Le Parlement finlandais vote à plus de 95% pour l'adhésion à l'Otan

Un tableau affiche les résultats du vote de la session parlementaire de la Finlande sur le projet d'adhésion à l'OTAN à Helsinki, en Finlande, le 17 mai 2022. (AFP)
Un tableau affiche les résultats du vote de la session parlementaire de la Finlande sur le projet d'adhésion à l'OTAN à Helsinki, en Finlande, le 17 mai 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Le Parlement finlandais vote à plus de 95% pour l'adhésion à l'Otan

  • Au terme d'une session parlementaire de deux jours, le projet d'adhésion a été adopté par 188 voix pour, huit contre et aucune abstention, selon le résultat du scrutin
  • Les candidatures de la Finlande et de la Suède, conséquence directe de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, ont été officialisées respectivement dimanche et lundi

HELSINKI: Le Parlement finlandais a voté mardi en faveur de l'adhésion à l'Otan avec une majorité écrasante de plus de 95%, permettant l'envoi de la candidature officielle du pays nordique au siège de l'alliance.


Au terme d'une session parlementaire de deux jours, le projet d'adhésion a été adopté par 188 voix pour, huit contre et aucune abstention, selon le résultat du scrutin.


Les candidatures de la Finlande et de la Suède, conséquence directe de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, ont été officialisées respectivement dimanche et lundi.


Une majorité écrasante était attendue au Parlement finlandais, mais le score final va encore au-delà des dernières projections.


"C'est un résultat exceptionnel, je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si net. Le vote est clair, plus de discussion, ce (mardi) soir nous signerons notre lettre de candidature à l'Otan", a déclaré le ministre finlandais des Affaires étrangères Pekka Haavisto à la télévision après le vote.

Otan: le président finlandais confiant d'obtenir l'accord de la Turquie

Le président finlandais s'est dit "optimiste" mardi sur le fait d'obtenir le soutien de la Turquie à l'adhésion de son pays et de la Suède à l'Otan, malgré les menaces de blocage du président Recep Tayyip Erdogan.


"Les derniers jours ont été un peu surprenants", a souligné Sauli Niinistö lors d'une visite d'Etat en Suède coïncidant avec l'annonce de la candidature des deux pays nordiques. Lors d'un appel le mois dernier avec le président Erdogan, ce dernier s'était dit "favorable" à l'entrée de la Finlande "et la semaine dernière il s'est dit +pas favorable+", a-t-il ajouté. "Cela signifie que nous devons continuer nos discussions. Je suis optimiste", a affirmé le président finlandais. "A l'aide de discussions constructives, j'ai confiance que la situation peut-être résolue", a-t-il poursuivi.Le président Erdogan a affirmé lundi soir que la Turquie ne "cèdera(it) pas" sur l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan après que les deux pays ont officialisé leur candidature.

Après ce feu vert parlementaire, Helsinki peut envoyer sa candidature au siège de l'Otan à Bruxelles, simultanément avec la Suède.


Cela aura "sans doute" lieu mercredi, selon M. Haavisto.


Stockholm, où le Parlement a été consulté lundi, est également prêt: la ministre suédoise des Affaires étrangères Ann Linde a signé mardi matin l'acte de candidature suédoise, lors d'une cérémonie.


Jeudi, le président finlandais Sauli Niinistö et la Première ministre suédoise Magdalena Andersson doivent rencontrer le président américain Joe Biden à Washington, a annoncé la Maison Blanche.


Après un bond spectaculaire en faveur de l'adhésion dans l'opinion publique, la Suède et la Finlande ont jugé nécessaire de se placer à l'abri du parapluie otanien face à une Russie capable d'envahir militairement un de ses voisins.

L'Allemagne va «intensifier» sa coopération militaire avec la Suède et la Finlande, candidates à l'Otan

Le chancelier allemand Olaf Scholz a assuré mardi que son pays allait "intensifier" sa coopération militaire avec la Suède et la Finlande, qui cherchent des assurances de sécurité pour la période de transition jusqu'à leur intégration souhaitée dans l'Otan.


"Nous allons intensifier notre coopération militaire, notamment dans la région de la mer Baltique, et via des exercices communs", a affirmé M. Scholz lors d'une conférence de presse à Berlin.


Il a précisé que Suède et Finlande pourront compter sur le soutien de l'Allemagne, "surtout dans cette situation très particulière" précédant leur acceptation espérée au sein de l'Otan.


Dès à présent, "il est déjà clair que nos pays sont liés par l'obligation de s'entraider conformément à l'article 51 de la Charte des Nations Unies, de fournir toute l'aide et tout le soutien possibles pour se protéger mutuellement", selon M. Scholz.


Après près de deux siècles de neutralité puis de non-alignement militaire, la Suède et la Finlande, membres de l'UE, viennent d'officialiser leur candidature à l'Otan, conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine.


"L'Allemagne s'engagera à ce que la procédure d'adhésion se déroule très rapidement", a ajouté le chancelier. M. Scholz s'est dit "confiant" de pouvoir atteindre ce consensus, malgré les menaces de blocage du président turc Recep Tayyip Erdogan.


"Nous voyons comment la Turquie agit, notamment dans la situation conflictuelle actuelle : elle a déjà apporté de nombreuses contributions constructives, avec la mise en œuvre des décisions concernant le passage du Bosphore, et je pense que nous pouvons garder cette confiance", a-t-il déclaré.

Les deux pays tourneraient ainsi la page de décennies de neutralité puis de non-alignement militaire.


L'adhésion, qui nécessite l'unanimité des 30 membres actuels de l'Otan, fait toutefois face à un obstacle inattendu depuis la fin de semaine dernière, avec l'opposition affichée par le président turc Recep Tayyip Erdogan.


La Turquie leur reproche - et surtout à Stockholm - de faire preuve d'une trop grande mansuétude vis-à-vis du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, bien qu'il soit sur la liste de l'UE des organisations terroristes.


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.