LONDRES: Le gouvernement britannique a "abandonné" Morad Tahbaz, un trinational iranien, britannique et américain détenu en Iran, a dénoncé mercredi sa fille après la libération de deux Irano-Britanniques mi-mars.
Ce militant écologiste de 69 ans a été arrêté en janvier 2018 et condamné à 10 ans de prison pour "conspiration avec l'Amérique".
Il reste en prison tandis que Nazanin Zaghari-Ratcliffe, 43 ans, et Anoosheh Ashoori, 67 ans, sont rentrés au Royaume-Uni le 17 mars après avoir été retenus plusieurs années dans la République islamique où ils avaient été condamnés pour des accusations qu'ils ont toujours niées.
Le gouvernement britannique "nous a fait croire tout ce temps qu'il (Morad Tahbaz) faisait partie de l'accord qu'il concluait pour les deux autres otages", a affirmé sa fille, Roxanne Tahbaz, qui manifestait mercredi devant le ministère des Affaires étrangères à Londres.
"Mais il est toujours là-bas. Il est abandonné par son gouvernement", a-t-elle dénoncé en brandissant une pancarte "Ramenez mon père à la maison".
Quand Mme Zaghari-Ratcliffe et M. Ashoori ont été libérés, les autorités britanniques avaient indiqué à sa famille que M. Tahbaz avait bénéficié d'une remise en liberté conditionnelle. Mais selon sa fille, M. Tahbaz, atteint d'un cancer, est retourné dans les 24 heures en prison à Téhéran.
La diplomatie britannique a indiqué que le cas de M. Tahbaz était plus compliqué car l'Iran le considérait comme un citoyen américain.
Les autorités britanniques "auraient dû tenir bon, il est citoyen britannique. Il est né ici et ça aurait dû le protéger", a affirmé Roxanne Tahbaz. "Nous ne pouvons plus attendre".
Les manifestants ont aussi appelé mercredi à la libération de Mehran Raoof, militant des droits des travailleurs disposant des nationalités iranienne et britannique, arrêté en octobre 2020 et condamné en août 2021 à dix ans et huit mois de prison.
MM. Tahbaz et Raoof "n'ont rien à voir avec la politique, rien à voir avec les gouvernements. Ce sont des gens ordinaires, des ressortissants britanniques qui sont détenus et notre gouvernement doit se focaliser sur leur libération", a affirmé Sacha Deshmukh, directeur d'Amnesty International au Royaume-Uni.