Yémen: le premier vol commercial partant de Sanaa depuis 2016 ajourné

L'avion devait transporter des passagers ayant besoin d'un traitement médical de Sanaa à Amman en Jordanie (Photo, AN).
L'avion devait transporter des passagers ayant besoin d'un traitement médical de Sanaa à Amman en Jordanie (Photo, AN).
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Publié le Dimanche 24 avril 2022

Yémen: le premier vol commercial partant de Sanaa depuis 2016 ajourné

  • L'avion devait décoller d'Aden, grande ville du sud du Yémen où siège provisoirement le gouvernement, pour Sanaa, afin d'y prendre les passagers et de se rendre en Jordanie
  • L'aéroport de Sanaa est fermé aux vols commerciaux depuis août 2016 après des frappes aériennes de la coalition

SANAA: Le premier vol commercial depuis six ans prévu dimanche au départ de la capitale yéménite Sanaa, aux mains des milices houthies, a été ajourné, faute d'autorisations nécessaires de la coalition aidant militairement le pouvoir dans la guerre au Yémen.

Cette coalition dirigée par l'Arabie saoudite, pays voisin, contrôle l'espace aérien yéménite et un responsable de la compagnie aérienne Yemenia a déclaré à l'AFP que "l'autorisation nécessaire de la coalition (n'était) pas arrivée" pour le vol.

L'avion devait transporter des passagers ayant besoin d'un traitement médical de Sanaa à Amman en Jordanie, alors qu'une trêve de deux mois renouvelable est entrée en vigueur le 2 avril entre le pouvoir et les milices houthies. 

Globalement respectée, cette trêve arrachée par l'ONU, un rare répit pour une population durement éprouvée par plus de sept ans de guerre, prévoit entre autres la réouverture partielle de l'aéroport de Sanaa. 

"J'exhorte les parties à travailler de manière constructive avec moi et mon bureau pour trouver une solution qui permettrait aux vols de reprendre comme prévu", a réagi l'envoyé spécial de l'ONU au Yémen, Hans Grundberg, sur Twitter.

"Le but de la trêve est de bénéficier aux civils en réduisant la violence, en fournissant du carburant et en améliorant leur liberté de mouvement vers, depuis et à l'intérieur de leur pays", a-t-il rappelé. "Nous travaillons pour soutenir les parties dans le renforcement et le renouvellement de la trêve".

«Faux noms et faux documents»

Sur sa page Facebook, Yemenia a confirmé n'avoir "pas reçu les autorisations" pour le vol, exprimé "ses profonds regrets" aux voyageurs.

La coalition n'a pas réagi dans l'immédiat, mais le ministre yéménite de l'Information Mouammar Al-Iryani a accusé les milices houthies d'avoir provoqué l'ajournement du vol.

Il a affirmé que le gouvernement avait approuvé une liste de 104 passagers mais que les milices houthies avaient insisté "pour en ajouter 60", accusant les rebelles de vouloir "faire passer clandestinement des responsables et des experts du Hezbollah et des Gardiens de la Révolution (armée idéologique de l'Iran) avec de faux noms et de faux documents".

Les milices houthies sont soutenus par l'Iran, puissance régionale rivale de l'Arabie saoudite, qui dément fournir des armes aux rebelles yéménites. Le Hezbollah libanais pro-iranien est aussi accusé de combattre aux côté des milices houthies.

Le vol n'a pu avoir lieu "en raison du non respect par la milice terroriste houthie de l'accord stipulant l'approbation des passeports émis par le gouvernement légitime", a déclaré M. Iryani à l'agence de presse gouvernementale Saba.

L'avion devait décoller d'Aden, grande ville du sud du Yémen où siège provisoirement le gouvernement, pour Sanaa, afin d'y prendre les passagers et de se rendre en Jordanie.

«Augmenter la souffrance»

Dans une déclaration à l'agence de presse houthie, le directeur adjoint de l'aviation civile à Sanaa, Raed Talib Jabal, a confirmé que la coalition avait "refusé d'accorder à (Yemenia) l'autorisation d'atterrir".

Il s'agit d'une "violation de la trêve", a-t-il dit. La coalition "cherche délibérément à augmenter la souffrance du peuple yéménite et trompe l'opinion publique internationale sur le dossier humanitaire". 

L'aéroport de Sanaa est fermé aux vols commerciaux depuis août 2016 après des frappes aériennes de la coalition. Seuls les vols humanitaires étaient depuis autorisés, avec des interruptions périodiques, un "blocus" dénoncé par les milices houthies.

La coalition accuse les rebelles d'utiliser l'aéroport pour des "opérations hostiles avec des missiles balistiques, des drones et des avions piégés", alors que les milices houthies visent régulièrement l'Arabie saoudite.

L'arrêt des vols commerciaux a empêché "des milliers de civils malades" de se soigner à l'étranger, avaient estimé des ONG en août, évoquant aussi d'importantes pertes économiques.

Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est le théâtre depuis 2014 d'une guerre qui a causé la mort de près de 380.000 personnes, dont une majorité de décès indirects liés à la faim, aux maladies et au manque d'eau potable, selon l'ONU. Des millions d'autres ont été déplacées. 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".