Ukraine: Les combats s'intensifient dans l'est, Poutine met en garde l'Otan

Une bombe qui n'a pas explosée est venue se planter dans la cour d'un jardin d'enfants où sept personnes se sont réfugiées dans le sous-sol pendant plus de deux mois, à Lysychansk, dans l'est de l'Ukraine, le 14 mai 2022. (AFP).
Une bombe qui n'a pas explosée est venue se planter dans la cour d'un jardin d'enfants où sept personnes se sont réfugiées dans le sous-sol pendant plus de deux mois, à Lysychansk, dans l'est de l'Ukraine, le 14 mai 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Ukraine: Les combats s'intensifient dans l'est, Poutine met en garde l'Otan

  • Dans le nord-est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d'une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev
  • Avec l'entrée probable de la Finlande dans l'Otan, c'est 1 300 km de frontières terrestres supplémentaires que la Russie partagera avec l'Alliance atlantique

KIEV : L'offensive russe dans le Donbass s'est intensifiée lundi et a fait 10 morts à Severodonetsk, un important centre administratif encore sous le contrôle de Kiev, tandis que la Russie a averti qu'elle réagirait à des déploiements d'"infrastructures militaires" de l'Otan en Finlande et en Suède, candidates à une entrée dans l'Alliance atlantique. 

A Bruxelles, l'UE a tenté quant à elle de s'entendre sur un arrêt des achats de pétrole russe, refusé par la Hongrie, arguant du poids financier qu'une telle mesure ferait peser sur elle.

A Severodonetsk, une ville devenue importante pour les Ukrainiens depuis que des forces séparatistes soutenues par Moscou se sont emparées d'une partie du Donbass (est de l'Ukraine) en 2014, "au moins 10 personnes ont été tuées" dans des bombardements russes, a annoncé lundi le gouverneur de la région.

Cette cité est quasiment encerclée par les forces de Moscou.

Dans un précédent message lundi, Serguiï Gaïdaï avait fait état de frappes d'artillerie sur Severodonetsk et sur sa ville jumelle de Lyssytchank, ayant provoqué des incendies dans des quartiers d'habitation.

"Severodonetsk a subi des frappes très puissantes", a-t-il ajouté, accompagnant son message de photographies des destructions.

Malgré les appels des autorités ukrainiennes à évacuer Lyssytchansk, qui n'est séparée de Severodonetsk que par un cours d'eau, le Siversky Donets, et qui est régulièrement bombardée, plus de 20.000 civils - contre 100.000 habitants avant la guerre - sont restés, selon des volontaires qui distribuent de l'aide dans la région.  

"Je pense que les gens ne saisissent pas entièrement la situation", a déploré Viktor Levtchenko, un policier tentant de les convaincre d'évacuer. "Nous devons esquiver les bombardements et traverser des zones très dangereuses pour arriver jusqu'à eux, les nourrir et essayer de les évacuer".

Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région voisine de Donetsk, a de son côté annoncé que neuf civils avaient été tués lundi et 16 blessés dans sa région.

Soldats russes «expulsés»

Dans le nord-est, les Ukrainiens ont repris le contrôle d'une partie de la frontière dans la région de Kharkiv, selon Kiev.

Diffusant sur son compte Facebook une vidéo montrant des soldats ukrainiens devant un poteau-frontière peint aux couleurs de l'Ukraine, jaune et bleu, le ministère de la Défense s'est félicité lundi que ses forces aient "expulsé les Russes". 

Les Russes ont bombardé des semaines durant des quartiers nord et est de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, à partir de localités récemment reprises par les Ukrainiens.

L'armée russe a néanmoins affirmé avoir, dans la nuit de samedi à dimanche, tiré des "missiles de haute précision" sur des "points de commandement" ukrainiens dans cette région, notamment à Tsapivka, ainsi que sur des dépôts d'armement dans les régions de Donetsk et de Lougansk (est), qui forment le Donbass.

Les autorités ukrainiennes s'attendent désormais à ce que les unités désengagées de la région de Kharkiv aillent renforcer les troupes russes dans le Donbass, où elles ne progressent que laborieusement, selon Oleksiï Arestovytch, un conseiller de la présidence ukrainienne.    

"On se prépare à de nouvelles tentatives de la Russie d'attaquer dans le Donbass", pour "intensifier son mouvement vers le sud de l'Ukraine", avait déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dimanche.

Plusieurs responsables occidentaux, notamment les services de renseignement militaire britanniques, ont souligné ces derniers jours que l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine n'avait permis ces derniers temps aucun gain territorial substantiel.

A Marioupol, une grande ville dévastée par les bombes du sud du Donbass, plus de 260 combattants ukrainiens ont été évacués lundi de l'aciérie Azovstal, dernier bastion de résistance ukrainienne dans ce port stratégique, a annoncé la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyar.

Quelque "53 blessés graves ont été évacués d'Azovstal vers Novoazovsk pour assistance médicale et 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire", a-t-elle déclaré. 

Ces localités sont situées en territoire contrôlé par les forces russes et prorusses dans l'est de l'Ukraine, mais Ganna Malyar a précisé que les combattants devaient être à l'avenir rapatriés en territoire contrôlé par l'Ukraine, "dans le cadre d'une procédure d'échange".

«Pas une menace immédiate»

Le Kremlin multiplie depuis la semaine dernière les avertissements sur un autre front, celui de l'élargissement probable de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan) à la Finlande et la Suède, deux pays que l'invasion russe de l'Ukraine, déclenchée le 24 février, a poussés à renoncer à des décennies de non-alignement militaire.

Le président russe Vladimir Poutine a estimé lundi que ces adhésions ne constituaient pas "une menace immédiate". Mais, a-t-il poursuivi, "le déploiement d'infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse". 

La Russie avait en particulier expliqué son attaque en Ukraine par le rapprochement de son voisin occidental avec l'Otan, estimant que cela constituait une menace "existentielle" pour sa sécurité. 

Avec l'entrée probable de la Finlande dans l'Otan, c'est 1.300 km de frontières terrestres supplémentaires que la Russie partagera avec l'Alliance atlantique.

Après la Finlande la veille, la Suède a à son tour annoncé lundi qu'elle allait demander son adhésion à l'Otan, après une consultation de son Parlement.

Ces candidatures prouvent qu'"une agression ne paie pas", a jugé le secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg.

Il s'est aussi dit "confiant" dans la possibilité pour les Etats de l'Alliance de trouver un compromis avec la Turquie, dont le président Recep Tayyip Erdogan a martelé lundi qu'elle ne "cèderait pas" quant à son refus de voir la Finlande et la Suède entrer dans l'Otan. Ankara leur reproche de faire preuve de mansuétude envers les rebelles kurdes du PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) considéré comme organisation terroriste.

Lundi soir, la France assurait qu'elle "se tiendrait aux côtés" des deux pays en cas d'agression, tandis que Londres appelait à ce qu'ils soient intégrés à l'Otan "dès que possible".

Facture de 15 à 18 millions d'euros

Après une visite en Allemagne où il s'est félicité de l'évolution de la position de Berlin, désormais prêt à livrer des armes lourdes à Kiev, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba était lundi à Bruxelles, pour discuter, entre autres, de nouvelles sanctions contre la Russie.

Ses homologues de l'UE y sont réunis pour tenter de débloquer un projet d'embargo sur les importations de pétrole russe, refusé par la Hongrie qui en est très dépendante - au grand dam des Etats membres les plus proches de Kiev.

"Toute l'Union est malheureusement prise en otage par un État membre qui ne peut pas nous aider à trouver un consensus", a déploré le chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Landsbergis.

Pour le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjarto, "les Hongrois attendent légitimement une proposition de solution pour financer les investissements (de nouvelles infrastructures) et compenser des hausses de prix, un coût global de l'ordre de 15-18 milliards d’euros".

Au terme de la réunion, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a concédé que finaliser le 6e paquet de sanctions "prendra du temps". Un sommet européen extraordinaire est prévu les 30 et 31 mai.

En attendant, les effets de sanctions inédites déjà prises par les Occidentaux se font de plus en plus ressentir sur l'économie européenne.

La Commission européenne a annoncé lundi avoir abaissé d'1,3 point ses prévisions de croissance économique pour la zone euro en 2022, à 2,7%.

Les sanctions ont poussé le groupe automobile français Renault, leader en Russie -il y possédait la marque Lada-, à vendre ses actifs à l'Etat russe, première nationalisation d'ampleur depuis le début de l'offensive russe en Ukraine.

Lundi également, le géant américain de la restauration rapide McDonald's, présent en Russie depuis plus de 30 ans mais qui avait provisoirement fermé ses 850 restaurants début mars, a annoncé se retirer définitivement de ce pays.


Guerre commerciale: Pékin dénonce les pays jouant l'"apaisement" à l'égard de Washington

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  • « L'apaisement n'apportera pas la paix et le compromis ne sera pas respecté », a estimé dans un communiqué un porte-parole du ministère du Commerce chinois.
  • « Si une telle situation se produisait, la Chine ne l'accepterait jamais et prendrait résolument des contre-mesures. »

PEKIN : La Chine a dénoncé lundi les pays qui pratiquent l'apaisement à l'égard des États-Unis dans les négociations commerciales sur les droits de douane américains, affirmant « s'opposer fermement » à tout accord nuisant à ses intérêts.

« L'apaisement n'apportera pas la paix et le compromis ne sera pas respecté », a estimé dans un communiqué un porte-parole du ministère du Commerce chinois, ajoutant que le pays « s'oppose fermement à ce qu'une quelconque partie parvienne à un accord au détriment de ses intérêts ».

« Si une telle situation se produisait, la Chine ne l'accepterait jamais et prendrait résolument des contre-mesures. »

Le président américain Donald Trump a imposé des droits de douane allant jusqu'à 145 % sur un grand nombre de produits importés de Chine, ce qui porte le total des taxes à 245 % dans certains cas, notamment pour les véhicules électriques. 

Pékin a répliqué en instaurant une taxe de 125 % sur les produits américains.

Les partenaires commerciaux des États-Unis sont frappés par une surtaxe plancher de 10 %, tandis que M. Trump a suspendu, le 9 avril, l'entrée en vigueur de droits de douane bien plus élevés pour la plupart des pays concernés, pour une période de 90 jours. Nombre de ces pays ont engagé des discussions avec Washington.

« Chercher ses propres intérêts égoïstes temporaires au détriment des intérêts des autres (...) finira par échouer des deux côtés et nuira aux autres », a averti le ministère du Commerce chinois dans son communiqué.


Au Canada, le Premier ministre Mark Carney est toujours en tête, alors qu'un vote décisif est prévu dans une semaine

Le Premier ministre canadien et leader libéral Mark Carney, aux côtés de son épouse Diana Fox Carney, s'exprime lors d'un meeting de campagne à Nepean, Ottawa, Ontario, Canada, le 20 avril 2025. (Photo par Dave Chan / AFP)
Le Premier ministre canadien et leader libéral Mark Carney, aux côtés de son épouse Diana Fox Carney, s'exprime lors d'un meeting de campagne à Nepean, Ottawa, Ontario, Canada, le 20 avril 2025. (Photo par Dave Chan / AFP)
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  • À une semaine du vote au Canada, l'espoir des conservateurs de revenir au pouvoir s'amenuise
  • Tous les sondages donnent les libéraux du Premier ministre Mark Carney vainqueurs.

MONTREAL : À une semaine du vote au Canada, l'espoir des conservateurs de revenir au pouvoir s'amenuise. En effet, tous les sondages donnent les libéraux du Premier ministre Mark Carney vainqueurs, ce dernier étant considéré comme plus crédible pour affronter Donald Trump.

Le scrutin du 28 avril se déroule dans un climat tendu dans ce pays du G7 de 41 millions d'habitants, toujours sous le choc des secousses provoquées par les tensions commerciales et les menaces d'annexion du président américain.

Signe que cette campagne est considérée comme exceptionnelle par de nombreux citoyens : les débats entre les candidats ont été très suivis et, vendredi, premier jour du vote par anticipation, deux millions d'électeurs ont déposé leur bulletin dans l'urne, un record.

Christine Bonenfant, à la sortie d'un bureau de vote de Montréal, explique à l'AFP qu'elle a choisi le parti qui, selon elle, « s'en sortira le mieux face à Donald Trump » et ramènera « la sérénité ». Elle « espère que beaucoup de gens iront voter » pour cette élection « importante ».

« C'est la première fois que j'hésite autant », explique Josée Fournier, venue elle aussi voter par anticipation. Le Canada a une « épée de Damoclès » au-dessus de la tête « à cause de la situation avec le voisin du Sud ». 

 Majorité

Deux partis ont largement dominé cette campagne : les libéraux du nouveau Premier ministre Mark Carney, qui a remplacé Justin Trudeau il y a un mois, et les conservateurs de Pierre Poilievre.

Selon les dernières projections, les libéraux pourraient remporter suffisamment de sièges pour obtenir une majorité, ce qu'ils avaient échoué à accomplir lors des deux précédents scrutins.

Ils sont crédités d'environ 44 % des votes, contre 38 % pour les conservateurs. Viennent ensuite le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) avec 8 %, suivi par le Bloc québécois (parti indépendantiste) avec 5 %, et le parti vert avec 2 %.

Finalement, le profil international de Mark Carney et son expérience de banquier central semblent avoir davantage convaincu un électorat en quête de stabilité face aux défis économiques à venir, selon les enquêtes de sondage.

« Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump ? », a-t-il déclaré pendant le week-end, depuis Niagara, à la frontière américaine, devant les chutes. 

Dans le bras de fer commercial qui oppose le Canada aux États-Unis, ce novice en politique a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington resteraient en place.

Il a également annoncé son intention de développer le commerce intérieur en levant les barrières douanières entre les provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

Il s'est également engagé à investir massivement dans la défense, l'énergie et le logement, et à réduire les impôts des ménages les plus modestes.

« En recentrant le parti libéral par rapport aux années Trudeau, il a sûrement réussi à convaincre une partie de ceux qui étaient prêts à voter conservateur », estime Félix Mathieu, politologue à l'université de Winnipeg.

Et puis, « son calme et son pragmatisme rassurent les gens ». « Lors des débats, il a donné l'impression d'être au-dessus de la mêlée ». 

« Besoin d'un changement » 

Âgé de 45 ans, Pierre Poilievre, son principal opposant, est un vétéran de la politique canadienne qu'il exerce depuis plus de 20 ans. Chef du Parti conservateur depuis 2022, cet adepte des formules choc a dominé les sondages pendant des mois et semblait promis au poste de Premier ministre.

« Après la décennie libérale, marquée par l'augmentation des coûts, de la criminalité et la chute de l'économie, les libéraux ne méritent pas un quatrième mandat », a-t-il lancé ce week-end lors d'un événement de campagne.

« Nous avons besoin d'un changement avec un nouveau gouvernement conservateur qui réduira les impôts, construira des logements, libérera nos ressources et renforcera notre économie. »

Son style et certaines de ses idées, proches de celles des républicains américains, lui ont aliéné une partie de l'électorat, notamment les femmes, selon les analystes.

Le vainqueur devrait être connu quelques heures après la clôture des bureaux de vote, le 28 avril. 


Ukraine : Zelensky accuse la Russie de violer le cessez-le-feu qu'elle a pourtant annoncé

Un couple passe devant des drapeaux et des portraits de soldats tombés au combat à un mémorial improvisé pour les combattants ukrainiens et étrangers tombés au combat, sur la place de l'Indépendance à Kiev, le 19 avril 2025,Le président russe Vladimir Poutine a annoncé samedi une trêve de Pâques dans le conflit en Ukraine, qui débutera ce soir et durera jusqu'au 20 avril 2025 à minuit. (Photo Sergei SUPINSKY / AFP)
Un couple passe devant des drapeaux et des portraits de soldats tombés au combat à un mémorial improvisé pour les combattants ukrainiens et étrangers tombés au combat, sur la place de l'Indépendance à Kiev, le 19 avril 2025,Le président russe Vladimir Poutine a annoncé samedi une trêve de Pâques dans le conflit en Ukraine, qui débutera ce soir et durera jusqu'au 20 avril 2025 à minuit. (Photo Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • « Guidée par des considérations humanitaires, la partie russe décrète une trêve de Pâques.
  • En fin de journée, Volodymyr Zelensky a toutefois assuré sur X que « des assauts russes se poursuivaient dans plusieurs secteurs du front », tandis qu'une alerte antiaérienne retentissait à Kiev. 

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé samedi la Russie de violer le cessez-le-feu que Vladimir Poutine venait d'annoncer pour Pâques et que l'Ukraine s'était engagée à respecter, ce qui constituerait la pause la plus significative dans les combats depuis le début du conflit il y a trois ans.

« Guidée par des considérations humanitaires, la partie russe décrète une trêve de Pâques aujourd'hui, de 18 heures (15 heures GMT) à minuit entre dimanche et lundi (21 heures GMT dimanche). Je donne l'ordre de cesser toutes les hostilités pendant cette période », a déclaré le chef de l'État russe.

« Nous supposons que la partie ukrainienne suivra notre exemple », a-t-il ajouté, tout en demandant aux forces russes de se tenir prêtes à une « réponse immédiate et complète » en cas de « violations de la trêve ».

« Si la Russie est prête à vraiment s'engager, l'Ukraine fera de même », a écrit le président ukrainien sur X, ajoutant qu'il proposait « d'étendre le cessez-le-feu au-delà du 20 avril ».

En fin de journée, Volodymyr Zelensky a toutefois assuré sur X que « des assauts russes se poursuivaient dans plusieurs secteurs du front », tandis qu'une alerte antiaérienne retentissait à Kiev. 

Le gouverneur de la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, a pour sa part fait état d'attaques de drones russes au même moment.

« Les combats se poursuivent et les attaques russes continuent », a déclaré samedi soir le chef d'état-major de l'armée ukrainienne. « Dans certaines zones de la ligne de front, l'artillerie russe continue d'être entendue, malgré la promesse de silence du dirigeant russe. Des drones russes sont utilisés. »

« Poutine vient de faire des déclarations sur sa prétendue volonté de mettre fin aux hostilités. Nous savons que ses paroles ne sont pas dignes de confiance et nous examinerons les actes, pas les paroles », a mis en garde Andriy Sybiga, le ministre ukrainien des Affaires étrangères. 

Samedi, la Russie a par ailleurs annoncé avoir échangé 246 prisonniers de guerre ukrainiens contre le même nombre de prisonniers russes, ainsi que 31 blessés ukrainiens et 15 blessés russes.

Les Émirats arabes unis, médiateurs dans ce dossier, ont confirmé l'opération dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié samedi soir, saluant « le plus grand échange de prisonniers depuis le début de la guerre ».

La Pâques, l'une des plus importantes fêtes du calendrier chrétien qui commémore la résurrection du Christ, est célébrée cette année dimanche, à la même date par les catholiques et les orthodoxes.

Des tentatives d'instaurer un cessez-le-feu à cette occasion en Ukraine ont déjà eu lieu à deux reprises depuis le début du conflit en février 2022.

La trêve ordonnée samedi par M. Poutine intervient alors que les efforts de l'administration de Donald Trump pour trouver une issue au conflit en Ukraine semblent s'enliser ces derniers jours.

Par ailleurs, la Russie a revendiqué samedi avoir « libéré » 99,5 % de la région russe de Koursk, cible en août 2023 d'une offensive surprise des forces ukrainiennes.

Une telle progression replacerait à nouveau la totalité du front sur le sol ukrainien, ce qui renforcerait la confiance de la Russie.

À Moscou, Evgeniy Pavlov, 58 ans, a exprimé son scepticisme à l'égard de la trêve annoncée.

« Il ne faut pas donner de répit à l'Ukraine. Si nous insistons, cela signifie que nous devons aller jusqu'au bout », a-t-il dit à l'AFP.