Législatives libanaises: faible participation et différends

Des partisans du parti Forces libanaises se rassemblent dans la ville côtière de Batroun, au nord du Liban, alors qu'ils attendent les résultats des élections législatives, le 15 mai 2022. (Photo, AFP)
Des partisans du parti Forces libanaises se rassemblent dans la ville côtière de Batroun, au nord du Liban, alors qu'ils attendent les résultats des élections législatives, le 15 mai 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 16 mai 2022

Législatives libanaises: faible participation et différends

  • En cette longue journée électorale, les tensions ont atteint leur apogée pendant les dernières heures précédant la fermeture des bureaux de vote
  • Le taux de participation a été important dans les endroits où les machines électorales des partis étaient actives et efficaces

BEYROUTH : Les Libanais se sont rendus dimanche aux urnes pour élire un nouveau Parlement, dans un contexte d'effondrement économique qui bouleverse le pays.

Des forces armées ont été déployées sur les routes qui mènent aux bureaux de vote.

Des observateurs arabes et étrangers ont fait le tour des bureaux de vote pour surveiller le processus électoral mais ont refusé de se prononcer et ont précisé que leurs observations seraient incluses dans un rapport.

L'Association libanaise pour les élections démocratiques a signalé des dizaines de violations, dont la soumission de représentants à des «pressions, des harcèlements» et des menaces d'expulsion.

L'Association a critiqué «l'incapacité des greffiers adjoints à remplir leurs tâches, ce qui entraîne l'annulation des votes.»

La Commission de surveillance des élections a noté «des centaines d'irrégularités résultant de la violation du silence électoral.»

L'Association, qui a également observé des irrégularités, a accusé «des candidats et des politiciens, y compris le président Michel Aoun», d'avoir commis des infractions.  

Aoun et son épouse ont voté dans la ville natale du président, dans la banlieue sud de Beyrouth.

Il a exhorté les électeurs à ne pas se montrer «impartiaux face à une question aussi importante que celle de l'élection du nouveau gouvernement.»

Des politiciens et des membres du clergé, certains accompagnés de leurs enfants, ont voté devant les caméras, en tenue décontractée.

En cette longue journée électorale, les tensions ont atteint leur apogée pendant les dernières heures précédant la fermeture des bureaux de vote, surtout dans les zones où le Hezbollah a une forte présence.

La ville de Fneideq à Akkar a connu de violentes confrontations qui ont nécessité l'intervention rapide de l'armée libanaise et des forces de sécurité intérieure.

Malgré la forte polarisation qui a précédé les élections, le taux de participation était d'environ 25,6 % à 15 heures dans tout le Liban, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Le taux de participation le plus élevé a été enregistré à Jbeil-Kesserwan, où il a atteint 42%.

Cependant, il n'a pas franchi la barre des 22% dans la circonscription de Beyrouth II, des 17% dans la circonscription de Beyrouth I et des 12% à Tripoli.

Les citoyens élisent 128 nouveaux députés au Parlement. Dans certaines régions où la compétition fait rage, les électeurs sont divisés en raison des nombreuses listes concurrentes, notamment à Beyrouth et dans le nord.

Le taux de participation a été important dans les endroits où les machines électorales des partis étaient actives et efficaces.

Les partis et certaines institutions électorales ont invité certains à voter tôt, mais ont demandé à d'autres de voter dans l'après-midi, avant la fermeture des urnes à 19 heures, après avoir examiné l'orientation des électeurs pendant la journée.

Ces pratiques consistaient également à offrir de l'argent aux électeurs.

Un responsable de l'une des machines électorales d'une liste de la contestation à Beyrouth a indiqué à Arab News que «le Hezbollah, le Mouvement Amal et l'Association des projets de bienfaisance islamiques (Al-Ahbash) étaient plus organisés que les autres.»

D'après les observations d'Arab News à Beyrouth, les représentants de certaines listes étaient complètement absents dans certains bureaux de vote, alors que ceux des listes de partis étaient présents.

Les électeurs sunnites de Beyrouth ont renoncé au boycott qu'ils avaient prévu à la suite de la décision de Saad Hariri – ancien Premier ministre et chef du Courant du Futur – de suspendre son activité politique.

Interrogée par Arab News, Neamat Naoum, une électrice, a dit: «Il fallait que je vote. J'ai voté pour l'intérêt des autres. Avant, j'avais l'habitude de voter pour Saad Hariri et avant lui, pour son père. Mais Saad a beaucoup négocié et a cédé, et ce sont les mafias qui nous contrôlent maintenant.»

«Pourquoi a-t-il fait cela ? Nous ne sommes pas contre lui mais nous nous projetons dans l'avenir. J'espère que ceux pour qui j'ai voté seront meilleurs. Je ne sais pas», a-t-elle poursuivi.

Bilal Haykal, accompagné de son fils Yehia au bureau de vote Khaled ben al-Walid dans la circonscription de Beyrouth II, a révélé qu'il avait d'abord décidé de boycotter entièrement les élections. 

«Toutefois, lorsque le Dar al-Fatwa a appelé les gens à voter, j'ai décidé d'exercer mon droit constitutionnel. J'ai voté pour les candidats appelant au changement après avoir examiné leur dossier», a-t-il ajouté. 

«Je ne veux pas voter pour le Hezbollah et ses alliés, afin qu'ils ne contrôlent pas les décisions du pays, sachant qu'en politique, il n'y a pas de noir et de blanc. C'est ainsi que fonctionne le pays.»

Le nombre d'électeurs dans la circonscription de Beyrouth II a atteint environ 370 000. Ils ont voté pour élire 11 députés sur 118 candidats répartis entre 10 listes concurrentes dont certaines étaient complètes et d'autres non.

Selon l'Association libanaise pour les élections démocratiques, «des chants pro-Hezbollah prononcés devant et à l'intérieur du bureau de vote du Lycée Abdel Kader à Beyrouth ont affecté le taux de participation».

Dans la circonscription de Beyrouth I, environ 135 000 personnes ont voté pour élire huit députés.

Le vote dans cette circonscription a été perçu comme un moyen de se venger de la classe dirigeante, la zone ayant été la plus sévèrement touchée par l'explosion du port de Beyrouth il y a deux ans.

De nombreux électeurs ont ouvertement affirmé qu'«ils ne rééliraient pas leurs tueurs.»

Trente-neuf candidats se sont affrontés dans la circonscription, où la lutte a principalement opposé le Courant patriotique libre, les Forces libanaises et le parti des Phalanges (Kataëb).

À Tripoli, 11 listes étaient en lice pour huit sièges parlementaires. Le nombre d'électeurs a atteint 438 254.

À Jbeil, les gens se sont rendus aux urnes pour élire deux députés maronites et un député chiite parmi 21 candidats.

La compétition était serrée parce que l’on se demandait si l'élu serait un député affilié au Hezbollah ou un député chiite opposé au parti.

Le Dr Mahmoud Awad, candidat de la liste des Forces libanaises, a été victime d'une agression physique, selon une déclaration de son parti. 

«Des membres du Hezbollah ont harcelé les représentants des Forces libanaises dans l'un des centres, ce qui a entraîné l'intervention des forces armées ainsi que l'expulsion des agresseurs et des représentants du centre», indique le communiqué.

Les représentants des Forces libanaises ont été harcelés à Jezzine par des membres du Hezbollah et du mouvement Amal, même à l'intérieur d'un bureau de vote.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: des groupes armés ont dérobé 66 millions d'euros à la Banque de Palestine, selon Le Monde

Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
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  • Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets
  • Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide

PARIS : Des groupes armés palestiniens, dont l'un se revendiquant du groupe islamiste Hamas, ont dérobé le mois dernier un total de 66 millions d'euros dans les coffres de plusieurs agences bancaires de Gaza, rapporte samedi Le Monde.

Le quotidien français a eu accès à un document transmis par la Banque de Palestine «à certains partenaires internationaux» qui décrit des casses spectaculaires dont celui survenu dans sa principale agence dans la ville de Gaza.

Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets, contenant l'équivalent de 2,8 millions d'euros en shekels israéliens».

Le Monde poursuit: «Dès le lendemain matin, le 17 avril, +des groupes armés+ munis d'explosifs se sont de nouveau rendus dans le bâtiment» pour faire sauter le caisson de ciment coulé la veille pour protéger l'argent et ont ouvert trois coffres, «emportant l'équivalent de 29 millions d'euros en différentes devises».

Le 18 avril, c'est la seconde agence, la plus importante du centre-ville, qui a été assaillie par un «commando» d'hommes se réclamant «des plus hautes autorités à Gaza», une formule qui désigne le Hamas, rappelle le journal, et est reparti «avec l'équivalent de 33,6 millions d’euros en shekels israéliens».

Par ailleurs, l'armée israélienne a de son côté saisi dans l'enclave «une importante somme d'argent appartenant à l'institution», selon les informations du Monde. Le quotidien cite aussi des médias israéliens, qui «avaient rapporté en février que le montant confisqué se chiffrait à plusieurs dizaines de millions de dollars et que l'opération visait à éviter que le Hamas ne mette la main sur cette somme».

Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide.

«Seuls deux distributeurs de billets fonctionnent encore, à Rafah et à Deir Al-Balah (Sud), lorsqu'ils sont alimentés en électricité», souligne le journal.

Enfin, «selon des témoignages de Gazaouis, corroborés par des enregistrements de caméras de surveillance, des hommes armés et masqués rançonnent les clients devant les distributeurs, exigeant un pourcentage de leurs retraits», explique le journal.


Le Hamas en Egypte pour discuter de l'offre de trêve à Gaza

Khalil al-Hayya (à droite), responsable des relations arabes du Hamas, lors d'une visite à Damas, la capitale syrienne, le 19 octobre 2022, pour la première fois depuis que le groupe islamiste palestinien a rompu ses liens avec la Syrie il y a une dizaine d'années. (Photo Louai Beshara AFP)
Khalil al-Hayya (à droite), responsable des relations arabes du Hamas, lors d'une visite à Damas, la capitale syrienne, le 19 octobre 2022, pour la première fois depuis que le groupe islamiste palestinien a rompu ses liens avec la Syrie il y a une dizaine d'années. (Photo Louai Beshara AFP)
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  • «La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a affirmé vendredi soir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken
  • L'offre comprend une pause de l'offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre

TERRITOIRES PALESTINIENS : Une délégation du Hamas se rend samedi au Caire pour «poursuivre les discussions» afin de «parvenir à un accord» de trêve dans la bande de Gaza avec Israël, qui menace de lancer une opération terrestre dans le secteur de Rafah malgré les mises en garde de Washington et de l'ONU.

«La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a affirmé vendredi soir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui avait déjà qualifié d'«extraordinairement généreux» le projet de trêve proposé par Israël.

Dans un communiqué publié tard vendredi, le mouvement islamiste palestinien a dit être dans un «esprit positif».

«A la lumière des récents contacts avec les frères médiateurs en Egypte et au Qatar, la délégation du Hamas se rendra au Caire samedi pour achever les discussions», a-t-il ajouté.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas est toutefois «déterminé» à obtenir «un arrêt total de l'agression» israélienne, «le retrait» des forces israéliennes et «un arrangement sérieux pour l'échange» d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Un haut responsable du Hamas a confirmé à l'AFP que la délégation arrivera en matinée au Caire et sera menée par Khalil al-Hayya, N.2 de la branche politique du mouvement dans la bande de Gaza.

Et selon le site Axios, le chef de la CIA, William Burns, est déjà arrivé vendredi soir dans la capitale égyptienne, signe que l'heure des décisions clés a sonné après des mois de tractations.

Les médiateurs - Egypte, Qatar et Etats-Unis - attendent depuis près d'une semaine la réponse du Hamas à une nouvelle offre de trêve soumise fin avril.

La délégation du mouvement islamiste avait alors annoncé quitter Le Caire, lieu des derniers pourparlers, pour se rendre au Qatar afin d'étudier cette offre de trêve tout en promettant de retourner en Egypte pour transmettre sa réponse.

- Trêve ou Rafah ? -

L'offre comprend une pause de l'offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre.

Or le Hamas insiste sur un cessez-le-feu définitif, ce que refuse Israël qui insiste pour mener une offensive terrestre sur le secteur de Rafah (sud), dernier grand bastion du mouvement islamiste où s'entassent plus d'un million de Palestiniens, en majorité des déplacés par les violences.

«Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah», a répété cette semaine le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en réaffirmant son intention de lancer cette offensive «avec ou sans accord» de trêve.

Mais pour Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, les déclarations de M. Netanyahu sur un assaut à Rafah «visent clairement à faire échouer toute possibilité d'accord».

Dans la nuit de vendredi à samedi, des sources hospitalières ont fait état de frappes israéliennes à Rafah mais aussi dans la ville voisine de Khan Younès, détruite après une opération terrestre israélienne et d'intenses combats avec le Hamas.

- «Bain de sang» -

Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources égyptiennes, Israël donnerait encore une semaine aux pourparlers en vue d'une trêve, sans quoi son armée lancera son offensive promise depuis des semaines sur le secteur de Rafah, situé à la lisière de l'Egypte.

Les Etats-Unis, grand allié d'Israël, ont manifesté à plusieurs reprises leur opposition à cette attaque.

Selon M. Blinken, Israël n'a présenté aucun plan pour protéger les civils de Rafah. «En l'absence d'un tel plan, nous ne pouvons pas soutenir une opération militaire d'envergure à Rafah, car les dommages qu'elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable», a-t-il averti.

«Une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang», a prévenu lui aussi vendredi Tedros Adhanom Ghebreyesus le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui prépare un plan d'urgence pour «faire face à une augmentation des blessés et des morts» en cas d'opération à Rafah.

«Ce plan d'urgence n'est qu'un pansement», a déclaré Rik Peeperkorn, le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens. «Le système de santé en difficulté ne sera pas en mesure de résister à l'ampleur potentielle de la dévastation que l'incursion causerait», a-t-il ajouté.

L'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes principalement d'Egypte via Rafah, et reste très insuffisante pour répondre aux besoins des quelque 2,4 millions de Gazaouis.

Face aux difficultés d'acheminement de l'aide par la route, des vivres sont parachutés par plusieurs pays sur Gaza. Les Etats-Unis construisent de leur côté un port artificiel au large de Gaza et une jetée afin de faciliter l'acheminement de l'aide par voie maritime.

Premier allié d'Israël, Washington s'oppose à une vaste opération sur Rafah qui causerait des dommages «au-delà de l'acceptable» a souligné M. Blinken qui avait dit plus tôt cette semaine ne pas avoir vu jusqu'à présent de plan israélien pour protéger les civils sur place.

- «Ces enfants dormaient» -

Une opération à l'heure actuelle interviendrait dans un contexte déjà tendu aux Etats-Unis avec la multiplication des manifestations contre la conduite de la guerre à Gaza sur les campus.

Et 88 parlementaires dans les rangs des démocrates américains ont exhorté vendredi le président Joe Biden à envisager d'interrompre ses ventes d'armes à Israël si le gouvernement israélien ne change pas sa conduite de la guerre contre le Hamas.

Cette guerre Israël-Hamas a débuté le 7 octobre par une attaque de commandos du mouvement islamiste dans le sud israélien qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Vendredi, dans un quartier de Rafah, plusieurs corps dont ceux d'enfants ont été retrouvés sous les décombres de la maison de la famille Chahine touchée par une frappe israélienne avant l'aube.

Sur place, Sanaa Zourob, une Palestinienne qui a perdu sa sœur et six de ses neveux et nièces dans ce bombardement n'en pouvait plus de cette guerre. «Quelle est leur faute à ces enfants? Qu'ont-ils fait pour que leur immeuble soit bombardé? Ces enfants dormaient!».

 


Le Hamas, «seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu», souligne Blinken

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré des dirigeants de premier plan lors de son dernier voyage au Moyen-Orient la semaine dernière. (Reuters)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré des dirigeants de premier plan lors de son dernier voyage au Moyen-Orient la semaine dernière. (Reuters)
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  • «Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages», a déclaré M. Blinken lors du Forum Sedona de l'Institut McCain dans l'Etat d'Arizona
  • Le secrétaire d'Etat américain a par ailleurs estimé qu'une attaque israélienne contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent plus d'un million de Palestiniens déplacés par la guerre, causerait des dommages «au-delà de l'acceptable»

WASHINGTON : Le mouvement islamiste palestinien Hamas reste le «seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu» avec Israël, a affirmé vendredi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

«Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages», a déclaré M. Blinken lors du Forum Sedona de l'Institut McCain dans l'Etat d'Arizona. «La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a-t-il ajouté.

Israël et les pays médiateurs attendent toujours une réponse du mouvement islamiste à une proposition portant sur une trêve de 40 jours associée à une libération d'otages retenus dans Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Une délégation se rend samedi au Caire pour poursuivre les discussions.

Notant que les militants du Hamas «prétendent représenter» le peuple palestinien, M. Blinken a assuré que «si cela est vrai, l'acceptation d'un cessez-feu devrait être évidente».

Le secrétaire d'Etat américain a par ailleurs estimé qu'une attaque israélienne contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent plus d'un million de Palestiniens déplacés par la guerre, causerait des dommages «au-delà de l'acceptable».

Selon M. Blinken, Israël n'a présenté aucun plan pour protéger les civils lors de cette éventuelle attaque. «En l'absence d'un tel plan, nous ne pouvons pas soutenir une opération militaire d'envergure à Rafah, car les dommages qu'elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable», a-t-il déclaré.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé jeudi son intention de lancer une offensive à Rafah «avec ou sans accord» de trêve. «Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah», a-t-il déclaré.

M. Blinken, qui s'est rendu lundi en Arabie saoudite, a également affirmé que le dirigeant de fait du royaume, le prince héritier Mohammed ben Salmane, pourrait engager des discussions sur une possible normalisation des relations avec Israël.

«Il a dit clairement qu'il voulait faire quelque chose sur la normalisation et qu'il voudrait le faire aussi vite que possible» mais seulement si les conditions sont réunies, a assuré le secrétaire d'Etat américain.

Riyad veut la mise en place d'un processus conduisant à la création d'un Etat palestinien, un scénario rejeté par le Premier ministre israélien et ses alliés d'extrême droite.