à l'intérieur de l'immense aciérie Azovstal à Marioupol, dans le sud-est, s'étaient «constitués prisonniers». (Reuters)
Short Url
Publié le Jeudi 19 mai 2022

Premier procès pour crime de guerre à Kiev, la Finlande et la Suède se rapprochent de l'Otan

Moscou a affirmé que près de 1 000 soldats ukrainiens retranchés depuis des semaines à l'intérieur de l'immense aciérie Azovstal à Marioupol, dans le sud-est, s'étaient «constitués prisonniers». (Reuters)
  • Bruxelles a proposé mercredi «une nouvelle assistance macrofinancière exceptionnelle» aux Ukrainiens, d'un montant allant «jusqu'à neuf milliards d'euros en 2022»
  • Les Etats-Unis ont rouvert leur ambassade dans la capitale ukrainienne, fermée juste avant l'offensive russe

KIEV : Un soldat russe a plaidé coupable mercredi à l'ouverture à Kiev du premier procès pour crime de guerre depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, un conflit qui a poussé la Suède et la Finlande à demander leur adhésion à l'Otan après des décennies de non-alignement militaire.

Dans le même temps, Moscou a affirmé que près de 1 000 soldats ukrainiens retranchés depuis des semaines à l'intérieur de l'immense aciérie Azovstal à Marioupol, dans le sud-est, s'étaient "constitués prisonniers".

Mesure symbolique forte, les Etats-Unis ont à leur tour rouvert leur ambassade dans la capitale ukrainienne, fermée juste avant l'offensive russe.   

Et ce pendant que le Kremlin annonçait l'expulsion de 34 diplomates français, 24 italiens et 27 espagnols, en représailles à celles de diplomates russes peu après le déclenchement, le 24 février, de l'attaque en Ukraine. Un acte "condamné fermement" par Paris, qualifié d'"hostile" par Rome et "rejeté" par Madrid.

A Bruxelles, les ambassadeurs de Suède et de Finlande - cette dernière a plus de 1 300 km de frontières avec la Russie - ont présenté leur dossier de candidature au secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg.

La Turquie, membre de l'Otan, s'oppose toutefois à leur intégration. Son président, Recep Tayyip Erdogan, a dit espérer que les autres Etats de l'organisation entendraient ses "inquiétudes", auxquelles Washington a estimé qu'il serait possible de "répondre", se déclarant "très optimiste" sur les discussions en cours à ce sujet.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a partagé cette appréciation, qualifiant d'"extrêmement positive" sa rencontre mercredi avec son homologue américain Anthony Blinken à New York

En attendant que ce processus d'adhésion ne s'achève, "les Etats-Unis travailleront avec la Finlande et la Suède pour rester vigilants face à toute menace contre notre sécurité commune et pour décourager et faire face à toute agression ou menace d'agression", a martelé la Maison Blanche.

Premier procès

En Ukraine, le procès d'un soldat russe de 21 ans, accusé d'avoir abattu un civil de 62 ans fin février, s'est ouvert mercredi.

Il s'agit du premier procès pour crimes de guerre depuis que le conflit a éclaté. De nombreux journalistes se massaient dans les minuscules salles du tribunal de l'arrondissement de Solomiansky à Kiev.

Dans un box vitré, crâne rasé, sweat-shirt à capuche, le soldat Vadim Chichimarine a plaidé coupable. Il risque la prison à perpétuité.

Le Kremlin a quant à lui dit n'avoir "aucune information" sur cette affaire, clamant que les crimes de guerre imputés à l'armée russe sont tous "des fakes ou des mises en scène".

Pour la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova, cette comparution devant un tribunal est en tout cas "un signal clair". "Aucun bourreau (...) n'échappera à la justice", a-t-elle promis, soulignant avoir ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre, tandis que les institutions internationales enquêtent également sur des exactions présumées.

Des «surhommes»

Sur le site d'Azovstal à Marioupol, "959 combattants (ukrainiens) dont 80 blessés se sont constitués prisonniers" depuis lundi, a annoncé mercredi le ministère russe de la Défense.

Des informations que l'Ukraine n'avait pas commentées.

"Les commandants et les combattants de haut rang du (régiment) Azov ne sont pas encore sortis" du dernier bastion de la résistance ukrainienne dans cette cité portuaire, a assuré Denis Pouchiline, un chef séparatiste prorusse. D'après lui, un millier de membres de cette unité paramilitaire intégrée à l'armée ukrainienne s'y terrent toujours.

L'Ukraine avait donné ce même chiffre, mais la semaine dernière.

L'armée russe concentrait mercredi ses efforts "sur le blocage de nos unités près d'Azovstal" avec des tirs d'artillerie et des frappes aériennes, a signalé l'état-major des forces ukrainiennes.

Dans les rues de la capitale ukrainienne, la population a rendu hommage aux "surhommes" de ce complexe sidérurgique. Ils "ont réussi des choses impossibles", a commenté Andriï, 37 ans.

La prise totale de Marioupol, sur la mer d'Azov, constituerait une avancée importante pour la Russie.

Elle lui permettrait de relier par voie terrestre la péninsule de Crimée (sud), que Moscou a annexée en 2014, aux parties du Donbass (est) déjà aux mains de séparatistes prorusses.

«Libérer notre terre pas à pas»

Dans l'est de l'Ukraine, "les occupants ont bombardé 43 localités dans les régions de Donetsk et de Lougansk", provoquant la mort d'"au moins 15 civils", a affirmé dans la soirée l'armée ukrainienne.

Les Russes tentent une percée près de Popasna et en direction de Severodonetsk, l'une des grandes villes aux mains des Ukrainiens dans cette zone, a averti un haut responsable local.

L'armée russe cherche à "encercler" et à "vaincre" les unités ukrainiennes "afin de prendre le contrôle total des régions de Donetsk, Lougansk et Kherson", a noté mercredi le ministère ukrainien de la Défense.

L'Institut américain des études de la guerre (ISW) a à cet égard évoqué la préparation d'une grande bataille pour Severodonetsk.

L'est de l'Ukraine est l'objectif prioritaire des troupes russes depuis leur retrait des environs de la capitale ukrainienne fin mars.

L'ISW a en outre constaté une intensification des tirs d'artillerie sur les installations frontalières ukrainiennes dans le nord, non loin de Tcherniguiv et de Soumy, ces dernières semaines, dont 70 frappes pour la seule journée de mardi.

Le président Volodymyr Zelensky s'est toutefois voulu rassurant : "les forces armées ukrainiennes (...) vont libérer notre terre pas à pas. Combien de temps cela prendra-t-il ? Seule la situation réelle sur le champ de bataille donnera la réponse à cette question. Nous tentons de le faire le plus vite possible, c’est sûr", a-t-il insisté dans son message-vidéo de la soirée.     

Dans ce contexte, les pourparlers entre Moscou et Kiev "n'avancent pas", a jugé mercredi le Kremlin, qui a accusé les négociateurs ukrainiens d'"absence totale de volonté" de parvenir à un règlement politique.

La veille, la présidence ukrainienne avait fait retomber sur la Russie la responsabilité de la suspension des négociations.

Appel de Guterres

M. Zelensky s'est par ailleurs dit "reconnaissant" de la "nouvelle assistance macrofinancière exceptionnelle" proposée mercredi par l'Union européenne à son pays, d'un montant allant "jusqu'à neuf milliards d'euros en 2022".

Bruxelles a également présenté un plan de 210 milliards d'euros pour affranchir l'UE "le plus vite possible" des importations de gaz russe.

La banque française Société Générale a parallèlement annoncé avoir finalisé la cession de Rosbank, un poids lourd du secteur bancaire russe dans lequel elle était actionnaire majoritaire, au fonds d'investissement Interros fondé par l'oligarque Vladimir Potanine, un proche de Vladimir Poutine.

Sous l'effet notamment des sanctions, l'économie de la Russie devrait subir cette année une contraction comprise entre 7,8% et 8,8%, a prédit mercredi son gouvernement.

Et ce au moment où, afin de lutter contre la crise alimentaire mondiale, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, appelait Moscou à ne pas entraver les exportations de céréales ukrainiennes et les Occidentaux à ouvrir l'accès des engrais russes aux marchés mondiaux.


Ouverture du procès de l'Afghan qui a attaqué au couteau des enfants en Allemagne

Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes. (AFP)
Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes. (AFP)
Short Url
  • Pendant six jours d'audience qui s'étaleront jusqu'au 30 octobre à Aschaffenbourg, en Bavière, les débats tourneront autour de l'état mental d'Enamullah O
  • Commis en pleine campagne législative, son acte a choqué une opinion publique allemande déjà critique d'un accueil jugé trop généreux des migrants

BERLIN: Son geste avait horrifié l'Allemagne, durci le débat sur l'immigration et fait le jeu de l'extrême droite: le procès d'un Afghan de 28 ans qui avait attaqué un groupe d'enfants au couteau, tuant l'un d'entre eux et un adulte, s'est ouvert jeudi.

Pendant six jours d'audience qui s'étaleront jusqu'au 30 octobre à Aschaffenbourg, en Bavière, les débats tourneront autour de l'état mental d'Enamullah O., une expertise ayant conclu à son irresponsabilité pénale en raison de troubles psychiatriques.

Au lieu d'une procédure pénale classique, le tribunal a donc ordonné une procédure de sûreté, à l'issue de laquelle un probable placement en établissement psychiatrique remplacera la peine de prison.

Le parquet a demandé l'internement permanent de l'accusé.

Commis en pleine campagne législative, son acte a choqué une opinion publique allemande déjà critique d'un accueil jugé trop généreux des migrants. Il a aussi mis en lumière les limites du règlement européen dit de Dublin, car Enamullah O. aurait dû être expulsé dès 2023 vers la Bulgarie, son pays d'entrée dans l'Union européenne.

Le 22 janvier 2025, deux éducatrices employées par un jardin d'enfants promènent cinq enfants, à bord d'une grande poussette collective, dans un parc de cette ville bavaroise.

Ils sont soudain attaqués par un homme qui les avait suivis.

Un enfant âgé de deux ans, d'origine marocaine, reçoit plusieurs coups de couteau à la gorge et sur le haut du corps. Une fillette du même âge, d'origine syrienne, est elle gravement blessée au cou.

Essayant de le tenir à distance, une des éducatrices est projetée au sol, le bras cassé. Deux hommes de 41 et 72 ans accourent pour s'interposer et reçoivent eux aussi des coups de couteau.

L'accusé s'enfuit à l'arrivée d'autres passants, avant d'être arrêté peu après. Le garçon et l'homme de 41 ans décèdent sur place.

Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes.

"Remigration" 

Le drame a remis la politique migratoire au cœur de la campagne électorale.

"Remigration maintenant!", avait demandé la cheffe de file de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), Alice Weidel. Un mot employé par l'extrême droite pour appeler à l'expulsion massive d'étrangers.

Devant l'émotion suscitée, les conservateurs de Friedrich Merz avaient été accusés de franchir un pas dans le rapprochement avec l'extrême droite du pays en tentant ensemble de faire adopter une proposition de loi sur l'immigration, du jamais vu dans l'Histoire post-1945 du pays.

Son initiative avait déclenché de vastes manifestations et M. Merz avait dû se défendre de toute idée d'alliance avec l'AfD.

Mais depuis son accession au poste de chancelier au printemps, il a assumé une ligne dure sur l'immigration pour enrayer la progression de l'extrême droite, désormais au coude à coude avec sa formation dans les sondages.

 


Madagascar: le président contesté écarte toute démission

Le président malgache, Andry Rajoelina, a écarté lundi soir toute démission en appelant à "respecter la Constitution", dans sa première prise de parole depuis un lieu inconnu, après le ralliement ce weekend des militaires à la contestation qui agite le pays. (AFP)
Le président malgache, Andry Rajoelina, a écarté lundi soir toute démission en appelant à "respecter la Constitution", dans sa première prise de parole depuis un lieu inconnu, après le ralliement ce weekend des militaires à la contestation qui agite le pays. (AFP)
Short Url
  • Elu en 2018, puis réélu en 2023 pour un mandat de cinq ans lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, M. Rajoelina n'a pu faire diffuser son allocution par la télévision publique TVM après l'arrivée d'un "groupe de soldats armés" au siège de la chaîne
  • D'après RFI, il a embarqué dimanche "à bord d'un avion militaire français pour La Réunion, avant de partir vers une autre destination avec sa famille"

ANTANANARIVO: Le président malgache, Andry Rajoelina, a écarté lundi soir toute démission en appelant à "respecter la Constitution", dans sa première prise de parole depuis un lieu inconnu, après le ralliement ce weekend des militaires à la contestation qui agite le pays.

Lors de ce direct diffusé sur les réseaux sociaux mais pas à la télévision publique malgache, M. Rajoelina s'est dit dans un "lieu sûr" après une "tentative de meurtre", sans plus de précisions sur sa localisation.

Est-il encore dans le pays, ou parti à l'étranger, comme l'a indiqué lundi la radio française RFI? Cette incertitude nourrit la confusion sur cette île très pauvre de l'Océan indien où de nouvelles scènes de joie ont eu lieu lundi dans la capitale Antananarivo entre militaires et des milliers de manifestants appelant à son départ.

"Il n'y a qu'une seule issue pour résoudre ces problèmes, c'est de respecter la Constitution en vigueur dans le pays", a affirmé le président de 51 ans, rejetant de fait les appels à la démission du mouvement de contestation né le 25 septembre.

Elu en 2018, puis réélu en 2023 pour un mandat de cinq ans lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, M. Rajoelina n'a pu faire diffuser son allocution par la télévision publique TVM après l'arrivée d'un "groupe de soldats armés" au siège de la chaîne.

D'après RFI, il a embarqué dimanche "à bord d'un avion militaire français pour La Réunion, avant de partir vers une autre destination avec sa famille". "Je ne confirme rien aujourd'hui", a répondu à ce sujet depuis l'Egypte le président français, Emmanuel Macron, disant sa "grande préoccupation" pour Madagascar.

Des remises de peine ont été accordées lundi par décret présidentiel à une série de personnes parmi lesquelles le Franco-Malgache Paul Maillot Rafanoharana, emprisonné depuis 2021 pour tentative de coup d'Etat, et point de crispation entre les deux pays.

Ce weekend, une unité militaire, le Capsat, qui avait joué un rôle majeur dans le coup d'État en 2009 qui a porté au pouvoir M. Rajoelina, à la suite déjà d'une mobilisation populaire, a appelé les forces de sécurité à "refuser de tirer" sur les manifestants, avant de rejoindre ces derniers dans le centre de la capitale.

"Plus de dinosaures" 

"C'est tout bizarre, vu qu'on était habitués à toujours être pourchassés et bombardés par des gaz lacrymogènes", a témoigné auprès de l'AFP Finaritra Manitra Andrianamelasoa, 24 ans. Cet étudiant en droit figurait parmi les milliers de manifestants ayant rejoint lundi la place du 13-mai dans une ambiance de fête.

Marchant au rythme d'une fanfare, le cortège a enflé à mesure qu'il approchait de ce lieu symbolique de l'histoire politique malgache, baptisé en hommage aux tués d'un soulèvement populaire en 1972 ayant conduit au départ du premier président.

"Au tout début, ce qu'on demandait, c'était l'électricité, la liberté de s'exprimer, mais on attend actuellement sa démission", a asséné Steven Mandimbiarivong Rasolonjanahary, 19 ans, un autre étudiant en droit.

"On attend sa démission mais le connaissant, je ne crois pas qu'il va dire ça", pronostiquait avec succès Rotsinasandratra Lucas Hantamalala, étudiante de 20 ans. "Plus de dinosaures politiques s'il vous plaît, on en a assez vus", exhorte-t-elle.

Des soldats ont accompagné samedi dans le centre-ville de la capitale malgache des milliers de manifestants, les rejoignant à nouveau dimanche pour un rassemblement en hommage aux personnes tuées au cours des plus de deux semaines de manifestations.

Départ du président du Sénat 

Le mouvement de contestation, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d'eau et d'électricité, s'est mué depuis en une contestation plus large du président Rajoelina et de son clan.

Le Conseil sécurité de l'Union africaine "rejette catégoriquement toute tentative de changement anticonstitutionnel du gouvernement dans le pays", a-t-il averti lundi dans un communiqué qui "exhorte toutes les unités des forces armées malgaches à "s'abstenir de toute ingérence dans les affaires politiques".

Les manifestants ont obtenu ce weekend le départ du décrié président du Sénat Richard Ravalomanana, ancien commandant de gendarmerie.

Surnommé "Général Bomba" pour son recours généreux aux grenades lacrymogènes lors de la crise de 2009, Richard Ravalomanana était accusé par les contestataires d'être un des principaux acteurs de la répression des manifestations ces dernières semaines.

Quant au troisième homme vilipendé par la rue, l'homme d'affaires et proche du chef de l'Etat Maminiaina Ravatomanga, il a fui dimanche matin à l'île Maurice voisine, comme l'a confirmé le gouvernement mauricien.

Au moins 22 personnes ont été tuées au début des manifestations et plus d'une centaine blessées, d'après un bilan des Nations unies.

Madagascar, île à la population très démunie, a une longue histoire de soulèvements populaires suivis par la mise en place de gouvernements militaires de transition.

Au moins 80% des 32 millions d'habitants de Madagascar vivent avec moins de 15.000 ariary par jour (2,80 euros), le seuil de pauvreté de la Banque mondiale.


Au sommet sur Gaza, Trump proclame un «jour formidable pour le Moyen-Orient»

Donald Trump a proclamé lundi un "jour formidable pour le Moyen-Orient" lors d'un sommet sur Gaza en Egypte et a cosigné une déclaration visant à cimenter le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, après un échange d'otages et de détenus entre Israël et le Hamas. (AFP)
Donald Trump a proclamé lundi un "jour formidable pour le Moyen-Orient" lors d'un sommet sur Gaza en Egypte et a cosigné une déclaration visant à cimenter le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, après un échange d'otages et de détenus entre Israël et le Hamas. (AFP)
Short Url
  • A l'origine du plan sur un cessez-le-feu à Gaza, M. Trump a coprésidé le sommet à Charm el-Cheikh avec le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, en présence de nombreux dirigeants internationaux
  • M. Trump a accueilli les dirigeants sur un tapis rouge, souriant et serrant la main de chacun. Derrière une inscription géante "PEACE 2025", il a levé plusieurs fois le pouce devant les caméras

CHARM EL-CHEIKH: Donald Trump a proclamé lundi un "jour formidable pour le Moyen-Orient" lors d'un sommet sur Gaza en Egypte et a cosigné une déclaration visant à cimenter le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, après un échange d'otages et de détenus entre Israël et le Hamas.

Plus tôt, lors d'une visite éclair à Jérusalem, le président américain a annoncé devant le Parlement israélien la fin d'un "long cauchemar" pour Israël et les Palestiniens. "Ce n'est pas seulement la fin d'une guerre, c'est la fin d'une ère de terreur et de mort", a-t-il dit, appelant les Palestiniens à "se détourner pour toujours de la voie du terrorisme".

Au quatrième jour du cessez-le-feu dans la bande de Gaza dévastée par deux ans de guerre, le mouvement islamiste Hamas a libéré les 20 derniers otages vivants qu'il retenait, en échange de 1.968 prisonniers palestiniens relâchés par Israël.

Sur la place des Otages à Tel-Aviv, des scènes de liesse ont accueilli la libération des otages enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre.

"C'est superbe et bouleversant que cela arrive enfin" a déclaré Shelly Bar Nir, 34 ans. "Nos otages rentrent enfin chez eux."

"Ma vie, tu es ma vie... tu es un héros", s'exclame Einav Zangauker en serrant dans ses bras son fils Matan, tout sourire, après sa libération, selon une vidéo diffusée par l'armée israélienne.

A Ramallah, en Cisjordanie occupée, une explosion de joie a accompagné l'arrivée des cars transportant des prisonniers palestiniens libérés. "C'est une renaissance", a dit Mahdi Ramadan après sa libération. D'autres bus ont gagné la bande de Gaza, accueillis par des milliers de personnes agitant le drapeau palestinien et celui du Hamas.

"PEACE 2025" 

A l'origine du plan sur un cessez-le-feu à Gaza, M. Trump a coprésidé le sommet à Charm el-Cheikh avec le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, en présence de nombreux dirigeants internationaux, mais sans le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ni le Hamas.

M. Trump a accueilli les dirigeants sur un tapis rouge, souriant et serrant la main de chacun. Derrière une inscription géante "PEACE 2025", il a levé plusieurs fois le pouce devant les caméras.

Avec les dirigeants d'Egypte, du Qatar et de Turquie, il a ensuite signé une déclaration sur Gaza dans laquelle ils engagent à "poursuivre une vision de paix" au Moyen-Orient. Ce document, publié en fin de journée par la Maison Blanche, s'en tient néanmoins à des termes vagues sur le besoin de parvenir à une "paix durable" entre Israël et ses voisins, dont les Palestiniens.

Donald Trump a, dans l'avion de retour à Washington, évacué la question de la solution à deux Etats. "Je ne parle pas d'un seul Etat, de double Etat ou de deux Etats. Nous parlons de la reconstruction de Gaza."

Avant de partir d'Egype, le président américain a assuré avoir "réussi ensemble ce que tout le monde pensait impossible. Enfin, nous avons la paix au Moyen-Orient."

M. Sissi a, lui, annoncé que son pays allait accueillir une conférence sur la reconstruction de Gaza, sans donner de date.

Dans la journée, 20 otages ont été remis en deux phases au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dont les voitures ont pris la direction d'Israël sous l'œil de combattants armés du Hamas.

La majorité des 251 personnes enlevées lors de l'attaque du 7-Octobre avaient été libérées lors de deux précédentes trêves à Gaza.

"Libération totale" 

L'attaque du Hamas a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

En riposte, Israël a lancé une offensive qui a ravagé la bande de Gaza, provoqué un désastre humanitaire et fait 67.869 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas.

"Il est temps de laisser entrer l'aide humanitaire à grande échelle, notamment par l'intermédiaire de l'Unrwa", a réagi lundi le directeur général de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, dans un communiqué.

La première phase du plan américain prévoit outre le cessez-le-feu et un retrait israélien de certains secteurs de Gaza, le retour dans les 72 heures des 47 derniers otages retenus à Gaza, dont 27 sont morts.

Mais l'armée israélienne a annoncé la remise de seulement quatre corps d'otages via le CICR lundi: "Le Hamas est tenu de respecter l'accord et de prendre les mesures nécessaires pour le retour de tous les otages décédés".

Le Hamas a salué "la libération des prisonniers palestiniens des prisons de l'occupation" comme "un succès national sur le chemin de la libération totale".

Le plan Trump prévoit dans une phase ultérieure le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance du territoire, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007.

Le mouvement islamiste ne s'est pas prononcé sur son désarmement et exige un retrait total israélien de la bande de Gaza. L'armée israélienne contrôle aujourd'hui 53% du territoire.

Un responsable du Hamas a dit prévoir une deuxième phase "difficile" des négociations.