Législatives: insoumis, écologistes et communistes avancent vers un accord

Les négociations que mène La France insoumise avec EELV et les communistes progressent et ont des chances d'aboutir d'ici 10 jours à un accord aux élections législatives de juin (Photo, AFP).
Les négociations que mène La France insoumise avec EELV et les communistes progressent et ont des chances d'aboutir d'ici 10 jours à un accord aux élections législatives de juin (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 22 avril 2022

Législatives: insoumis, écologistes et communistes avancent vers un accord

  • Les discussions sur le programme de cette coalition avanceront vendredi et samedi, toujours dans le cadre de discussions bilatérales
  • Les rencontres multilatérales, qu'appelle de ses voeux Fabien Roussel, attendront la semaine prochaine

PARIS: Les négociations que mène La France insoumise avec EELV et les communistes progressent et ont des chances d'aboutir d'ici 10 jours à un accord aux élections législatives de juin, affirment les trois parties , tandis que le PS est pour l'heure tenu à l'écart.

Tant avec les émissaires du PCF qu'avec ceux d'EELV, qu'il a rencontrés respectivement le matin et l'après-midi, "il y a un accord pour se placer dans une perspective majoritaire" au parlement afin d'imposer une cohabitation et "envoyer Jean-Luc Mélenchon à Matignon", a rapporté jeudi soir Manuel Bompard, directeur de campagne du chef des Insoumis.

"Ca passe par un programme partagé" et "on travaille sur la même date butoir, la fin de semaine prochaine", ajoute le négociateur en chef de La France insoumise, placée en position de force après la 3e place de M. Mélenchon le 10 avril (près de 22% des voix). 

Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a dit à l'AFP avoir la même date en tête.

Cela paraît court pour aplanir les différends des dernières années, mais "le score de Jean-Luc Mélenchon a produit un électrochoc", selon M. Bompard. Nécessité fait aussi loi: aucun autre parti que LFI n'a atteint 5% à la présidentielle, seuil qui permet le remboursement des frais de campagne.

A la réunion de jeudi, Julien Bayou et ses comparses ne se sont pas opposés à un label commun autour de l'Union populaire. Ni à une participation à un parlement interne à la coalition, que Jean-Luc Mélenchon avait déjà mis en place pour sa campagne présidentielle.

"De premières étapes nécessaires ont été franchies, LFI ne demande plus d’excuses", observe l'ancien patron d'EELV David Cormand. Mais il prévient, les écologistes tiennent à être respectés "comme partenaires de LFI et non une simple composante de l'Union populaire".

«De l'hégémonie au leadership»

Côté communiste, on souhaite un accord partiel, contrairement aux écologistes qui consentent à l'accord national demandé par les Insoumis.

"Prudent", Manuel Bompard indique que plusieurs points, et non des moindres, restent à régler. Les négociations sur les circonscriptions s'annoncent ardues. Mais LFI est disposé à ce que ses partenaires aient les moyens d'obtenir un groupe à l'Assemblée nationale.

Les discussions sur le programme de cette coalition avanceront vendredi et samedi, toujours dans le cadre de discussions bilatérales. Les rencontres multilatérales, qu'appelle de ses voeux Fabien Roussel, attendront la semaine prochaine.

Les Insoumis semblent ainsi être déterminés à la conclusion d'un accord, une attitude à l'opposée de celle de 2017. L'ambition de Jean-Luc Mélenchon d'être Premier ministre et appliquer son programme semble en être le carburant décisif.

"Cela exige une coalition plus large que la présidentielle" donc il aura besoin d’un accord, avance David Cormand. "LFI doit évoluer d'un récit hégémonique à un récit de leadership."

Il espère juste que ça ne sera pas "une manière d'essayer de prolonger l'essai présidentiel et éradiquer tout ce qui n'est pas LFI".

Jean-Luc Mélenchon s'est voulu rassurant à la Maison de la chimie jeudi soir, voulant "tourner la page" des disputes à gauche. "Nous n'avons aucun intérêt de domination. Il faut qu'on entre dans la prochaine bataille aussi groupés qu'on peut l'être".

Le Parti socialiste n'est pour l'instant pas inclus dans les discussions. Pourtant, "nous avons posé un acte politique important et démontré notre volonté de dialogue", souffle Pierre Jouvet, porte-parole du parti chargé des négociations, en référence au vote mardi soir d'une majorité du Conseil national en faveur d'une alliance avec LFI.

Manuel Bompard assure "ne pas avoir vu à ce stade de positions claires de leur part" sur les points cruciaux du programme. Mais Pierre Jouvet affirme que le PS est prêt à engager une discussion sur le fond et débattre de tous les sujets comme la VIe République et la retraite à 60 ans, par exemple.

Ecologistes et communistes militent pour l'inclusion du PS, sans doute parce qu'ils ne veulent pas se retrouver seuls face à LFI. "Les députés PS sortants sont très forts dans certaines circonscriptions", glisse un membre de la direction d'EELV. Un homologue communiste abonde: "Un accord entre LFI et PCF pour planter les socialistes, c'est non. Tout le monde doit avoir un groupe, sinon ça va à rebours du rassemblement".


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.