Placé face à l'Histoire, Emmanuel Macron propose un «nouveau commencement»

Le président français et candidat à la réélection du parti La République en Marche (LREM) Emmanuel Macron (C) lève le pouce en saluant ses partisans suite à sa victoire à l'élection présidentielle française, au Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022. (AFP)
Le président français et candidat à la réélection du parti La République en Marche (LREM) Emmanuel Macron (C) lève le pouce en saluant ses partisans suite à sa victoire à l'élection présidentielle française, au Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 25 avril 2022

Placé face à l'Histoire, Emmanuel Macron propose un «nouveau commencement»

  • La carte des résultats du scrutin de dimanche dessine deux France
  • Emmanuel Macron a promis de «trouver une réponse» pour ceux dont «la colère et les désaccords les ont conduits à voter» pour Marine Le Pen (Rassemblement national, RN)

PARIS: Reconduit à la présidence de la France lors d'un scrutin historique, Emmanuel Macron est confronté dès lundi à un pays tout aussi fracturé politiquement que lors de sa première élection en 2017.


Historique, l'exploit qui voit le sortant être le premier président réélu hors cohabitation entre un chef de l'Etat et un Premier ministre de bords politiques opposés depuis l'instauration du vote au suffrage universel direct en 1962. Historique, au moins autant, le score de Marine Le Pen, qui gagne environ huit points et fait franchir pour la première fois à l'extrême droite la barre de 40% des suffrages.


La campagne électorale, marquée par la Covid-19 et par la guerre en Ukraine, avait montré une forte lassitude démocratique. Celle-ci se retrouve dans le niveau de l'abstention dimanche, estimé à 28%, soit davantage qu'il y a cinq ans (25,44%), et un record depuis la présidentielle de 1969 (31%).


Dans ce contexte, la victoire sans appel du sortant de 44 ans --plus de 58% des suffrages-- "est un exploit politique d'Emmanuel Macron assez personnel", a jugé dimanche soir sur LCI le politologue Jérôme Jaffré, commentant "un score très net qui donne du jeu politique pour les semaines à venir, à condition que le président sache tirer toutes les leçons d'un tel scrutin".


Sa réélection intervient après un quinquennat jalonné de crises, des manifestations anti-système du mouvement des "gilets jaunes" à la pandémie de Covid-19. Elle place le pays dans la continuité sur ses grandes orientations économiques, européennes et internationales.

«Pas la continuité du quinquennat»
Mais lors de son premier discours de victoire prononcé à Paris avec la Tour Eiffel en arrière-plan, Emmanuel Macron a promis une "méthode refondée" pour gouverner la France, assurant que "nul se sera laissé au bord du chemin".


"Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève", a assuré le président réélu, appelant à être "bienveillants et respectueux" dans un pays "pétri de tant de doutes, tant de divisions".

Alors qu'en guise d'état de grâce, c'est un nouveau combat politique qui l'attend avec les élections législatives en juin, Emmanuel Macron a aussi pris soin de s'adresser à ceux qui l'ont choisi par défaut, et même aux électeurs de sa rivale Marine Le Pen.

"Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite", a-t-il reconnu. "Et je veux ici les remercier et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir".

Il a aussi promis de "trouver une réponse" pour ceux dont "la colère et les désaccords les ont conduits à voter" pour Marine Le Pen (Rassemblement national, RN).


La carte des résultats du scrutin de dimanche dessine deux France. L'une a voté Emmanuel Macron: les grandes métropoles, les classes moyennes supérieures et les retraités. Et l'autre, celle qui a choisi Marine Le Pen, plus populaire, qui se sent souvent exclue, particulièrement dans le nord-est et le pourtour méditerranéen.


Avec plus de 60% de voix, Marine Le Pen a par ailleurs réalisé des scores historiques en Outremer, notamment aux Antilles, en Guyane, à la Réunion et à Mayotte (59,10%) sur fond de défiance envers les autorités ou de contestation contre le pass sanitaire.


Sept semaines exactement vont s'écouler jusqu'au premier tour des législatives le 12 juin, à nouveau qualifié dimanche soir de "troisième tour" par le dirigeant de La France insoumise (LFI, gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon --arrivé troisième au premier tour-- et par Jordan Bardella, le président du RN.

«Un contre-pouvoir fort»
Marine Le Pen a choisi dimanche de voir dans son score inédit "une éclatante victoire" et la manifestation du "souhait" des Français d'"un contre-pouvoir fort à Emmanuel Macron", avant de lancer "la grande bataille électorale des législatives".


L'enjeu, pour le Rassemblement national, sera de dépasser le statut d'un parti contestataire qui, comme l'avance le politologue Jean-Yves Camus, "recueille un pourcentage considérable de voix, infuse dans la société mais n'arrivera jamais au pouvoir parce qu'il n'a pas d'alliés". Le RN compte six députés seulement dans la législature qui s'achève.


Le candidat d'extrême droite éliminé au premier tour Eric Zemmour, lui, appelle "le bloc national" à s'unir mais ne peut s'empêcher de relever, cinglant, que c'est "la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen".


A gauche, Jean-Luc Mélenchon, fort de ses près de 22% au premier tour, a pilonné dimanche un président selon lui "le plus mal élu de la Ve République" --Constitution de 1958-- et a appelé à la mobilisation car "le troisième tour commence ce soir".


A l'étranger, c'est un soulagement pour les partenaires de Paris: la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est réjouie de "continuer l'excellente coopération" avec la France, le chancelier allemand Olaf Scholz a salué "un signal fort en faveur de l'Europe". Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit "heureux de continuer à travailler ensemble".


"Vers une Europe forte et unie!", a déclaré de son côté le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a félicité Emmanuel Macron, tandis que le président américain Joe Biden s'est dit "impatient de poursuivre" la coopération avec Paris pour "défendre la démocratie".

«Réélection sans état de grâce»: pour Macron, le plus dur commence, estime la presse

«Une victoire, mille défis» à la Une du Télégramme, voire «Tout reste à faire» à celle de La Croix: pour les quotidiens de lundi, Emmanuel Macron reconduit président doit désormais se porter au chevet d'une France aux fractures béantes.

Le Monde le résume en parlant d'une «réélection sans état de grâce», du fait notamment d'une «abstention proche des records et une extrême droite qui dépasse pour la première fois la barre des 40% des suffrages».

Il y a bien sûr des Unes très sobres, des neutres «Emmanuel Macron réélu» (Ouest-France) ou «Macron réélu 58,5%» (La Dépêche du Midi), à «Macron promet +cinq ans de mieux+» (Le Parisien/Aujourd'hui en France), en passant par «L'acte 2» (Sud Ouest) ou «Macron II» (Paris Normandie), ou encore «5 ans de plus» (Nice-Matin). Bref, comme dirait 20 minutes, «Ça marche encore».

Et les Unes, rares, où perce un certain enthousiasme, comme celles des Echos, «Un nouveau départ», avec une photo du chef de l'Etat tout sourire et bras levés, ou du Figaro, «Grande victoire, grands défis».

Alexis Brézet y note qu'«en apparence, c'est une apothéose». «Chapeau, l'artiste ! Après ce quinquennat +maudit+ - les +gilets jaunes+, Samuel Paty, Notre-Dame, le Covid, l'Ukraine… -, la performance n'est pas mince». Mais «en vérité, la statue de marbre est un géant aux pieds d'argile» car «qui peut croire à la réalité de son ancrage populaire?», nuance l'éditorialiste du quotidien de droite.

Côté opposé, Libération pose un grand «Merci qui?» sur la tête du président, coupée en bas de page. «Macron réélu, la victoire sans la gloire», lit-on en pages intérieures du journal de gauche, où l'éditorialiste Paul Quinio liste les lourds dossiers à traiter, une mission qui s'avère selon lui «souvent à rebrousse-poil du quinquennat qui s'achève».

- «Ce vote m'oblige» -

Un dessin, signé Kak dans L'Opinion, résume cette idée d'une réélection qui fait mal: on voit sur un ring une Marianne annoncer «Macron, victoire aux points» et lever le bras de celui-ci, amoché, hagard, tandis que Marine Le Pen de l'autre côté présente le même état d'hébétude, battue, mais debout.

Pas de KO, donc. Ni de chaos: «Cette élection a permis d'éviter le chaos, sûrement pas d'atténuer la colère», remarque Jean-Pierre Dorian dans Sud Ouest.

D'où le scepticisme, mordicus. «Oui, mais», titre La Provence, «Et maintenant?», s'interroge Corse-Matin.

«C'est gagné, mais rien n'est fait», après une deuxième onction électorale qui «ne vaut pas quitus», rappelle Stéphane Vernay dans Ouest-France, en titrant son édito: «Réconcilier les Français... et vite».

Car il s'agit là d'une France «polytraumatisée», observe Dominique Diogon (La Montagne), et «plus que le fantasmé grand remplacement, c'est ce grand déclassement qui nourrit un ressentiment explosif».

Luc Bourrianne pointe, lui, la responsabilité du chef de l'Etat dans L'Est Républicain: «La stratégie du président allie brio et cynisme en se jouant des opportunismes. Mais en affaiblissant la gauche et la droite modérées, il participe à l'émergence d'aucune alternative autre que les extrémismes, la radicalité, l'affrontement».

Après cette «victoire en trompe-l'oeil», selon le titre de l'édito de La République des Pyrénées, M. Macron doit innover dans la pratique démocratique, pour «éviter une +giletjaunisation+ de son quinquennat», écrit Jean-Marcel Bouguereau dans ce journal.

Bref, action, ou la comminatoire Une de Midi Libre: «Entendez et agissez!»

Comment? D'abord en reconnaissant ce que traduit le scrutin dominical. «Ce vote m'oblige», a dit le Marcheur réélu, citation placée à la Une des Dernières Nouvelles d'Alsace et de La Voix du Nord.

Car, analyse Olivier Biscaye dans Midi Libre, «le camp des perdants a gagné. Autant que celui des désabusés, des découragés, des indifférents. Et ce n'est pas une blague ! Depuis hier soir, ils sont devenus la seule et principale attention d'un Président réélu à la tête d'un pays que l'on a l'habitude de considérer à raison comme fracturé».

- «Goitschel de la politique» -

Un président à la manoeuvre auprès d'«Une France à apaiser» (Une de la Charente Libre), quitte à slalomer: «Emmanuel Macron devra être la Marielle Goitschel de la politique, aussi à l'aise dans les virages à gauche, que dans ceux à droite», glisse Géraldine Baerh Pastor dans son édito «L'inratable grand virage», pour L'Union.

Et voilà le double fond de la séquence électorale de 2022 qui se reflète déjà dans la presse, avec ce fameux «troisième tour» que représentent les élections législatives de juin, lequel, prévient Frédéric Vézard dans les DNA. «pourrait faire bouger quelques murs, voire paralyser l'action publique si aucune majorité nette ne se dégageait à l'Assemblée nationale».

Dans le droit-fil d'un Jean-Luc Mélenchon demandant aux Français de l'élire Premier ministre, L'Humanité présente à sa Une un bulletin Marine Le Pen froissé, tamponné d'un «BATTUE», au-dessus du mot d'ordre: «Et maintenant, combattre Macron». En écho, l'édito de Sébastien Crépel a pour titre: «Le président ne perd rien pour attendre».

«Vos gueules, les mouettes!», lance l'édito de David Guévart dans le Courrier Picard, clin d'oeil au film de Robert Dhéry: «Ils sont marrants, ces candidats déchus. Ils pérorent comme s'ils n'avaient pas perdu l'élection».

Le même quotidien, décidément cavalier, propose une citation du jour, décidément de circonstance: «Un homme mérite une seconde chance, mais gardez un oeil sur lui». Signé John Wayne.


Grèce: le voilier Belem met le cap sur la France avec la flamme olympique à bord

Le Belem, trois-mâts barque français du XIXe siècle, quitte le port du Pirée, près d'Athènes, avec la flamme olympique à son bord pour entamer son voyage vers la France le 27 avril 2024, un jour après que la Grèce a remis le flambeau des Jeux de 2024 aux organisateurs parisiens. (Photo Angelos Tzortzinis AFP)
Le Belem, trois-mâts barque français du XIXe siècle, quitte le port du Pirée, près d'Athènes, avec la flamme olympique à son bord pour entamer son voyage vers la France le 27 avril 2024, un jour après que la Grèce a remis le flambeau des Jeux de 2024 aux organisateurs parisiens. (Photo Angelos Tzortzinis AFP)
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  • Le voilier est attendu le 8 mai à Marseille, où débutera ensuite le relais de la flamme à travers la France, jusqu'à la cérémonie d'ouverture des Jeux le 26 juillet
  • Le lendemain débutera le relais olympique dans la ville, avec des passages prévus à la basilique Notre-Dame de la Garde ou au Stade Vélodrome

LE PIRÉE, Grèce : Le trois-mâts Belem a largué les amarres samedi dans le port du Pirée, près d'Athènes, et entamé sa navigation vers la France avec à son bord la flamme des Jeux olympiques de Paris-2024.

Le voilier est attendu le 8 mai à Marseille, où débutera ensuite le relais de la flamme à travers la France, jusqu'à la cérémonie d'ouverture des Jeux le 26 juillet.

«C'est une si grande émotion», a déclaré à cette occasion Tony Estanguet, président du comité d'organisation des JOP, qui avait reçu symboliquement la flamme la veille à Athènes, des mains du président du comité olympique hellénique Spyros Capralos.

«Maintenant, nous allons (la) ramener en France avec ce bateau, le Belem, qui date lui aussi de 1896», année des premiers Jeux olympiques de l'ère moderne, «quelle fantastique coïncidence !» a-t-il ajouté.

Allumée le 16 avril à Olympie, la flamme olympique a été remise vendredi aux organisateurs français lors d'une cérémonie au Stade Panathénaïque d'Athènes.

Elle doit désormais rejoindre l'Hexagone, où elle arrivera par Marseille, ville fondée par les Grecs vers 600 avant J.-C, le 8 mai.

Avant cela, dimanche, le navire empruntera le canal de Corinthe, une prouesse d'ingénierie du XIXe siècle construite avec la contribution des banques et des ingénieurs français.

Avant d'entrer dans le Vieux-Port, le Belem paradera dans la rade de la cité phocéenne et sera accompagné de 1.024 bateaux. Des animations sont prévues sur terre et en mer toute la journée.

Le lendemain débutera le relais olympique dans la ville, avec des passages prévus à la basilique Notre-Dame de la Garde ou au Stade Vélodrome.

Elle traversera ensuite le pays, visitant notamment les Antilles et la Polynésie française, jusqu'à Paris, où se déroulera la cérémonie d'ouverture des Jeux, prévus du 26 juillet au 11 août.


Des globe-trotteurs francais subjugués par la splendeur et la beauté des paysages en Arabie saoudite

Pierre Servan schreiber et Eric Chauvin sur leur moto
Pierre Servan schreiber et Eric Chauvin sur leur moto
Les globe-trotteurs prenant leur diner. Bujairi (Fournie)
Les globe-trotteurs prenant leur diner. Bujairi (Fournie)
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  • En 2024, Pascal Rostagny, en voulant changer d’itinéraire, il a choisi d’organiser un road trip à travers la Péninsule arabique en passant d’abord la Jordanie en traversant Al Aqaba, Petra pour rejoindre l’Arabie saoudite en cheminant la région de Tabuk A
  • Ce road trip est composé de dix-huit participants français et deux suisses. Ils sont tous amoureux et passionnés de moto depuis leur enfance et arrivent à la communiquer à ceux qu’ils rencontrent surtout lorsqu’ils évoquent les contrées qu’ils ont visitée

RIYAD : Nichée au cœur de la péninsule arabique, l’Arabie saoudite est un pays qui abrite une riche tapisserie de merveilles naturelles époustouflantes, des vastes déserts aux montagnes majestueuses, le Royaume offre une richesse de merveilles naturelles à couper le souffle qui captive l’imagination.

Depuis quelques années, l’Arabie s’est donnée les moyens de promouvoir ses richesses et ces merveilles naturelles qui ont donné envie à un groupe de motards français d’effectuer un voyage à travers la péninsule arabique en organisant un raid Orion du 14 avril au 02 mai de l’année en cours.

Al-Ulla Elephant Rock
Al-Ulla Elephant Rock 

Le premier raid moto a eu lieu en 1972, bien avant les Rallyes comme celui de Dakar, parti de Paris vers Ispahan en Iran. Pascale Rostagny a eu l’idée en 2018 de le faire renaître et a donc créé le raid Orion Revival avec le même parcours, de Paris à Ispahan en Iran, en 2022, un autre voyage a été organisé entre Paris et la ville de Tblicci en Géorgie, en passant par la Turquie et l’Arménie.

En 2024, Pascal Rostagny, en voulant changer d’itinéraire, il a choisi d’organiser un road trip à travers la Péninsule arabique en passant d’abord la Jordanie en traversant Al Aqaba, Petra pour rejoindre l’Arabie saoudite en cheminant la région de Tabuk Al-Ulla, Hail, Buraydah pour atteindre Riyad la capitale.

Lors de leur court séjour à Riyad, Arab News en français est allé à la rencontre de ces aventuriers pour recueillir leurs impressions concernant leur expédition.

Pascale Rostagny, organisateur de ce voyage a expliqué pourquoi il a choisi de traverser d’effectuer ce voyage à travers la Péninsule arabique : « Je suis allé en Jordanie il y a quelques années et j'avais beaucoup aimé et j'avais vu des images de l'Arabie. Et je me suis dit qu’il il faut absolument qu'on aille visiter ce pays que je ne connaissais pas et que j'ai eu le plaisir de découvrir en janvier lorsque j'ai fait les repérages. Et voilà, on est là aujourd'hui avec tous les participants et on est vraiment heureux de la découverte du pays. »

Les Globe-trotteurs.  Terrasse Bujairi Riyad (Fournie)
Les globe-trotteurs. Terrasse Bujairi Riyad (Fournie)  

Ce road trip est composé de dix-huit participants français et deux suisses. Ils sont tous amoureux et passionnés de moto depuis leur enfance et arrivent à la communiquer à ceux qu’ils rencontrent surtout lorsqu’ils évoquent les contrées qu’ils ont visitées comme le Moyen-Orient, le Kirghizistan, l’Iran, la Turquie, l’Amérique du Nord, Amérique du Sud, tous les pays d'Europe et tous les pays de la Méditerranée.

Pascal Rostagny confie à Arab News : « Tous les participants qui sont là, ont voyagé énormément à travers beaucoup de pays. Mais ce que j'apporte en plus, c'est de leur ouvrir des portes de pays où ils n'auraient jamais eu l'idée d'aller et surtout d'y aller seul.

D’abord l’organisation les rassure puisqu'ils sont très encadrés mais ils ont aussi beaucoup de liberté pour rouler, mais voilà, c'est leur ouvrir des portes et leur faire découvrir d'autres cultures, d'autres peuples. Et c'est ça que j'essaye de faire. » A-t-il ajouté

Pour Carole Foulon, Anne Godderis, Pascal Rostagny, Thierry Szmul et Pierre Servan-Schreiber la moto est une passion éternelle qui se régénère chaque année depuis leur enfance.   

Carole, l’été, elle ramassait les lavandes, les pommes, cueillait des cerises pour pouvoir se payer sa première moto. À l’âge de 16 ans, Anne a effectué, en compagnie de son père, de sa mère et de son frère un voyage en moto de Paris jusqu’à Tamanrasset en Algérie en plein mois d’août. Pierre Servan-Schreiber et Thierry ont eux aussi réalisés plusieurs voyages à travers les cinq continents.

Tous ces aventuriers motards ont été enchantés par l’accueil et la bienveillance et la gentillesse des Saoudiens. Carole, Anne, Pascal, Thierry et Pierre nous ont avoué : « on a été incroyablement surpris parce que partout où on s'arrête, les gens sont gentils, nous invitent chez eux, nous offrent à boire de l’eau, du café, on nous a offert des fruits, de l'eau, Les gens veulent faire des selfies avec nous, même si des gens qui viennent vers vous, on a du mal à se parler parce que tout le monde ne parle pas anglais mais on arrive à se comprendre.  C’est étonnant, mais c'est vraiment un pays empathique. »

Pierre Servan Schrieber et Eric Chauvin sur leur moto (Fournie)
Pierre Servan-Schreiber et Eric Chauvin sur leur moto 

En plus de l’amabilité et de la courtoisie des Saoudiens, nos aventuriers voyageurs ont été éblouis, émerveillés par la beauté presque surnaturelle et la diversité des paysages.    

Carole nous a dévoilé son admiration : « Moi ce que j'aime, c'est les dunes un peu caramel orange. Je trouve que cette couleur de sable est magnifique. Et puis l'ancienne architecture avec les maisons en pisé, tout ça, je trouve que c'est chouette.

 Anne a de con côté avoué : « On a traversé des routes absolument magnifiques avec des couleurs de rochers splendides. Le désert, j'ai trouvé ça magnifique et finalement assez diversifié. Il y a des moments, on se croirait sur la lune. » 

Pierre et Thierry ont quant eux déclaré : « C'est vraiment très beau. Il y a la combinaison des rochers, du désert, du ciel bleu. Nous aimons beaucoup le désert comme paysage. Donc là, nous sommes servis. On en a tous les jours, nous adorons ça. C’est vraiment magique. Le climat est agréable. »

Tous ces globe-trotteurs en moto affirment qu’à travers ces voyages autour du monde leur ont appris à s’affranchir de leurs préjugés, que c'est une bonne formation d'aller vers les autres, de connaître d'autres cultures, d'autres traditions et que toutes ces rencontres brisent des barrières et favorisent la tolérance et la compréhension entre les peuples.   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Dans une cité de Marseille, une jeunesse qui veut être accompagnée, pas stigmatisée

Des policiers patrouillent près d'un point de trafic de drogue dans le centre-ville de Marseille, dans le sud de la France, le 21 mars 2024, deux jours après la visite du président français, axée sur la sécurité et le trafic de drogue. (AFP)
Des policiers patrouillent près d'un point de trafic de drogue dans le centre-ville de Marseille, dans le sud de la France, le 21 mars 2024, deux jours après la visite du président français, axée sur la sécurité et le trafic de drogue. (AFP)
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  • La cité et ses habitants sont encore marqués par la mort d'un jeune homme de 18 ans, tué par balles le 5 juin 2023, dans un contexte de guerre de gangs en lien avec le trafic de drogues
  • Le quartier retombe dans l'abandon dès lors que les associations ou les institutions l'ont déserté

MARSEILLE: Dans la cité du Castellas, dans le 15e arrondissement de Marseille, l'un des plus pauvres de la ville, des jeunes sont sortis avec quelques parents malgré le mistral pour profiter d'activités organisées pendant les vacances. Ils ont soif d'accompagnement plus que de répression.

La mairie de gauche, avec plusieurs associations du quartier, la préfecture des Bouches-du-Rhône et les pompiers, a organisé une journée dédiée à la prévention et la protection des jeunes.

Au moment où plusieurs villes comme Béziers, Nice ou Les-Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) ont annoncé des couvre-feux, "la solution de fermer, de se barricader, ça n'a jamais fonctionné", juge l'adjoint au maire de Marseille chargé de la tranquillité et de la sécurité, Yannick Ohanessian.

Il dit préférer "renouer un climat de confiance entre la population et les services de sécurité et de secours".

Une dizaine de stands sont disposés autour de la place, des enfants tapent dans un ballon de football, d'autres découvrent les premiers soins avec deux marins-pompiers ou suivent une session fitness.

Une scène est également installée, permettant à Keryna, 14 ans et Nolan, 13 ans, d'assurer leur tout premier concert de rap.

Le duo, originaire du quartier voisin du Plan d'Aou, écrit depuis un an des textes avec la "volonté de délivrer des messages" concernant la délinquance, la discrimination ou le harcèlement.

"Ce sont des sujets qui peuvent toucher tout le monde, et on a envie de sensibiliser notre génération", explique Keryna.

Consciente des difficultés que peuvent rencontrer certains enfants de son âge (le nombre de mineurs enrôlés par les trafiquants de drogue comme petites mains est en hausse ces dernières années), elle estime que ces jeunes "ne sont parfois pas assez accompagnés".

«Faut pas nous abandonner»

"On a tous au moins un point fort, mais il ne faut pas nous abandonner", insiste Nolan.

Un peu plus loin, un groupe de trois jeunes filles discutent sur un banc: "On est descendues pour les activités, parce que sinon pendant les vacances il ne se passe rien", explique Noor, 12 ans.

Le quartier retombe dans l'abandon dès lors que les associations ou les institutions l'ont déserté: "Il n'y a pas de jeux, de toboggans, d'activités, même pas une fontaine d'eau potable", énumère Amira, 13 ans.

A cause de ce vide, "on ne se sent pas en sécurité", ajoute-t-elle.

La cité et ses habitants sont encore marqués par la mort d'un jeune homme de 18 ans, tué par balles le 5 juin 2023, dans un contexte de guerre de gangs en lien avec le trafic de drogues: "Depuis les tirs, on a l'impression d'avoir tout perdu", lâche Amira.

Un problème dont sont conscientes Annisa et Inès, 18 ans chacune, étudiantes en BTS tourisme et création sites web, qui ont grandi au Castellas.

"C'est compliqué", répondent-elle quand on les interroge sur la vie dans leur quartier. Mais pour elles, la stratégie punitive de certaines communes n'est pas une solution viable: "Ils mettent beaucoup de pression sur les jeunes et finissent par punir des gens qui ne sont pas coupables", estime Inès à propos des couvre-feux envisagés.

"Au lieu de régler des problèmes qu'ils ne connaissent pas, ils s'en prennent aux autres jeunes et créent encore plus de frustrations", renchérit Annisa.

Le directeur de cabinet adjoint du préfet des Bouches-du-Rhône, Yannis Bouzar, insiste sur l'importance "des actions de prévention" à destination de ces jeunes avec "le soutien du tissu associatif", mais aussi les témoignages de "victimes d'actions violentes". Sans ce travail de prévention, "nous savons que nous ne réussirons pas à gagner ce combat".