La gauche tente de se rassembler en vue des législatives pour contrer Macron

Le gauchiste français Jean-Luc Melenchon répond aux questions des journalistes lors du second tour de l'élection présidentielle française dans un bureau de vote à Marseille, dans le sud de la France, le 24 avril 2022 (Photo, AFP).
Le gauchiste français Jean-Luc Melenchon répond aux questions des journalistes lors du second tour de l'élection présidentielle française dans un bureau de vote à Marseille, dans le sud de la France, le 24 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 25 avril 2022

La gauche tente de se rassembler en vue des législatives pour contrer Macron

  • La défaite de Marine Le Pen est «une très bonne nouvelle pour l'unité de notre peuple»
  • Plus ouverte à la discussion qu'en 2017, LFI veut aboutir d'ici le 30 avril à un accord

PARIS: Soulagée par la défaite de la candidate RN Marine Le Pen à la présidentielle, la gauche est déjà lancée dans la bataille des législatives, et tente de se rassembler pour contrer au "troisième tour" le vainqueur Emmanuel Macron.

La France insoumise, le Parti communiste, les écologistes et le Parti socialiste avaient tous appelé à ne pas donner de voix à la candidate du RN Marine Le Pen, tout en promettant de combattre ensuite aux législatives de juin, celui qu'ils ont contribué à faire réélire, Emmanuel Macron.

La défaite de Marine Le Pen est "une très bonne nouvelle pour l'unité de notre peuple", a réagi le chef de file des insoumis Jean-Luc Mélenchon dans une allocution. Mais pour lui, "le troisième tour commence ce soir". "Le bloc populaire, qui s'est constitué autour de ma candidature, est dorénavant le tiers état qui peut tout changer s'il se rassemble et s'élargit", a-t-il insisté.

Fort de ses 22% au premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, qui souhaite que les Français l'élisent "Premier ministre", tient les clés du rassemblement de la gauche: son parti a engagé des discussions bilatérales en début de semaine avec EELV, le PCF et le NPA, pas encore avec le PS.

Objectif affiché: former un groupe majoritaire à l'Assemblée nationale pour imposer une cohabitation à président réélu. Mais il faut pour cela tourner la page des divisions à gauche.  

Plus ouverte à la discussion qu'en 2017, LFI veut aboutir d'ici le 30 avril à un accord, qui doit passer par un "programme partagé".  

Dimanche, après son vote dans une école de Marseille, le leader insoumis a expliqué qu'il déciderait la semaine prochaine s’il serait de nouveau candidat aux législatives dans la cité phocéenne. "Si je n'étais pas candidat, il faut que je puisse être Premier ministre quand même", a-t-il expliqué.

Les discussions avec EELV se sont poursuivies durant le week-end. Elle portent notamment sur le projet mais aussi sur la répartition des circonscriptions. Mais rien n'est encore tranché.  

"Nous voulons nous donner les moyens d'une coalition pour une majorité alternative", a écrit dimanche soir le secrétaire national d'EELV Julien Bayou dans un communiqué, refusant "un nouveau quinquennat d'inaction climatique, de casse sociale et de mépris".  

Mais au sein d'EELV, les avis sont partagés. Le candidat écologiste Yannick Jadot, discret depuis son échec à la présidentielle, a appelé à "construire le meilleur" aux législatives, mais se garde de prendre position pour un accord avec LFI.

Et Delphine Batho, ex-porte-parole de la campagne, réticente au rassemblement, a défendu sur TF1 "une majorité diverse à l'Assemblée nationale". Selon elle, "l'histoire des trois blocs", que prône LFI, "n'est pas représentative".  

«gauche nouvelle»

Avec les communistes, les discussions reprennent lundi. "Nous avons besoin d'une majorité de gauche à l'Assemblée", a souligné le leader du PCF Fabien Roussel dans une allocution, appelant une nouvelle fois à "un accord global" avec les autres forces de gauche, "en évitant toute division dans des circonscriptions ayant déjà des députés de gauche".

Une manière pour le communiste de défendre ses partenaires historiques du PS, forts de 30 députés sortants, mais que LFI snobe pour l'instant. 

Le Parti socialiste a voté majoritairement mardi pour un rapprochement avec LFI, "un acte politique important", selon Pierre Jouvet, chargé des négociations au PS, après des années de guerre avec le parti de Jean-Luc Mélenchon. 

Pierre Jouvet espère une rencontre en début de semaine. 

"Il faut que la gauche se réunisse sans exclusive, qu'elle fasse la démonstration qu'elle peut porte un projet commun", a aussi appelé dimanche soir le Premier secrétaire Olivier Faure, qui depuis une semaine tend la main à Jean-Luc Mélenchon.

Mais son parti est divisé sur ce positionnement. Ainsi, l'ex-candidate à la présidentielle Anne Hidalgo, qui a toujours violemment critiqué Jean-Luc Mélenchon, a appelé dans une déclaration "toutes les forces de cette gauche démocratique, qui a su faire barrage au pire aujourd'hui, à s'unir pour reconstruire une gauche nouvelle", sans référence à LFI.

Et l'ex-président socialiste François Hollande, qui n'exclut pas de se présenter aux législatives en juin, s'est montré pessimiste, en votant à Tulle, sur un "troisième tour" gagnant pour la gauche: "Je connais la chanson. Le premier couplet est encourageant mais à la fin il y a une abstention aussi assez forte, parce que les électeurs considèrent que beaucoup a été joué au moment de la présidentielle".


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.