La flambée des prix met les Palestiniens à rude épreuve

Short Url
Publié le Samedi 02 avril 2022

La flambée des prix met les Palestiniens à rude épreuve

  • Les experts estiment que les réductions de salaires et l'augmentation des prix des aliments rendent le Ramadan angoissant
  • Avec la crise financière de l'Autorité palestinienne qui s’aggrave, environ 140 000 fonctionnaires n'ont reçu que 75 à 80 % de leur salaire mensuel

RAMALLAH : De plus en plus de Palestiniens ont du mal à se préparer pour le Ramadan face à la flambée des prix des produits de première nécessité et à l'augmentation du taux de chômage, avertissent les experts en consommation.

Une vague sans précédent d'augmentations du coût des produits de première nécessité et du carburant au cours des dernières semaines ainsi que la pression sur les salaires ont rendu de nombreux habitants des territoires palestiniens de plus en plus anxieux lors de la veille du mois sacré.

Les salaires n'ont pas suivi le rythme des fortes hausses de prix, ce qui constitue un fardeau supplémentaire pour les familles à revenus moyens et faibles.

Avec la crise financière de l'Autorité palestinienne qui s’aggrave, environ 140 000 fonctionnaires n'ont reçu que 75 à 80 % de leur salaire mensuel, à un moment où beaucoup d'entre eux doivent faire face à des obligations sociales et à des dépenses supplémentaires liées au Ramadan.

Un haut fonctionnaire palestinien a déclaré à Arab News que le gouvernement décidera de la valeur et du pourcentage de ce qu'il verse à ses employés en fonction du montant qu'il reçoit en fonds fiscaux collectés par Israël en son nom.

Malheureusement, pendant le Ramadan, le prix de la viande, de la volaille et des légumes va augmenter de façon spectaculaire, ce qui constitue une hausse injustifiée. 

Salah Haniyeh, directeur de l'Association palestinienne de protection des consommateurs

« Le gouvernement comprend les obligations des employés pendant le Ramadan et fait tout son possible pour alléger leurs souffrances et leurs difficultés économiques », a-t-il déclaré.

La viande, les légumes, les articles courants ainsi que les médicaments sont devenus plus chers suite à l'échec des autorités à freiner la spirale des prix.

En même temps, on craint de plus en plus une augmentation significative du coût du carburant en raison des liens entre le marché palestinien et l'économie israélienne qui est également mise à mal par la pression mondiale sur les prix de l'énergie.

Malheureusement, pendant le Ramadan, le prix de la viande, de la volaille et des légumes va augmenter de façon spectaculaire, ce qui constitue une hausse injustifiée 

Salah Haniyeh, directeur de l'Association palestinienne de protection des consommateurs

Salah Haniyeh, directeur de l'Association palestinienne de protection des consommateurs, a déclaré à Arab News que le pouvoir d'achat des Palestiniens a considérablement diminué à l'approche du Ramadan, avec les employés publics qui reçoivent des salaires limités et le chômage ainsi que la pauvreté dans les territoires palestiniens qui sont également élevés.

L'association a travaillé avec le ministère de l’Économie nationale pour retarder les augmentations de prix jusqu'à la fin du Ramadan et a également coordonné avec les chambres de commerce et les gouvernorats pour surveiller les prix pendant les célébrations, a-t-il dit.

« Malheureusement, pendant le Ramadan, le prix de la viande, de la volaille et des légumes va augmenter de façon spectaculaire, ce qui constitue une hausse injustifiée. »

L'Association de protection des consommateurs a mis en place une page sur les réseaux sociaux et des numéros de téléphone pour traiter les plaintes des consommateurs. Celles-ci seront transférées aux autorités pour qu'elles assurent le suivi et prennent des mesures contre les contrevenants, a-t-il dit.

Cependant, Haniyeh a déclaré que les produits alimentaires essentiels tels que la farine et le blé sont en nombre suffisant et que les autorités ont délivré de nouvelles licences d'importation de bétail pour répondre à la demande pendant le Ramadan.

Pendant ce temps, le département islamique Awqaf de Jérusalem-Est a terminé les préparatifs du Ramadan à la mosquée Al-Aqsa, y compris les dispositions pour les croyants, la planification des sessions religieuses et la distribution de repas gratuits.

Une équipe de secours sera sur place pour fournir une assistance médicale immédiate si nécessaire, tandis que la société du Croissant-Rouge palestinien a affecté 23 ambulances à Al-Aqsa le vendredi.

Faisant référence à ce qu'il a décrit comme étant des incursions de colons israéliens dans Al-Aqsa, un haut fonctionnaire du ministère a déclaré à Arab News : « Nous espérons que le gouvernement israélien et la police feront preuve de sagesse et empêcheront toute provocation des sentiments des musulmans qui viennent à la mosquée. »

Les autorités israéliennes ont promis de fournir des installations à près de 3 millions de Palestiniens en Cisjordanie pendant le Ramadan, permettant aux croyants de se rendre à la mosquée Al-Aqsa pour la prière du vendredi.

Toutefois, à la suite d'une répression sécuritaire dans le cadre d'une vague d'attentats terroristes contre des civils israéliens, certaines installations n'ont pas encore été approuvées.

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au Liban, la plupart des sites militaires du Hezbollah ont été cédés à l'armée dans le sud du pays

L'armée libanaise est entrée mercredi dans la ville de Hawsh Al-Sayyid Ali, à la frontière orientale du Liban avec la Syrie. (X/@mdbarakat)
L'armée libanaise est entrée mercredi dans la ville de Hawsh Al-Sayyid Ali, à la frontière orientale du Liban avec la Syrie. (X/@mdbarakat)
Short Url
  • « Sur les 265 positions militaires du Hezbollah identifiées au sud du fleuve Litani, le mouvement en a cédé environ 190 à l'armée », a indiqué la source, qui a requis l'anonymat.
  • Le président libanais, Joseph Aoun, dont l'élection a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah, a affirmé lundi que la question devait être résolue « par le dialogue », car le « Hezbollah est une composante libanaise ».

BEYROUTH : Selon une source proche du mouvement pro-iranien, l'AFP a appris samedi que la plupart des sites militaires du Hezbollah dans le sud du Liban avaient été placés sous le contrôle de l'armée libanaise.

« Sur les 265 positions militaires du Hezbollah identifiées au sud du fleuve Litani, le mouvement en a cédé environ 190 à l'armée », a indiqué la source, qui a requis l'anonymat.

Dimanche, une émissaire américaine en visite à Beyrouth a exhorté les autorités libanaises à accélérer le désarmement du Hezbollah.

« Nous continuons d'exhorter le gouvernement à aller jusqu'au bout pour mettre fin aux hostilités, ce qui inclut le désarmement du Hezbollah et de toutes les milices », a déclaré Morgan Ortagus sur la chaîne locale LBCI. 

Le président libanais, Joseph Aoun, dont l'élection a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah, a affirmé lundi que la question devait être résolue « par le dialogue », car le « Hezbollah est une composante libanaise ».

« Nous allons bientôt élaborer une stratégie de défense nationale dans ce cadre », a-t-il ajouté.

Le Hezbollah est le seul groupe libanais à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la « résistance » contre Israël.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban pour soutenir son allié palestinien.

Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2006 avec des bombardements israéliens intenses au Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, dont la direction a été quasiment décimée. La guerre a fait plus de 4 000 morts.

Israël, qui a maintenu sa présence militaire au Liban dans cinq points « stratégiques » le long de la frontière, continue de mener régulièrement des frappes au Liban, disant viser des infrastructures et des membres du Hezbollah.


Gaza : une délégation du Hamas est attendue au Caire samedi pour discuter d'une trêve

Des Palestiniens prient pour l'Aïd Al-Adha près des ruines de la mosquée Al-Al Rahma détruite par les frappes aériennes israéliennes à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juin 2024. Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à conclure un accord global pour la paix à Gaza. (Reuters)
Des Palestiniens prient pour l'Aïd Al-Adha près des ruines de la mosquée Al-Al Rahma détruite par les frappes aériennes israéliennes à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juin 2024. Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à conclure un accord global pour la paix à Gaza. (Reuters)
Short Url
  • « Nous espérons que cette rencontre permettra d'avancer concrètement vers un accord mettant fin à la guerre a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat.
  • « Mais les contacts et les discussions avec les médiateurs sont en cours », a-t-il affirmé.

LE CAIRE : Une délégation du Hamas est attendue samedi au Caire pour des discussions avec les médiateurs égyptiens en vue d'une nouvelle trêve dans la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP un responsable du mouvement islamiste palestinien.

« Nous espérons que cette rencontre permettra d'avancer concrètement vers un accord mettant fin à la guerre et à l'agression, et garantissant le retrait complet des forces d'occupation de la bande de Gaza », a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat, en référence à Israël.

Selon lui, le Hamas n'a reçu aucune nouvelle offre de trêve, malgré des informations de médias israéliens rapportant que l'Égypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages.

« Mais les contacts et les discussions avec les médiateurs sont en cours », a-t-il affirmé.

La délégation est conduite par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du Hamas, a-t-il précisé.

Selon le Times of Israel, la proposition égyptienne prévoirait le retour en Israël de 16 otages, huit vivants et huit morts, en échange d'une trêve de 40 à 70 jours ainsi que de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens.


Reconnaissance de l'État palestinien : de nombreuses conditions à réunir pour que la France agisse

Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique » (Photo AFP)
Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique » (Photo AFP)
Short Url
  • - Le projet du président français : « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l'un et l'autre reconnus par leurs voisins », a résumé Emmanuel Macron. 
  • Il a dévoilé le projet d'une telle reconnaissance par Paris dans une « dynamique collective », impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël par les pays avoisinants.

PARIS : Toute reconnaissance de l'État palestinien par la France ne contribuera à mettre la solution des deux États avec Israël sur les rails que si elle réunit une myriade de conditions qui semblent pour le moment inatteignables.

Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique ». Les obstacles sont de taille.

- Le projet du président français : « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l'un et l'autre reconnus par leurs voisins », a résumé Emmanuel Macron. 

L'an passé, il avait déclaré que la reconnaissance d'un État palestinien n'était pas un tabou, à condition que ce geste symbolique soit « utile ».

Mercredi, il a dévoilé le projet d'une telle reconnaissance par Paris dans une « dynamique collective », impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël par les pays avoisinants.

La conférence pour les deux États, prévue en juin à New York sous l'égide de la France et de l'Arabie saoudite, doit être « un tournant », a-t-il dit. 

Des frontières à définir 

« Les attributs juridico-politiques de l'État palestinien en question n'existent pas aujourd'hui. C'est une pure fiction diplomatique », souligne néanmoins David Khalfa, de la Fondation Jean-Jaurès à Paris.

« Pour qu'un État palestinien soit viable, il faut une continuité territoriale entre Gaza et la Cisjordanie », note Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris. Or, « on ne voit pas aujourd'hui le gouvernement israélien accepter d'entamer un processus de décolonisation, de mettre un terme à l'occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et de demander aux 700 ou 800 000 colons israéliens de quitter ces territoires occupés », dit-il. 

Une autre question épineuse est celle du désarmement du Hamas, qui a perpétré les attentats sanglants du 7 octobre 2023 en Israël et provoqué les représailles meurtrières de l'armée israélienne à Gaza.

Israël a fait de l'éradication du groupe sa priorité. 

Démilitarisation du Hamas et exfiltration

Quoiqu'affaibli, le groupe « a réussi à recruter des milliers de jeunes miliciens » et dispose encore d'un arsenal lui permettant de « mener des actions de guérilla contre les soldats israéliens et de réprimer dans le sang les leaders de la contestation anti-Hamas à Gaza », observe-t-il.

S'agissant de l'exfiltration de certains cadres du Hamas, la question est complexe à explorer avec ceux qui parlent au Hamas, reconnaît-on à Paris. Comment les exfiltrer et vers quelle destination, en plus du Qatar et de la Turquie ? Des interrogations  qui restent sans réponse actuellement. 

Revitaliser l'Autorité Palestinienne

« Les Israéliens doivent être convaincus que le Hamas va être désarmé, qu'il est exclu de la gouvernance de Gaza et que l'Autorité palestinienne va réellement se réformer », a expliqué à l'AFP une source diplomatique française.

Cela passe par le renforcement de la légitimité de l'Autorité palestinienne, alors que la popularité du Hamas augmente au sein de la population. 

Normalisation avec Israël

Selon Hasni Abidi, enseignant au Global Studies Institute de l'Université de Genève, il faut un changement de personnel politique en son sein pour qu'une Autorité palestinienne revitalisée soit en mesure d'assurer une gouvernance crédible dans la bande de Gaza. Or, ses dirigeants ne manifestent aucun désir de passer la main, ce qui permet à Israël d'entretenir l'idée qu'ils n'ont pas d'interlocuteur crédible.

La source diplomatique rappelle que la normalisation est un processus et pas un acte isolé. Elle souligne que ce processus peut se faire progressivement et que d'autres pays peuvent participer. Cependant, la France est réaliste et ne s'attend pas à un règlement immédiat du conflit israélo-palestinien.