Moscou furieux après la fermeture du compte YouTube de la Douma

Le président russe de la Douma (chambre basse du Parlement), Vyacheslav Volodin, s'exprime lors d'une conférence à l'Assemblée nationale du Nicaragua à Managua, le 24 février 2022. (AFP).
Le président russe de la Douma (chambre basse du Parlement), Vyacheslav Volodin, s'exprime lors d'une conférence à l'Assemblée nationale du Nicaragua à Managua, le 24 février 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Samedi 09 avril 2022

Moscou furieux après la fermeture du compte YouTube de la Douma

  • Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a affirmé que le blocage de «Douma-TV» était une mesure de Washington qui violait «les droits» des Russes
  • «Les Etats-Unis veulent avoir le monopole de la diffusion de l'information», a-t-il lancé sur son compte Telegram. «Nous ne pouvons pas permettre cela.»

MOSCOU: La Russie a promis samedi des représailles après la fermeture du compte YouTube de la chambre basse du Parlement russe, renforçant la possibilité d'un blocage en Russie de la plateforme vidéo du géant américain Google.

Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a affirmé que le blocage de "Douma-TV" était une mesure de Washington qui violait "les droits" des Russes.

"Les Etats-Unis veulent avoir le monopole de la diffusion de l'information", a-t-il lancé sur son compte Telegram. "Nous ne pouvons pas permettre cela." 

Des journalistes de l'AFP à Moscou ont constaté que le compte en question n'était plus accessible sur YouTube samedi. 

Selon Google, la chaîne a été fermée du fait de récentes sanctions annoncées par le gouvernement américain. 

"Google s'engage à respecter toutes les sanctions applicables et les lois commerciales. Si un compte viole nos conditions d'utilisation, nous prenons les mesures appropriées", a déclaré un porte-parole du groupe, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Selon Moscou, le compte "Douma-TV" avait plus de 145.000 abonnés sur YouTube. Il diffusait des retransmissions en direct du Parlement et des interviews de députés russes.

"YouTube a signé sa propre condamnation", a réagi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, sur Telegram, appelant à transférer "rapidement" les contenus de YouTube vers des plateformes vidéos russes.

Ces dernières semaines, en plein conflit en Ukraine, YouTube a déjà été accusé par Moscou d'avoir bloqué les comptes de médias pro-Kremlin et d'officiels russes.

Le gendarme russe des télécoms, Roskomnadzor, a taxé en mars Google et YouTube d'activités "terroristes", préfigurant un possible blocage en Russie du site comme l'ont été Twitter, Instagram et plusieurs autres médias indépendants depuis l'offensive en Ukraine.

Les autorités russes ont vivement renforcé leurs pressions et leur arsenal juridique pour contrôler en Russie la communication sur le conflit, menaçant jusqu'à 15 ans de prison la diffusion de "fausses informations" sur l'armée russe.

Roskomnadzor a d'ailleurs interdit jeudi à Google de faire de la publicité pour ses services en Russie après avoir accusé YouTube de diffuser des "fausses informations" sur les forces russes.

Comme dans de nombreux autres pays, YouTube est très utilisé en Russie, à la fois par des utilisateurs ordinaires pour se divertir ou s'informer, mais aussi par des ministères ou des institutions pour y diffuser leurs contenus.

La plateforme est notamment un outil privilégié de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, qui y a diffusé de nombreuses enquêtes, vues plusieurs dizaines de millions de fois, sur la corruption des élites russes.

Dès 2006, Moscou a lancé un service vidéo concurrent, Rutube, sans grand succès. Mais son PDG a assuré vendredi à l'agence Interfax avoir constaté une hausse "colossale" du nombre de vidéos chargées récemment sur la plateforme.


Une guerre commerciale avec les États-Unis est « très probable » selon un responsable de la BCE

Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
Short Url
  • Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne.
  • La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

FRANCFORT, ALLEMAGNE : Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne (BCE).

Donald Trump, qui sera investi président lundi, a fortement misé sur les droits de douane dans sa communication, « il est donc très probable qu'une guerre commerciale éclate », déclare Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un entretien sur la chaîne YouTube du site allemand de conseil financier Finanztip.

Donald Trump prévoit d'imposer, dès le 20 janvier, des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada, invoquant la lutte contre l'entrée de drogues et de migrants.

La Chine, déjà ciblée lors de son premier mandat, pourrait également voir ses taxes augmenter de 10 %.

La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

Pour la zone euro, ces droits pourraient entraîner une hausse des prix, notamment si l'Europe répond par des mesures de rétorsion, ce qui conduirait à « une augmentation des prix à l'importation », explique Mme Schnabel.

Dans l'immédiat, l'incertitude actuelle est « un poison pour la conjoncture » en freinant la consommation et l'investissement, prévient-elle.

Selon la banquière centrale, les droits de douane entraînent généralement des pertes de prospérité à l'échelle mondiale : si la mondialisation a apporté des gains de richesse considérables à l'Europe, « il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains s'inverser ».

Malgré ce contexte menaçant, la BCE est « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif d'inflation de 2 %, assure Mme Schnabel, ce qui devrait permettre à l'institut de continuer à baisser ses taux, la prochaine occasion étant donnée fin janvier.

Après les quatre baisses décidées depuis juin, pour ramener de 4 % à 3 % son principal taux directeur, la BCE se rapproche « du point où il faudra examiner attentivement jusqu'où nous pouvons aller », conclut la banquière centrale, adepte d'une politique monétaire rigoureuse.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
Short Url
  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

Short Url
  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».