La Coalition anti-EI se mobilise contre la «menace terroriste» en Afrique

La Coalition internationale anti-Etat islamique s'est réunie mercredi au Maroc (Photo, AFP).
La Coalition internationale anti-Etat islamique s'est réunie mercredi au Maroc (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 12 mai 2022

La Coalition anti-EI se mobilise contre la «menace terroriste» en Afrique

  • La rencontre internationale a réuni 47 ministres, dont 38 chefs des affaires étrangères, activement impliqués sur les dossiers de sécurité et de stabilité régionale
  • Si l'EI a perdu son emprise sur ce territoire, «il demeure une menace, cherchant la moindre occasion de se reconstituer»

MARRAKECH: La Coalition internationale anti-Etat islamique (EI), réunie mercredi au Maroc, s'est engagée à poursuivre la lutte contre la menace croissante de l'organisation djihadiste en particulier en Afrique et sa résurgence au Moyen-Orient.

Les travaux de la Conférence ministérielle de la Coalition mondiale contre l'État islamique se sont achevés le mercredi 11 mai 2022 à Marrakech, en présence de représentants de plus de 79 pays et organisations internationales.

La rencontre internationale a réuni 47 ministres, dont 38 chefs des affaires étrangères, activement impliqués sur les dossiers de sécurité et de stabilité régionale.

Initialement co-hôte de la réunion avec son homologue marocain Nasser Bourita, le secrétaire d'Etat Antony Blinken, testé positif à la Covid-19, a été remplacé par la numéro 3 de la diplomatie américaine Victoria Nuland.  

« Nous sommes rassemblés pour partager l'engagement d'assurer la défaite durable de l'EI en Irak et en Syrie, à travers le continent africain et dans le monde entier », a affirmé Mme Nuland en ouvrant la réunion.

Contexte

Lancée en 2014 pour combattre le groupe djihadiste et sa mainmise sur un territoire de plus de 110 000 km² entre l’Irak et la Syrie, la Coalition contre Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) rassemble 84 Etats et organisations internationales (dont l'Otan et Interpol).

« Nous restons lucides sur l'état de la menace de l'EI qui n'a pas diminué », a averti M. Bourita.

Si l'EI a perdu son emprise sur ce territoire, « il demeure une menace, cherchant la moindre occasion de se reconstituer », a renchéri Mme Nuland.

En janvier, une centaine de combattants de Daech ont attaqué une prison tenue par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, son attaque la plus meurtrière depuis sa défaite il y a trois ans.

« C'était un signal d'alarme qui montre combien la situation actuelle est intenable dans le nord-est de la Syrie », a affirmé la diplomate américaine.

L'EI a en outre juré de « venger » son précédent chef, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, tué lors d'une opération américaine en Syrie en février, et exhorté ses partisans à profiter de la guerre en Ukraine pour reprendre leurs attaques en Europe.

Financement

Washington s'efforce de lever cette année 700 millions de dollars (350 millions pour l'Irak, autant pour la Syrie) afin de financer des opérations de « stabilisation » dans des zones libérées du contrôle de l'EI, et y favoriser l'investissement économique privé.

L'EI semble aussi vouloir s'étendre en Afrique, notamment au Sahel et dans le Golfe de Guinée.

« Aujourd'hui, 27 entités terroristes basées en Afrique sont inscrites sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies », a indiqué M. Bourita.  

Au Sahel, le nombre d'«incidents terroristes» a augmenté de 43% entre 2018 et 2021, selon les chiffres du contre-terrorisme américain.  

Les Etats-Unis ont indiqué vouloir dépenser près de 120 millions de dollars en nouvelle aide à l'Afrique subsaharienne afin « d'entraver, arrêter, poursuivre et condamner des terroristes ».


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.