Nuit magique et mystique pour clore en beauté le carnaval de Rio

Le carnaval, qui représente souvent toute la diversité de la société brésilienne, a fait aussi la part belle aux indigènes, gardiens de la sauvegarde de la forêt amazonienne, un des principaux remparts contre le réchauffement climatique (Photo, AFP).
Le carnaval, qui représente souvent toute la diversité de la société brésilienne, a fait aussi la part belle aux indigènes, gardiens de la sauvegarde de la forêt amazonienne, un des principaux remparts contre le réchauffement climatique (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 24 avril 2022

Nuit magique et mystique pour clore en beauté le carnaval de Rio

  • L'envie irrépressible de faire la fête était évidente dans ce pays qui a énormément souffert durant la pandémie de Covid-19
  • Le carnaval a été tout bonnement annulé en 2021 et reporté cette année à cause du Covid

RIO DE JANEIRO: Éléphants géants sur des chars majestueux, baobabs, super-héros noirs: les défilés du carnaval de Rio ont pris fin dimanche, célébrant les racines africaines du Brésil, pour le retour des festivités après deux longues années d'attente.

L'envie irrépressible de faire la fête était évidente dans ce pays qui a énormément souffert durant la pandémie de Covid-19, avec plus de 660 000 morts.

Un esprit résumé à merveille lors du défilé ultra-coloré et déluré de l'école de samba Grande Rio, une ode à la transgression et à la folie du carnaval, avec des chars monumentaux et des danseurs aux costumes chatoyants qui ont enchanté quelque 70 000 spectateurs. 

Dans un sambodrome en transe, cette école de Duque de Caxias, banlieue pauvre au nord de Rio, a mis en lumière Exu, divinité afro-brésilienne de la fête, souvent diabolisée par les églises néo-pentecôtistes qui soutiennent le président d'extrême droite Jair Bolsonaro.

«Affirmer mon identité»

Paraiso do Tuiuti, première des six écoles à défiler dans la nuit de samedi à dimanche, avait rendu hommage à de grandes personnalités noires du monde entier, de Nelson Mandela à Barack Obama, en passant par RuPaul ou Beyoncé.

"C'est vraiment le bon moment d'aborder ce thème, de mettre en valeur des leaders noirs, parce que nous vivons une période compliquée, avec plein de préjugés", a dit à l'AFP Felipe Cordeiro, coiffeur de 32 ans venu spécialement de Vitoria, à plus de 500 km de Rio, pour défiler.

"Mon coeur bat à mille à l'heure, ce sera ma première fois, je suis sûr que ce sera magique", a-t-il ajouté, juste avant d'entrer dans la danse.

Et la magie était vraiment là: les spectateurs ont été éberlués en voyant le super-héros Black Panther surgissant tel un éclair d'un char représentant le royaume fictif de Wakanda, grâce à un ingénieux système de poutres mécaniques.

"Le carnaval de Rio est fait par des personnes noires. Prendre part à cette fête, ça me permet d'affirmer mon identité", dit à l'AFP Camila Oliveira, enseignante de 32 ans.

Guarana et indigènes

Le carnaval, qui représente souvent toute la diversité de la société brésilienne, a fait aussi la part belle aux indigènes, gardiens de la sauvegarde de la forêt amazonienne, un des principaux remparts contre le réchauffement climatique.

Elle regorge de richesses naturelles, comme le guarana, fruit aux nombreuses vertus nutritives et thérapeutiques, thème choisi par l'école Unidos da Tijuca, avec comme refrain pour sa chanson: "Enfant indigène, la forêt est à toi"

Il s'agit d'un sujet brûlant, alors que la déforestation a atteint des niveaux record depuis l'élection de Jair Bolsonaro.

Le défilé d'Unidos da Tijuca a notamment exhibé un immense char avec des arbres calcinés, avec des têtes de dragons cracheurs de feu représentant les destructeurs de l'environnement.

Dans un autre char, des représentants de peuples autochtones brandissaient des pancartes réclamant la démarcation de nouvelles réserves pour les indigènes et protestant contre un projet de loi porté par des alliés du gouvernement Bolsonaro visant à légaliser l'exploration minière sur ces territoires.

Le sambodrome a également vu défiler sur les chars une vraie ménagerie d'animaux géants: crocodile, jaguars, serpents et surtout un éléphant blanc plus grand que nature, au moins aussi imposant qu'un mammouth préhistorique.

Six autres écoles avaient déjà défilé dans la nuit de vendredi à samedi et elles sont donc 12 au total à se disputer le titre de grande championne du carnaval, chaque défilé étant noté par les jurés selon neuf critères, comme la qualité des chars ou des costumes.

Mais pour ceux qui vivent de la samba toute l'année, le fait de défiler à cette époque inhabituelle, deux mois après la date prévue initialement, est déjà une grande victoire.

Le carnaval a été tout bonnement annulé en 2021 et reporté cette année à cause du Covid.

"On a eu du mal à organiser les défilés cette année. À cause de la pandémie, on a manqué de moyens et il y a eu de retards dans la livraison" de matériaux pour la confection des chars et des costumes, déplore Leandra Llopis, 47 ans, chargée de questions de logistique pour plusieurs écoles de samba.


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com