TÉHÉRAN: Des dizaines de chauffeurs de bus se sont mis en grève lundi à Téhéran et ont manifesté dans la rue pour réclamer une augmentation des salaires, quelques jours après des protestations contre la vie chère ailleurs en Iran, selon un média local.
Les chauffeurs de bus et des employés et de la Société de transport de Téhéran ont dénoncé le non-respect d'une décision du Conseil supérieur de l'emploi, exigeant une hausse de 10% des salaires, a affirmé le journal réformateur Shargh sur Twitter.
Ils ont scandé des slogans hostiles au maire de Téhéran, l'accusant d'"incompétence" et appelant à sa démission, selon une vidéo diffusée par Shargh.
Le gouvernement a annoncé le 9 mai une série de mesures, dont la levée des subventions sur la farine et l'augmentation des prix de certaines denrées comme l'huile et les produits laitiers.
Après cette décision, des centaines de personnes ont manifesté à travers le pays pour dénoncer l'augmentation des prix des aliments de base, selon l'agence officielle Irna qui a fait état d'une vingtaine d'arrestations.
Samedi, un député iranien proche des milieux syndicaux, Ahmad Avaï, a affirmé qu'une personne avait été tuée lors des manifestations sans préciser la date ou les circonstances exactes de sa mort.
L'économie iranienne souffre des sévères sanctions américaines. L'inflation tourne autour de 40%, selon les données officielles.
Ces dernières années, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans le pays pour réclamer de meilleures conditions de vie et une hausse des salaires, notamment en novembre 2019 après une augmentation des prix du carburant.
Selon les autorités, 230 personnes avaient alors été tuées dans des violences liées aux manifestations. Des experts travaillant pour l'ONU évoquent eux un bilan de 400 morts.