BICHKEK: Des garde-frontières du Kirghizstan et du Tadjikistan ont échangé mardi des tirs à la frontière contestée entre ces deux pays d'Asie centrale, un nouvel incident qui a fait un blessé dans chaque camp, ont déclaré les garde-frontières kirghizes.
Les communautés frontalières de ces deux Etats pauvres issus de l'ex-Union soviétique s'affrontent régulièrement pour l'approvisionnement en terre et en eau, avec l'implication fréquente des garde-frontières.
Mardi, des échanges de tirs sont survenus après une avancée des garde-frontières tadjiks dans une zone contestée, a affirmé le service des garde-frontières du Kirghizstan dans un communiqué.
Face au refus des Tadjiks de stopper leur progression, les garde-frontières kirghizes "ont effectué des tirs de sommation en l'air. En réponse, les garde-frontières tadjiks ont ouvert le feu sur les garde-frontières kirghizes", a ajouté la même source.
"La fusillade s'est arrêtée après des négociations entre des représentants (...) des deux pays", a-t-elle ajouté, affirmant qu'un garde-frontière tadjik avait été blessé par balle.
Plus tard, un autre échange de tirs s'est produit lors duquel un garde-frontière kirghize a été "sérieusement" blessé, a rapporté la même source.
Selon elle, les forces tadjikes ont brièvement bombardé au mortier le village frontalier de Dostouk.
Par la suite, les garde-frontières du Kirghizstan ont annoncé qu'un accord avait été trouvé avec le Tadjikistan pour retirer les troupes supplémentaires déployées à la frontière pendant les hostilités afin de calmer la situation.
"Les deux parties ont commencé à retirer leurs forces et équipements", ont-ils déclaré, ajoutant que "la situation est relativement stable, mais avec quelques éléments de tension".
Signe toutefois d'inquiétude, les autorités locales ont annoncé l'évacuation de cinq villages du côté kirghize de la frontière.
Le Tadjikistan, un pays fermé et autoritaire, n'a pas communiqué sur l'incident dans l'immédiat.
Près de la moitié des 970 km de frontières entre les deux pays est contestée et les progrès en termes de délimitation ont été lents ces dernières années.
Un échange de tirs avait déjà eu lieu le mois dernier, signe de la volatilité de la situation.
L'année 2021 a vu un nombre d'affrontements sans précédent opposer les deux parties, faisant plus de 50 morts et laissant craindre l'élargissement du conflit.