DOUCHANBE : Deux Tadjiks ont été tués et dix blessés lors d'affrontements avec le Kirghizstan dans la nuit de jeudi à vendredi à la frontière contestée avec ce pays, où un cessez-le-feu a été décrété, ont affirmé vendredi les autorités du Tadjikistan.
"Dans le cadre du conflit frontalier, 10 personnes ont été blessées du côté tadjik, six militaires et quatre civils" et "deux citoyens de la République du Tadjikistan" ont été tués, a déclaré le Comité de sécurité nationale du Tadjikistan dans un communiqué.
Les deux morts sont un homme né en 1986 "tué par un obus de mortier tiré par des soldats kirghizes dans sa cour" et un ambulancier né en 1964.
Le Kirghizstan et le Tadjikistan ont annoncé vendredi matin être parvenus à un cessez-le-feu, après les combats jeudi soir entre garde-frontières de ces deux pays d'Asie centrale dans une zone sensible où ils s'étaient déjà affrontés au printemps dernier.
Le Comité de sécurité nationale du Kirghizistan a déclaré vendredi qu'il était parvenu à un accord pour "un cessez-le-feu complet" avec le Tadjikistan, lors d'une réunion à la frontière entre gouverneurs provinciaux et représentants des services frontaliers.
Les deux pays voisins ont convenu de retirer leurs troupes, de coordonner les patrouilles à la frontière et d'assurer la circulation sur une route stratégique.
"La nuit s'est passée calmement", a également assuré le Comité de sécurité nationale kirghiz, dans un communiqué séparé.
Le Tajikistan, un pays autoritaire très fermé, a confirmé l'accord: "Actuellement, la situation à la frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizstan est stable, les causes et les facteurs du conflit frontalier sont examinés par une commission conjointe réunissant les structures compétentes des deux parties", a indiqué le Comité de sécurité nationale tadjik dans un communiqué.
L'agence de presse privée tadjike Asia-plus a fait état de 17 Tadjiks blessés. Le ministère de la Santé du Kirghizstan a de son côté indiqué qu'au moins 11 Kirghiz avaient été blessés.
Le ministère kirghiz des Situations d'urgence avait également annoncé l'évacuation de près de 1 500 habitants des villages voisins de la zone du conflit, à l'intersection de la province tadjike de Soghd et de celle de Batken, dans le sud-ouest du Kirghizstan.
Au printemps 2021, des combats meurtriers avaient opposé les forces des deux pays non loin de là, autour de l'enclave tadjike de Voroukh, au Kirghizstan.
Il s'agit d'une zone de tensions liées notamment à des questions d'accès à l'eau entre deux ex-républiques soviétiques très pauvres.
La flambée de violences de l'an passé avait fait près de soixante morts. Il s'agissait des combats les plus meurtriers depuis de longues années.