PARIS: La France a appelé vendredi les autorités américaines à "surseoir à l'exécution" de l'Américano-Mexicaine Melissa Lucio, condamnée à mort pour le meurtre de sa fille au terme d'un procès controversé.
En 2007, Mariah, âgée de 2 ans, est retrouvée morte chez elle, couverte de bleus, quelques jours après avoir chuté dans des escaliers. Depuis 15 ans, sa mère, qui doit être exécutée le 27 avril au Texas, clame son innocence.
"La France rappelle son opposition constante à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances", a déclaré le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.
"Elle reste engagée avec détermination pour l'abolition universelle de ce châtiment injuste, inhumain et inefficace", a-t-il ajouté.
A la mort de la fillette, la vie de Melissa Lucio, 12 enfants et enceinte de jumeaux, est marquée par des agressions tant physiques que sexuelles, une addiction à la drogue et des conditions précaires. Elle est immédiatement suspectée de l'avoir frappée.
Mais les handicaps de la fillette, susceptibles d'expliquer sa chute, n'avaient pas été pris en compte par les experts, selon sa défense, qui assure que les ecchymoses ont pu être causées par un trouble de la circulation sanguine. Aucun des enfants de Melissa ne l'avait accusée d'être violente.
Des personnalités comme la star de téléréalité Kim Kardashian se sont depuis mobilisées en sa faveur. Sa situation a ému jusqu'en Amérique latine, où nombre de médias relatent son histoire.
Elle est la première femme d'origine hispanique à être condamnée à mort au Texas, l'Etat qui exécute le plus au XXIe siècle.
En France, Christiane Taubira, ancienne garde des Sceaux et ex-candidate à la présidentielle de 2022, s'est aussi engagée pour elle, estimant qu'elle était vraisemblablement "victime d'une erreur judiciaire".