DOUCHANBE: Les autorités du Tadjikistan ont averti jeudi ne pas être en mesure d'accueillir, faute d'infrastructures, beaucoup d'Afghans fuyant les talibans et mis en cause les organisations internationales pour leur manque de soutien à ce pays d'Asie centrale.
Selon l'agence de presse étatique Khovar, le ministre de l'Intérieur Ramazon Hamro Rahimzoda s'est entretenu avec un représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) pour discuter de la crise afghane.
M. Rahimzoda a annoncé que 80 familles afghanes qui se trouvent actuellement à la frontière cherchaient à entrer au Tadjikistan "craignant pour leur vie".
Si le Tadjikistan, une ex-république soviétique pauvre d'Asie centrale, a des structures prêtes à accueillir les réfugiés, les organisations internationales n'ont offert "aucune assistance concrète" pour les héberger, a regretté le ministre de l'Intérieur.
"Pour cette raison, le Tadjikistan n'a pas la possibilité d'accueillir un grand nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile", a-t-il dit.
Selon lui, 5.000 militaires afghans qui avaient fui au Tadjikistan voisin au moment de la prise de contrôle des talibans sont retournés "pacifiquement" dans leur pays.
M. Rahimzoda s'est toutefois inquiété de l'instabilité et de la crise humanitaire grandissante en Afghanistan, qui créé le risque d'un "transfert de terroristes à d'autres pays".
Le Tadjikistan, qui a été déchiré par une guerre civile avec des islamistes dans les années 1990 et qui partage avec l'Afghanistan une frontière de 1.300 kilomètres de long, est l'un des seuls pays voisins à ne pas avoir accueilli de délégation de talibans.