Le festival des beaux-arts Al-Wasiti de Bagdad organise sa plus grande édition depuis dix ans

Le festival a commencé le 28 mars à Bagdad. (Photo fournie)
Le festival a commencé le 28 mars à Bagdad. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 14 avril 2022

Le festival des beaux-arts Al-Wasiti de Bagdad organise sa plus grande édition depuis dix ans

  • L’événement de cette année présente trois cents œuvres d’art, dont soixante-quinze peintures, trente-six sculptures, six pièces de céramique et trente-six œuvres calligraphiques
  • L’évolution des secteurs culturel et touristique en Irak, en particulier à Bagdad – joyau de longue date de l’histoire et de la culture arabes – indique que la lumière est au bout d’un tunnel long et difficile

DUBAÏ: En cette période de transition politique pour l’Irak, alors que le nouveau gouvernement n’a toujours pas vu le jour après les élections d’octobre dernier, le ministre irakien de la Culture, du Tourisme et des Antiquités, Hassan Nadhim, a inauguré le 28 mars le 14e festival des beaux-arts Al-Wasiti dans les salles du département général des arts, au siège du ministère, à Bagdad.

«Cette édition nous a permis de faire revivre la scène artistique en Irak», déclare le Dr Faker Mohammed, chef du département des arts au ministère de la Culture, dans un entretien accordé à Arab News. «La scène artistique a beaucoup souffert au cours des quinze à dix-huit dernières années et il est grand temps de la faire revivre. Pour cela, nous disposons de nombreux projets.»

Le festival, qui se poursuit jusqu’à fin du mois d’avril, constitue la plus grande édition du genre depuis son lancement, en 1972, par les pionniers, les artistes irakiens Faeq Hassan, Hafiz Droubi et Shakir Hassan al-Saïd. Le festival s’est arrêté dans les années 1990 avant de reprendre en 2010 pour une seule représentation. Il s’est ensuite de nouveau tenu en 2017 et a eu lieu chaque année depuis, sauf en 2019 – en raison des manifestations irakiennes – et en 2021.

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Cette œuvre figurative de Shaker Hassan al-Saïd a été réalisée vers 1958. (Photo fournie)

Le festival de cette année qui, selon les organisateurs, est «le premier événement d’arts plastiques à succès organisé dans le pays depuis 2003», présente trois cents œuvres, dont soixante-quinze peintures, trente-six sculptures, six pièces de céramique et trente-six œuvres calligraphiques. Elles sont réparties dans deux salles du département des arts du ministère de la Culture. Il y a également cent quarante-sept œuvres réalisées par des pionniers de l’art irakien; elles sont exposées au ministère de la Culture dans un bâtiment récemment ouvert qui porte le nom de «salle Faeq-Hassan».

Des artistes irakiens remarquables qui habitent à l’étranger, comme Serwan Baran, Hussein Tai, Walid Qaisi, Ali Jabbar, Mahmoud Shubbar, Ahmed al-Bahrani, Karim Saadon, Hasanein Azzawi, Abed el-Amir Khateeb, Ali Al-Najjar, Hassan Abboud et Haidar Ali, dont certains sont rentrés au pays après de nombreuses années, ont rejoint des artistes irakiens qui résident dans leur pays pour présenter des œuvres qui illustrent toute la diversité de la scène artistique irakienne.

«Cette année, nous avons mis l’accent sur la qualité des œuvres exposées», précise le Dr Mohammed à Arab News. «Notre objectif était que 80% au moins des œuvres exposées soient sur un pied d’égalité avec les normes actuelles du monde de l’art», poursuit-il.

«Lors de l’édition précédente, la direction s'est concentrée sur la quantité d’œuvres d’art plutôt que sur leur qualité», souligne-t-il.

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Cette œuvre de Shaker Hassan al-Saïd a été réalisée vers 1958. (Photo fournie)

«Ce festival se distingue par le fait que des artistes de la diaspora sont exposés. Nous avons eu environ douze artistes venus du Danemark, de Suède, d’Angleterre, de Jordanie, des Émirats arabes unis, des Pays-Bas et du Liban.»

En outre, le marchand d’art libanais et expert en art arabe Saleh Barakat est venu de Beyrouth pour donner une conférence sur le thème de la revitalisation du marché de l’art en Irak.

«Ce festival est extrêmement important, puisqu’il a permis à de nombreux artistes irakiens de l’étranger de rentrer au pays. Les artistes de la diaspora reviennent désormais à Bagdad, et c’est vraiment crucial», confie M. Barakat à Arab News.

Le festival a également incité le ministère de la Culture et le directeur des beaux-arts à rénover une partie du musée d’art moderne de Bagdad, où se situe le ministère.

«Cela a permis au public de visiter une section du ministère dédiée aux artistes pionniers. Ainsi, des gens comme moi ont pu voir des peintures qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de voir auparavant, comme les œuvres de Shakir Hassan al-Saïd, de Jawad Saleem et de Kadhim Hayder. Il s’agit d’œuvres magnifiques qui sont exposées pour la première fois, après avoir été conservées dans des dépôts pendant une longue période», explique M. Barakat.

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Tarek Madhloum, The Eternal Bridge Battle, 1958. (Photo fournie)

Le Dr Mohammed est le nouveau chef du département des arts au ministère de la Culture. C’était lui aussi un artiste, et il a été le doyen du collège des beaux-arts de l’université de Babylone avant de prendre ses fonctions au ministère de la Culture, au début du mois de mars dernier. Il a réalisé la prouesse d’organiser le festival en seulement deux semaines. Grâce à un petit budget accordé par le ministère du Pétrole au ministère de la Culture, le Dr Mohammed a pu présenter les œuvres d’artistes irakiens qui avaient quitté le pays au cours des années 1980 et 1990.

«Nous n’avions plus vu cela à Bagdad depuis la guerre de 2003», se félicite Zeinab al-Lami, marchande d’art et consultante irakienne qui réside entre Beyrouth et Londres; elle s’est rendue à Bagdad pour le festival.

C’est des États-Unis que la Dr Nada Shabout, historienne de l’art et professeure d’histoire de l’art à l’université du Nord Texas, a assisté au festival.

«Au-delà de l’art, le festival Al-Wasiti de cette année a mis en valeur un potentiel énorme pour un avenir meilleur», déclare-t-elle à Arab News. «Même si le nombre d’artistes de la diaspora irakienne invités était limité, l’idée de combler le fossé entre l’art irakien au pays et à l’étranger ainsi que celle qui consiste à leur restituer une place sont tout à fait nécessaires en elles-mêmes; elles porteront leurs fruits», ajoute-t-elle.

«Il y a tellement de talent et de potentiel en Irak», renchérit-elle. «Les jeunes artistes ont cependant besoin de voir de nouvelles choses, au-delà des limites qu’ils rencontrent. À bien des égards, ils sont encore isolés, que ce soit dans leur éducation, dans leur visibilité ou dans leurs espaces d’exposition.»

Le Dr Mohammed affirme que la revitalisation du secteur culturel en Irak montre un «changement positif au niveau de la situation sécuritaire» du pays.

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Le marchand d’art libanais et expert en art arabe Saleh Barakat devant une œuvre de Madiha Omar. (Photo fournie)

«Je suis convaincu que Bagdad se relèvera très rapidement et qu’il existe désormais une culture d’entreprise saine», explique-t-il à Arab News. «Nous avons remarqué que quatre galeries ont ouvert au cours des six derniers mois, et Bagdad accueille de plus en plus de touristes.»

Le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, a assisté au festival. Il aurait acheté une vingtaine d’œuvres d’art, selon le Dr Mohammed.

«La culture de la collection d’œuvres d’art s’est développée à Bagdad depuis un an et demi», insiste-t-il. «Nous assistons aujourd’hui à la naissance d’un marché de l’art sain auquel ont contribué un certain nombre de personnes, parmi lesquelles le Premier ministre. Tout cela prouve que les arts plastiques sont toujours vivants en Irak et que l’artiste irakien dispose d’un très grand potentiel.»

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Imad Jasim (délégué du ministre de la Culture), le Dr Fakher Mohammed, Moustafa al-Kazimi, le Dr Laith Hussein (responsable de la direction des antiquités et du patrimoine), le Dr Hassan Nadhim et Nawfal Abou Raghif (délégué du ministre de Culture). (Photo fournie)

Le Dr Mohammed met l’accent sur le développement d’initiatives du secteur privé pour l’art et la culture en Irak, comme la Private Bank League, présidée par Wadeaa al-Handal, qui a supervisé l’ouverture d'une nouvelle galerie à la fin de l’année dernière.

«De telles relations entre le secteur privé et les artistes sont très saines pour la scène artistique irakienne», note le Dr Mohammed.

Cependant, ce dernier pense que les artistes devraient éviter de dépendre du gouvernement pour la représentation et la commercialisation de l’art. «Il est important de nouer des relations d’affaires entre les acteurs du secteur privé et les artistes. Heureusement, ce phénomène commence à se manifester à Bagdad», précise-t-il.

En effet, même si le destin politique du pays ne tient qu’à un fil, l’évolution des secteurs culturel et touristique en Irak, en particulier à Bagdad – joyau éternel de l’histoire et de la culture arabes – indique que, à l’issue d’un tunnel long et difficile, il y a bel et bien de la lumière.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« Une chance inouïe de jouer aux côtés de ces acteurs », selon le lauréat d’un Oscar, Rami Malek

 « J'aime voir les choses du début à la fin, dans tous leurs aspects », explique Malek à Arab News. (Arab News)
« J'aime voir les choses du début à la fin, dans tous leurs aspects », explique Malek à Arab News. (Arab News)
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  • Le premier acteur d'origine arabe à avoir remporté un Oscar parle de son dernier film, « The Amateur »
  • Malek incarne Charlie Heller, un brillant mais introverti décrypteur de la CIA dont la vie est bouleversée lorsque sa femme (Rachel Brosnahan) est tuée lors d'un attentat terroriste à Londres

DUBAÏ : Rami Malek, lauréat d’un Oscar, poursuit son exploration derrière la caméra avec « The Amateur », un thriller d'espionnage contemporain actuellement à l'affiche dans les cinémas du Moyen-Orient. Aux côtés du réalisateur britannique James Hawes et d’un casting solide, Malek endosse un double rôle — acteur principal et producteur — pour livrer un récit haletant qui mêle tension classique, résonance actuelle et une approche résolument intelligente du genre.

« J'aime voir les choses du début à la fin, dans tous leurs aspects », explique Malek à Arab News. 

« J'espère que ce n'est pas un aspect perfectionniste, mais je me suis toujours souvenu de moments sur certaines caméras, certains objectifs sur d'autres acteurs dont je parlais aux réalisateurs, ou en post-production et je voulais m'assurer que nous obtenions le meilleur. J'ai entendu parler d'un grand nombre d'acteurs qui entrent dans la salle de montage et je me suis dit : "Comment pourrais-je faire cela sans avoir à le faire d'une manière sournoise ? " », s’est-il interrogé. 

« Et c'est ainsi que j'ai trouvé le moyen de le faire. C'était agréable de voir ce projet se développer, de travailler sur le scénario avec Dan Wilson et, bien sûr, le grand (producteur) Hutch Parker et James Hawes, de s'asseoir jour après jour et d'essayer de rendre ce projet aussi authentique et unique que possible, du début jusqu’à la fin », a-t-il affirmé. 


Malek incarne Charlie Heller, un brillant mais introverti décrypteur de la CIA dont la vie est bouleversée lorsque sa femme (Rachel Brosnahan) est tuée lors d'un attentat terroriste à Londres. Lorsque l'agence refuse d'agir, Heller se lance dans une dangereuse poursuite mondiale des responsables, utilisant ses compétences en matière de renseignement pour déjouer ses ennemis et obtenir justice à sa guise.

Outre Rami Malek et Rachel Brosnahan, « The Amateur » réunit une distribution prestigieuse, incluant Laurence Fishburne, Caitriona Balfe, Jon Bernthal, ainsi que Julianne Nicholson, récompensée par un Emmy Award, parmi d'autres talents remarqués.

« J’ai eu la chance de réunir certains de mes acteurs préférés — des artistes avec lesquels j’ai toujours rêvé de collaborer », a confié Rami Malek. « Je pense que tout le monde s’accorde à dire qu’ils sont au sommet de leur art. Chaque comédien présent dans ce film est quelqu’un avec qui je me considère incroyablement chanceux d’avoir partagé l’écran. Et oui, j’en suis très fier. C’est, à mes yeux, un véritable accomplissement », s’est-il félicité. 

Mme Balfe, actrice et mannequin irlandaise connue pour son rôle de Claire Fraser dans la série historique "Outlander", incarne Inquiline Davies, l'atout de Heller, une pirate informatique avec laquelle il communique par le biais de messages sécurisés en ligne.

"Rami est extraordinaire. Je le connais socialement depuis de nombreuses années, mais j'ai toujours voulu pouvoir travailler avec lui. Lorsque ce projet s'est présenté, j'ai été ravie de saisir cette opportunité", a déclaré Mme Balfe.

« Et il a également été un producteur incroyable. Nous avons eu de longues journées de tournage, et il est présent dans pratiquement toutes les scènes du film. Et pourtant, il rentrait chez lui et regardait les rushes de la veille, et il avait ses notes quand il arrivait le lendemain sur ce qui était bien, ou peut-être sur des choses qui avaient été manquées, ou sur des changements de scénario. C'était beaucoup pour lui, mais il était brillant et très généreux de son temps. Il était aussi très accueillant et gentil avec tout le monde, ce qui est énormément important », a-t-elle ajouté. 

Mme Balfe a également révélé que, malgré les contraintes de temps liées au tournage d'un film dans plusieurs pays, "tout le monde s'amusait beaucoup" sur le plateau.

« Même si le tournage était très intense et que les gens étaient soumis à une véritable pression temporelle, il était tellement agréable de travailler avec un groupe de personnes. C'était la meilleure chose à faire », a-t-elle souligné. 

La réalisatrice britannique James Hawes n’est pas novice en matière d’espionnage : elle a notamment travaillé sur la série britannique à succès « Slow Horses », saluée pour son approche nerveuse et nuancée du genre.

« J'ai eu l'occasion de jouer un rôle dans cet univers. C'est le genre de films qui m'attire : moroses, atmosphériques, mais ancrés dans le réalisme », a-t-elle précisé. 

Si « The Amateur » fait un clin d'œil aux thrillers d'espionnage classiques, Hawes a voulu actualiser le genre pour l'adapter au monde d'aujourd'hui. L'un des principaux changements a consisté à déplacer des scènes clés de Prague - "une ville plus connue pour ses vélos à bière que pour ses intrigues liées à la guerre froide" - à Istanbul, qui, selon lui, offrait une énergie urgente et imprévisible.

« Nous voulions que le film soit contemporain, non seulement sur le plan politique, mais aussi sur le plan technique, le rythme et les enjeux. Nous espérons qu'il conserve l'âme de ces histoires plus anciennes, mais d'une manière qui parle à notre époque », a-t-il conclu. 
 


Semaine de l'art à Riyad : Le Centre Al-Mousa réunit des artistes pionniers et émergents

Au cœur de la capitale saoudienne, le centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la semaine de l'art de Riyad. (AN Photo/Huda Bashatah)
Au cœur de la capitale saoudienne, le centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la semaine de l'art de Riyad. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • Avec l'ouverture d'un magasin d'encadrement, qui a rapidement prospéré, l'art a commencé à remplacer progressivement les vêtements dans le complexe
  • Si quelques magasins continuent de vendre des costumes et des robes, le centre commercial s'est depuis transformé en un centre culturel animé, abritant aujourd'hui une vingtaine de galeries d'art

RIYAD : Au cœur de la capitale saoudienne, le Centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la Semaine de l'art de Riyad. Cet événement rassemble des artistes novateurs et des étoiles montantes de la région et d'ailleurs, offrant une plateforme dynamique pour l'expression artistique contemporaine.

Ancien complexe commercial animé dans les années 1980, l'Al-Mousa Center était à l'origine une destination de choix pour les vêtements de mariage - où certains des meilleurs tailleurs de la ville exercent encore leur métier aujourd'hui. Le style architectural désuet du bâtiment confère une ambiance nostalgique à l'espace, évoquant des souvenirs du passé tout en offrant une toile de fond appropriée à l'art contemporain.

Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes. (AN Photo/Huda Bashatah)
Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes. (AN Photo/Huda Bashatah)

Avec l'ouverture d'un magasin d'encadrement, qui a rapidement prospéré, l'art a commencé à remplacer progressivement les vêtements dans le complexe. Si quelques magasins continuent de vendre des costumes et des robes, le centre commercial s'est depuis transformé en un centre culturel animé, abritant aujourd'hui une vingtaine de galeries d'art.

"Lorsque j'ai entendu parler de l'Art Week Riyadh, j'ai été très enthousiaste à l'idée d'y participer. Je suis un artiste saoudien de la troisième génération et j'ai 28 ans d'expérience en tant qu'ingénieur en maintenance aéronautique, pilote et pilote instructeur. Aujourd'hui, je suis artiste. Je suis originaire de Riyad, et c'est l'occasion pour nous de célébrer l'art et de mettre en valeur nos talents locaux", a déclaré Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes.

Art Connection, l'une des galeries participantes (AN Photo/Huda Bashatah)
Art Connection, l'une des galeries participantes (AN Photo/Huda Bashatah)

Le père de M. Al-Kharji a lancé en 1965 une rubrique de bandes dessinées pionnière dans un journal saoudien local - un héritage que M. Al-Kharji honore en encadrant les colonnes bien en vue dans sa galerie, aux côtés de ses propres œuvres et de celles d'autres artistes de la région.

Perchées à l'étage, des galeries comme Ahlam Gallery se sont installées dans leur espace actuel de 360 mètres carrés en 2022, offrant une plateforme dynamique pour les artistes émergents et établis. Fondée par le Dr. Ahlam Al-Shedoukhy, un médecin à la retraite qui s'est tourné vers l'art comme source de guérison, la galerie est aujourd'hui l'un des plus grands espaces du complexe.

Parmi les autres galeries participantes figurent Abdullah Hammas Studio, Errm Art Gallery, Marsami Gallery et Alestudio, chacune contribuant à la riche diversité de la scène artistique en plein essor de Riyad.

Alors que la plupart des conférences organisées dans le cadre de la Semaine de l'art de Riyad se déroulent au JAX District à Diriyah, une table ronde spéciale intitulée "La valeur du passé est une mesure de l'avenir" s'est tenue au Centre Al-Mousa lundi. La discussion a porté sur la façon dont le patrimoine des arts visuels de l'Arabie saoudite fait non seulement partie de l'histoire de la nation, mais continue également à servir de source d'inspiration, façonnant l'avenir de l'art dans le Royaume.

La première Semaine de l'art de Riyad, organisée par la Commission des arts visuels, se déroulera du 6 au 13 avril, activant les galeries et les espaces créatifs de la ville. Ancré dans le quartier JAX de Diriyah, le programme de la semaine comprend une série d'expositions, de conférences et d'événements organisés qui soulignent la diversité et le dynamisme de la scène des arts visuels du Royaume, en pleine évolution. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


La créativité saoudienne est mise en lumière par l'exposition collective du studio Shashai

Le Salon annuel du Studio Shashai présente une tapisserie de perspectives et d'œuvres d'art. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le Salon annuel du Studio Shashai présente une tapisserie de perspectives et d'œuvres d'art. (AN Photo/Huda Bashatah)
L'artiste Mona Bashatah avec ses œuvres au studio Shashai. (AN Photo/Huda Bashatah)
L'artiste Mona Bashatah avec ses œuvres au studio Shashai. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • La Semaine de l'art de Riyad fait de la capitale du Royaume une destination culturelle mondiale.
  • Princesse Al-Johara Saud Al-Saud : Cette œuvre reflète la façon dont les femmes ont nourri les familles et les communautés tout en assumant des rôles sociétaux souvent négligés.

RIYAD : L'exposition collective de la Semaine de l'art de Riyad, dans le district de JAX, rassemble un éventail d'artistes pour célébrer le patrimoine, susciter des conversations et mettre en valeur la richesse de la créativité saoudienne. L'exposition est visible jusqu'au 13 avril.

Le salon annuel du Shashai Studio présente une tapisserie étonnante de perspectives et d'œuvres d'art pour mettre à l'honneur les artistes individuels et la communauté artistique sous un même toit.

Cette explosion visuelle incarne l'esprit d'expérimentation et encourage les conversations autour de l'identité, de la culture et de la manière dont tradition et modernité interagissent.   

Les visiteurs peuvent découvrir les récits cachés derrière chaque œuvre d'art.   

Parmi les œuvres les plus remarquables, celle de la princesse Al-Johara Saud Al-Saud, intitulée « La lune », symbolise la force et la présence durables des femmes à travers l'histoire.

« Cette œuvre illustre le rôle des femmes dans la nutrition et l'entretien des familles et des communautés, tout en soulignant les responsabilités sociales souvent négligées », a-t-elle déclaré au journal Arab News.

Utilisant la laine de mouton naturelle comme support, l'œuvre met en lumière les compétences ancestrales des femmes en matière de tissage et de construction de maisons.

« Les femmes ont toujours été l'épine dorsale de notre société, soutenant les familles, les cultures et les traditions », a expliqué la princesse Al-Johara. Cet hommage aux femmes nous rappelle que leur rôle est multiple : de gardiennes à créatrices, leur contribution est inestimable.

Mona Bashatah, dont les œuvres explorent l'artisanat ancien de la péninsule arabique, a parlé de son récent projet représentant un pêcheur, un personnage symbolisant les traditions de la vie côtière profondément enracinées.

« Mon art s'inspire de la riche histoire de notre région et se concentre sur les récits qui doivent être partagés avec les nouvelles générations », a-t-elle expliqué. Ses œuvres ne se contentent pas d'être impressionnantes sur le plan visuel, elles servent aussi de support à la narration, reliant le passé au présent.

« J'ai choisi de m'inspirer du papier d'écorce de mûrier d'Asie de l'Est, créant ainsi un lien entre les routes commerciales historiques qui ont lié nos ancêtres à des terres lointaines et étendues », a-t-elle ajouté.

Ses esquisses entremêlent des thèmes liés à la pollution de l'environnement et à l'identité culturelle. Les illustrations racontent l'histoire de bergers et de marins qui ont joué un rôle vital dans les échanges entre l'Orient et l'Occident.

Elles représentent des souvenirs que les générations modernes peuvent oublier, faisant de son travail une célébration du patrimoine et un appel à la prise de conscience.   

L'artiste a également incorporé des textes du poète Khalil Gibran, fusionnant ainsi la littérature et l'art pour renforcer l'impact émotionnel de ses œuvres. « Mon intention est d'évoquer un sentiment d'appartenance et de fierté à l'égard de notre histoire », a déclaré Mme Bashatah.

Rashed Al-Shashai, fondateur et conservateur du studio, a évoqué la signification de l'exposition et l'importance de présenter des artistes émergents et établis au sein de la communauté artistique saoudienne, lors d'un entretien avec Arab News.

« Nous avons cultivé un environnement de dialogue culturel et artistique au Shashai Studio. Cette exposition présente différents artistes, chacun avec ses propres techniques et récits », a-t-il déclaré.

« Cette exposition marque l'aboutissement d'une année d'expérimentation et de collaboration.

Les visiteurs ont pu découvrir des œuvres d'artistes de renom tels que le calligraphe arabe Mazin Andijani et l'artiste contemporaine innovante Fatima Al-Attas.

La première édition de l'Art Week Riyadh célèbre la scène artistique dynamique de l'Arabie saoudite et rassemble les principales galeries locales et internationales, ainsi que les institutions culturelles et les entités artistiques, autour du thème général « At The Edge » (À la limite).

Cet événement d'une semaine favorise l'échange, le dialogue et la collaboration, et invite les amateurs d'art à explorer les thèmes des seuils, de la liminalité et des transitions dans l'art et la culture.

Le programme comprend des expositions dans des galeries, des expositions rares de collections privées, ainsi que des conférences, des ateliers et des spectacles.   

Organisée par la Commission des arts visuels du ministère de la Culture, la Semaine de l'art de Riyad est une plateforme non commerciale conçue pour nourrir, célébrer et positionner Riyad en tant que destination culturelle mondiale.

S'inspirant du passé et du présent comme points de départ, elle réimagine un écosystème artistique mondial interconnecté qui contribue à l'économie créative du Royaume tout en inspirant la préservation de la collection d'art et du mécénat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com