Nucléaire: Biden reste ferme face à l'Iran malgré une nouvelle impasse

Le président Joe Biden prononce un discours dans le New Hampshire (Photo, AFP).
Le président Joe Biden prononce un discours dans le New Hampshire (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 avril 2022

Nucléaire: Biden reste ferme face à l'Iran malgré une nouvelle impasse

  • Le président Biden veut revenir dans l'accord, à condition que l'Iran renoue avec ses engagements
  • Un projet de compromis est sur la table, après résolution de la quasi-totalité des points épineux

WASHINGTON: Joe Biden semble de plus en plus décidé à refuser tout retrait de l'armée idéologique de l'Iran de la liste noire américaine des "organisations terroristes", une demande clé de Téhéran, au risque de voire capoter les efforts diplomatiques pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien.

"Chaque camp espère que l'autre flanchera le premier. Malheureusement, je pense qu'aucun des deux camps n'est prêt à flancher, donc il y a un vrai risque d'échec", dit à l'AFP Ali Vaez, de l'organisation de prévention des conflits International Crisis Group.

Les négociations ouvertes il y a un an à Vienne pour ressusciter cet accord de 2015 censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique sont à nouveau dans l'impasse, loin de l'espoir affiché il y a quelques semaines. Les émissaires ont quitté la capitale autrichienne depuis le 11 mars.

Pourtant, un projet de compromis est sur la table, après résolution de la quasi-totalité des points épineux.

Sous la présidence de Donald Trump, les Etats-Unis ont quitté en 2018 l'accord, que le milliardaire républicain jugeait insuffisant, et rétabli leurs sanctions économiques contre Téhéran qui, en riposte, s'est affranchi des principales limitations imposées à ses activités nucléaires.

Le président Biden veut, lui, revenir dans l'accord, à condition que l'Iran renoue avec ses engagements.

Fin de non-recevoir 

Mais un dernier obstacle bloque les pourparlers: la République islamique exige le retrait des Gardiens de la révolution, son armée d'élite, de la liste noire américaine des "organisations terroristes étrangères".

Les Iraniens font valoir qu'elle y avait été inscrite par Donald Trump pour renforcer sa "pression maximale" après la sortie de l'accord de 2015, aussi connu sous son acronyme anglais JCPOA. Mais les Américains répondent qu'il s'agit d'un sujet sans lien avec le dossier nucléaire.

"Si l'Iran veut la levée de sanctions au-delà de celle prévue par le JCPOA, il doit répondre à nos inquiétudes au-delà du JCPOA", et "négocier sur ces questions avec bonne foi et réciprocité", a déclaré lundi le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, semblant opposer une fin de non-recevoir sur ce sujet dans le cadre des discussions actuelles.

L'avertissement est quelque peu crypté car le gouvernement américain refuse de "négocier en public" et donc de se prononcer clairement sur le sort des Gardiens.

Mais il confirme un durcissement de l'administration Biden, après un débat interne entre sa frange diplomatique alliée à une partie des militaires, favorables à un geste sur les Gardiens de la révolution au motif que l'inscription sur la liste noire n'a que peu d'implications concrètes, et l'aile politique de la Maison Blanche qui redoute les critiques des républicains avant les élections législatives de novembre.

Interrogé début avril, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait donné une première indication en affirmant que les Gardiens étaient bien, à ses yeux une "organisation terroriste". "Je ne suis pas extrêmement optimiste sur les chances de parvenir à un accord", avait-il glissé sur la chaîne NBC.

Un éditorialiste influent du Washington Post, David Ignatius, a ensuite rapporté que Joe Biden s'apprêtait à exclure le retrait de l'organisation de la liste noire.

«Démolir»

"Je ne pense pas que la décision définitive soit prise, mais le président penche clairement dans cette direction", affirme Ali Vaez.

Ce dernier espère, sans se faire trop d'illusions, qu'une solution intermédiaire puisse encore être trouvée, comme par exemple blanchir les Gardiens tout en gardant sur la liste noire leur branche chargée des opérations extérieures, la Force Qods.

Mais en privé, des responsables américains laissent entendre que ces compromis ne sont plus sur la table.

Ali Vaez reconnaît que tout geste dans le sens iranien sur ce dossier sensible "serait utilisé par les opposants et les détracteurs de l'administration Biden pour la démolir" en dénonçant sa faiblesse face à cet ennemi juré des Etats-Unis.

D'autant plus que les Gardiens de la révolution, soutien d'autres bêtes noires de Washington comme le Hezbollah libanais, les Houthis yéménites ou encore certaines milices irakiennes, sont jugés responsables de nombreuses attaques contre des soldats ou intérêts américains au Moyen-Orient. Et plusieurs élus au sein du camp démocrate du président sont aussi opposés à leur retrait de la liste noire.

Joe Biden "ne veut pas payer le prix politique" d'une telle décision, regrette Ali Vaez, qui prévient toutefois qu'un échec des négociations aura aussi un coût politique élevé. "Les républicains vont l'accuser d'avoir permis à l'Iran d'être un Etat au bord de détenir des armes nucléaires", prédit cet expert.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.