PARIS: Marine Le Pen, qui cherche à faire oublier sa proximité avec Vladimir Poutine, a réclamé mercredi le rappel de l'ambassadeur de France en Russie, accusée d'exactions en Ukraine, que Moscou nie.
"Emmanuel Macron semble avoir pointé la responsabilité de la Russie. Je n'ai pas de raison de ne pas penser que le président de la République a des informations de la part des renseignements français qui lui permettent de faire porter cette responsabilité", a déclaré sur TF1 la candidate d'extrême droite à la présidentielle.
"Mais il faut du coup qu'il en tire les conséquences, notamment sur le plan diplomatique" et "peut-être rappeler notre ambassadeur", a ajouté la candidate du Rassemblement national, qui avait été reçue en 2017 par le président russe et dont le parti continue de rembourser un prêt de 9 millions d'euros à un créancier russe.
"Parce que si véritablement il a les éléments, il faut être très ferme", a-t-elle justifié.
Marine Le Pen s'oppose par ailleurs aux sanctions économiques, y compris un embargo sur le gaz ou le pétrole russe, qui auraient des conséquences sur le pouvoir d'achat des Français, par la hausse des prix générée.
Emmanuel Macron a dénoncé dimanche les images "insoutenables" provenant de la ville ukrainienne de Boutcha où de nombreux cadavres ont été découverts, affirmant que "les autorités russes devront répondre de ces crimes".
Marine Le Pen a pour sa part parlé lundi de "crimes de guerre" et demandé une enquête de l'ONU et du Tribunal pénal international (TPI).
Elle a ensuite amendé mardi certains de ses propos sur Vladimir Poutine et sur son projet "d'entente" militaire avec la Russie. Après avoir affirmé que le président russe pourrait "bien entendu" redevenir un allié de la France, elle a précisé qu'elle voulait parler de la Russie. Et elle a indiqué que son projet "d'entente" n'était plus envisageable à ce stade, "au moment où nous nous parlons".
Elle a aussi souhaité, si elle était élue, enlever le drapeau de l'Union européenne sur sa photo officielle, expliquant qu'elle n'avait "pas vocation à être le gouverneur d'une région européenne".