M6: feu vert au projet de fusion avec TF1 lors de l'assemblée générale

Les actionnaires de M6 ont largement approuvé mardi le projet de fusion du groupe de télévision et de radio avec son concurrent TF1 qui, s'il est autorisé, conduirait à la création d'un géant français dans la production audiovisuelle et la publicité (AFP)
Les actionnaires de M6 ont largement approuvé mardi le projet de fusion du groupe de télévision et de radio avec son concurrent TF1 qui, s'il est autorisé, conduirait à la création d'un géant français dans la production audiovisuelle et la publicité (AFP)
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Publié le Mardi 26 avril 2022

M6: feu vert au projet de fusion avec TF1 lors de l'assemblée générale

  • A plus de 99% des voix, ils ont validé la modification des statuts ouvrant la voie à ce rapprochement, annoncé en mai 2021
  • Un regroupement de TF1, propriété de Bouygues, et de M6 (mis en vente par l'Allemand Bertelsmann, actionnaire de RTL Group), donnerait naissance à un géant français

PARIS: Les actionnaires de M6 ont largement approuvé mardi le projet de fusion du groupe de télévision et de radio avec son concurrent TF1 qui, s'il est autorisé, conduirait à la création d'un géant français dans la production audiovisuelle et la publicité.

A plus de 99% des voix, ils ont validé la modification des statuts ouvrant la voie à ce rapprochement, annoncé en mai 2021 et qui doit être finalisé début 2023 après avoir reçu l'accord de l'Arcom (ex-CSA) et de l'Autorité de la concurrence.

"Certains opposants à l'opération disent qu'on est trop gros par rapport au marché français, d'autres qu'on est trop petit par rapport aux acteurs internationaux. Nous allons trouver un juste milieu", a déclaré Nicolas de Tavernost, qui présidait ce qui devrait être la dernière assemblée générale du groupe qu'il dirige depuis plus de 20 ans et dont il avait piloté la création.

Un regroupement de TF1, propriété de Bouygues, et de M6 (mis en vente par l'Allemand Bertelsmann, actionnaire de RTL Group), donnerait naissance à un géant français sur le marché des droits audiovisuels, de la distribution de chaînes et de la publicité télévisuelle, avec environ 75% du chiffre d'affaires français de ce dernier secteur.

Avant cela, diverses obligations réglementaires -notamment actionnariales-  devront être respectées. En raison de celles-ci, les activités liées à l'autorisation d'émettre de M6 seront maintenues dans une entité juridique cotée en Bourse, "M6 Edition", puis, pour chaque action du groupe actuel, les actionnaires recevront 2,1 action du nouveau groupe, ainsi qu'un dividende exceptionnel de 1,5 euro.

"Il n'y aura pas de taxation (fiscale) de l'action reçue qui ne sera pas considérée comme un dividende mais comme une scission du titre M6", ont assuré mardi les dirigeants de la chaîne. 

En agissant ainsi, ils prennent garde à ne pas suivre la voie empruntée par le géant des médias Vivendi quand il avait détaché sa pépite Universal Music: des actionnaires s'étaient plaints d'avoir été imposés. 

Indemnité de départ 

Les actionnaires de M6 ont aussi porté à 75 ans la limite d'âge des membres du directoire, permettant à Nicolas de Tavernost "de poursuivre sa mission, tant pour conduire le groupe pendant la période d'autorisation de l'opération par les pouvoirs publics, qu'après la fusion en tant que premier président opérationnel du nouveau groupe."

Le dirigeant de 71 ans, resté aux manettes du groupe après avoir obtenu par deux fois un report de l'âge limite, a toutefois obtenu le déblocage de son indemnité de départ de 3,5 millions d'euros, portant le montant total de sa rémunération 2021 à 5,5 millions d'euros.

Reste la question des "synergies" entre M6 et TF1, estimées entre 250 et 350 millions d'euros, selon les "remèdes" que l'Autorité de la concurrence imposera pour limiter la position dominante du nouvel ensemble.

"L'une des raisons de cette opération, c'est que les synergies pourront être en partie réinvesties dans une politique ambitieuse du streaming, qui est consommateur" d'investissements, a dit M. de Tavernost.

Le directeur général du groupe RTL, le pôle radio racheté par M6 en 2017, Régis Ravanas, s'est voulu plus précis, citant par exemple "une synergie de régies publicitaires".

M. Ravanas compte également "promouvoir les antennes de RTL sur les médias du groupe TF1", récupérer des animateurs de la première chaîne et pourquoi pas diffuser certaines émissions de radio, comme la matinale de Fun Radio, sur les chaînes du groupe TF1.

Au premier trimestre, M6 a annoncé mardi avoir enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 9% à 322 millions d'euros, dont 219 millions d'euros (+7,5%) proviennent de la publicité à la télévision (M6, W9, 6ter...) et 32 millions (-5,9%) des radios RTL, RTL2 et Fun Radio.

Les recettes non publicitaires sont également en hausse sur un an de 23% à 70 millions d'euros, notamment grâce à la reprise de l'exploitation des films en salles (l'activité production bondit de 59% à 15 millions d'euros), et à la consolidation des agences immobilières Stéphane Plaza, l'un des efforts de diversification du groupe.


«Simplification!» Bruno Le Maire dévoile son «plan d'action» anti-paperasse pour les entreprises

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • La commande publique, «qui obéit à des règles dignes de Balzac», sera également simplifiée
  • Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers

 

PARIS: "Balzac", "Kafka" et "Ubu" contre le 21e siècle: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a présenté mercredi en conseil des ministres un plan visant à débarrasser les entreprises de "la paperasse", via notamment un nouveau bulletin de salaire.

Après le Premier ministre Gabriel Attal, qui a présenté mardi des mesures de "débureaucratisation" de l'administration à destination des particuliers, M. Le Maire a dévoilé mercredi comment l'Etat allait aider des patrons de TPE et PME "fatigués, exaspérés" par les tâches administratives auxquelles ils consacrent "en moyenne huit heures par semaine", l'équivalent de trois points de PIB par an.

Il y a en France 400.000 normes applicables, les huit principaux codes comptent 23.000 pages... contre 828 en 1833, et entreprises et administrations s'envoient chaque année 253 millions de courriers, met en avant Bercy.

Pour les petits patrons, "on est parfois chez Kafka", a remarqué la ministre des Entreprises, Olivia Grégoire.

D'où ce "plan d'action : simplification!", en 50 mesures dont la moitié feront l'objet d'un projet de loi discuté à partir du 3 juin au Sénat.

Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers; une possible future feuille de paye simplifiée, qui devrait passer de 55 à 15 lignes, ou des astreintes pour les assureurs qui ne respectent pas les délais d'indemnisation.

M. Le Maire a aussi annoncé la suppression des 1.800 formulaires administratifs Cerfa d'ici à 2030, dont 80% d'ici à 2026. Cela dans le cadre d'une philosophie "dites le nous une fois", pour éviter de multiplier la communication des mêmes documents à plusieurs administrations.

Il a annoncé aussi "une revue complète" sur trois ans des 2.500 autorisations administratives. L'obligation pour l'employeur d'envoyer les arrêts-maladie à la Sécu est supprimée.

La commande publique, "qui obéit à des règles dignes de Balzac", sera également simplifiée, avec le dépôt de tous les appels d'offres publics sur une plateforme unique, Place, en 2027.

«Trouille»

M. Le Maire a confirmé l'institution d'un "test PME", pour évaluer l'impact de nouvelles normes pour les petites et moyennes entreprises, avant leur application.

"Certains patrons disent qu'ils ont la trouille d'avoir fait une erreur, mais il n'y a aucune raison d'avoir peur de l'administration", a-t-il observé.

Il a ainsi annoncé que le rescrit, la possibilité de demander au fisc de se prononcer sur tel ou tel point, afin d'éviter des problèmes ultérieurs, serait élargi à d'autres administrations comme la Direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes (DGCCRF) ou aux Douanes.

"Toujours dans cette logique de confiance", des peines de prison prévues pour certains manquements déclaratifs seront supprimées, au profit de sanctions moins lourdes. "Les chefs d’entreprise ne sont pas des bandits en puissance", a dit M. Le Maire.

Tandis que le ministre de l'Industrie Roland Lescure observait "qu'Ubu est encore un peu roi dans notre pays", M. Le Maire a dévoilé des mesures de simplification spéciales pour les industriels.

Notamment, "les grands projets industriels n'auront plus à organiser un débat au titre de la Commission nationale du débat public (CNDP)" et la compensation environnementale des projets pourra s'effectuer "dans un délai raisonnable", et non plus immédiatement.

Il s'est toutefois opposé "avec colère" à l'idée que Bercy reculerait ainsi sur l'écologie.

Chaque année enfin, sera organisée une nouvelle revue des mesures "inutiles ou trop lourdes". Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a assuré de "l'engagement de l'administration à installer le plan dans la durée".

Les patrons ont plutôt bien réagi au plan : "Je veux y croire", a indiqué à l'AFP François Asselin, président de la CPME, "car il semble que Bercy ait embarqué toute l'administration" sur ce projet.

Le Medef pour sa part "soutient l'esprit" du texte, qui néanmoins "n'épuise pas l'ensemble du chantier de simplification".

Le premier syndicat patronal a cependant mis en garde contre "des signaux contradictoires", évoquant la transposition en France de directives européennes complexes comme la CSRD et le devoir de vigilance, ou encore l'accord trouvé mardi sur le Compte épargne temps universel (Cetu) entre une autre organisation, l'U2P, et des syndicats.


Tournée du chef de la diplomatie française au Proche-Orient

Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction
  • Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères va se rendre à partir de samedi au Proche-Orient où il évoquera notamment l'instabilité au sud Liban et la situation à Gaza, a-t-on appris mercredi auprès de son entourage.

Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction.

Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël, a-t-on précisé.

Le président français Emmanuel Macron a reçu vendredi à l'Elysée le Premier ministre libanais Najib Mikati ainsi que le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun dans un nouvel effort pour contenir la montée des violences entre le Liban et Israël.

Stéphane Séjourné devrait, lui, évoquer les propositions françaises qu'il avait portées en février pour désamorcer le conflit à la frontière libano-israélienne.

Beyrouth a pris acte de ces propositions sans pour autant les endosser alors que les Etats-Unis sont aussi à la manoeuvre.

Stéphane Séjourné poursuivra sa tournée en Arabie saoudite. Il s'agira là de sa première visite bilatérale, qui sera centrée sur les enjeux économiques, énergétiques, environnementaux et de défense, a-t-on indiqué de même source.

Le 30 avril, le chef de la diplomatie sera en Israël avant de se rendre dans les territoires occupés le lendemain. La France entend jouer un rôle actif "dans les efforts pour trouver une solution politique" à la guerre à Gaza avec un double enjeu "obtenir la libération des otages" toujours retenus par le groupe islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza et obtenir "un cessez le feu durable", a rappelé l'entourage du ministre.


Grève des contrôleurs: des «  dizaines de millions d'euros » en jeu, prévient ADP

Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
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  • Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français
  • Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi

PARIS: La facture de la grève des contrôleurs aériens français prévue jeudi pourrait se chiffrer en "dizaines de millions d'euros" pour les compagnies aériennes et les aéroports, et affecter des dizaines de milliers de passagers, selon le gestionnaire des aéroports parisiens.

"Pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, ce sont plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont en jeu, chaque jour", a déclaré mercredi le PDG du Groupe ADP, Augustin de Romanet, au micro de la radio Franceinfo.

Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français.

Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi.

Cette proportion montera à 75% à Paris-Orly, deuxième aéroport français, et 65% à Roissy, le premier, et Marseille. Elle sera de 60% à Toulouse et Nice, et 50% pour les autres aéroports.

"Les abattements de vols qui vont être demandés aux compagnies sont extrêmement élevés, c'est rarement vu dans notre histoire", a commenté M. de Romanet.

"C'est vraiment très pénalisant pour les passagers", a déploré le PDG, alors que deux des trois grandes zones académiques sont en vacances de printemps.

Des dizaines voire des centaines de milliers de voyageurs risquent de voir leur vol annulé. Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français.

Face à l'échec des négociations avec la DGAC jusqu'ici, le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, a même déposé un deuxième préavis de grève en plein week-end de l'Ascension, les jeudi 9 (férié), vendredi 10 et samedi 11 mai.

"Je fais confiance aux négociateurs et à leur esprit de responsabilité pour que cette grève (...) n'ait pas lieu. On arrive à très fortement abîmer la sérénité des Français et des étrangers avec ces mouvements qui objectivement devraient pouvoir être réglés par la négociation", a jugé Augustin de Romanet.

Pour lui, "les réformes de productivité qui sont demandées (aux contrôleurs) par le gouvernement sont nécessaires, et sont demandées par les compagnies aériennes, notamment les compagnies européennes quand elles survolent la France. Elles ont besoin d'un contrôle aérien aussi efficace que possible".