L'Arabie saoudite occupe une position privilégiée pour la production d'hydrogène vert et bleu, selon une étude du Kapsarc

La région orientale de l’Arabie saoudite est plus susceptible de produire et d’exporter de l’hydrogène bleu, tandis que la production d’hydrogène vert est parfaitement adaptée à la région occidentale. (Reuters)
La région orientale de l’Arabie saoudite est plus susceptible de produire et d’exporter de l’hydrogène bleu, tandis que la production d’hydrogène vert est parfaitement adaptée à la région occidentale. (Reuters)
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Publié le Lundi 25 avril 2022

L'Arabie saoudite occupe une position privilégiée pour la production d'hydrogène vert et bleu, selon une étude du Kapsarc

La région orientale de l’Arabie saoudite est plus susceptible de produire et d’exporter de l’hydrogène bleu, tandis que la production d’hydrogène vert est parfaitement adaptée à la région occidentale. (Reuters)
  • L’étude du Kapsarc fait suite à l’annonce du Royaume en mars pour le lancement officiel de la construction d’Hélios, une usine d’hydrogène vert basée à Neom, d’une valeur de cinq milliards de dollars
  • L’aspiration du Royaume à produire de l’hydrogène va de pair avec l’Initiative verte saoudienne lancée en octobre 2021 pour favoriser la croissance d’une économie verte

RIYAD: L’immense potentiel de l’Arabie saoudite en matière d’énergies renouvelables, ainsi que ses réserves de gaz naturel, l’aideront à produire de l’hydrogène vert et bleu parmi les moins chers du monde, selon une nouvelle étude. 

Les résultats ont été publiés cette semaine dans le Potentiel de l’économie et des ressources de la production d’hydrogène en Arabie saoudite, une étude menée par le Centre d’études et de recherche sur le pétrole du roi Abdallah (Kapsarc). 

Compte tenu des prix actuels du gaz domestique et du prix de vente moyen des projets d’énergie renouvelable attribués en 2020, le coût de production de l’hydrogène bleu et vert est estimé à 1,34 dollar/kg (1 dollar = 0,93 euro) et 2,16 dollars/kg, respectivement. 

De plus, le coût de livraison de l’hydrogène d’ici à 2030 de la région ouest de l’Arabie saoudite au port de Rotterdam, via le canal de Suez, se situera en moyenne entre 3,50 dollars/kg et 4,50 dollars/kg selon le porteur d’hydrogène utilisé. 

Le coût attendu de la production d’hydrogène vert en Europe en 2030 varie en moyenne entre 3 dollars/kg et 5 dollars/kg. 

L’étude a également mis en évidence la répartition géographique des ressources du Royaume. En effet, la région orientale est plus susceptible de produire et d’exporter de l’hydrogène bleu, tandis que la production d’hydrogène vert est parfaitement adaptée à la région occidentale – loin des zones pétrolières et gazières locales. 

«Alors que les pays s’engagent pour un avenir à faible émission de carbone, les perspectives de production d’hydrogène de l’Arabie saoudite présentent d’énormes possibilités pour le Royaume et d’autres pays dans leur transition énergétique», déclare Fahad al-Ajlan, président du Kapsarc. 

L’étude du Kapsarc fait suite à l’annonce du Royaume en mars pour le lancement officiel de la construction d’Hélios, une usine d’hydrogène vert basée à Neom, d’une valeur de cinq milliards de dollars, au moment où le pays poursuit ses projets d’exportation de ce carburant sans carbone dans les quatre prochaines années. La majeure partie de la demande provient d’Europe et d’Asie. 

L’aspiration du Royaume à produire de l’hydrogène va de pair avec l’Initiative verte saoudienne lancée en octobre 2021, à travers laquelle le pays s’engage à investir plus de 186 milliards de dollars (700 milliards de riyals saoudiens) pour favoriser la croissance d’une économie verte. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Selon le directeur de l'IRENA, l'Arabie saoudite est un acteur clé de la transition énergétique mondiale

Francesco La Camera, directeur général de l'IRENA. (Photo AN)
Francesco La Camera, directeur général de l'IRENA. (Photo AN)
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  • Francesco La Camera, directeur général de l'IRENA, a déclaré que l'Arabie saoudite était un leader clé dans la transition vers l'abandon des combustibles fossiles, grâce à l'initiative verte du Royaume. 
  • Le directeur général de l'IRENA a souligné l'importance pour toutes les nations, y compris l'Arabie saoudite, de redoubler d'efforts afin que les contributions nationales actualisées en matière de climat soient soumises avant février 2025. 

Riyad : l'Arabie saoudite est prête à approfondir sa collaboration avec l'Agence internationale pour les énergies renouvelables afin de faire progresser les initiatives en matière de développement durable, a déclaré un haut responsable. 

S'exprimant en marge de la COP16 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, Francesco La Camera, directeur général de l'IRENA, a déclaré que l'Arabie saoudite était un leader clé dans la transition vers l'abandon des combustibles fossiles, grâce à l'initiative verte du Royaume. 

Il a également souligné les progrès réalisés au niveau mondial dans le domaine des énergies renouvelables, notant que l'année dernière a été marquée par une augmentation record de la capacité, grâce aux progrès réalisés dans le domaine de l'hydrogène vert et de la biomasse durable.

« Nous travaillons à la signature d'un accord avec les pays du CCG, et nous verrons quand nous serons prêts. Nous annoncerons que nous travaillons plus étroitement avec l'Arabie saoudite sur nos sujets et nos domaines d'intérêt », a déclaré M. La Camera. 

Il a ajouté : « Pour vous donner un exemple, ACWA Power est une entreprise saoudienne, mais c'est l'entreprise d'élite en matière de décentralisation. Elle investit dans 12 pays différents, ce qui est remarquable, et elle déploie également des efforts en dehors de son pays pour travailler à la transition énergétique, en fournissant de l'eau dans des pays qui mettent l'accent sur ces enjeux. » 

Le directeur général de l'IRENA a souligné l'importance pour toutes les nations, y compris l'Arabie saoudite, de redoubler d'efforts afin que les contributions nationales actualisées en matière de climat soient soumises avant février 2025. 

« Tout le monde doit faire davantage d'efforts, c'est pourquoi nous espérons que la contribution nationale au climat sera présentée avant février 2025. Nous espérons également que notre présence à la COP nous permettra d'avoir plus de discussions et d'augmenter le niveau d'engagement de l'Arabie saoudite au sein de l'IRENA », a déclaré M. La Camera. 

Il a ajouté : « Nous pensons que l'Arabie saoudite est inévitablement un pays leader dans ce domaine. Elle a les ressources et le potentiel nécessaires. Elle a les ressources nécessaires. Elle a le leadership pour aller plus vite et plus loin dans la transition énergétique ». 

La Camera a également présenté une stratégie visant à relever les défis structurels qui entravent le déploiement des énergies renouvelables à la vitesse et à l'échelle requises pour atteindre les objectifs mondiaux en matière d'énergie et de climat. 

Il s'agit de surmonter les obstacles liés aux infrastructures en créant des réseaux interconnectés, flexibles et équilibrés, capables de supporter une plus grande intégration des énergies renouvelables. 

La collaboration régionale est alors essentielle pour atteindre cet objectif. 

« J'insiste sur le rôle de l'infrastructure. Nous devons créer des groupes interconnectés, flexibles et équilibrés pour permettre l'intégration de davantage d'énergies renouvelables. La collaboration régionale est cruciale », a déclaré M. La Camera. 

Lors de son discours d'ouverture à la Saudi Green Initiative, M. La Camera a évoqué la nécessité de concevoir le marché de manière à ce qu'il soit plus favorable aux énergies renouvelables. 

« Nous devons renforcer la capacité de la distribution à faire face à cette situation par le biais d'un système plus distribué que centralisé, et il est également nécessaire de recycler le personnel qui passe du secteur des combustibles fossiles à celui des énergies renouvelables », a-t-il déclaré. 

M. La Camera a conclu l'entretien en soulignant les efforts de planification à long terme de l'IRENA, qui sont essentiels pour aligner les investissements financiers sur les besoins du secteur des énergies renouvelables. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Lancement du One Water Summit pour un agenda de coopération internationale sur l'eau

Le One Water Summit est organisé en présence du président français Emmanuel Macron, du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et du président de la Banque mondiale Ajay Banga, en partenariat avec le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed Ben Salmane, comme annoncé lors de la COP28. (Photo fournie)
Le One Water Summit est organisé en présence du président français Emmanuel Macron, du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et du président de la Banque mondiale Ajay Banga, en partenariat avec le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed Ben Salmane, comme annoncé lors de la COP28. (Photo fournie)
Le One Water Summit est organisé en présence du président français Emmanuel Macron, du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et du président de la Banque mondiale Ajay Banga, en partenariat avec le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed Ben Salmane, comme annoncé lors de la COP28. (Photo fournie)
Le One Water Summit est organisé en présence du président français Emmanuel Macron, du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et du président de la Banque mondiale Ajay Banga, en partenariat avec le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed Ben Salmane, comme annoncé lors de la COP28. (Photo fournie)
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  • La qualité de l'eau se dégrade, principalement en raison de la pollution d'origine humaine, ce qui aggrave sa rareté. De nos jours, les populations sont confrontées à la fois à la pénurie et à l'excès d'eau
  • Dans le même temps, la demande en eau devrait augmenter de 50 % d'ici 2030, tandis que l'accès universel et équitable à l'eau et à l'assainissement reste un objectif lointain

RIYAD: Le One Water Summit pour la gestion de l'eau s'est ouvert à Riyad. Il se fonde sur le fait que l'eau est un enjeu interdisciplinaire majeur, lié à tous les aspects du changement climatique, de la biodiversité et de la pollution.

Il est organisé en présence du président français Emmanuel Macron, du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et du président de la Banque mondiale Ajay Banga, en partenariat avec le Prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed Ben Salmane, comme annoncé lors de la COP28.

En tant que manifestation la plus évidente du changement climatique, elle occupe une place centrale dans les politiques d'adaptation au climat.

La qualité de l'eau se dégrade, principalement en raison de la pollution d'origine humaine, ce qui aggrave sa rareté. De nos jours, les populations sont confrontées à la fois à la pénurie et à l'excès d'eau, les catastrophes naturelles liées à l'eau représentant 90 % des événements catastrophiques mondiaux.

Dans le même temps, la demande en eau devrait augmenter de 50 % d'ici 2030, tandis que l'accès universel et équitable à l'eau et à l'assainissement reste un objectif lointain. Pourtant, la politique de l'eau est souvent reléguée au second plan, bien qu'elle concerne des secteurs essentiels tels que l'agriculture, l'alimentation, la construction, l'énergie, la santé et l'industrie.

Il est donc impératif d'intégrer les besoins en eau dans l'agenda multilatéral et de renforcer la coopération internationale, en particulier dans le cadre des Conventions de Rio sur le climat, la biodiversité et la lutte contre la désertification.

Ce sommet se tient en marge de la seizième session de la COP16 de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), à Riyad, en Arabie saoudite. Il a pour objectif de nourrir les discussions en cours aux Nations Unies afin d'améliorer la gouvernance mondiale de l'eau, de renforcer l'action sur l'ODD 6 (eau et assainissement) et de capitaliser sur l'élan de la Conférence des Nations Unies sur l'eau de 2023.

Le sommet agira comme un incubateur de solutions en préparation de la prochaine Conférence des Nations Unies sur l'eau en 2026. Il s'inscrira également dans le cadre d'autres processus et initiatives liés à l'eau, tels que le Forum mondial de l'eau, la Conférence de Douchanbé et la Semaine mondiale de l'eau.

L'agenda du sommet devra se concentrer sur des solutions concrètes pour repenser la gestion de l'eau, en intégrant cette problématique dans toutes les politiques publiques. Cela inclut la promotion de la coopération internationale sur les eaux transfrontalières et les écosystèmes d'eau douce, le développement de solutions techniques pour l'accès à l'eau (notamment basées sur la nature, les sciences et les technologies innovantes), l'adoption de méthodologies pour mesurer l'empreinte eau et l'exploration des opportunités pour combler le déficit de financement mondial dans les secteurs de l'eau et de l'assainissement.

L'ambition du One Water Summit est de favoriser l'extension de projets à grande échelle, en stimulant des partenariats entre États, organisations internationales, autorités locales, banques de développement et privées, entreprises, philanthropes, experts scientifiques, ONG et société civile, dans la lignée des précédents sommets One Planet.


Depuis Ryad, Macron affirme que la France est un « partenaire fiable »

Le président français Emmanuel Macron (C) marche à côté du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane à Riyad, le 2 décembre 2024. (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) marche à côté du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane à Riyad, le 2 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • Le président Emmanuel Macron a martelé que la France était un « partenaire fiable » pour accompagner la diversification économique de l'Arabie saoudite, mais aussi pour les investissements saoudiens en Europe.
  • Le président français a aussi invité les investisseurs saoudiens à « faire plus en France », estimant que le potentiel était important en la matière.

RIYAD :Mardi, le président Emmanuel Macron a martelé que la France était un « partenaire fiable » pour accompagner la diversification économique de l'Arabie saoudite, mais aussi pour les investissements saoudiens en Europe.

« Nous avons toujours été un partenaire fiable l'un envers l'autre (...) et nous voulons consolider ces investissements et partenariats », a-t-il lancé lors d'un forum d'affaires franco-saoudien, marquant le deuxième jour de sa visite d'État en Arabie saoudite.

Les entreprises françaises sont prêtes à accompagner le programme Vision 2030 d'ouverture et de diversification du royaume, notamment dans les énergies renouvelables et l'intelligence artificielle, a-t-il insisté.

Plusieurs contrats ont été signés en ce sens, notamment par EDF pour la construction de centrales solaires et par Veolia et Suez pour le traitement des déchets.

Le géant pétrolier saoudien Aramco a aussi conclu des protocoles d'accord avec les start-up Pasqal sur la recherche quantique et Mistral IA dans l'intelligence artificielle.

Le président français a aussi invité les investisseurs saoudiens à « faire plus en France », estimant que le potentiel était important en la matière.

« La France n'est pas seulement un marché de 68 millions d'habitants (…). Elle est un point d'entrée pour le marché européen et pour celui de la francophonie », a-t-il souligné.

Arrivé lundi soir à Ryad, Emmanuel Macron a signé avec le prince héritier, Mohammed ben Salmane, un partenariat stratégique destiné à renforcer la coopération tous azimuts, de la défense à l'économie du futur.

Selon l'Élysée, les deux dirigeants ont aussi « convenu de fournir tous les efforts pour contribuer à la désescalade » au Moyen-Orient. Ils ont notamment appelé à l'élection d'un président au Liban, dont le pays est privé de chef d'État depuis plus de deux ans, après l'entrée en vigueur d'une trêve le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien Hezbollah.

Le chef de l'État français était accompagné d'une cinquantaine de patrons de grands groupes français (Total, EDF, Veolia, etc.) et de start-up emblématiques de l'économie du futur.

Après le succès des Jeux olympiques d'été à Paris, il a proposé d'utiliser l'expertise de la France pour les grands événements qui seront accueillis en Arabie saoudite, dont l'Exposition universelle en 2030 et la Coupe du monde de football en 2034, et qui visent à moderniser l'image du pays.

L'Arabie saoudite s'est engagée à contribuer à hauteur de 50 millions d'euros à la rénovation du Centre Pompidou à Paris, en échange de partenariats culturels, a appris l'AFP auprès du ministère français de la Culture.

La France est également un partenaire privilégié dans la mise en valeur du patrimoine archéologique d'Al-Ula, près de Médine (nord-ouest), dont le royaume entend faire un site touristique majeur du Moyen-Orient, et où le président terminera sa visite mercredi.

Le président français, qui souhaite également associer l'Arabie à ses engagements sur les grands enjeux mondiaux, co-présidera par ailleurs un sommet dédié à la gestion durable de l'eau, le One Water Summit, en marge de la COP16 sur la désertification, en fin d'après-midi à Riyad.