La mosquée de Quba à la veille de la plus grande extension de son histoire

1- Le prince héritier Mohammed ben Salmane prie à l'intérieur de la mosquée de Quba à Médine. (SPA
1- Le prince héritier Mohammed ben Salmane prie à l'intérieur de la mosquée de Quba à Médine. (SPA
Le prince héritier Mohammed ben Salmane visite le tombeau du prophète. (SPA)e
Le prince héritier Mohammed ben Salmane visite le tombeau du prophète. (SPA)e
Le prince héritier Mohammed ben Salmane visite la mosquée du prophète à Médine. (SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane visite la mosquée du prophète à Médine. (SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salman prie dans la mosquée du prophète à Médine. (SPA)
Le prince héritier Mohammed ben Salman prie dans la mosquée du prophète à Médine. (SPA)
Le prince héritier était accompagné du prince Faisal ben Salman (à droite). (SPA)
Le prince héritier était accompagné du prince Faisal ben Salman (à droite). (SPA)
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Publié le Samedi 09 avril 2022

La mosquée de Quba à la veille de la plus grande extension de son histoire

  • On pense que le prophète Mahomet priait fréquemment dans la mosquée de Quba, en particulier le samedi
  • Grâce à ce nouveau projet, la mosquée de Quba connaîtra le plus grand développement de son histoire et atteindra 50 000 mètres carrés

RIYAD: La mosquée de Quba, la première mosquée construite par le prophète Mahomet, va voir sa superficie augmenter, a annoncé le prince héritier d’Arabie saoudite.

En 2018, le prince héritier a ordonné la restauration de 130 mosquées historiques, dans le cadre du programme de revitalisation national du gouvernement.

Le prince héritier est fermement convaincu de l’importance de ces anciennes mosquées, compte tenu de leur signification religieuse, sociale, culturelle et architecturale si riche.

Grâce à ce nouveau projet, la mosquée de Quba connaîtra le plus grand développement de son histoire et atteindra 50 000 mètres carrés.

Le projet, qui porte le nom du monarque saoudien, le roi Salmane, vise à porter la capacité de la mosquée à 66 000 fidèles.

Sa zone de prière actuelle est de 5 000 mètres carrés. Le bâtiment et les installations occupent 13 500 mètres carrés et la mosquée a la capacité d’accueillir 20 000 fidèles.

Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a déclaré que l’objectif était d’accueillir le plus grand nombre de fidèles pendant la haute saison.

Le projet vise également à préserver le style architectural de la mosquée, ainsi que les monuments situés à proximité.

Elle présentera des cours ombragées sur quatre côtés, reliées à des espaces de prière qui ne sont pas structurellement attachés au bâtiment actuel de la mosquée.

Le projet vise à résoudre le problème de la surpopulation et à améliorer la sécurité des fidèles. Le réseau routier voisin sera réorganisé pour faciliter l'accès à la mosquée.

Le projet vise à résoudre le problème de la surpopulation et à améliorer la sécurité des fidèles. Le réseau routier voisin sera réorganisé pour faciliter l’accès à la mosquée.


Pas moins de cinquante-sept sites, parmi lesquels des puits, des fermes et des vergers, seront aménagés ou réhabilités dans le cadre de ce projet.

Le prince héritier a salué l'attention portée par le roi à la mosquée historique et a déclaré que le projet visait à atteindre les buts et objectifs de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite.

Au cours de sa visite à Médine, le prince Mohammed a prié à la mosquée du Prophète. Il a également prié à Rawdah, qui se situe entre la chambre sacrée (connue sous le nom de «maison du Prophète») et le minbar (ou chaire) du Prophète.

Le prince héritier était accompagné du prince Faisal ben Salmane, gouverneur de Médine, et d’un certain nombre de hauts fonctionnaires.

Le prince Mohammed ben Salmane a également visité et prié à la mosquée de Quba, à Médine.

Il a ensuite reçu au palais Taiba, à Médine, d'éminents savants et des personnalités ainsi qu’un groupe de citoyens venus le saluer.

La mosquée de Quba est située à cinq kilomètres au sud de la mosquée du Prophète et a été construite en l’an 1 de l’hégire (622 apr. J.-C.).

On pense que le prophète Mahomet priait fréquemment dans la mosquée de Quba, en particulier le samedi. Il a également exhorté ses compagnons à le faire.

Le prophète aurait dit dans un hadith: «Quiconque fait les ablutions dans cette maison et y prie, sera récompensé l'équivalent d’une Omra.» C’est pour cette raison que la mosquée conserve une importance religieuse et historique considérable pour les musulmans.

La mosquée a été rénovée à l’époque des deux califes Othman ben Affan et Omar ibn al-Khattab. Ce dernier fut le premier à ajouter un minaret à la structure.

Au fil des ans, un certain nombre de bienfaiteurs ont rénové la mosquée, notamment en 1057, 1177, 1293, 1355, 1462 et 1503. Ces rénovations ont pris place à  plusieurs reprises pendant l’ère ottomane, dont la dernière sous le règne du sultan Abdel Majid.

Pendant l’ère saoudienne, la mosquée de Quba, ainsi que d’autres lieux de culte, ont été régulièrement revitalisés. En 1968, son aile nord a été agrandie puis, en 1985, le roi Fahd a ordonné plusieurs expansions, tout en conservant les caractéristiques architecturales historiquement importantes du bâtiment.

Abdel Haq al-Uqbi, un architecte spécialisé dans l’architecture des mosquées à Médine, a salué le projet de développement du roi Salmane, qui, selon lui, augmenterait non seulement la capacité d’accueil des fidèles, mais renforcerait également sa signification culturelle et religieuse.

Un autre élément positif est que tout le complexe de Quba et ses environs seraient revitalisés. Cela fait partie du programme «exceptionnel» de régénération urbaine que le gouvernement a lancé dans tout le pays. De nombreux visiteurs pourraient désormais en apprendre davantage sur les cinquante-sept sites historiquement importants autour de la mosquée, déclare-t-il.

Le Dr Hamza al-Muzaini, écrivain et universitaire, est d’accord que l’expansion revêt une importance sociale et culturelle considérable et convient à la ville de Médine, qui est un centre symboliquement et historiquement très riche pour les musulmans du monde entier.

Il ajoute que les habitants de Médine pourraient assister confortablement aux prières dans la mosquée pendant le Hajj et l’Aïd al-Fitr, lorsque le nombre de pèlerins visitant la ville augmente.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Un an après le cessez-le-feu au Liban, la paix reste fragile alors que les violations israéliennes se multiplient

Cette frappe est la cinquième opération israélienne visant la banlieue sud depuis le 27 novembre 2024, et la deuxième à avoir lieu sans avertissement préalable. (Photo d'archive: AFP)
Cette frappe est la cinquième opération israélienne visant la banlieue sud depuis le 27 novembre 2024, et la deuxième à avoir lieu sans avertissement préalable. (Photo d'archive: AFP)
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  • Le cessez-le-feu demeure extrêmement fragile : plus de 5 000 violations israéliennes, une frappe majeure à Beyrouth et un risque réel d’escalade malgré les appels internationaux à la retenue
  • Le Sud-Liban vit une crise humanitaire profonde, avec des villages détruits, jusqu’à 70 000 déplacés et une population abandonnée entre l’État libanais et le Hezbollah

BEYROUTH : Alors que le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah s'apprête à entrer dans sa deuxième année vendredi, les signaux d'alarme retentissent plus fort que jamais quant au risque d’une reprise du conflit au Liban.

L’assassinat dimanche dernier de Haytham Ali Tabatabai, chef militaire du Hezbollah et deuxième figure la plus puissante du mouvement après le secrétaire général Naim Qassem, lors d’une attaque audacieuse dans la banlieue sud de Beyrouth, a brisé les espoirs d’une stabilité durable.

La réponse du Hezbollah — qu’elle prenne la forme d’une action militaire ou d’un simple blâme diplomatique, comme certains cadres l’ont laissé entendre — pourrait déterminer si le cessez-le-feu survivra.

Cette frappe représente la cinquième opération israélienne visant la banlieue sud depuis le 27 novembre 2024, et la deuxième menée sans avertissement préalable.

Les registres officiels font état de 5 350 violations israéliennes du cessez-le-feu en douze mois. Ces violations ont coûté la vie à plus de 340 personnes — principalement des combattants et commandants du Hezbollah, mais aussi des civils, dont des enfants et des femmes — et ont blessé plus de 650 autres.

Dans une escalade notable, les forces israéliennes ont frappé pour la première fois Aïn Al-Héloué, un camp de réfugiés palestiniens.

Les violations répertoriées comprennent 2 198 incursions terrestres, 2 983 opérations aériennes et 169 violations maritimes.

Les forces de maintien de la paix de l’ONU dressent un tableau encore plus sombre, rapportant plus de 7 500 violations aériennes et environ 2 500 violations terrestres au nord de la Ligne bleue depuis l’accord de l’an dernier, ainsi que la découverte et la saisie de plus de 360 caches d’armes abandonnées, remises à l’armée libanaise.

La stratégie d’Israël s’apparente à une campagne d’usure progressive contre le Hezbollah, visant à réduire systématiquement ses capacités tandis que l’armée libanaise s’emploie à désarmer le groupe au sud du fleuve Litani.

L’armée affirme avoir rempli plus de 80 % de ce mandat, avec une échéance fixée à la fin de l’année avant que les opérations ne s’étendent vers le nord — une zone dans laquelle le Hezbollah refuse catégoriquement de rendre ses armes, estimant que la décision revient aux dirigeants politiques libanais.

Le conflit lui-même a porté de lourds coups au Hezbollah, décimant ses rangs et infligeant des pertes catastrophiques à ses stocks d’armement. Mais le plus inquiétant est peut-être l’empiètement physique d’Israël sur le territoire libanais.

Les observateurs de l’ONU ont documenté la construction par l’armée israélienne de murs en T en béton près de la Ligne bleue. Des relevés confirment que ces barrières s’enfoncent dans le territoire libanais au sud-ouest de Yaroun, isolant plus de 4 000 m² de terres libanaises. Des constructions similaires sont apparues au sud-est de la même ville ces dernières semaines.

Plus largement, les forces israéliennes contrôlent cinq positions réparties sur 135 km de territoire libanais — des Fermes de Chebaa à Ras Al-Naqoura — situées 500 à 1 000 mètres au-delà de la Ligne bleue.

L’ONU a exigé des enquêtes rapides et impartiales sur les opérations militaires israéliennes, en particulier la frappe contre le camp de réfugiés palestiniens, évoquant des violations potentielles du droit international humanitaire et appelant à la reddition de comptes.

Vingt ressortissants libanais croupissent dans les prisons israéliennes, principalement à Ofer, parmi lesquels dix membres du Hezbollah capturés lors de combats près d’Aïta Al-Chaab, un officier de marine enlevé lors d’un raid commando, et neuf civils. Leurs familles n’ont reçu aucune information officielle du Comité international de la Croix-Rouge sur leurs conditions ou leur état de santé.

Une source officielle libanaise a estimé que « la libération des détenus fait partie des termes de l’accord de cessez-le-feu, tout comme le retrait des territoires occupés, et le Liban ne détient aucun prisonnier israélien en échange. »

La politique de la terre brûlée menée par Israël dans les villages frontaliers s’est poursuivie, les attaques visant toute tentative de reconstruction. La Banque mondiale estime le coût des travaux à environ 11 milliards de dollars.

« Entre 10 et 15 villages ont été complètement rayés de la carte », affirme Tarek Mazraani, ingénieur à Houla et coordinateur du « Rassemblement des villages frontaliers du Sud ».

Mazraani estime que 65 000 à 70 000 personnes restent déplacées de leurs maisons et de leurs villages détruits.

« Ceux qui sont revenus sont ceux qui ne peuvent littéralement aller nulle part ailleurs, principalement des personnes âgées vivant au milieu des décombres, exposées quotidiennement à l’horreur des bombardements et aux couvre-feux, sans aucun hôpital pour les soigner », a-t-il déclaré à Arab News.

Toute personne souhaitant enterrer un proche doit obtenir l’autorisation de la FINUL, qui informe ensuite Israël pour permettre l’inhumation.

« Malgré cela, l’armée israélienne bombarde à chaque fois les abords du cortège funéraire », ajoute Mazraani.

Il précise que les déplacés ont loué des logements à Nabatiyé, Tyr, Saïda, Iqlim Al-Kharroub, dans la banlieue sud de Beyrouth et au Mont-Liban. La plupart sont agriculteurs, mais on compte aussi des enseignants, des ingénieurs, des travailleurs indépendants et des membres des forces de sécurité.

« Depuis la fin de la guerre, ces gens sont laissés sans aucun soutien officiel ou partisan. L’un des habitants les plus riches de la région, qui a tout perdu, travaille désormais comme livreur », dit-il.

Les personnes déplacées sont prises entre l'État parallèle du Hezbollah et l'État libanais : « Tout le monde exploite leur tragédie, même au sein de notre propre communauté du sud. Les loyers sont extrêmement élevés et nous ne nous sentons jamais chez nous. »

L’un d’eux, qui souhaite rester anonyme, explique : « Ceux qui ne sont affiliés à aucun parti sont loin de la politique. Notre seule préoccupation est d’assurer notre subsistance et une couverture financière en cas d’hospitalisation. Nous nous sentons orphelins et abandonnés, surtout quand une institution du Hezbollah nous dit qu’elle n’a plus d’argent. »

Il ajoute : « Les habitants des zones détruites paient le prix fort. Certains en veulent au Hezbollah pour la guerre et les milliers de morts qu’elle a entraînés, tandis que d’autres craignent que l’autre camp se réjouisse de notre malheur sans jamais nous rassurer. »

Les attentes libanaises face aux menaces israéliennes de relancer la guerre — sapant l’accord de cessez-le-feu négocié par la France et les États-Unis et dont les termes ressemblent fortement aux points principaux de la résolution 1701 — restent contradictoires.

Certains observateurs politiques jugent ces menaces « exagérées », tandis que d’autres estiment qu’« une frappe est inévitable mais n’aboutira pas à une guerre totale ; elle vise à pousser le Liban à négocier ».

Plus tôt ce mois-ci, le président libanais Joseph Aoun a déclaré : « Le Liban n’a pas d’autre choix que de négocier, et le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre. »

Le Premier ministre Nawaf Salam l’a confirmé, exprimant son espoir d’un « soutien américain à une solution diplomatique ».

Pour l’heure, cependant, des négociations directes entre le Liban et Israël restent totalement exclues.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: le ministre de la Défense avertit qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays

Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
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  • Israël avertit qu’aucun calme ne reviendra au Liban tant que sa propre sécurité ne sera pas garantie, intensifiant ses frappes malgré la trêve et affirmant vouloir désarmer le Hezbollah
  • L’Égypte tente de désamorcer les tensions, tandis que l’application du cessez-le-feu reste bloquée : l’armée libanaise dit vouloir démanteler les positions du Hezbollah, mais Israël et les États-Unis accusent Beyrouth de traîner

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien a averti mercredi qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays, alors qu'Israël a intensifié ses opérations militaires au Liban ces dernières semaines, en dépit d'un accord de cessez-le-feu.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré Israël Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

"Il n'y aura pas de calme à Beyrouth ni d'ordre et de stabilité au Liban tant que la sécurité de l'Etat d'Israël ne sera pas garantie", a ajouté M. Katz en affirmant que son pays allait désarmer le Hezbollah.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a déclaré mercredi que son pays oeuvrait à la désescalade des tensions entre Israël et le mouvement armé libanais soutenu par l'Iran.

"Nous craignons toute escalade et nous sommes inquiets pour la sécurité et la stabilité du Liban", a déclaré ce ministre, Badr Abdel Ati, après sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun à Beyrouth mercredi.

"Nous engageons des efforts considérables pour épargner au Liban tout risque, ou toute atteinte, concernant sa sécurité", a-t-il ajouté.

Israël a frappé le Liban à plusieurs reprises malgré la trêve, affirmant régulièrement cibler les membres et les infrastructures du Hezbollah pour empêcher le groupe de se réarmer, ce qu'il nie être en train de faire.

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Ce dernier invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban, dont l'accord de cessez-le-feu stipule pourtant que l'armée israélienne doit se retirer.


Soudan: le chef de l'armée exhorte Trump à mettre fin à la guerre

Des filles soudanaises qui ont fui El-Fasher reçoivent une aide humanitaire au camp de déplacés d'Al-Afad, à Al-Dabba, dans le nord du Soudan, mardi. (AFP)
Des filles soudanaises qui ont fui El-Fasher reçoivent une aide humanitaire au camp de déplacés d'Al-Afad, à Al-Dabba, dans le nord du Soudan, mardi. (AFP)
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  • Abdel Fattah al-Burhane appelle Donald Trump à intervenir pour imposer la paix au Soudan
  • Alors que les violences s’intensifient, les initiatives internationales peinent à avancer

PORT-SOUDAN : Le chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhane, en guerre depuis avril 2023 contre un groupe paramilitaire rival, a appelé mercredi le président américain Donald Trump à instaurer la paix.

« Le peuple soudanais se tourne désormais vers Washington pour la prochaine étape : s’appuyer sur l’honnêteté du président américain et travailler avec nous — ainsi qu’avec ceux dans la région qui recherchent sincèrement la paix — pour mettre fin à cette guerre », écrit le dirigeant de facto du Soudan dans une tribune publiée dans The Wall Street Journal.

Les tentatives de paix entre Burhane et son ancien adjoint, le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdan Dagalo, ont échoué à maintes reprises au fil d’un conflit ayant fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 12 millions de personnes et provoqué les pires crises de faim et de déplacement au monde.

Trump s’est intéressé pour la première fois à cette guerre la semaine dernière, promettant d’y mettre fin après avoir été exhorté à s’impliquer par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane.

« Le consensus parmi les Soudanais est que M. Trump est un dirigeant qui parle directement et agit avec détermination. Beaucoup estiment qu’il a la capacité de s’opposer aux acteurs étrangers qui prolongent notre souffrance », écrit Burhane.

Les États-Unis et les Émirats arabes unis, aux côtés de l’Arabie saoudite et de l’Égypte, tentent actuellement de négocier une trêve.

Dans son texte de 1 200 mots publié mercredi, Burhane affirme qu’il s’agit de choisir « entre un État souverain qui tente de protéger ses citoyens et une milice génocidaire déterminée à détruire des communautés ».

Le gouvernement de Burhan est reconnu au niveau international, et en janvier, les États-Unis ont déterminé que la RSF avait commis un génocide dans la région occidentale du Darfour.

Mais ses propres forces ont également été accusées d’exactions depuis le début de la guerre, notamment d’avoir visé des civils et bombardé sans discrimination des zones résidentielles.

Le militaire de carrière, qui avait collaboré avec Dagalo en 2021 pour écarter les civils d’un gouvernement de transition, écrit mercredi : « J’ai longtemps reconnu que les FSR étaient une poudrière. »

Le chef des FSR, Dagalo, dont les combattants avaient été initialement recrutés par Khartoum pour mener ses guerres dans les périphéries du Soudan, était devenu le bras droit de Burhane après le soulèvement de 2018-2019.

Un long conflit de pouvoir, resté latent, a finalement explosé en guerre ouverte le 15 avril 2023.